Texte intégral
à Pierre Luton, FNATH handicap
23 mars 2007
Question :- Si vous étiez élu à la présidence de la République, et dans cette perspective... que pensez-vous de l'idée d'adhérer aux 35 engagements que la FNATH, l'association des accidentés de la vie, vous propose ? Lesquels avez-vous retenus ?
Réponse : 15 - Garantir aux victimes d'accidents du travail et de maladies professionnelles une réparation intégrale de tous les préjudices subis et une priorité à la réinsertion professionnelle ;
26 - Assurer la compensation intégrale des besoins des personnes handicapées (aides humaines, techniques, matérielles,...) nécessaires à leur autonomie, à leur intégration sociale et professionnelle ;
Question :- considérez-vous comme la FNATH que la prévention soit prioritaire et quelles mesures entendez-vous prendre dans ce domaine ?
Réponse : En toute urgence : restaurer la médecine scolaire en arrêtant le licenciement des médecins scolaires, en créant les postes de médecins et d'infirmières scolaires afin que les visites médicales puissent être organisées systématiquement à toutes les étapes de l'enfance et de la scolarité.
La prévention ne doit pas servir de prétexte pour laisser détruire le système de soins. Il faut rouvrir les lits, services, hôpitaux fermés, créer les postes nécessaires et revaloriser les carrières. Abroger les ordonnances Juppé, la Loi Douste-Blazy, l'ordonnancier bizone, le dossier médical personnel obligatoire, préserver le droit du patient au secret médical menacé par la carte Vitale 2.
Il faut abroger les numerus clausus et assurer la formation des médecins, infirmiers et aides-soignants dont nous avons besoin.
Question :- Allez-vous engager une vaste campagne de lutte contre les accidents de la vie courante, qui doivent être décrétés « grande cause nationale » ?
Réponse : Il convient de lutter contre les accidents, mais cela passe plus par l'élaboration et l'application de normes de sécurité ainsi que par l'éducation et la prévention systématique, plutôt que par la multiplication de grands discours... Croit-on sérieusement que multiplier à l'infini les "grandes causes nationales" va réellement changer quelque chose ?
Question :- Adhérez-vous à l'idée d'instaurer une couverture sociale universelle, indépendamment de la condition de la personne ou de son état, fondée sur la solidarité et non sur l'assurance ?
Réponse : Je suis pour le retour à la Sécurité sociale de 1945.
Question :- Imaginez-vous renforcer et assurer indépendance et efficacité à la santé au travail dans notre pays ainsi qu'à l'évaluation des risques et à la veille sanitaire. Comment ?
Réponse : Oui. En premier lieu, il faut renforcer les prérogatives de la médecine du travail et créer des postes de médecins et d'inspecteurs du travail en nombre suffisant.
Question :- Seriez-vous favorable à instaurer une véritable réparation intégrale de tous les préjudices subis pour les victimes d'accident du travail et de maladie professionnelle ?
Réponse : Oui, absolument. Maintien ou restauration de la responsabilité pénale des employeurs.
Question : - S'agissant de la nouvelle loi sur le handicap et de son application, quelles évolutions envisagez-vous ?
Réponse : Abrogation de la Loi Montchamp du 11 février 2005, dite « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » et de la Loi du 30 juin 2004 « relative à la solidarité pour l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées ». Suppression de la « Journée de Solidarité » et de la CNSA (Caisse Nationale de la Solidarité et de l'Autonomie) qui organise la ségrégation sociale des handicapés et personnes âgées dépendantes avec une Sécu au rabais, reposant sur la charité publique obligatoire.
Recensement des besoins des personnes handicapées (de tout âge) et mis en oeuvre des mesures permettant enfin de répondre véritablement à leurs besoins et revendications.
Il faut revenir aux principes républicains de l'Assemblée Constituante de 1793 : « Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d'exister à ceux qui sont hors d'état de travailler ».
Question :- Vous engagez-vous à garantir un revenu d'existence égal au smic à toutes les personnes privées momentanément ou durablement d'emploi en raison d'une maladie, d'un accident, d'une invalidité ou d'un handicap, quel que soit le régime ?
Réponse : Alignement de l'AAH et du Minimum vieillesse sur le SMIC minimum. Au moins le SMIC pour toutes les pensions.
Question :- Vous engagez-vous à rendre accessibles la plupart des bâtiments et des transports pour la fin du quinquennat à venir (2012) ?
Réponse : Oui. Il n'est pas acceptable que la Loi Montchamp du 11 février 2005 restreigne l'accessibilité en excluant, par exemple, le métro parisien !
Question :- êtes-vous partisan d'une "cinquième branche" pour organiser l'autonomie des personnes handicapées et des personnes âgées ?
Réponse : Non. Je suis contre une telle ségrégation sociale vis-à-vis de ces assurés sociaux.
La seule solution permettant de garantir à tous les assurés sociaux handicapés le DROIT véritable à une prise en charge égalitaire sur l'ensemble du territoire, c'est que la branche Maladie de la Sécurité Sociale prenne en charge la totalité des frais et des surcoûts liés au handicap et à la maladie (y compris appareillages, aides techniques et humaines), à domicile comme en établissement, sans conditions d'âge ni de revenus - conformément aux principes de l'Ordonnance du 10 octobre 1945 qui décrète : « Article 1 : L'organisation de la sécurité sociale est fondée sur le principe de solidarité nationale. Elle garantit les travailleurs et leur famille contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain. »
Abolition du forfait hospitalier et du forfait long séjour. Nos anciens ont cotisé toutes leur vie, ils ont droit à être pris en charge à 100 % lorsqu'ils doivent être hébergés en longs séjours ou en maison de retraite médicalisée.
Question :- quelle place entendez-vous reconnaître à la société civile dans un dialogue social qui ne serait pas circonscrit au paritarisme patronat/syndicats ?
Réponse : Les syndicats ont vocation à défendre tous les travailleurs, qu'ils soient valides ou handicapés. La représentativité des syndicats est mesurée par des facteurs objectifs, ce qui n'est pas le cas de la "société civile"... La représentation politique des citoyens (handicapés comme valides) doit être assurée par les élections politiques à la proportionnelle d'élus mandatés et révocables devant leurs mandants. Je propose une Assemblée constituante souveraine pour restaurer la démocratie politique et en finir avec les institutions réactionnaires de la Vème république.
Question : Enfin, comment comptez-vous favoriser l'engagement associatif dans notre pays ? Accepteriez-vous de développer les aides à la formation, le congé de représentation, la compensation salariale et des frais engagés, les aides au fonctionnement ?
Réponse : Les associations font partie de l'activité démocratique normale dans notre pays. Mais, afin de conserver leur indépendance vis-à-vis des administrations, elles doivent fonctionner en toute autonomie financière et politique.
En aucun cas les associations ne doivent se substituer aux services publics.
Recevez, monsieur, mes très sincères salutations. Source http://www.schivardi2007.com, le 5 avril 2007
23 mars 2007
Question :- Si vous étiez élu à la présidence de la République, et dans cette perspective... que pensez-vous de l'idée d'adhérer aux 35 engagements que la FNATH, l'association des accidentés de la vie, vous propose ? Lesquels avez-vous retenus ?
Réponse : 15 - Garantir aux victimes d'accidents du travail et de maladies professionnelles une réparation intégrale de tous les préjudices subis et une priorité à la réinsertion professionnelle ;
26 - Assurer la compensation intégrale des besoins des personnes handicapées (aides humaines, techniques, matérielles,...) nécessaires à leur autonomie, à leur intégration sociale et professionnelle ;
Question :- considérez-vous comme la FNATH que la prévention soit prioritaire et quelles mesures entendez-vous prendre dans ce domaine ?
Réponse : En toute urgence : restaurer la médecine scolaire en arrêtant le licenciement des médecins scolaires, en créant les postes de médecins et d'infirmières scolaires afin que les visites médicales puissent être organisées systématiquement à toutes les étapes de l'enfance et de la scolarité.
La prévention ne doit pas servir de prétexte pour laisser détruire le système de soins. Il faut rouvrir les lits, services, hôpitaux fermés, créer les postes nécessaires et revaloriser les carrières. Abroger les ordonnances Juppé, la Loi Douste-Blazy, l'ordonnancier bizone, le dossier médical personnel obligatoire, préserver le droit du patient au secret médical menacé par la carte Vitale 2.
Il faut abroger les numerus clausus et assurer la formation des médecins, infirmiers et aides-soignants dont nous avons besoin.
Question :- Allez-vous engager une vaste campagne de lutte contre les accidents de la vie courante, qui doivent être décrétés « grande cause nationale » ?
Réponse : Il convient de lutter contre les accidents, mais cela passe plus par l'élaboration et l'application de normes de sécurité ainsi que par l'éducation et la prévention systématique, plutôt que par la multiplication de grands discours... Croit-on sérieusement que multiplier à l'infini les "grandes causes nationales" va réellement changer quelque chose ?
Question :- Adhérez-vous à l'idée d'instaurer une couverture sociale universelle, indépendamment de la condition de la personne ou de son état, fondée sur la solidarité et non sur l'assurance ?
Réponse : Je suis pour le retour à la Sécurité sociale de 1945.
Question :- Imaginez-vous renforcer et assurer indépendance et efficacité à la santé au travail dans notre pays ainsi qu'à l'évaluation des risques et à la veille sanitaire. Comment ?
Réponse : Oui. En premier lieu, il faut renforcer les prérogatives de la médecine du travail et créer des postes de médecins et d'inspecteurs du travail en nombre suffisant.
Question :- Seriez-vous favorable à instaurer une véritable réparation intégrale de tous les préjudices subis pour les victimes d'accident du travail et de maladie professionnelle ?
Réponse : Oui, absolument. Maintien ou restauration de la responsabilité pénale des employeurs.
Question : - S'agissant de la nouvelle loi sur le handicap et de son application, quelles évolutions envisagez-vous ?
Réponse : Abrogation de la Loi Montchamp du 11 février 2005, dite « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » et de la Loi du 30 juin 2004 « relative à la solidarité pour l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées ». Suppression de la « Journée de Solidarité » et de la CNSA (Caisse Nationale de la Solidarité et de l'Autonomie) qui organise la ségrégation sociale des handicapés et personnes âgées dépendantes avec une Sécu au rabais, reposant sur la charité publique obligatoire.
Recensement des besoins des personnes handicapées (de tout âge) et mis en oeuvre des mesures permettant enfin de répondre véritablement à leurs besoins et revendications.
Il faut revenir aux principes républicains de l'Assemblée Constituante de 1793 : « Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d'exister à ceux qui sont hors d'état de travailler ».
Question :- Vous engagez-vous à garantir un revenu d'existence égal au smic à toutes les personnes privées momentanément ou durablement d'emploi en raison d'une maladie, d'un accident, d'une invalidité ou d'un handicap, quel que soit le régime ?
Réponse : Alignement de l'AAH et du Minimum vieillesse sur le SMIC minimum. Au moins le SMIC pour toutes les pensions.
Question :- Vous engagez-vous à rendre accessibles la plupart des bâtiments et des transports pour la fin du quinquennat à venir (2012) ?
Réponse : Oui. Il n'est pas acceptable que la Loi Montchamp du 11 février 2005 restreigne l'accessibilité en excluant, par exemple, le métro parisien !
Question :- êtes-vous partisan d'une "cinquième branche" pour organiser l'autonomie des personnes handicapées et des personnes âgées ?
Réponse : Non. Je suis contre une telle ségrégation sociale vis-à-vis de ces assurés sociaux.
La seule solution permettant de garantir à tous les assurés sociaux handicapés le DROIT véritable à une prise en charge égalitaire sur l'ensemble du territoire, c'est que la branche Maladie de la Sécurité Sociale prenne en charge la totalité des frais et des surcoûts liés au handicap et à la maladie (y compris appareillages, aides techniques et humaines), à domicile comme en établissement, sans conditions d'âge ni de revenus - conformément aux principes de l'Ordonnance du 10 octobre 1945 qui décrète : « Article 1 : L'organisation de la sécurité sociale est fondée sur le principe de solidarité nationale. Elle garantit les travailleurs et leur famille contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain. »
Abolition du forfait hospitalier et du forfait long séjour. Nos anciens ont cotisé toutes leur vie, ils ont droit à être pris en charge à 100 % lorsqu'ils doivent être hébergés en longs séjours ou en maison de retraite médicalisée.
Question :- quelle place entendez-vous reconnaître à la société civile dans un dialogue social qui ne serait pas circonscrit au paritarisme patronat/syndicats ?
Réponse : Les syndicats ont vocation à défendre tous les travailleurs, qu'ils soient valides ou handicapés. La représentativité des syndicats est mesurée par des facteurs objectifs, ce qui n'est pas le cas de la "société civile"... La représentation politique des citoyens (handicapés comme valides) doit être assurée par les élections politiques à la proportionnelle d'élus mandatés et révocables devant leurs mandants. Je propose une Assemblée constituante souveraine pour restaurer la démocratie politique et en finir avec les institutions réactionnaires de la Vème république.
Question : Enfin, comment comptez-vous favoriser l'engagement associatif dans notre pays ? Accepteriez-vous de développer les aides à la formation, le congé de représentation, la compensation salariale et des frais engagés, les aides au fonctionnement ?
Réponse : Les associations font partie de l'activité démocratique normale dans notre pays. Mais, afin de conserver leur indépendance vis-à-vis des administrations, elles doivent fonctionner en toute autonomie financière et politique.
En aucun cas les associations ne doivent se substituer aux services publics.
Recevez, monsieur, mes très sincères salutations. Source http://www.schivardi2007.com, le 5 avril 2007