Texte intégral
Benoit Duquesne: Nous sommes ici rue de Solferino avec vous, Ségolène Royal, merci de nous avoir rejoint ici et d'avoir accepté notre interview. Je vais donner quelques chiffres, globalement au début de cette émission pour situer les enjeux de cette dette dont on parle beaucoup et dont vous avez parlé vous d'ailleurs dans votre discours de Villepinte. La dette en France c'est 1200 milliards d'euros et elle s'accroît toutes les minutes de 2000 euros, on le cite toujours, mais toujours assez spectaculaire, ce qui représente grosso modo 41 000 euros par ménage français. Le service de la dette, c'est-à-dire les intérêts de la dette c'est 40 milliards d'euros par an, c'est grosso modo 15 % du budget, à peu près l'équivalent de l'impôt sur le revenu, c'est le deuxième poste de dépense du budget derrière le salaire des fonctionnaires qui lui représente 45 % de ce budget. Et puis les programmes chiffrés des candidats on va le dire pour chacun des candidats, eh bien pour Ségolène Royal c'est 35 milliards d'euros de dépense en plus, et le contre chiffrage qui a été fait par l'Institut de l'entreprise de Michel Pébereau c'est 63 milliards d'euros. Alors on va parler du reportage et des services publics, mais un mot sur la dette d'abord. Je disais vous avez commencé au discours de Villepinte, par la dette, par ces 1200 milliards d'euros que nous devons. Pourquoi est-ce que c'était si important que ça pour vous ?
Ségolène Royal:Parce que les Français l'ont bien compris, et dans les débats participatifs que j'ai organisés avec eux pour la première fois sans doute dans un débat politique c'est remonté, et donc les Français sont très inquiets, ils ont compris que nous n'avions pas le droit de transmettre à la génération future la charge de cette dette. Et en même temps rien ne serait pire que de traduire cette dette par finalement de l'immobilisme. Autrement dit le choix politique qui doit être fait aujourd'hui c'est quelles sont les bonnes dépenses pour résorber la dette. Autrement dit quelles dépenses... il ne faut pas se replier, il ne faut pas dire : on arrête de bouger, parce qu'au contraire, à ce moment là l'immobilise va nous enfoncer dans la dette et dans la régression. Au contraire, il faut se dire et c'est ce que je fais dans le pacte présidentiel c' est-à-dire j'investit dans les endroits qui vont permettre d'avoir un retour sur investissement et donc de résorber la dette, comme l'ont fait d'autres pays avec succès, c'est-à-dire l'investissement dans quoi ? Dans la matière grise, dans la formation professionnelle, dans l'emploi pour les jeunes et autrement dit c'est le recul du chômage qui va permettre de faire rentrer les cotisations et donc de faire reculer la dette.
Benoit Duquesne: C'est la croissance qui va permettre de faire diminuer la dette. Alors on va en reparler...
Ségolène Royal:C'est le déblocage de la machine économique.
Benoit Duquesne: Mais parlons d'abord de ces services publics et du reportage qu'on vient de voir avec effectivement ce qui se passe à l'hôpital, où on voit effectivement ces médecins privés dans le cadre de l'hôpital public, est-ce que ce n'est pas là une espèce de dérive du système avec une privatisation du service public ?
Ségolène Royal: Non, ça ne l'est pas, si c'est correctement contrôlé. Ca ne me choque pas du tout que des médecins puissent avoir sur une partie de leur temps libre une clientèle privée, pourquoi ? Parce qu'il faut maintenir dans l'hôpital public les meilleurs médecins, or je connais une ville où il y a un hôpital public et en face une clinique privée, il suffit de traverser la rue pour que le salaire du médecin passe du simple au quadruple. Il faut donc trouver des solutions mixtes, d'équilibre à condition que personne ne puisse être ... Aucun malade ne puisse être sélectionné par l'argent pour accéder aux meilleurs soins. Et en général les médecins du secteur public qui ont leur conscience professionnelle pour eux soient à égalité de qualité, ce qui peuvent payer et ceux qui ne peuvent pas payer.
Benoit Duquesne: D'accord et c'est ce qu'on voit dans le reportage, effectivement il y a un chirurgien qui explique bien ça, cette différence de traitement qu'il aurait entre privé et public. Mais au-delà de ça, et ça vaut peut-être pour l'école, ce que je vais vous dire, est-ce que c'est pas aussi une mise en cause plus globale du service public, on se dit, on se gargarise de notre service public, notre modèle français, mais on se dit en même temps l'école si on ne peut pas se payer les bons cours privés par ailleurs, le médecin si on ne peut pas effectivement court-circuiter les files d'attente etc., parce qu'on a un petit peu d'argent, eh bien le service public il n'est peut-être pas le même pour tous aujourd'hui en France, est-ce qu'il faut revoir ça aujourd'hui.
Ségolène Royal: Bien sûr c'est un combat même permanent. C'est un combat de tous les jours. Moi je suis pour le maintien des services publics mais leur réforme en mettant les agents publics là où c'est nécessaire et en réformant profondément l'Etat qui est beaucoup trop centralisé, beaucoup trop hypertrophié, donc ce que je veux par une nouvelle vague de décentralisation c'est mettre els agents publics sur le territoire au plus près des besoins des gens, et c'est d'autre part remettre de l'Etat là où il a disparu, c'est-à-dire en milieu rural, pour maintenir les services publics, dans les quartiers populaires où il faut renforcer notamment la police de quartier. Je veux créer des dispensaires de proximité parce qu'il y a des gens qui sont très éloignés de l'accès aux soins et ça coûte deux fois plus cher d'attendre que la santé se dégrade pour ensuite la réparer et donc je crois que la modernisation ...
Benoit Duquesne: Ca fait des dépenses, des dépenses...
Ségolène Royal:Mais non ça ne fait pas des dépenses, ça fait des recettes.
Benoit Duquesne: On parle de dette, de diminution de la dette, tout le monde se dit : mais chaque fois que Ségolène ROYAL parle elle annonce de nouvelles dépenses.
Ségolène Royal: Absolument pas, absolument pas. Je m'inscris totalement en faux contre cette façon de voir les choses. Je dis les choses telles qu'elles sont, et je ne dissimule pas aux Français comme certains le fait qu'il va falloir en effet investir dans certains secteurs pour que la France se redresse. Et ça n'est certainement pas en disant que l'on ne va rien dépenser que l'on va redresser le pays. Il y a de bonnes et il y a de mauvaises dépenses.
Benoit Duquesne: Une bonne dette et une mauvaise dette. C'est ce que vous dites, c'est votre façon d e réduire la dette. C'est quand même de la creuser dans certains secteurs et de l'alléger dans d'autres.
Ségolène Royal:D'abord contrairement à ce que vous avez dit mon programme ne coûte pas 50 milliards, puisqu'il y a 15 milliards d'économie. C'est-à-dire je pense que premièrement il faut réduire le train de vie de l'Etat, supprimer les dépenses inutiles et parmi l'ensemble des candidats je suis la seule à en avoir fait la preuve puisque je l'ai fait à la tête de la région que je préside et donc je sais que c'est possible. J'ai réduit le train de vie de la région, j'ai fait des économies, j'ai baissé la dette, entendez moi bien, j'ai baissé la dette dans ma région, et sans augmenter les impôts et tout en finançant les avions nouvelles d'avenir, c'est-à-dire la formation professionnelle, la recherche, les emplois tremplin pour les jeunes. Et donc c'est possible.
Benoit Duquesne: Et au niveau de l'Etat, ça veut dire moins de ministères, vous avez dit par exemple - c'est du détail ça - mais moins de ministères ?
Ségolène Royal: Au niveau de l'Etat il faut alléger l'Etat central. Parce qu'il y a aujourd'hui beaucoup de gaspillage à cause des doublons, l'Etat fait des choses qu'il ne devrait pas faire, les régions se superposent avec un certain nombre de compétences parce que la loi de décentralisation Raffarin a été très mal faite, on le vit tous les jours, on a des transferts de charges sans avoir les ressources correspondantes, les départements se mêlent aussi d'un certain nombre de ... Donc dans la nouvelle loi sur la décentralisation et dans la réformes des institutions que je ferais, premièrement l'Etat central sera alléger, il y aura moins de ministères et les ministères cesseront de se superposer les uns les autres ...
Benoit Duquesne: Concrètement pour les fonctionnaires qui bossent pour certains ministères à Paris, autour de Paris etc., ça veut dire quoi qu'ils vont rejoindre les provinces ? Ils vont devoir déménager ?
Ségolène Royal: Oui, mais ils sont demandeurs en plus. Ils sont demandeurs. C'est-à-dire lorsqu'il y a par exemple je vais transférer aux régions la responsabilité de faire les travaux dans les universités qui sont en France dans des Etats assez lamentables par rapport aux autres pays européens. Les régions viennent de terminer la remise à niveau des lycées, elles vont donc pouvoir s'engager dans la remise à niveau des universités, c'est un enjeu considérable pour l'emploi des jeunes, ce sont les régions qui auront cette tâche...
Benoit Duquesne: Vous allez demander de la mobilité aux fonctionnaires ?
Ségolène Royal: Vous savez ce qui va se passer ? C'est que les régions vont pouvoir faire ce travail à moitié prix avec ce que va faire l'Etat, parce que quand on commande de loin des choses aussi concrètes on paye deux fois plus cher dans les marchés publics, dans les difficultés de contrôle, dans les doublons, dans les lenteurs administratives, donc ça ces lenteurs là elles coûtent très chères, elles endettent la France, parce que je crois aussi que c'est dans la rapidité d'action que l'on fait des économies.
Benoit Duquesne: Dernière chose, sur votre VIème République dont vous parlez maintenant, est-ce que là aussi il y a des échelons intermédiaires qu'il faut éventuellement supprimer ? Vous dites il faut dégrossir l'Etat au niveau central, et décentraliser. Est-ce qu'au niveau des échelons intermédiaires il y a le département, je ne sais pas, qui serait peut-être en trop, ou au niveau national le Sénat qui serait peut-être en trop, est-ce que là dans votre VI ème République il y a des modifications à venir là ?
Ségolène Royal: On ne pourra pas supprimer un échelon. Ceux qui promettent cela vont immédiatement reculer parce que ça créerait une belle pagaille.
Benoit Duquesne: Donc on ne touche pas...
Ségolène Royal: Et il y aurait plus d'un an de débat et on ferait perdre beaucoup de temps à la France. En revanche la réforme institutionnelle que je ferais c'est qu'il n'y aura plus qu'une seule structure qui sera chef de file d'un projet. Et je demanderais aux notables de cesser de vouloir de se mêler de tout. Donc il y aura un chef de file, un seul guichet, qui sera responsable tout seul du montage administratif du dossier et donc ce sera à la fois plus rapide, et plus économe.
Benoit Duquesne: Madame Royal merci beaucoup.
Source http://desirsdavenir.org, le 23 mars 2007
Ségolène Royal:Parce que les Français l'ont bien compris, et dans les débats participatifs que j'ai organisés avec eux pour la première fois sans doute dans un débat politique c'est remonté, et donc les Français sont très inquiets, ils ont compris que nous n'avions pas le droit de transmettre à la génération future la charge de cette dette. Et en même temps rien ne serait pire que de traduire cette dette par finalement de l'immobilisme. Autrement dit le choix politique qui doit être fait aujourd'hui c'est quelles sont les bonnes dépenses pour résorber la dette. Autrement dit quelles dépenses... il ne faut pas se replier, il ne faut pas dire : on arrête de bouger, parce qu'au contraire, à ce moment là l'immobilise va nous enfoncer dans la dette et dans la régression. Au contraire, il faut se dire et c'est ce que je fais dans le pacte présidentiel c' est-à-dire j'investit dans les endroits qui vont permettre d'avoir un retour sur investissement et donc de résorber la dette, comme l'ont fait d'autres pays avec succès, c'est-à-dire l'investissement dans quoi ? Dans la matière grise, dans la formation professionnelle, dans l'emploi pour les jeunes et autrement dit c'est le recul du chômage qui va permettre de faire rentrer les cotisations et donc de faire reculer la dette.
Benoit Duquesne: C'est la croissance qui va permettre de faire diminuer la dette. Alors on va en reparler...
Ségolène Royal:C'est le déblocage de la machine économique.
Benoit Duquesne: Mais parlons d'abord de ces services publics et du reportage qu'on vient de voir avec effectivement ce qui se passe à l'hôpital, où on voit effectivement ces médecins privés dans le cadre de l'hôpital public, est-ce que ce n'est pas là une espèce de dérive du système avec une privatisation du service public ?
Ségolène Royal: Non, ça ne l'est pas, si c'est correctement contrôlé. Ca ne me choque pas du tout que des médecins puissent avoir sur une partie de leur temps libre une clientèle privée, pourquoi ? Parce qu'il faut maintenir dans l'hôpital public les meilleurs médecins, or je connais une ville où il y a un hôpital public et en face une clinique privée, il suffit de traverser la rue pour que le salaire du médecin passe du simple au quadruple. Il faut donc trouver des solutions mixtes, d'équilibre à condition que personne ne puisse être ... Aucun malade ne puisse être sélectionné par l'argent pour accéder aux meilleurs soins. Et en général les médecins du secteur public qui ont leur conscience professionnelle pour eux soient à égalité de qualité, ce qui peuvent payer et ceux qui ne peuvent pas payer.
Benoit Duquesne: D'accord et c'est ce qu'on voit dans le reportage, effectivement il y a un chirurgien qui explique bien ça, cette différence de traitement qu'il aurait entre privé et public. Mais au-delà de ça, et ça vaut peut-être pour l'école, ce que je vais vous dire, est-ce que c'est pas aussi une mise en cause plus globale du service public, on se dit, on se gargarise de notre service public, notre modèle français, mais on se dit en même temps l'école si on ne peut pas se payer les bons cours privés par ailleurs, le médecin si on ne peut pas effectivement court-circuiter les files d'attente etc., parce qu'on a un petit peu d'argent, eh bien le service public il n'est peut-être pas le même pour tous aujourd'hui en France, est-ce qu'il faut revoir ça aujourd'hui.
Ségolène Royal: Bien sûr c'est un combat même permanent. C'est un combat de tous les jours. Moi je suis pour le maintien des services publics mais leur réforme en mettant les agents publics là où c'est nécessaire et en réformant profondément l'Etat qui est beaucoup trop centralisé, beaucoup trop hypertrophié, donc ce que je veux par une nouvelle vague de décentralisation c'est mettre els agents publics sur le territoire au plus près des besoins des gens, et c'est d'autre part remettre de l'Etat là où il a disparu, c'est-à-dire en milieu rural, pour maintenir les services publics, dans les quartiers populaires où il faut renforcer notamment la police de quartier. Je veux créer des dispensaires de proximité parce qu'il y a des gens qui sont très éloignés de l'accès aux soins et ça coûte deux fois plus cher d'attendre que la santé se dégrade pour ensuite la réparer et donc je crois que la modernisation ...
Benoit Duquesne: Ca fait des dépenses, des dépenses...
Ségolène Royal:Mais non ça ne fait pas des dépenses, ça fait des recettes.
Benoit Duquesne: On parle de dette, de diminution de la dette, tout le monde se dit : mais chaque fois que Ségolène ROYAL parle elle annonce de nouvelles dépenses.
Ségolène Royal: Absolument pas, absolument pas. Je m'inscris totalement en faux contre cette façon de voir les choses. Je dis les choses telles qu'elles sont, et je ne dissimule pas aux Français comme certains le fait qu'il va falloir en effet investir dans certains secteurs pour que la France se redresse. Et ça n'est certainement pas en disant que l'on ne va rien dépenser que l'on va redresser le pays. Il y a de bonnes et il y a de mauvaises dépenses.
Benoit Duquesne: Une bonne dette et une mauvaise dette. C'est ce que vous dites, c'est votre façon d e réduire la dette. C'est quand même de la creuser dans certains secteurs et de l'alléger dans d'autres.
Ségolène Royal:D'abord contrairement à ce que vous avez dit mon programme ne coûte pas 50 milliards, puisqu'il y a 15 milliards d'économie. C'est-à-dire je pense que premièrement il faut réduire le train de vie de l'Etat, supprimer les dépenses inutiles et parmi l'ensemble des candidats je suis la seule à en avoir fait la preuve puisque je l'ai fait à la tête de la région que je préside et donc je sais que c'est possible. J'ai réduit le train de vie de la région, j'ai fait des économies, j'ai baissé la dette, entendez moi bien, j'ai baissé la dette dans ma région, et sans augmenter les impôts et tout en finançant les avions nouvelles d'avenir, c'est-à-dire la formation professionnelle, la recherche, les emplois tremplin pour les jeunes. Et donc c'est possible.
Benoit Duquesne: Et au niveau de l'Etat, ça veut dire moins de ministères, vous avez dit par exemple - c'est du détail ça - mais moins de ministères ?
Ségolène Royal: Au niveau de l'Etat il faut alléger l'Etat central. Parce qu'il y a aujourd'hui beaucoup de gaspillage à cause des doublons, l'Etat fait des choses qu'il ne devrait pas faire, les régions se superposent avec un certain nombre de compétences parce que la loi de décentralisation Raffarin a été très mal faite, on le vit tous les jours, on a des transferts de charges sans avoir les ressources correspondantes, les départements se mêlent aussi d'un certain nombre de ... Donc dans la nouvelle loi sur la décentralisation et dans la réformes des institutions que je ferais, premièrement l'Etat central sera alléger, il y aura moins de ministères et les ministères cesseront de se superposer les uns les autres ...
Benoit Duquesne: Concrètement pour les fonctionnaires qui bossent pour certains ministères à Paris, autour de Paris etc., ça veut dire quoi qu'ils vont rejoindre les provinces ? Ils vont devoir déménager ?
Ségolène Royal: Oui, mais ils sont demandeurs en plus. Ils sont demandeurs. C'est-à-dire lorsqu'il y a par exemple je vais transférer aux régions la responsabilité de faire les travaux dans les universités qui sont en France dans des Etats assez lamentables par rapport aux autres pays européens. Les régions viennent de terminer la remise à niveau des lycées, elles vont donc pouvoir s'engager dans la remise à niveau des universités, c'est un enjeu considérable pour l'emploi des jeunes, ce sont les régions qui auront cette tâche...
Benoit Duquesne: Vous allez demander de la mobilité aux fonctionnaires ?
Ségolène Royal: Vous savez ce qui va se passer ? C'est que les régions vont pouvoir faire ce travail à moitié prix avec ce que va faire l'Etat, parce que quand on commande de loin des choses aussi concrètes on paye deux fois plus cher dans les marchés publics, dans les difficultés de contrôle, dans les doublons, dans les lenteurs administratives, donc ça ces lenteurs là elles coûtent très chères, elles endettent la France, parce que je crois aussi que c'est dans la rapidité d'action que l'on fait des économies.
Benoit Duquesne: Dernière chose, sur votre VIème République dont vous parlez maintenant, est-ce que là aussi il y a des échelons intermédiaires qu'il faut éventuellement supprimer ? Vous dites il faut dégrossir l'Etat au niveau central, et décentraliser. Est-ce qu'au niveau des échelons intermédiaires il y a le département, je ne sais pas, qui serait peut-être en trop, ou au niveau national le Sénat qui serait peut-être en trop, est-ce que là dans votre VI ème République il y a des modifications à venir là ?
Ségolène Royal: On ne pourra pas supprimer un échelon. Ceux qui promettent cela vont immédiatement reculer parce que ça créerait une belle pagaille.
Benoit Duquesne: Donc on ne touche pas...
Ségolène Royal: Et il y aurait plus d'un an de débat et on ferait perdre beaucoup de temps à la France. En revanche la réforme institutionnelle que je ferais c'est qu'il n'y aura plus qu'une seule structure qui sera chef de file d'un projet. Et je demanderais aux notables de cesser de vouloir de se mêler de tout. Donc il y aura un chef de file, un seul guichet, qui sera responsable tout seul du montage administratif du dossier et donc ce sera à la fois plus rapide, et plus économe.
Benoit Duquesne: Madame Royal merci beaucoup.
Source http://desirsdavenir.org, le 23 mars 2007