Texte intégral
Monsieur le Premier ministre,
Madame la Ministre déléguée,
Madame le Ministre d'Etat,
Mesdames et Messieurs les Auditeurs du Cycle des hautes Etudes européennes,
Chers Amis,
Nous sommes très heureux d'accueillir ce soir au Palais des Affaires étrangères la première promotion d'auditeurs du Cycle des hautes études européennes.
Je suis, pour ma part, d'autant plus heureux de vous recevoir que nous avons l'honneur de compter parmi nous Mme Simone Veil : merci de votre présence ce soir. Pour donner un avenir à l'ambition européenne, nous avons en effet besoin de projets, mais aussi de valeurs et de mémoire : et qui, mieux que vous, Madame le Ministre d'Etat, peut les incarner ? Vous qui savez trop bien sur quels terribles décombres l'Europe s'est construite. Vous qui êtes aussi cette conscience européenne et cette femme d'Etat qui continue d'inspirer l'action de beaucoup d'entre nous, hommes politiques mais aussi simples citoyens et vrais Européens, et ce, bien au-delà des frontières de notre pays.
Chers Amis,
Le lieu et le moment sont, à mes yeux, bien choisis pour cette inauguration du Cycle des hautes Etudes européennes, créé à votre initiative, Monsieur le Premier ministre.
C'est en effet précisément ici, dans ce Salon de l'Horloge, que le 9 mai 1950 Robert Schuman, alors ministre des Affaires étrangères, a prononcé la déclaration qui marqua le début de la construction européenne.
Cette déclaration reste d'une très grande modernité... Elle nous rappelle aussi -peut-être surtout- que les visionnaires sont aussi souvent les vrais réalistes... Je pense bien sûr à l'une des plus célèbres formules de Robert Schuman : "L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait".
Ce qui était vrai en 1950 l'est toujours aujourd'hui. Nous le savons tous, l'Europe reste la seule force crédible de propositions et d'actions face aux impératifs de la mondialisation et aux désordres du monde. Et pour lui donner corps, nous avons besoin, en particulier, de donner un nouvel avenir aux politiques communes de l'Union.
Je pense, Catherine, à l'énergie, qui est plus que jamais un sujet vital pour l'Union. Je pense aussi à la recherche et aux nouvelles technologies, qui sont un domaine vital pour l'avenir du continent, tant la compétition est forte à l'échelle mondiale dans le domaine du savoir et de la connaissance.
C'est vrai, encore, de la sécurité intérieure : nous devons apporter une réponse transnationale à des menaces qui le sont aussi - qu'il s'agisse du terrorisme, de la criminalité organisée, de la traite des êtres humains ou de l'immigration irrégulière.
Il importe aussi de prendre en compte le rôle de l'Union européenne sur la scène internationale. A quelques heures de l'ouverture du Sommet Afrique-France à Cannes, nous devons notamment réfléchir à l'enjeu du développement, pour mieux le faire connaître et comprendre. L'Europe, c'est aujourd'hui le premier pourvoyeur de l'aide au développement. Qui le sait, alors même que c'est l'un des principaux axes de notre action à l'échelle internationale ? Robert Schuman lui-même le soulignait déjà : "l'Europe aura comme raison d'être la solidarité et la coopération internationale". Nous devons aujourd'hui mobiliser nos efforts, et faire preuve de volonté et d'imagination, tout simplement parce que la paix, la stabilité, sont inséparables de la réduction des inégalités à l'échelle du monde.
C'est à travers tous ces projets, et les résultats auxquels nous parviendrons, que nous pourrons donner ou redonner un sens au projet européen ; que nous pourrons le conforter, en le rendant concret et compréhensible pour les citoyens, qui attendent des pays membres de l'Union des résultats tangibles. En agissant de la sorte, nous serons en réalité fidèles à la démarche que nous avons su développer hier, à six ou à quinze, en faisant la preuve de "solidarités de fait". C'est dans ce sens que nous travaillons depuis deux ans, sous votre autorité Monsieur le Premier ministre, avec nos 26 partenaires avec ce que vous avez appelé l'Europe des projets.
Enfin, l'accueil de cette première promotion intervient à un moment à bien des égards important et symbolique.
Vous le savez, nous célébrerons, le 25 mars prochain, le 50ème anniversaire de la signature des Traités de Rome.
Et nous avons par ailleurs fêté, il y a quelques semaines, l'entrée dans l'Union de deux nouveaux Etats membres ; je tiens à cet égard à saluer la présence parmi nous de Mme Iliana Malinova Iotova, députée bulgare.
L'agenda européen reste dense et passionnant. Au cours des prochains mois auront lieu des débats décisifs dans trois domaines essentiels : la question institutionnelle, l'avenir des politiques communes et la place de l'Union sur la scène internationale. Je sais que vous y accorderez, au Cycle des hautes Etudes européennes, la plus grande attention.
Certains soulignent de manière un peu trop complaisante aujourd'hui les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Je pense, pour ma part, que les Européens, et notamment nos compatriotes, demandent aujourd'hui une Europe plus forte, une Europe plus solidaire et plus sûre, une Europe plus prospère.
Comme toutes les grandes ambitions, celle-ci ne pourra se réaliser que si nous sommes nombreux à y croire, et si nous nous nous mettons en mesure de répondre aux défis du monde, tel qu'il est. C'est vrai des dirigeants des pays membres de l'Union, qui doivent répondre aux enjeux d'aujourd'hui, à quelques-uns, à plusieurs, ou tous ensemble. Mais c'est vrai également de la jeunesse européenne, et des jeunes responsables européens, qui portent l'espoir et l'avenir de notre continent enfin réunifié.
Je ne doute pas que vos travaux contribueront à faire progresser la réflexion des Européens sur d'importants sujets, et, tout particulièrement, sur la question de la compétitivité, à laquelle cette première promotion du Cycle va s'intéresser en priorité.
Je veux simplement aujourd'hui vous féliciter pour votre engagement, vous inviter à la persévérance, à l'audace et à l'inventivité. C'est aussi grâce à vos efforts, en faisant mieux comprendre et fonctionner l'Europe, que nous pourrons lui donner les moyens de son ambition pour le XXIe siècle.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 février 2007
Madame la Ministre déléguée,
Madame le Ministre d'Etat,
Mesdames et Messieurs les Auditeurs du Cycle des hautes Etudes européennes,
Chers Amis,
Nous sommes très heureux d'accueillir ce soir au Palais des Affaires étrangères la première promotion d'auditeurs du Cycle des hautes études européennes.
Je suis, pour ma part, d'autant plus heureux de vous recevoir que nous avons l'honneur de compter parmi nous Mme Simone Veil : merci de votre présence ce soir. Pour donner un avenir à l'ambition européenne, nous avons en effet besoin de projets, mais aussi de valeurs et de mémoire : et qui, mieux que vous, Madame le Ministre d'Etat, peut les incarner ? Vous qui savez trop bien sur quels terribles décombres l'Europe s'est construite. Vous qui êtes aussi cette conscience européenne et cette femme d'Etat qui continue d'inspirer l'action de beaucoup d'entre nous, hommes politiques mais aussi simples citoyens et vrais Européens, et ce, bien au-delà des frontières de notre pays.
Chers Amis,
Le lieu et le moment sont, à mes yeux, bien choisis pour cette inauguration du Cycle des hautes Etudes européennes, créé à votre initiative, Monsieur le Premier ministre.
C'est en effet précisément ici, dans ce Salon de l'Horloge, que le 9 mai 1950 Robert Schuman, alors ministre des Affaires étrangères, a prononcé la déclaration qui marqua le début de la construction européenne.
Cette déclaration reste d'une très grande modernité... Elle nous rappelle aussi -peut-être surtout- que les visionnaires sont aussi souvent les vrais réalistes... Je pense bien sûr à l'une des plus célèbres formules de Robert Schuman : "L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait".
Ce qui était vrai en 1950 l'est toujours aujourd'hui. Nous le savons tous, l'Europe reste la seule force crédible de propositions et d'actions face aux impératifs de la mondialisation et aux désordres du monde. Et pour lui donner corps, nous avons besoin, en particulier, de donner un nouvel avenir aux politiques communes de l'Union.
Je pense, Catherine, à l'énergie, qui est plus que jamais un sujet vital pour l'Union. Je pense aussi à la recherche et aux nouvelles technologies, qui sont un domaine vital pour l'avenir du continent, tant la compétition est forte à l'échelle mondiale dans le domaine du savoir et de la connaissance.
C'est vrai, encore, de la sécurité intérieure : nous devons apporter une réponse transnationale à des menaces qui le sont aussi - qu'il s'agisse du terrorisme, de la criminalité organisée, de la traite des êtres humains ou de l'immigration irrégulière.
Il importe aussi de prendre en compte le rôle de l'Union européenne sur la scène internationale. A quelques heures de l'ouverture du Sommet Afrique-France à Cannes, nous devons notamment réfléchir à l'enjeu du développement, pour mieux le faire connaître et comprendre. L'Europe, c'est aujourd'hui le premier pourvoyeur de l'aide au développement. Qui le sait, alors même que c'est l'un des principaux axes de notre action à l'échelle internationale ? Robert Schuman lui-même le soulignait déjà : "l'Europe aura comme raison d'être la solidarité et la coopération internationale". Nous devons aujourd'hui mobiliser nos efforts, et faire preuve de volonté et d'imagination, tout simplement parce que la paix, la stabilité, sont inséparables de la réduction des inégalités à l'échelle du monde.
C'est à travers tous ces projets, et les résultats auxquels nous parviendrons, que nous pourrons donner ou redonner un sens au projet européen ; que nous pourrons le conforter, en le rendant concret et compréhensible pour les citoyens, qui attendent des pays membres de l'Union des résultats tangibles. En agissant de la sorte, nous serons en réalité fidèles à la démarche que nous avons su développer hier, à six ou à quinze, en faisant la preuve de "solidarités de fait". C'est dans ce sens que nous travaillons depuis deux ans, sous votre autorité Monsieur le Premier ministre, avec nos 26 partenaires avec ce que vous avez appelé l'Europe des projets.
Enfin, l'accueil de cette première promotion intervient à un moment à bien des égards important et symbolique.
Vous le savez, nous célébrerons, le 25 mars prochain, le 50ème anniversaire de la signature des Traités de Rome.
Et nous avons par ailleurs fêté, il y a quelques semaines, l'entrée dans l'Union de deux nouveaux Etats membres ; je tiens à cet égard à saluer la présence parmi nous de Mme Iliana Malinova Iotova, députée bulgare.
L'agenda européen reste dense et passionnant. Au cours des prochains mois auront lieu des débats décisifs dans trois domaines essentiels : la question institutionnelle, l'avenir des politiques communes et la place de l'Union sur la scène internationale. Je sais que vous y accorderez, au Cycle des hautes Etudes européennes, la plus grande attention.
Certains soulignent de manière un peu trop complaisante aujourd'hui les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Je pense, pour ma part, que les Européens, et notamment nos compatriotes, demandent aujourd'hui une Europe plus forte, une Europe plus solidaire et plus sûre, une Europe plus prospère.
Comme toutes les grandes ambitions, celle-ci ne pourra se réaliser que si nous sommes nombreux à y croire, et si nous nous nous mettons en mesure de répondre aux défis du monde, tel qu'il est. C'est vrai des dirigeants des pays membres de l'Union, qui doivent répondre aux enjeux d'aujourd'hui, à quelques-uns, à plusieurs, ou tous ensemble. Mais c'est vrai également de la jeunesse européenne, et des jeunes responsables européens, qui portent l'espoir et l'avenir de notre continent enfin réunifié.
Je ne doute pas que vos travaux contribueront à faire progresser la réflexion des Européens sur d'importants sujets, et, tout particulièrement, sur la question de la compétitivité, à laquelle cette première promotion du Cycle va s'intéresser en priorité.
Je veux simplement aujourd'hui vous féliciter pour votre engagement, vous inviter à la persévérance, à l'audace et à l'inventivité. C'est aussi grâce à vos efforts, en faisant mieux comprendre et fonctionner l'Europe, que nous pourrons lui donner les moyens de son ambition pour le XXIe siècle.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 février 2007