Texte intégral
A. Mikoczy.- Avant de détailler avec vous l'actualité du monde agricole et de la pêche dont vous avez désormais la charge, un mot de politique étrangère de cette affaire qui fait beaucoup parler, puisque la Libye a confirmé cette nuit la signature d'un contrat d'armement pour une valeur de 300 millions d'euros. L'Elysée ne dément pas. Alors que pensez vous de cette décision de vendre des armes à la Libye, un pays qui a longtemps été sous embargo ?
R.- Oui mais il n'y a plus d'embargo depuis 2004. Bien sûr, il y a eu un embargo qui a été respecté. Mais aujourd'hui, il n'y a plus d'embargo, et donc tous les pays respectant les règles internationales, les codes de conduites quand on vend des armes, en respectant les règles internationales, ont la capacité de négocier, de commercer avec la Libye dans ce cadre-là. Et c'est ce qu'ont fait probablement les entreprises françaises, qui font leur travail, comme les entreprises britanniques, américaines ou allemandes. Je trouve très franchement, après la libération de ces femmes qui ont beaucoup souffert, cette polémique entretenue, notamment par le Parti socialiste, assez dérisoire, franchement. La Libye retrouve sa place dans le concert des nations, comme on dit, et c'est bien. C'est bien d'abord pour le peuple libyen, c'est bien pour la Méditerranée, dont elle est l'un des éléments clés, et aujourd'hui, nous travaillons avec elle, c'est ce qu'a voulu dire le président de la République en allant sur place après la libération. Il n'y a pas eu de contrepartie dans cette libération. Le président de la République l'a dit et l'a fait dire. Et s'agissant d'enfants qui ont été touchés par le Sida, s'agissant de femmes, qui ont été, je crois injustement détenues, la seule contribution que la France a apportée et c'est la moindre des choses, c'était à l'hôpital de Benghazi qui va être aménagé et modernisé. Voilà, c'est tout Et je crois franchement que cette polémique...
Q.- Mais vous qui avez été en charge de ce dossier, il ne s'agit pas, pour vous, contrairement à ce que dit par exemple l'avocat des infirmières bulgares, d'une contrepartie, il ne s'agit pas d'un élément d'échanges ?
R.- Non. Je ne sais pas ce que raconte cet avocat. Je pense que ce que dit le président de la République et ce qu'il fait dire est la vérité : il n'y a pas eu de contrepartie dans cet échange. Il y a eu une discussion, une négociation sans doute très difficile, à laquelle C. Sarkozy a apporté une contribution personnelle, en son nom, au nom du président de la République, extrêmement efficace et importante. Mais pour le reste, il n'y a pas eu de contrepartie. Maintenant, la Libye retrouve sa place et c'est bien ainsi pour le peuple libyen et pour nous tous, et nous discutons avec elle. Et j'espère qu'il y aura d'autres entreprises françaises, et derrière les entreprises des emplois en France qui dépendront de ce commerce que nous ferons dans le cadre normal avec la Libye.
Q.- On va en venir au dossier agricole. Vous étiez hier à la Turballe en Loire-Atlantique auprès des pêcheurs d'anchois. Alors l'Union européenne a décidé de prolonger l'interdiction de pêche de l'anchois jusqu'en 2008. Comment peut-on aider les pêcheurs d'anchois français à passer ce cap difficile ?
R.- Cela fait trois ans que la pêche à l'anchois est interdite dans tout le Golfe de Gascogne parce qu'il n'y avait pas assez d'anchois. Nous avions constaté scientifiquement que le stock s'était rétabli ou reconstitué. On avait demandé un quota modeste de trois à quatre milles tonnes d'anchois pour les mois qui viennent. La Commission n'a pas voulu le donner. J'ai pris acte de cette décision, et immédiatement, comme je l'avais promis, j'ai dit aux pêcheurs qu'on ne les laisserait pas tomber. Donc, nous avons mis en place un plan de 15 millions d'euros pour les aider, parce qu'ils ne vont pas pouvoir travailler, pour les jours chômés, aider leur famille, qui sont en difficulté. Ce sont des gens qui travaillent beaucoup, qui prennent des risques, des familles qui sont endettées. Et puis, nous allons les aider aussi pour moderniser leurs bateaux pendant l'année qui vient jusqu'en juillet 2008. Et j'espère qu'à ce moment-là, la Commission européenne pourra constater, objectivement, qu'il y a suffisamment de stocks pour autoriser dans certaines conditions...
Q.- La France fera une demande de levée du moratoire pour l'an prochain ?
R.- La France, l'Espagne, je l'espère d'autres pays. Nous espérons une décision positive au premier juillet 2008. En attendant, il faut tenir. C'est ce que je suis allé dire à ces pêcheurs à la Turballe, que je dirai cette après-midi à Saint-Gilles Croix-de-Vie à d'autres pêcheurs d'anchois. Je crois en l'avenir de la pêche française. Naturellement, il faut relever le double défi de respecter les réserves, de faire attention à la ressource, et en même temps dire qu'il y a une activité économique qui est importante.
Q.- La semaine dernière, vous étiez avec votre collègue ministre de l'Economie dans les supermarchés pour soutenir les producteurs de pèches et de nectarines. Les cours ont certes un peu repris, il y a eu un petit peu plus de consommation, mais c'est un cap difficile pour eux. Qu'est-ce qu'on peut faire pour les aider ?
R.- Ce que nous avons essayé de faire, avec C. Lagarde, et la grande distribution, c'est de faire organiser, le week-end dernier, le week-end qui vient et le week-end prochain, des opérations de déstockage dans les supermarchés - pas seulement dans les grandes surfaces mais aussi avec les petits commerçants, ou les commerçants plus modestes - pour permettre à ces producteurs de pêches et de nectarines de vendre leurs produits. Parce qu'il faut qu'ils vendent, et il faut qu'ils vendent à un prix correct. Nous allons voir le résultat de ces trois opérations de déstockage. J'espère qu'avec le beau temps qui revient, les gens vont à nouveau consommer. On voit bien qu'il y a des produits très sensibles, des gens qui travaillent beaucoup, dur, qui se lèvent tôt, et qui veulent vendre leurs produits. Et puis, il y a d'autres produits qui se vendent moins bien, parce que le mauvais temps est là. Donc, on a des produits très sensibles, et ce qu'il faut, c'est avoir un dialogue avec la grande distribution qui permette de payer correctement, de respecter le travail de ces gens.
Q.- Dans le cadre de la consommation, on a observé, par contre, d'autres prix qui ont tendance à augmenter de manière très importante : ceux du beurre, des fromages, du pain. Alors, il y a certes les matières premières agricoles qui ont augmenté, mais est-ce qu'il n'y a pas des gens qui en ont profité, dans une sorte d'effet d'aubaine ?
R.- On verra, on va voir sur quelques mois s'il y a des gens qui profitent d'un effet d'aubaine, mais il y a des raisons objectives à certaines augmentations. Notamment tous les produits de base, les denrées alimentaires - le blé, l'orge, le maïs - qui augmentent parce qu'il y a de vrais problèmes dans le monde, des pays qui "émergent", comme on dit - la Chine ou l'Inde -, qui consomment, qui consomment plus qu'ils ne produisent. Il y a des conditions climatiques, par exemple, la sécheresse en Australie qui fait que la production s'effondre ; il y a une population qui augmente... Vous savez que, il faut le rappeler, il y aura 9 milliards d'hommes et de femmes sur la planète dans cinquante ans, et donc on va avoir besoin de nourrir le monde, et l'Europe en particulier. Alors quand il y a moins de produits à mettre sur le marché, ces produits valent plus cher...
Q.- Donc, les cours vont continuer à augmenter ?
R.-... Mais il faut regarder : il n'y a pas un prix, il y a des prix. Vous parliez de la baguette de pain ; pour l'instant, quand une baguette coûte un peu moins de un euro - 0,9 euros - le prix du blé représente seulement 4% ; donc, si la baguette augmente, ce n'est pas à cause du blé.
Q.- Seulement à cause des producteurs... L'Union européenne a menacé la France d'une amende record à la rentrée : 28 millions d'euros. Il s'agit de la pollution des sols en Bretagne, notamment par les nitrates. Comment peut-on améliorer cette situation et échapper autant que faire se peut à cette amende ?
R.- C'est un dossier qui pour moi est prioritaire. Je suis allée deux fois en Bretagne, nous allons beaucoup à Bruxelles avec l'ensemble de mes collaborateurs et ceux de J. -L. Borloo, pour éviter cette décision insensée - insensée du point de vue financier. Payer une amende aussi importante de 28 millions d'euros, plus une astreinte de 118.000 euros par jour, c'est insensé. Donc, je voudrais éviter cela et nous travaillons beaucoup avec la Commission pour rétablir la confiance avec les agriculteurs, parce qu'on ne règlera pas cette question de la pollution des nitrates, qui a trop longtemps duré, contre les agriculteurs, ou sans eux. On la règlera avec eux, et j'espère qu'on y arrivera, avec des soutiens, des aides pour qu'ils modernisent leurs exploitations. Là aussi, ce sont des gens qu'il faut respecter, qu'on a peut-être encouragés trop longtemps à certaines pratiques, mais qui ont fait un très gros effort, depuis quatre ou cinq ans. Il y avait plus de trente bassins qui posaient des problèmes, des bassins versants. Aujourd'hui, il n'y en a plus que neuf. C'est le travail et l'effort des agriculteurs auxquels il faut rendre hommage.
Q.- Un dernier point : cet été, vous étiez dans les Alpes-maritimes, il y a une semaine. Vous avez lancé l'idée d'une Union européenne d'aide d'urgence, pour les incendies, les inondations... Une force d'intervention, c'est ça ?
R.- J'ai relancé cette idée parce que je l'avais proposée à M. Barroso il y a un an, quand il m'avait demandé de travailler sur la protection civile, pour tirer les leçons des grandes catastrophes - le tsunami est l'une des plus tragiques et des plus imprévisibles, mais on peut, plus près de nous, trouver les grandes inondations en Angleterre, les incendies des Canaries ou d'Espagne... Toutes ces catastrophes auxquelles on ne peut pas faire face tous seuls. Et l'idée c'est d'avoir une force européenne qui mutualise des unités de protection civile de sapeurs pompiers, de médecins, pour répondre ensemble. Cela coûterait sans doute moins cher, ça serait plus rapide, on économiserait de l'argent et sans doute des vies humaines.
Q.- A quel horizon ?
R.- Cela dépend des ministres maintenant. Des ministres de l'intérieur - Mme Alliot-Marie soutient cette idée ; de la Commission européenne. J'espère qu'on n'attendra pas de nouvelles grandes catastrophes pour faire cette force européenne de protection civile.
R.- Oui mais il n'y a plus d'embargo depuis 2004. Bien sûr, il y a eu un embargo qui a été respecté. Mais aujourd'hui, il n'y a plus d'embargo, et donc tous les pays respectant les règles internationales, les codes de conduites quand on vend des armes, en respectant les règles internationales, ont la capacité de négocier, de commercer avec la Libye dans ce cadre-là. Et c'est ce qu'ont fait probablement les entreprises françaises, qui font leur travail, comme les entreprises britanniques, américaines ou allemandes. Je trouve très franchement, après la libération de ces femmes qui ont beaucoup souffert, cette polémique entretenue, notamment par le Parti socialiste, assez dérisoire, franchement. La Libye retrouve sa place dans le concert des nations, comme on dit, et c'est bien. C'est bien d'abord pour le peuple libyen, c'est bien pour la Méditerranée, dont elle est l'un des éléments clés, et aujourd'hui, nous travaillons avec elle, c'est ce qu'a voulu dire le président de la République en allant sur place après la libération. Il n'y a pas eu de contrepartie dans cette libération. Le président de la République l'a dit et l'a fait dire. Et s'agissant d'enfants qui ont été touchés par le Sida, s'agissant de femmes, qui ont été, je crois injustement détenues, la seule contribution que la France a apportée et c'est la moindre des choses, c'était à l'hôpital de Benghazi qui va être aménagé et modernisé. Voilà, c'est tout Et je crois franchement que cette polémique...
Q.- Mais vous qui avez été en charge de ce dossier, il ne s'agit pas, pour vous, contrairement à ce que dit par exemple l'avocat des infirmières bulgares, d'une contrepartie, il ne s'agit pas d'un élément d'échanges ?
R.- Non. Je ne sais pas ce que raconte cet avocat. Je pense que ce que dit le président de la République et ce qu'il fait dire est la vérité : il n'y a pas eu de contrepartie dans cet échange. Il y a eu une discussion, une négociation sans doute très difficile, à laquelle C. Sarkozy a apporté une contribution personnelle, en son nom, au nom du président de la République, extrêmement efficace et importante. Mais pour le reste, il n'y a pas eu de contrepartie. Maintenant, la Libye retrouve sa place et c'est bien ainsi pour le peuple libyen et pour nous tous, et nous discutons avec elle. Et j'espère qu'il y aura d'autres entreprises françaises, et derrière les entreprises des emplois en France qui dépendront de ce commerce que nous ferons dans le cadre normal avec la Libye.
Q.- On va en venir au dossier agricole. Vous étiez hier à la Turballe en Loire-Atlantique auprès des pêcheurs d'anchois. Alors l'Union européenne a décidé de prolonger l'interdiction de pêche de l'anchois jusqu'en 2008. Comment peut-on aider les pêcheurs d'anchois français à passer ce cap difficile ?
R.- Cela fait trois ans que la pêche à l'anchois est interdite dans tout le Golfe de Gascogne parce qu'il n'y avait pas assez d'anchois. Nous avions constaté scientifiquement que le stock s'était rétabli ou reconstitué. On avait demandé un quota modeste de trois à quatre milles tonnes d'anchois pour les mois qui viennent. La Commission n'a pas voulu le donner. J'ai pris acte de cette décision, et immédiatement, comme je l'avais promis, j'ai dit aux pêcheurs qu'on ne les laisserait pas tomber. Donc, nous avons mis en place un plan de 15 millions d'euros pour les aider, parce qu'ils ne vont pas pouvoir travailler, pour les jours chômés, aider leur famille, qui sont en difficulté. Ce sont des gens qui travaillent beaucoup, qui prennent des risques, des familles qui sont endettées. Et puis, nous allons les aider aussi pour moderniser leurs bateaux pendant l'année qui vient jusqu'en juillet 2008. Et j'espère qu'à ce moment-là, la Commission européenne pourra constater, objectivement, qu'il y a suffisamment de stocks pour autoriser dans certaines conditions...
Q.- La France fera une demande de levée du moratoire pour l'an prochain ?
R.- La France, l'Espagne, je l'espère d'autres pays. Nous espérons une décision positive au premier juillet 2008. En attendant, il faut tenir. C'est ce que je suis allé dire à ces pêcheurs à la Turballe, que je dirai cette après-midi à Saint-Gilles Croix-de-Vie à d'autres pêcheurs d'anchois. Je crois en l'avenir de la pêche française. Naturellement, il faut relever le double défi de respecter les réserves, de faire attention à la ressource, et en même temps dire qu'il y a une activité économique qui est importante.
Q.- La semaine dernière, vous étiez avec votre collègue ministre de l'Economie dans les supermarchés pour soutenir les producteurs de pèches et de nectarines. Les cours ont certes un peu repris, il y a eu un petit peu plus de consommation, mais c'est un cap difficile pour eux. Qu'est-ce qu'on peut faire pour les aider ?
R.- Ce que nous avons essayé de faire, avec C. Lagarde, et la grande distribution, c'est de faire organiser, le week-end dernier, le week-end qui vient et le week-end prochain, des opérations de déstockage dans les supermarchés - pas seulement dans les grandes surfaces mais aussi avec les petits commerçants, ou les commerçants plus modestes - pour permettre à ces producteurs de pêches et de nectarines de vendre leurs produits. Parce qu'il faut qu'ils vendent, et il faut qu'ils vendent à un prix correct. Nous allons voir le résultat de ces trois opérations de déstockage. J'espère qu'avec le beau temps qui revient, les gens vont à nouveau consommer. On voit bien qu'il y a des produits très sensibles, des gens qui travaillent beaucoup, dur, qui se lèvent tôt, et qui veulent vendre leurs produits. Et puis, il y a d'autres produits qui se vendent moins bien, parce que le mauvais temps est là. Donc, on a des produits très sensibles, et ce qu'il faut, c'est avoir un dialogue avec la grande distribution qui permette de payer correctement, de respecter le travail de ces gens.
Q.- Dans le cadre de la consommation, on a observé, par contre, d'autres prix qui ont tendance à augmenter de manière très importante : ceux du beurre, des fromages, du pain. Alors, il y a certes les matières premières agricoles qui ont augmenté, mais est-ce qu'il n'y a pas des gens qui en ont profité, dans une sorte d'effet d'aubaine ?
R.- On verra, on va voir sur quelques mois s'il y a des gens qui profitent d'un effet d'aubaine, mais il y a des raisons objectives à certaines augmentations. Notamment tous les produits de base, les denrées alimentaires - le blé, l'orge, le maïs - qui augmentent parce qu'il y a de vrais problèmes dans le monde, des pays qui "émergent", comme on dit - la Chine ou l'Inde -, qui consomment, qui consomment plus qu'ils ne produisent. Il y a des conditions climatiques, par exemple, la sécheresse en Australie qui fait que la production s'effondre ; il y a une population qui augmente... Vous savez que, il faut le rappeler, il y aura 9 milliards d'hommes et de femmes sur la planète dans cinquante ans, et donc on va avoir besoin de nourrir le monde, et l'Europe en particulier. Alors quand il y a moins de produits à mettre sur le marché, ces produits valent plus cher...
Q.- Donc, les cours vont continuer à augmenter ?
R.-... Mais il faut regarder : il n'y a pas un prix, il y a des prix. Vous parliez de la baguette de pain ; pour l'instant, quand une baguette coûte un peu moins de un euro - 0,9 euros - le prix du blé représente seulement 4% ; donc, si la baguette augmente, ce n'est pas à cause du blé.
Q.- Seulement à cause des producteurs... L'Union européenne a menacé la France d'une amende record à la rentrée : 28 millions d'euros. Il s'agit de la pollution des sols en Bretagne, notamment par les nitrates. Comment peut-on améliorer cette situation et échapper autant que faire se peut à cette amende ?
R.- C'est un dossier qui pour moi est prioritaire. Je suis allée deux fois en Bretagne, nous allons beaucoup à Bruxelles avec l'ensemble de mes collaborateurs et ceux de J. -L. Borloo, pour éviter cette décision insensée - insensée du point de vue financier. Payer une amende aussi importante de 28 millions d'euros, plus une astreinte de 118.000 euros par jour, c'est insensé. Donc, je voudrais éviter cela et nous travaillons beaucoup avec la Commission pour rétablir la confiance avec les agriculteurs, parce qu'on ne règlera pas cette question de la pollution des nitrates, qui a trop longtemps duré, contre les agriculteurs, ou sans eux. On la règlera avec eux, et j'espère qu'on y arrivera, avec des soutiens, des aides pour qu'ils modernisent leurs exploitations. Là aussi, ce sont des gens qu'il faut respecter, qu'on a peut-être encouragés trop longtemps à certaines pratiques, mais qui ont fait un très gros effort, depuis quatre ou cinq ans. Il y avait plus de trente bassins qui posaient des problèmes, des bassins versants. Aujourd'hui, il n'y en a plus que neuf. C'est le travail et l'effort des agriculteurs auxquels il faut rendre hommage.
Q.- Un dernier point : cet été, vous étiez dans les Alpes-maritimes, il y a une semaine. Vous avez lancé l'idée d'une Union européenne d'aide d'urgence, pour les incendies, les inondations... Une force d'intervention, c'est ça ?
R.- J'ai relancé cette idée parce que je l'avais proposée à M. Barroso il y a un an, quand il m'avait demandé de travailler sur la protection civile, pour tirer les leçons des grandes catastrophes - le tsunami est l'une des plus tragiques et des plus imprévisibles, mais on peut, plus près de nous, trouver les grandes inondations en Angleterre, les incendies des Canaries ou d'Espagne... Toutes ces catastrophes auxquelles on ne peut pas faire face tous seuls. Et l'idée c'est d'avoir une force européenne qui mutualise des unités de protection civile de sapeurs pompiers, de médecins, pour répondre ensemble. Cela coûterait sans doute moins cher, ça serait plus rapide, on économiserait de l'argent et sans doute des vies humaines.
Q.- A quel horizon ?
R.- Cela dépend des ministres maintenant. Des ministres de l'intérieur - Mme Alliot-Marie soutient cette idée ; de la Commission européenne. J'espère qu'on n'attendra pas de nouvelles grandes catastrophes pour faire cette force européenne de protection civile.