Texte intégral
Chers compatriotes, chers amis,
Alors on m'avait préparé un petit passage en Allemand. Je ne sais pas si je vais me lancer. Vous le voulez vraiment ?
Alors hum, hum... Mais c'est quand même ma première langue donc je n'ai aucune excuse si je ne sais pas. J'ai été élevée dans les Vosges donc pas loin de la frontière Franco-allemande et d'ailleurs dans tous les collèges, l'Allemand était la première langue ce qui donne : Ebenfalls will ich unsere deutschen Freunde begrüssen.(c'est pas fini) Vielen Dank für eure Anwesenheit. Das freut mich sehr. Es ist das wichtigste Symbol, dass eine nationale Wahl gar keine exklusive nationale Dimension mehr hat. Für ihre wertvolle Unterstützung bin ich der SPD ganz dankbar.
Et puis, peut-être avant de rencontrer demain madame Merkel, je voudrais rappeler une très belle phrase de François Mitterrand dans son ouvrage De l'Allemagne, de la France, son ouvrage posthume, où François Mitterrand, parlait, je le cite : « de la prédestination de l'Allemagne et de la France, que la géographie et leur vieille rivalité désignent pour donner le signal de l'Europe ». Je crois que cette leçon est plus que jamais actuelle. Et c'est vrai que ma volonté la plus profonde, c'est de rendre au couple Franco allemand, la force d'initiative qu'il a aujourd'hui perdu en Europe. Mais ce n'est pas une fatalité, on peut toujours reconstruire sur des bases neuves et en regardant le futur. Je voudrais bien renouer avec le volontarisme politique de François Mitterrand et d'Helmut Kohl pour avancer dans la construction de l'Europe politique et sociale. Je pense que le moment aujourd'hui est historique, il est très important. Cette rencontre avait été fixée il y a déjà quelques temps et puis le hasard du calendrier a voulu qu'elle intervienne au lendemain des annonces de suppressions massives d'emplois à Airbus. Alors bien évidemment, c'est l'oeuvre franco-allemande, l'oeuvre aéronautique qui est ici menacée, et puis au-delà, ce qui est en jeu, c'est la définition d'une vraie politique commune, d'une Europe qui fait ses preuves, d'une Europe bien sur de l'aéronautique, je l'ai déjà dit tout à l'heure, mais aussi tout simplement bien au-delà d'une Europe de l'intelligence, de la recherche, de l'innovation, de l'emploi, une Europe qui se bat pour rester compétitive face aux autres continents émergents. Et c'est aujourd'hui cette pensée là qui me préoccupe, pour les salariés Allemands et Français qui sont en lutte pour leur emploi. Je pense qu'il faut faire émerger des solidarités convergentes parce que c'est absolument nécessaire, c'est le défi sur lesquelles les générations suivantes vont nous demander de rendre des comptes. Je crois que chaque jour qui passe où l'Europe reste affaiblie est un jour de perdu pour la création et la défense de l'emploi et du progrès social. C'est pour ça que je suis assez optimiste parce que je crois que cette volonté politique, elle est aujourd'hui très prégnante. Je vais m'entretenir sur la question bien sûr de la relance de l'Europe, je souhaite moi que la France revienne à la table de l'Europe et vous qui vivez ici, je voudrais d'abord vous saluer, saluer votre présence ici en Allemagne comme celle de tous les français qui sont à l'étranger et qui représentent la France, qui la font rayonner, qui font rayonner aussi la francophonie, vous qui apportez votre talent, vos capacités d'actions, qui êtes dans les services publics ou dans les entreprises et qui jouez un rôle si important dans les entreprises à l'étranger pour promouvoir aussi les entreprises Française et pour lutter contre le déficit du commerce extérieur donc vous jouez un rôle très important et à travers vous, c'est un message à l'ensemble des communautés françaises à travers le monde que je veux m'adresser.
On m'a dit que vous étiez préoccupés sur un certain nombre de questions, bien sur, sur l'apprentissage des langues. Mais qu'il y avait aussi des projets très importants qui permettraient de renforcer la dimension citoyenne de la relation entre la France et l'Allemagne.
Je souhaite que nos deux peuples se rencontrent davantage. Je souhaite en particulier que l'éducation, la formation soit la toute première priorité de nos échanges. Il y en a une autre, c'est celle du développement durable, de la préparation de l'après-pétrole. Je crois que nous avons énormément à apprendre l'un de l'autre, la France et l'Allemagne.
Quand je parle de relancer l'Europe par la preuve, j'en parlerai bien sûr demain à mes interlocuteurs, c'est d'abord à cela que je pense, la formation. C'est-à-dire toute la matière grise, la formation, l'innovation, la recherche, les énergies renouvelables et je le disais à l'instant, la préparation de l'après pétrole. Les transports aussi, collectifs, donc je crois que tous ces chantiers là sont immenses, ils sont devant nous, nous avons à les relever, et je crois que nous y parviendrons. Je souhaite aussi que se développent des campus universitaires Franco-allemand inspirés par les exemples réussis de l'institut Franco-allemand de Sarrebruck et du cycle franco-allemand mis en place à Nancy par l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.
Tous ceux qui applaudissent ne sont pas tous des anciens élèves du cycle Franco-allemand mis en place à Nancy par l'Institut d'Etudes Politiques, si ?
Le CUEP ? actuel ? d'accord ! Vous savez je suis passée par là moi aussi. Par l'ancêtre de l'Institut d'Etudes Politiques de Nancy, le CUEP.
Et puis je connais aussi la préoccupation concernant la reconnaissance de tous les diplômes, scolaires, universitaires et professionnels pour accès à l'emploi. Il y a encore me dit on trop de protectionnisme caché. C'est vrai, je crois l'on doit mettre fin à cela parce que nous avons absolument besoin de renforcer ces échanges de matière grise.
Je soutiendrais également la proposition de la tenue d'assises générales des institutions franco-allemandes dont l'objectif serait d'évaluer, de coordonner leurs activités, de donner une plus grande lisibilité à leur action. Les assises seraient ouvertes à tous les représentants à tous les représentants politiques et institutionnels, administratifs, locaux, régionaux, associatifs, pour promouvoir l'éducation et la formation des jeunes allemands et français dans une perspective Européenne.
Il faudra aussi dresser un Etat des lieux, sans concession des institutions diverses, notamment de l'Office Franco-allemand de la jeunesse et puis surtout je voudrais vous dire en tant que candidate à la Présidence de la République, que je souhaite que la présence de l'Etat dans tous les pays soit remise à niveau et que non seulement on puisse mettre fin aux désengagements mais qu'on puisse rétablir tout ce qui a été retiré, et en particulier, je soutiendrai les communautés françaises en renforçant le service public à l'étranger avec un réseau efficace de consulats, exécutant leur mission de proximité.
L'accent sera mis en particulier sur la sécurité des communautés françaises. La formation du personnel diplomatique et consulaire à la gestion de crises sera assumée. Je ferai de la coopération consulaire européenne l'un des axes de la présidence française de l'union Européenne.
Je crois à la mutualisation des moyens dans ce domaine. Afin de garantir la protection des Européens dans le monde, les relations entre les cellules de veille et de crise de l'ensemble des Etats membres de l'union européenne devront être systématisées, en dehors de l'union Européenne. Et je dis cela parce que ce que je dis ici va être diffusé dans l'ensemble des pays c'est-à-dire à l'intérieur de l'Union européenne et à l'extérieur, à tous nos compatriotes et je voudrais leur dire que je suis attachée à l'accès de tous les français de l'étranger à une protection sociale minimale qui sera garantie pas des accords avec les caisses des pays de résidence et la réforme des centres médicaux sociaux consulaires.
Le champ d'activité de la Caisse Nationale de solidarité pour l'autonomie sera étendue aux séniors et aux handicapés français à l'étranger. Pour ceux qui ne sont pas concernés par ces questions, cela peut paraître un peu technique ce que je dis mais je sais combien c'est important pour vous et pour tous les français qui sont expatriés et qui donnent beaucoup à la France en retour, par leur présence à l'étranger.
Et c'est pourquoi, malgré l'actualité qui se porte sur d'autres sujets comme je l'ai évoqué tout à l'heure, je tiens à tenir bon et à vous transmettre ce message que j'avais préparé avant que l'actualité ne soit différente et c'est pourquoi je voudrais vous dire aussi que dans l'union européenne, je demanderai que soient assouplies les règles autorisant les soins médicaux lourds dans un autre Etat que celui d'assurance afin que les malades puissent être soignés par le praticien de leur choix à proximité de leur famille et de leurs amis.
Je m'engagerai en faveur du maintien de l'assurance sociale des travailleurs frontaliers retraités dans le pays où leur pension est versée.
Je suis également attachée à la continuité de la protection sociale française qui sera assurée pendant un an au porteur d'un projet économique, culturel ou social à l'étranger. La situation des agents de l'Etat recrutés locaux et des stagiaires, gros problème que la question des stagiaires, sera améliorée afin de mettre fin aux situations indignes relevées dans de nombreux pays.
Les consulats se doteront d'un dispositif d'assistance aux femmes et à leurs enfants, pour répondre à tous les problèmes.
Une loi d'indemnisation des biens professionnels et personnels dû au fait de troubles politique, de spoliation, de faits de guerre ou de catastrophes naturelles sera également adoptée. Je sais que c'est une demande très ancienne des Français de l'étranger.
Enfin les coûts de scolarité, problème lancinant dont on me parlait déjà quand j'étais ministre de l'enseignement scolaire, notamment dans les établissements de l'agence pour l'enseignement français à l'étranger seront réduits de moitié d'ici 2012. Et la tutelle de l'état sur l'agence sera étendue au ministère de l'éducation nationale.
La situation des étudiants français issus de l'étranger sera traitée dans le cadre du contrat d'autonomie, de l'allocation d'autonomie qui est dans mon pacte présidentiel.
Je n'oublierai pas bien sur les étudiants français qui sont à l'étranger et cela permettra à tous les jeunes Français de venir étudier en France en réduisant le coût des études pour des familles qui vivent souvent avec des revenus faibles ou moyens localement.
Un programme de formation professionnelle sera développé dans le cadre consulaire en liaison avec les entreprises françaises et les centres de formations du pays de résidence.
Une agence de la coopération culturelle scientifique et technique sera instituée pour redonner enfin un sens à l'action de la France dans ce domaine essentiel de la vie internationale.
J'ai parlé aussi, vous le savez, d'une réforme des institutions que je soumettrai aux français, et dans ce cadre, la question d'une meilleure représentation des français de l'étranger à l'Assemblée Nationale sera traitée. L'assemblée des Français de l'étranger sera transformée en conseil général d'Outre frontière doté de compétences élargies.
Enfin, il faudra avancer résolument sur la question du vote à distance. La distance entre l'urne et l'électeur ne doit plus être un obstacle à la participation électorale à l'étranger. Il n'est pas acceptable que la France figure parmi les 10 des 27 Etats membres de l'union Européenne excluant toute forme de vote à distance, pour les ressortissants étrangers.
Enfin, parce que cette question a été posée, elle a été un moment soulevée je n'ai pas l'intention d'établir une contribution fiscale sur les Français de l'étranger aussi choquant que soit certains exils pour rasions fiscales vous en conviendrez avec moi.
Voilà les propositions pour les Français de l'étranger, elles incarnent une ambition et surtout une reconnaissance. Celle de donner à chacun sa pleine et juste place dans la communauté internationale. C'est ce que je veux pour nos compatriotes à travers le monde. Je crois que la France est grande lorsqu'elle s'adresse à tous les siens et lorsqu'elle ne néglige ni n'oublie personne.
Et en évoquant ici à Berlin la dimension Citoyenne de l'amitié Franco allemande, en vous parlant de mes propositions pour les français de l'étranger, c'est aussi du rôle de la France dans le monde et de la façon dont j'en conçois l'action extérieure que j'ai parlé.
Une France généreuse, exigeante sur ses valeurs et portée à l'universel et que vous représentez chaque fois que vous êtes au contact de nos amis allemands. La sensibilité européenne et la solidarité internationale sont au coeur de mon pacte présidentiel. Toutes deux trouveront leur expression dans la diplomatie que j'entends conduire.
Je ferai aussi de la solidarité avec les pays du Sud une réalité. Je veux m'engager dans les instances internationales pour rééquilibrer les effets du marché et de la mondialisation dans les domaines sociaux et environnementaux. La paix, la justice, le multilatéralisme, le co développement seront les fils conducteurs de mon action internationale.
J'agirai pour que la France soit reconnue et respectée à la hauteur de son message et de son engagement universel et j'ai besoin de vous.
C'est vous qui allez être porteurs de ces valeurs du pacte présidentiel. Je vous demande de vous en saisir, de l'expliquer autour de vous et de le faire valoir. Je compte sur vous comme vous pouvez compter sur moi.
Une fois de plus, comme je l'ai dit tout à l'heure, je suis heureuse de vous voir aussi nombreux. La campagne présidentielle est dans sa dernière ligne droite. Maintenant, nous sommes à moins de deux mois de cette élection et bien évidemment vous êtes Français à l'étranger mais vous êtes aussi citoyens français tout simplement. Et ce que je voudrai vous dire, c'est que ce pacte présidentiel qui veut tout simplement une France plus juste pour qu'elle soit plus forte, s'appuie sur des valeurs fondamentales qui consistent d'abord à faire bien fonctionner les institutions, à faire en sorte que nous donnions à chacun la place qui est la sienne, à faire en sorte que l'état assume ses responsabilités et assume tout son rôle. C'est une conception aussi de la France qui consiste à considérer qu'en voilà assez des ruptures, des fractures, des oppositions des Français que l'on dresse les uns contre les autres.
Moi je crois tout le contraire, je crois en l'existence de cercle vertueux. Je crois qu'il peut y avoir des compromis sociaux qui nous permettent à tous d'avancer conjointement et collectivement. Je crois que le chômage n'est pas une fatalité et que la meilleure façon de lutter contre le chômage, c'est d'investir dans la ressource humaine, c'est à dire de faire un effort sur la qualification du travail, de faire un effort sur la qualité du dialogue social. On le voit à Airbus aussi, s'il n'y avait pas eu un tel déficit du dialogue social alors que la sonnette d'alarme avait été tirée depuis longtemps par les organisations syndicales. A l'intérieur de chaque entreprise, par les salariés et les ingénieurs et c'est pourquoi aujourd'hui, il y a une colère, une incompréhension, parce que l'on sait que cette incompréhension, parce qu'on sait que cette entreprise, ici, comme en France et d'ailleurs les déclarations des responsables syndicaux ont été les mêmes. Comment se fait il que l'on annonce 10 000 suppressions d'emplois alors que cette entreprise a des carnets de commande pleins pour les 5 années à venir et moi je vois que les préoccupations et les interrogations des salariés allemands et des salariés français sont les mêmes.
Et je crois que l'enjeu de l'Europe aujourd'hui, c'est de cesser de s'opposer entre pays d'Europe, au sein de l'Europe. C'est en unissant nos efforts, nos talents, nos intelligences, nos savoirs faire que nous pourrons résister aussi à l'émergence des autres continents qui ont bien le droit d'accéder au développement. Mais l'Europe aussi à la responsabilité de ne pas se laisser dépasser, d'avoir confiance en elle, dans ses talents, dans ses organismes de recherche, dans ses entreprises de pointe, dans la qualité de ses salariés et nous n'avons pas à baisser les bras. Je refuse les Etats inertes qui considèrent qu'il n'y a rien à faire, qui livrent au marché la résolution des problèmes aigus alors qu'il s'agit de secteurs absolument stratégiques pour l'Europe et pour notre avenir.
Autrement dit, ce que je propose dans ce pacte présidentiel, après avoir profondément écouté les Français, et construire avec eux, avec vous aussi, je le disais tout à l'heure puisqu'il y a eu aussi ici des débats participatifs et des contributions sur le site par l'intermédiaire de Désirs d'Avenir.
C'est pour ça qu'aujourd'hui je me sens solide avec ce pacte. Je parle d'un pacte et pas d'un projet parce que cela m'engage et cela vous engage aussi et vous autorise à demander des comptes et cela m'oblige aussi à rendre des comptes.
Et je l'ai dit, je veux une présidence de la République qui soit à la fois simple, efficace dans l'exercice de son mandat parce qu'il n'y a pas de contradiction entre la grandeur d'une fonction, l'autorité juste qu'elle incarne et l'efficacité, la simplicité et l'obligation de rendre des comptes. Et je m'engage à rendre des comptes tous les ans, en tant que Présidente de la République. Cela me semble faire partie d'une vision moderne de la direction d'un pays comme la France.
Ce que je vous demande aussi, c'est de continuer à être exigeant. Vous avez pris la parole pendant ce débat, si vous ne l'avez pas encore prise, vous devez la prendre et ensuite ne plus la lâcher, plus jamais la politique ne doit se faire comme avant. La politique aujourd'hui doit se faire avec le peuple, avec l'intelligence des citoyens et je le vois dans vos regards, vous portez cette intelligence collective. Aujourd'hui nous devons toujours trouver...mais oui, mais bien sûr, vous êtes attentifs, d'ailleurs je suis prête à répondre à un certain nombre de questions puisque que je crois que la configuration s'y prête.
Bien sûr, je crois que, dans ce monde complexe, frappé de tant d'incertitudes, de tant de déséquilibres, de tant de menaces aussi à l'échelle planétaire : la prolifération nucléaire, le réchauffement planétaire, la montée des intégrismes, la montée des obscurantismes, la montée des inégalités entre les pays du Nord et les pays du Sud.
Nous devons faire preuve d'une mobilisation de nos intelligences extraordinaire pour que le monde aille mieux. Et nous ne pourrons pas nous sauver tous seuls. C'est parce que le monde ira mieux que nous aussi nous irons mieux.
Enfin, je voudrai vous dire que je suis une Européenne convaincue et que nous allons devoir préparer la Présidence de l'Union que la France va assumer au 1er juillet 2008. Je souhaite que la Présidence Allemande soit une réussite et que nous puissions poser les premiers jalons de ce qui fera aussi la réussite de la Présidence Française. Il va falloir prendre, reprendre le fil des choses.
Et je suis la seule candidate, sans doute, puisque notamment, je suis soutenue à la fois par des personnalités qui ont voté oui et d'autres qui ont voté non. Et que j'ai compris parce que j'en ai fais l'analyse approfondie des raisons du non. C'est-à-dire une demande finalement d'une Europe plus politique, plus efficace, d'une Europe qui arrive à lutter contre le chômage et à répondre à un certain nombre de problèmes et donc cette nouvelle Europe là, nous devons la construire, nous devons d'abord en faire la preuve.
Je crois que nous réussirons à refaire une réforme des Institutions si l'Europe fait la preuve qu'elle est capable de faire reculer le chômage, de se protéger contre les délocalisations qui sont parfois si injustes parce que les normes sociales ou environnementales ne sont pas suffisamment intégrées aux règles de commerce international.
L'Europe doit faire la preuve des convergences et doit faire la preuve là, maintenant qu'elle est capable de sauver Airbus. C'est pourquoi cette échéance là, est tout à fait cruciale au moment historique où nous nous trouvons.
Je souhaite que les Etats concernés puissent se retrouver, puissent converger pour recapitaliser l'entreprise, pour la remettre debout et pour faire en sorte de faire mentir ceux qui ont pensé que des décisions financières étaient adaptées à ce qu'attendent les salariés et à ce qu'attendait l'intérêt général. Il y a du travail bien évidemment, à faire. Mais moi, je crois que c'est possible. Je suis convaincue que c'est possible de faire autrement et c'est cela que nous allons devoir démontrer.
Ce sera très important pour les salariés et pour les opinions publiques de montrer comment, à un moment, les responsables politiques et j'allais dire dans ces moments là, j'entendais des polémiques venant de la droite sur l'initiative des Présidents de Régions, elles sont déplacées. Je crois que dans ces moments là, il n'y a ni droite ni gauche. Il y a une volonté de se battre ensemble pour maintenir ici les emplois, les entreprises, et que tous ceux qui peuvent y contribuer doivent pouvoir le faire.
C'est une vision aussi de la responsabilité de l'Etat actionnaire et de la façon dont il peut aider les entreprises à anticiper, dont il peut aussi demander des comptes, demander des explications, tenter d'y voir clair, et ne serait-ce que cette posture là, qui consiste à demander d'y voir clair, c'est déjà considérable parce que ça veut dire qu'il y a plusieurs solutions possibles entre lesquelles on peut choisir ou entre lesquelles tout en restant dans des stratégies d'entreprise et dans des stratégies industrielles, il n'y a pas qu'une seule solution possible mais il y en a plusieurs et que la responsabilité des Etats, c'est de faire en sorte que ces solutions différentes soient mises sur la table, soient bien clarifiées, que les salariés comprennent ce qui se passe. Que les responsables de la gestion des territoires que ce soit les länder ici qui se sont bougés et les régions Françaises qui viennent de se bouger et donc de faire bouger l'Etat, parce que je crois que ça a débloqué un certain nombre de choses que cette initiative et j'en suis consciente, et j'en suis heureuse.
Parce que c'est vrai que c'est lorsqu'on est le plus étroitement en contact des salariés qui souffrent, qui s'inquiètent, qui sont humiliés, qui ne comprennent pas et qui voient partir des entreprises dont on est fier collectivement et qui, je le répète ont des commandes, plus de 2000 avions commandés aujourd'hui à Airbus.
Alors il y a une sorte de colère et d'incompréhension surtout lorsqu'on découvre que certains ont quitté l'entreprise avec des parachutes dorés où quand on découvre le niveau de rémunération des dirigeants et moi je crois qu'il faut remettre de l'éthique, de la morale publique.
Voilà, l'inspiration de ce pacte présidentiel, c'est une conception de l'action politique, de la morale politique, de la volonté d'agir, du refus des inerties, de l'affirmation que non seulement l'Etat peut mais doit faire quand il se trouve en situation de pouvoir faire et de devoir faire. Alors j'espère que cette vision des choses va progresser, va avancer et que l'Europe, plusieurs pays Européens, l'Allemagne et la France bien sur sont concernés mais aussi l'Espagne et donc, mais essentiellement l'Allemagne et la France vont pouvoir prouver ensemble que nous savons unir nos forces, nos visions, nos intelligences pour sauver la filière aéronautique européenne parce que cela préfigurera, ce sera le plus bel exemple de l'Europe par la preuve parce que cela prouvera que dans d'autres secteurs industriels et de la recherche nous avons la capacité de faire émerger des politiques Européennes communes.
Et c'est cela qu'attendent les peuples d'Europe. Ce sont des politiques industriels et économiques environnementales et sociales communes parce que tout se tient, il y a beaucoup à apprendre du dialogue social en Allemagne. De même que l'Allemagne a à apprendre par exemple, d'un certain nombre d'avancées de droits sociaux en France. Ce que je veux dire par là aussi, c'est que la mutualisation des bonnes pratiques, des savoirs faire des différentes avancées qui sont liées à l'histoire de chaque pays est toujours une occasion pour les pays européens de se tirer collectivement vers le haut et, dans le refus de la constitution, il y a eu aussi un moment, notamment dans les catégories les plus défavorisées, ce sentiment que l'Europe ne donnait pas la garantie de nous tirer collectivement vers le haut. Donc je crois que c'est cela aussi que nous devons à nouveau prouver ensemble et moi je le dis sans détour, la qualité du dialogue social en Allemagne est l'un des exemples, non pas que l'on peut suivre à l'identique parce que chaque pays a son histoire mais sur ce sujet là, la France est un des pays les plus en retard sur l'archaïsme du dialogue social et donc je crois que quand on a à la fois l'humilité et la sagesse de reconnaître ce qui est bien dans tel ou tel, chez tel ou tel partenaire européen et quand on a aussi la solidité et la volonté de défendre les valeurs qui sont les nôtres comme par exemple l'attachement qui est le mien à faire en sorte que les nouveaux traités intègrent une dimension sociale et environnementale, l'attachement qui est le mien à ce que le concept des services publics soit reconnu dans les autres pays Européens même si ça n'est pas tout à fait leur culture mais on peut trouver des concepts de rapprochement et se respecter les uns les autres par rapport à ce qui nous tient le plus à coeur en fonction de nos histoires et surtout de notre configuration géographique .
Et bien que je pense que c'est dans cette approche pragmatique concrète et politique au sens où nous devons rester au clair sur les valeurs qui sont les nôtres, sur les valeurs que je défends ici devant vous bien évidemment, les valeurs de solidarité, les valeurs de justice, les valeurs de progrès social, la volonté de créer un revenu minimum pour toute l'Europe, la volonté de généraliser les droits d'accès à la santé, de lutter contre toutes les formes de précarité, d'intégrer comme je le disais tout à l'heure dans les règles du commerce, les normes sociales, les règles environnementales.
Ce combat là, c'est le combat de la gauche, c'est votre combat, c'est notre combat et je suis sûre que ces valeurs là correspondent aux valeurs dont le monde a besoin aujourd'hui parce que c'est sur ces valeurs là de solidarité qui ont la conviction et qui veulent réaliser l'utopie que le développement économique peut se faire en ne laissant personne sur le bord du chemin. Je pense que cette utopie, elle est réalisable et c'est d'ailleurs la seule solution possible parce que par rapport à la montée des insécurités et des précarités que j'évoquais tout à l'heure, nous avons la responsabilité d'inventer les nouvelles sécurités dont les citoyens ont besoin pour pouvoir bien se motiver dans leur travail. Et à certains qui pensent, les tenants de l'ultra libéralisme, que ce sont des salariés précarisés ou des entreprises livrées à la loi de la jungle du marché qui seront les plus compétitives, moi je pense le contraire. Je crois au contraire que ces sont des salariés bien sécurisés avec des contrats de travail stables, avec de bons salaires, avec un accès à la formation professionnelle que nous pourrons ainsi attendre de ces salariés qu'ils soient bien motivés dans leur travail et la motivation des salariés au travail, c'est le premier ressort de la compétitivité des entreprises, c'est cela le combat de l'Europe, c'est le combat de la matière grise, c'est le combat de l'investissement dans la ressource humaine, c'est le combat qui consiste à se demander à chaque fois que l'on prend une décision politique est ce que oui ou non cette décision favorise le progrès humain dans nos pays et le progrès de l'humanité à l'échelle de la planète alors à ce moment là, on sait que l'on est dans la bonne direction.
Et donc je vous demande d'être les porteurs de ces valeurs. Comme je le dis dans mes réunions publiques sur le territoire national, je vous le redis ici aussi, mon équipe de campagne, c'est vous !
Saisissez vous de ce pacte qu'on vous a apporté si vous ne l'avez pas encore reçu. Si, vous l'avez reçu ?
J'ai besoin de vous pour cette élection présidentielle, pour gagner cette élection présidentielle, pas pour moi, bien évidemment mais parce que je pense que la France mérite bien mieux que ce qu'elle a, qu'elle a la capacité de se relever et qu'elle peut revenir à la table de l'Europe.
J'ai confiance, j'ai besoin de votre énergie et de votre enthousiasme.
Vive la République, vive la France !
Source http://www.desirsdavenir.org, le 3 avril 2007
Alors on m'avait préparé un petit passage en Allemand. Je ne sais pas si je vais me lancer. Vous le voulez vraiment ?
Alors hum, hum... Mais c'est quand même ma première langue donc je n'ai aucune excuse si je ne sais pas. J'ai été élevée dans les Vosges donc pas loin de la frontière Franco-allemande et d'ailleurs dans tous les collèges, l'Allemand était la première langue ce qui donne : Ebenfalls will ich unsere deutschen Freunde begrüssen.(c'est pas fini) Vielen Dank für eure Anwesenheit. Das freut mich sehr. Es ist das wichtigste Symbol, dass eine nationale Wahl gar keine exklusive nationale Dimension mehr hat. Für ihre wertvolle Unterstützung bin ich der SPD ganz dankbar.
Et puis, peut-être avant de rencontrer demain madame Merkel, je voudrais rappeler une très belle phrase de François Mitterrand dans son ouvrage De l'Allemagne, de la France, son ouvrage posthume, où François Mitterrand, parlait, je le cite : « de la prédestination de l'Allemagne et de la France, que la géographie et leur vieille rivalité désignent pour donner le signal de l'Europe ». Je crois que cette leçon est plus que jamais actuelle. Et c'est vrai que ma volonté la plus profonde, c'est de rendre au couple Franco allemand, la force d'initiative qu'il a aujourd'hui perdu en Europe. Mais ce n'est pas une fatalité, on peut toujours reconstruire sur des bases neuves et en regardant le futur. Je voudrais bien renouer avec le volontarisme politique de François Mitterrand et d'Helmut Kohl pour avancer dans la construction de l'Europe politique et sociale. Je pense que le moment aujourd'hui est historique, il est très important. Cette rencontre avait été fixée il y a déjà quelques temps et puis le hasard du calendrier a voulu qu'elle intervienne au lendemain des annonces de suppressions massives d'emplois à Airbus. Alors bien évidemment, c'est l'oeuvre franco-allemande, l'oeuvre aéronautique qui est ici menacée, et puis au-delà, ce qui est en jeu, c'est la définition d'une vraie politique commune, d'une Europe qui fait ses preuves, d'une Europe bien sur de l'aéronautique, je l'ai déjà dit tout à l'heure, mais aussi tout simplement bien au-delà d'une Europe de l'intelligence, de la recherche, de l'innovation, de l'emploi, une Europe qui se bat pour rester compétitive face aux autres continents émergents. Et c'est aujourd'hui cette pensée là qui me préoccupe, pour les salariés Allemands et Français qui sont en lutte pour leur emploi. Je pense qu'il faut faire émerger des solidarités convergentes parce que c'est absolument nécessaire, c'est le défi sur lesquelles les générations suivantes vont nous demander de rendre des comptes. Je crois que chaque jour qui passe où l'Europe reste affaiblie est un jour de perdu pour la création et la défense de l'emploi et du progrès social. C'est pour ça que je suis assez optimiste parce que je crois que cette volonté politique, elle est aujourd'hui très prégnante. Je vais m'entretenir sur la question bien sûr de la relance de l'Europe, je souhaite moi que la France revienne à la table de l'Europe et vous qui vivez ici, je voudrais d'abord vous saluer, saluer votre présence ici en Allemagne comme celle de tous les français qui sont à l'étranger et qui représentent la France, qui la font rayonner, qui font rayonner aussi la francophonie, vous qui apportez votre talent, vos capacités d'actions, qui êtes dans les services publics ou dans les entreprises et qui jouez un rôle si important dans les entreprises à l'étranger pour promouvoir aussi les entreprises Française et pour lutter contre le déficit du commerce extérieur donc vous jouez un rôle très important et à travers vous, c'est un message à l'ensemble des communautés françaises à travers le monde que je veux m'adresser.
On m'a dit que vous étiez préoccupés sur un certain nombre de questions, bien sur, sur l'apprentissage des langues. Mais qu'il y avait aussi des projets très importants qui permettraient de renforcer la dimension citoyenne de la relation entre la France et l'Allemagne.
Je souhaite que nos deux peuples se rencontrent davantage. Je souhaite en particulier que l'éducation, la formation soit la toute première priorité de nos échanges. Il y en a une autre, c'est celle du développement durable, de la préparation de l'après-pétrole. Je crois que nous avons énormément à apprendre l'un de l'autre, la France et l'Allemagne.
Quand je parle de relancer l'Europe par la preuve, j'en parlerai bien sûr demain à mes interlocuteurs, c'est d'abord à cela que je pense, la formation. C'est-à-dire toute la matière grise, la formation, l'innovation, la recherche, les énergies renouvelables et je le disais à l'instant, la préparation de l'après pétrole. Les transports aussi, collectifs, donc je crois que tous ces chantiers là sont immenses, ils sont devant nous, nous avons à les relever, et je crois que nous y parviendrons. Je souhaite aussi que se développent des campus universitaires Franco-allemand inspirés par les exemples réussis de l'institut Franco-allemand de Sarrebruck et du cycle franco-allemand mis en place à Nancy par l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.
Tous ceux qui applaudissent ne sont pas tous des anciens élèves du cycle Franco-allemand mis en place à Nancy par l'Institut d'Etudes Politiques, si ?
Le CUEP ? actuel ? d'accord ! Vous savez je suis passée par là moi aussi. Par l'ancêtre de l'Institut d'Etudes Politiques de Nancy, le CUEP.
Et puis je connais aussi la préoccupation concernant la reconnaissance de tous les diplômes, scolaires, universitaires et professionnels pour accès à l'emploi. Il y a encore me dit on trop de protectionnisme caché. C'est vrai, je crois l'on doit mettre fin à cela parce que nous avons absolument besoin de renforcer ces échanges de matière grise.
Je soutiendrais également la proposition de la tenue d'assises générales des institutions franco-allemandes dont l'objectif serait d'évaluer, de coordonner leurs activités, de donner une plus grande lisibilité à leur action. Les assises seraient ouvertes à tous les représentants à tous les représentants politiques et institutionnels, administratifs, locaux, régionaux, associatifs, pour promouvoir l'éducation et la formation des jeunes allemands et français dans une perspective Européenne.
Il faudra aussi dresser un Etat des lieux, sans concession des institutions diverses, notamment de l'Office Franco-allemand de la jeunesse et puis surtout je voudrais vous dire en tant que candidate à la Présidence de la République, que je souhaite que la présence de l'Etat dans tous les pays soit remise à niveau et que non seulement on puisse mettre fin aux désengagements mais qu'on puisse rétablir tout ce qui a été retiré, et en particulier, je soutiendrai les communautés françaises en renforçant le service public à l'étranger avec un réseau efficace de consulats, exécutant leur mission de proximité.
L'accent sera mis en particulier sur la sécurité des communautés françaises. La formation du personnel diplomatique et consulaire à la gestion de crises sera assumée. Je ferai de la coopération consulaire européenne l'un des axes de la présidence française de l'union Européenne.
Je crois à la mutualisation des moyens dans ce domaine. Afin de garantir la protection des Européens dans le monde, les relations entre les cellules de veille et de crise de l'ensemble des Etats membres de l'union européenne devront être systématisées, en dehors de l'union Européenne. Et je dis cela parce que ce que je dis ici va être diffusé dans l'ensemble des pays c'est-à-dire à l'intérieur de l'Union européenne et à l'extérieur, à tous nos compatriotes et je voudrais leur dire que je suis attachée à l'accès de tous les français de l'étranger à une protection sociale minimale qui sera garantie pas des accords avec les caisses des pays de résidence et la réforme des centres médicaux sociaux consulaires.
Le champ d'activité de la Caisse Nationale de solidarité pour l'autonomie sera étendue aux séniors et aux handicapés français à l'étranger. Pour ceux qui ne sont pas concernés par ces questions, cela peut paraître un peu technique ce que je dis mais je sais combien c'est important pour vous et pour tous les français qui sont expatriés et qui donnent beaucoup à la France en retour, par leur présence à l'étranger.
Et c'est pourquoi, malgré l'actualité qui se porte sur d'autres sujets comme je l'ai évoqué tout à l'heure, je tiens à tenir bon et à vous transmettre ce message que j'avais préparé avant que l'actualité ne soit différente et c'est pourquoi je voudrais vous dire aussi que dans l'union européenne, je demanderai que soient assouplies les règles autorisant les soins médicaux lourds dans un autre Etat que celui d'assurance afin que les malades puissent être soignés par le praticien de leur choix à proximité de leur famille et de leurs amis.
Je m'engagerai en faveur du maintien de l'assurance sociale des travailleurs frontaliers retraités dans le pays où leur pension est versée.
Je suis également attachée à la continuité de la protection sociale française qui sera assurée pendant un an au porteur d'un projet économique, culturel ou social à l'étranger. La situation des agents de l'Etat recrutés locaux et des stagiaires, gros problème que la question des stagiaires, sera améliorée afin de mettre fin aux situations indignes relevées dans de nombreux pays.
Les consulats se doteront d'un dispositif d'assistance aux femmes et à leurs enfants, pour répondre à tous les problèmes.
Une loi d'indemnisation des biens professionnels et personnels dû au fait de troubles politique, de spoliation, de faits de guerre ou de catastrophes naturelles sera également adoptée. Je sais que c'est une demande très ancienne des Français de l'étranger.
Enfin les coûts de scolarité, problème lancinant dont on me parlait déjà quand j'étais ministre de l'enseignement scolaire, notamment dans les établissements de l'agence pour l'enseignement français à l'étranger seront réduits de moitié d'ici 2012. Et la tutelle de l'état sur l'agence sera étendue au ministère de l'éducation nationale.
La situation des étudiants français issus de l'étranger sera traitée dans le cadre du contrat d'autonomie, de l'allocation d'autonomie qui est dans mon pacte présidentiel.
Je n'oublierai pas bien sur les étudiants français qui sont à l'étranger et cela permettra à tous les jeunes Français de venir étudier en France en réduisant le coût des études pour des familles qui vivent souvent avec des revenus faibles ou moyens localement.
Un programme de formation professionnelle sera développé dans le cadre consulaire en liaison avec les entreprises françaises et les centres de formations du pays de résidence.
Une agence de la coopération culturelle scientifique et technique sera instituée pour redonner enfin un sens à l'action de la France dans ce domaine essentiel de la vie internationale.
J'ai parlé aussi, vous le savez, d'une réforme des institutions que je soumettrai aux français, et dans ce cadre, la question d'une meilleure représentation des français de l'étranger à l'Assemblée Nationale sera traitée. L'assemblée des Français de l'étranger sera transformée en conseil général d'Outre frontière doté de compétences élargies.
Enfin, il faudra avancer résolument sur la question du vote à distance. La distance entre l'urne et l'électeur ne doit plus être un obstacle à la participation électorale à l'étranger. Il n'est pas acceptable que la France figure parmi les 10 des 27 Etats membres de l'union Européenne excluant toute forme de vote à distance, pour les ressortissants étrangers.
Enfin, parce que cette question a été posée, elle a été un moment soulevée je n'ai pas l'intention d'établir une contribution fiscale sur les Français de l'étranger aussi choquant que soit certains exils pour rasions fiscales vous en conviendrez avec moi.
Voilà les propositions pour les Français de l'étranger, elles incarnent une ambition et surtout une reconnaissance. Celle de donner à chacun sa pleine et juste place dans la communauté internationale. C'est ce que je veux pour nos compatriotes à travers le monde. Je crois que la France est grande lorsqu'elle s'adresse à tous les siens et lorsqu'elle ne néglige ni n'oublie personne.
Et en évoquant ici à Berlin la dimension Citoyenne de l'amitié Franco allemande, en vous parlant de mes propositions pour les français de l'étranger, c'est aussi du rôle de la France dans le monde et de la façon dont j'en conçois l'action extérieure que j'ai parlé.
Une France généreuse, exigeante sur ses valeurs et portée à l'universel et que vous représentez chaque fois que vous êtes au contact de nos amis allemands. La sensibilité européenne et la solidarité internationale sont au coeur de mon pacte présidentiel. Toutes deux trouveront leur expression dans la diplomatie que j'entends conduire.
Je ferai aussi de la solidarité avec les pays du Sud une réalité. Je veux m'engager dans les instances internationales pour rééquilibrer les effets du marché et de la mondialisation dans les domaines sociaux et environnementaux. La paix, la justice, le multilatéralisme, le co développement seront les fils conducteurs de mon action internationale.
J'agirai pour que la France soit reconnue et respectée à la hauteur de son message et de son engagement universel et j'ai besoin de vous.
C'est vous qui allez être porteurs de ces valeurs du pacte présidentiel. Je vous demande de vous en saisir, de l'expliquer autour de vous et de le faire valoir. Je compte sur vous comme vous pouvez compter sur moi.
Une fois de plus, comme je l'ai dit tout à l'heure, je suis heureuse de vous voir aussi nombreux. La campagne présidentielle est dans sa dernière ligne droite. Maintenant, nous sommes à moins de deux mois de cette élection et bien évidemment vous êtes Français à l'étranger mais vous êtes aussi citoyens français tout simplement. Et ce que je voudrai vous dire, c'est que ce pacte présidentiel qui veut tout simplement une France plus juste pour qu'elle soit plus forte, s'appuie sur des valeurs fondamentales qui consistent d'abord à faire bien fonctionner les institutions, à faire en sorte que nous donnions à chacun la place qui est la sienne, à faire en sorte que l'état assume ses responsabilités et assume tout son rôle. C'est une conception aussi de la France qui consiste à considérer qu'en voilà assez des ruptures, des fractures, des oppositions des Français que l'on dresse les uns contre les autres.
Moi je crois tout le contraire, je crois en l'existence de cercle vertueux. Je crois qu'il peut y avoir des compromis sociaux qui nous permettent à tous d'avancer conjointement et collectivement. Je crois que le chômage n'est pas une fatalité et que la meilleure façon de lutter contre le chômage, c'est d'investir dans la ressource humaine, c'est à dire de faire un effort sur la qualification du travail, de faire un effort sur la qualité du dialogue social. On le voit à Airbus aussi, s'il n'y avait pas eu un tel déficit du dialogue social alors que la sonnette d'alarme avait été tirée depuis longtemps par les organisations syndicales. A l'intérieur de chaque entreprise, par les salariés et les ingénieurs et c'est pourquoi aujourd'hui, il y a une colère, une incompréhension, parce que l'on sait que cette incompréhension, parce qu'on sait que cette entreprise, ici, comme en France et d'ailleurs les déclarations des responsables syndicaux ont été les mêmes. Comment se fait il que l'on annonce 10 000 suppressions d'emplois alors que cette entreprise a des carnets de commande pleins pour les 5 années à venir et moi je vois que les préoccupations et les interrogations des salariés allemands et des salariés français sont les mêmes.
Et je crois que l'enjeu de l'Europe aujourd'hui, c'est de cesser de s'opposer entre pays d'Europe, au sein de l'Europe. C'est en unissant nos efforts, nos talents, nos intelligences, nos savoirs faire que nous pourrons résister aussi à l'émergence des autres continents qui ont bien le droit d'accéder au développement. Mais l'Europe aussi à la responsabilité de ne pas se laisser dépasser, d'avoir confiance en elle, dans ses talents, dans ses organismes de recherche, dans ses entreprises de pointe, dans la qualité de ses salariés et nous n'avons pas à baisser les bras. Je refuse les Etats inertes qui considèrent qu'il n'y a rien à faire, qui livrent au marché la résolution des problèmes aigus alors qu'il s'agit de secteurs absolument stratégiques pour l'Europe et pour notre avenir.
Autrement dit, ce que je propose dans ce pacte présidentiel, après avoir profondément écouté les Français, et construire avec eux, avec vous aussi, je le disais tout à l'heure puisqu'il y a eu aussi ici des débats participatifs et des contributions sur le site par l'intermédiaire de Désirs d'Avenir.
C'est pour ça qu'aujourd'hui je me sens solide avec ce pacte. Je parle d'un pacte et pas d'un projet parce que cela m'engage et cela vous engage aussi et vous autorise à demander des comptes et cela m'oblige aussi à rendre des comptes.
Et je l'ai dit, je veux une présidence de la République qui soit à la fois simple, efficace dans l'exercice de son mandat parce qu'il n'y a pas de contradiction entre la grandeur d'une fonction, l'autorité juste qu'elle incarne et l'efficacité, la simplicité et l'obligation de rendre des comptes. Et je m'engage à rendre des comptes tous les ans, en tant que Présidente de la République. Cela me semble faire partie d'une vision moderne de la direction d'un pays comme la France.
Ce que je vous demande aussi, c'est de continuer à être exigeant. Vous avez pris la parole pendant ce débat, si vous ne l'avez pas encore prise, vous devez la prendre et ensuite ne plus la lâcher, plus jamais la politique ne doit se faire comme avant. La politique aujourd'hui doit se faire avec le peuple, avec l'intelligence des citoyens et je le vois dans vos regards, vous portez cette intelligence collective. Aujourd'hui nous devons toujours trouver...mais oui, mais bien sûr, vous êtes attentifs, d'ailleurs je suis prête à répondre à un certain nombre de questions puisque que je crois que la configuration s'y prête.
Bien sûr, je crois que, dans ce monde complexe, frappé de tant d'incertitudes, de tant de déséquilibres, de tant de menaces aussi à l'échelle planétaire : la prolifération nucléaire, le réchauffement planétaire, la montée des intégrismes, la montée des obscurantismes, la montée des inégalités entre les pays du Nord et les pays du Sud.
Nous devons faire preuve d'une mobilisation de nos intelligences extraordinaire pour que le monde aille mieux. Et nous ne pourrons pas nous sauver tous seuls. C'est parce que le monde ira mieux que nous aussi nous irons mieux.
Enfin, je voudrai vous dire que je suis une Européenne convaincue et que nous allons devoir préparer la Présidence de l'Union que la France va assumer au 1er juillet 2008. Je souhaite que la Présidence Allemande soit une réussite et que nous puissions poser les premiers jalons de ce qui fera aussi la réussite de la Présidence Française. Il va falloir prendre, reprendre le fil des choses.
Et je suis la seule candidate, sans doute, puisque notamment, je suis soutenue à la fois par des personnalités qui ont voté oui et d'autres qui ont voté non. Et que j'ai compris parce que j'en ai fais l'analyse approfondie des raisons du non. C'est-à-dire une demande finalement d'une Europe plus politique, plus efficace, d'une Europe qui arrive à lutter contre le chômage et à répondre à un certain nombre de problèmes et donc cette nouvelle Europe là, nous devons la construire, nous devons d'abord en faire la preuve.
Je crois que nous réussirons à refaire une réforme des Institutions si l'Europe fait la preuve qu'elle est capable de faire reculer le chômage, de se protéger contre les délocalisations qui sont parfois si injustes parce que les normes sociales ou environnementales ne sont pas suffisamment intégrées aux règles de commerce international.
L'Europe doit faire la preuve des convergences et doit faire la preuve là, maintenant qu'elle est capable de sauver Airbus. C'est pourquoi cette échéance là, est tout à fait cruciale au moment historique où nous nous trouvons.
Je souhaite que les Etats concernés puissent se retrouver, puissent converger pour recapitaliser l'entreprise, pour la remettre debout et pour faire en sorte de faire mentir ceux qui ont pensé que des décisions financières étaient adaptées à ce qu'attendent les salariés et à ce qu'attendait l'intérêt général. Il y a du travail bien évidemment, à faire. Mais moi, je crois que c'est possible. Je suis convaincue que c'est possible de faire autrement et c'est cela que nous allons devoir démontrer.
Ce sera très important pour les salariés et pour les opinions publiques de montrer comment, à un moment, les responsables politiques et j'allais dire dans ces moments là, j'entendais des polémiques venant de la droite sur l'initiative des Présidents de Régions, elles sont déplacées. Je crois que dans ces moments là, il n'y a ni droite ni gauche. Il y a une volonté de se battre ensemble pour maintenir ici les emplois, les entreprises, et que tous ceux qui peuvent y contribuer doivent pouvoir le faire.
C'est une vision aussi de la responsabilité de l'Etat actionnaire et de la façon dont il peut aider les entreprises à anticiper, dont il peut aussi demander des comptes, demander des explications, tenter d'y voir clair, et ne serait-ce que cette posture là, qui consiste à demander d'y voir clair, c'est déjà considérable parce que ça veut dire qu'il y a plusieurs solutions possibles entre lesquelles on peut choisir ou entre lesquelles tout en restant dans des stratégies d'entreprise et dans des stratégies industrielles, il n'y a pas qu'une seule solution possible mais il y en a plusieurs et que la responsabilité des Etats, c'est de faire en sorte que ces solutions différentes soient mises sur la table, soient bien clarifiées, que les salariés comprennent ce qui se passe. Que les responsables de la gestion des territoires que ce soit les länder ici qui se sont bougés et les régions Françaises qui viennent de se bouger et donc de faire bouger l'Etat, parce que je crois que ça a débloqué un certain nombre de choses que cette initiative et j'en suis consciente, et j'en suis heureuse.
Parce que c'est vrai que c'est lorsqu'on est le plus étroitement en contact des salariés qui souffrent, qui s'inquiètent, qui sont humiliés, qui ne comprennent pas et qui voient partir des entreprises dont on est fier collectivement et qui, je le répète ont des commandes, plus de 2000 avions commandés aujourd'hui à Airbus.
Alors il y a une sorte de colère et d'incompréhension surtout lorsqu'on découvre que certains ont quitté l'entreprise avec des parachutes dorés où quand on découvre le niveau de rémunération des dirigeants et moi je crois qu'il faut remettre de l'éthique, de la morale publique.
Voilà, l'inspiration de ce pacte présidentiel, c'est une conception de l'action politique, de la morale politique, de la volonté d'agir, du refus des inerties, de l'affirmation que non seulement l'Etat peut mais doit faire quand il se trouve en situation de pouvoir faire et de devoir faire. Alors j'espère que cette vision des choses va progresser, va avancer et que l'Europe, plusieurs pays Européens, l'Allemagne et la France bien sur sont concernés mais aussi l'Espagne et donc, mais essentiellement l'Allemagne et la France vont pouvoir prouver ensemble que nous savons unir nos forces, nos visions, nos intelligences pour sauver la filière aéronautique européenne parce que cela préfigurera, ce sera le plus bel exemple de l'Europe par la preuve parce que cela prouvera que dans d'autres secteurs industriels et de la recherche nous avons la capacité de faire émerger des politiques Européennes communes.
Et c'est cela qu'attendent les peuples d'Europe. Ce sont des politiques industriels et économiques environnementales et sociales communes parce que tout se tient, il y a beaucoup à apprendre du dialogue social en Allemagne. De même que l'Allemagne a à apprendre par exemple, d'un certain nombre d'avancées de droits sociaux en France. Ce que je veux dire par là aussi, c'est que la mutualisation des bonnes pratiques, des savoirs faire des différentes avancées qui sont liées à l'histoire de chaque pays est toujours une occasion pour les pays européens de se tirer collectivement vers le haut et, dans le refus de la constitution, il y a eu aussi un moment, notamment dans les catégories les plus défavorisées, ce sentiment que l'Europe ne donnait pas la garantie de nous tirer collectivement vers le haut. Donc je crois que c'est cela aussi que nous devons à nouveau prouver ensemble et moi je le dis sans détour, la qualité du dialogue social en Allemagne est l'un des exemples, non pas que l'on peut suivre à l'identique parce que chaque pays a son histoire mais sur ce sujet là, la France est un des pays les plus en retard sur l'archaïsme du dialogue social et donc je crois que quand on a à la fois l'humilité et la sagesse de reconnaître ce qui est bien dans tel ou tel, chez tel ou tel partenaire européen et quand on a aussi la solidité et la volonté de défendre les valeurs qui sont les nôtres comme par exemple l'attachement qui est le mien à faire en sorte que les nouveaux traités intègrent une dimension sociale et environnementale, l'attachement qui est le mien à ce que le concept des services publics soit reconnu dans les autres pays Européens même si ça n'est pas tout à fait leur culture mais on peut trouver des concepts de rapprochement et se respecter les uns les autres par rapport à ce qui nous tient le plus à coeur en fonction de nos histoires et surtout de notre configuration géographique .
Et bien que je pense que c'est dans cette approche pragmatique concrète et politique au sens où nous devons rester au clair sur les valeurs qui sont les nôtres, sur les valeurs que je défends ici devant vous bien évidemment, les valeurs de solidarité, les valeurs de justice, les valeurs de progrès social, la volonté de créer un revenu minimum pour toute l'Europe, la volonté de généraliser les droits d'accès à la santé, de lutter contre toutes les formes de précarité, d'intégrer comme je le disais tout à l'heure dans les règles du commerce, les normes sociales, les règles environnementales.
Ce combat là, c'est le combat de la gauche, c'est votre combat, c'est notre combat et je suis sûre que ces valeurs là correspondent aux valeurs dont le monde a besoin aujourd'hui parce que c'est sur ces valeurs là de solidarité qui ont la conviction et qui veulent réaliser l'utopie que le développement économique peut se faire en ne laissant personne sur le bord du chemin. Je pense que cette utopie, elle est réalisable et c'est d'ailleurs la seule solution possible parce que par rapport à la montée des insécurités et des précarités que j'évoquais tout à l'heure, nous avons la responsabilité d'inventer les nouvelles sécurités dont les citoyens ont besoin pour pouvoir bien se motiver dans leur travail. Et à certains qui pensent, les tenants de l'ultra libéralisme, que ce sont des salariés précarisés ou des entreprises livrées à la loi de la jungle du marché qui seront les plus compétitives, moi je pense le contraire. Je crois au contraire que ces sont des salariés bien sécurisés avec des contrats de travail stables, avec de bons salaires, avec un accès à la formation professionnelle que nous pourrons ainsi attendre de ces salariés qu'ils soient bien motivés dans leur travail et la motivation des salariés au travail, c'est le premier ressort de la compétitivité des entreprises, c'est cela le combat de l'Europe, c'est le combat de la matière grise, c'est le combat de l'investissement dans la ressource humaine, c'est le combat qui consiste à se demander à chaque fois que l'on prend une décision politique est ce que oui ou non cette décision favorise le progrès humain dans nos pays et le progrès de l'humanité à l'échelle de la planète alors à ce moment là, on sait que l'on est dans la bonne direction.
Et donc je vous demande d'être les porteurs de ces valeurs. Comme je le dis dans mes réunions publiques sur le territoire national, je vous le redis ici aussi, mon équipe de campagne, c'est vous !
Saisissez vous de ce pacte qu'on vous a apporté si vous ne l'avez pas encore reçu. Si, vous l'avez reçu ?
J'ai besoin de vous pour cette élection présidentielle, pour gagner cette élection présidentielle, pas pour moi, bien évidemment mais parce que je pense que la France mérite bien mieux que ce qu'elle a, qu'elle a la capacité de se relever et qu'elle peut revenir à la table de l'Europe.
J'ai confiance, j'ai besoin de votre énergie et de votre enthousiasme.
Vive la République, vive la France !
Source http://www.desirsdavenir.org, le 3 avril 2007