Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
C'est pour moi un plaisir et un honneur d'être parmi vous aujourd'hui pour célébrer les liens de nos deux pays et d'évoquer le cadre dans lequel ces liens s'inscrivent désormais : celui de l'Union européenne.
Depuis le 1er janvier, l'entrée de la Roumanie dans l'Union, que la France préparait et espérait depuis longtemps, nous permet d'entamer une nouvelle ère dans des relations déjà anciennes et fécondes.
Une longue et exigeante fraternité nous lie. Forgée dans les combats du XIXe siècle, écrite dans la communion des poètes ou dans celle des soldats de la Grande guerre, elle s'est manifestée à nouveau lorsque votre pays s'est libéré de la dictature. Je me souviens de Noël 1989 et des combats pour reprendre la télévision. Les Français, les premiers, je crois, étaient à vos côtés et aujourd'hui, au sein de l'Union élargie, cette même fraternité se prolonge dans des ambitions partagées.
La francophonie, bien sûr, est importante. La Roumanie en est l'un des plus fervents défenseurs et enrichit chaque année la communauté francophone des 5.000 étudiants roumains venus étudier en France.
Une complicité culturelle très forte, aussi, dont témoignent le nombre d'écrivains roumains qui occupent une place privilégiée dans le Panthéon littéraire français et dont les noms semblent parfois mélanger nos pays : Ionesco, Celan, Eliade, Cioran...
Cette complicité perdure. La France découvre en ce moment avec engouement le film de Cristian Mungiu "4 mois, 3 semaines et 2 jours", Palme d'Or au Festival de Cannes. La France et la Roumanie ont décidé de développer leurs programmes culturels à Lisbonne dans le même bâtiment, bel exemple d'une latinité partagée. Au-delà de nos deux pays, modèles en la matière, les liens culturels au sein de l'Europe se resserrent, les cultures européennes se découvrent les unes les autres, se renforcent mutuellement.
Mais notre vision politique partagée a aussi été forgée dans les combats communs pour la démocratie et les Droits de l'Homme.
Ces combats, nous devons les mener désormais dans le cadre européen. Je suis heureux de l'occasion que vous m'avez donnée de réfléchir aujourd'hui avec vous aux perspectives de la politique étrangère de l'Union européenne.
Les progrès de la politique étrangère de l'Union européenne
- a) Les outils
La politique étrangère de l'Europe, vous le savez, est une jeune réalité. Je ne vais pas vous apprendre ici une histoire que vous connaissez par coeur. Mais il n'est pas inutile, pour comprendre la situation actuelle, de se replonger dans les évolutions récentes de ce qui il y a dix ans paraissait encore une utopie.
Née de la crise des Balkans, cette utopie a grandi dans les crises. L'impuissance tragiquement constatée dans l'ex-Yougoslavie avait créé un vide, un besoin de politique commune. La désunion de l'Europe et partant son silence durant la crise irakienne permirent à partir de 2003 un renouveau des outils de la politique extérieure de l'Union. Grâce à Javier Solana, nous avons construit, avec la "stratégie européenne de sécurité", un premier socle de doctrine.
La nomination de représentants spéciaux de l'Union européenne, la création du COPS (Comité politique et de sécurité), la création des structures intégrées (état-major de l'Union, cellule civilo-militaire et centre d'opérations) et d'agences (agence européenne de défense, collège européen de sécurité et de défense, centre de situation) ont également permis des avancées essentielles dans le domaine de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD). Grâce aux 18 opérations civiles et militaires menées depuis 2003, l'Europe est mieux identifiée comme un acteur susceptible d'influencer le cours des crises internationales, dans nos opinions publiques mais aussi dans les pays où elles se déploient, par exemple pour assurer la surveillance des élections en République démocratique du Congo à l'automne dernier.
Enfin, ce bref tableau ne saurait passer sous silence l'appui essentiel que représente l'aide extérieure de l'Union. L'Union européenne (Communauté européenne et Etats membres) est aujourd'hui le premier bailleur de fonds aux pays en développement, avec près de 56,6 % du total mondial de l'aide publique au développement. Il y a là, vous le reconnaîtrez avec moi, un outil extrêmement important de notre politique étrangère commune.
- b) L'apport de la pratique
Ces outils récents tirent surtout leur efficacité de la pratique. Une expérience politique précieuse fait exister l'Europe, l'inscrit comme un acteur majeur des relations internationales.
Je pense notamment à un élément qui m'a récemment marqué : l'apparition de ce que l'on pourrait appeler un "réflexe européen". A chaque crise internationale, les Etats membres et leurs opinions publiques se tournent spontanément vers l'Europe, confrontent leurs réactions, s'efforcent de définir une position européenne et d'agir au plan diplomatique sur le cours de la crise elle-même. Plus loin, ils s'interrogent sur les possibilités d'intervenir sur le terrain par une action de Politique européenne de sécurité et de défense, civile ou militaire.
C'est l'habitude de ces échanges qui forge progressivement une culture diplomatique commune, tournée vers la paix et la sécurité. A ce socle commun, chaque Etat membre apporte son expertise et ses convictions : l'Union n'aurait ainsi certainement pas agi en Ukraine de la même manière avant l'élargissement à dix nouveaux Etats le 1er mai 2004. Cet élargissement a indéniablement contribué à attirer notre attention à l'est. L'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie, le 1er janvier dernier, renforce à son tour la sensibilité et l'intérêt de l'Union pour certaines questions régionales très importantes - les Balkans, le Caucase et la Mer Noire notamment.
C'est ainsi, fidèle à sa tradition, que l'Europe continue de se bâtir par l'apport de chacun de ses membres, sans reniement, mais avec des interrogations, des découvertes et des enrichissements successifs.
Au-delà des outils plus ou moins aboutis, au-delà même d'une intégration parfois insuffisante, ce qui s'esquisse ainsi c'est la justification, la nature profonde du projet européen : un projet en construction, vivant par le mouvement et se forgeant grâce aux cultures des uns et des autres pays.
Pour comprendre la nature et la possibilité même d'une politique extérieure européenne cohérente, il faut remonter aux valeurs qui fondent l'Union et motivent son action dans le monde. Il restera ensuite à compléter un projet qui s'affirme.
Des valeurs communes
L'Europe s'est essentiellement construite autour de valeurs communes : la paix, les droits de l'Homme, le pluralisme politique, c'est à dire la démocratie, l'Etat providence, la nation.
Transposées au niveau international, elles se retrouvent au coeur de ce qui fonde aujourd'hui la politique étrangère de l'Union : un message en faveur d'un monde multipolaire régi par les mécanismes du multilatéralisme, un attachement profond aux valeurs de la diversité culturelle, la promotion de la paix, de la démocratie et des Droits de l'Homme, la défense d'une régulation par les normes, la recherche du consensus, la priorité à la bonne gouvernance et à la protection de l'environnement.
Il nous faut, bien sûr, tenir compte des critiques. Autant de grands principes généreux qui sont, disent certains, bien en peine de fonder autre chose qu'une politique déclamatoire, quelques mouvements compassionnels, l'impuissance maquillée de bons sentiments : reproches mille fois entendus. Pourtant, l'Union européenne n'est-elle pas parvenue à s'affirmer comme un acteur important de la diplomatie mondiale ? Oui, l'Europe existe ! Et existera plus encore demain, chers amis roumains, grâce à notre détermination commune.
Elle le prouve partiellement aujourd'hui dans le pilotage du dossier nucléaire iranien, où elle est parvenue à fédérer les Etats-Unis, la Russie et la Chine ; elle l'a prouvé hier par l'institution du mécanisme temporaire international d'aide à la population palestinienne, seul moyen permettant d'apporter à celle-ci une assistance indispensable, quelle que fut l'appréciation de la communauté internationale sur le gouvernement du Hamas qui la dirigeait ; elle l'a prouvé en décembre 2004 par sa contribution déterminante à l'issue pacifique de la crise ukrainienne ; elle l'a prouvé par son implication dans l'indépendance à l'amiable du Monténégro, dont elle a négocié les conditions du référendum avec les parties ; elle le prouve aujourd'hui par son rôle de mobilisation de la communauté internationale au Darfour et au Tchad.
Ne laissons pas tomber ces succès dans l'oubli - Ne retenons pas que les seules critiques, admonestations et grincements.
Bien sûr, des progrès immenses restent à faire. Le traité simplifié, durement négocié et accepté heureusement à l'issue de deux nuits difficiles au Sommet de Bruxelles des 21 et 22 juin derniers, permettra bientôt à l'Union de renforcer ses moyens d'action : la présidence stable du Conseil européen et le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, doté d'un service diplomatique propre, seront notamment des éléments importants pour que l'Europe puisse faire entendre sa voix face aux grandes puissances mondiales. Ainsi deviendra-t-elle la puissance que nous cherchons à créer.
Avec quelques principes consensuels et des outils limités, l'Europe a d'ores et déjà réussi en dix ans à peine à construire une diplomatie reconnue et importante, qui joue désormais un rôle irremplaçable dans les affaires du monde. Je crois que la cause en est à chercher dans les valeurs qu'elle a su porter.
Je sais ce qui s'est passé au moment de la guerre en Irak. Je sais aussi qu'il est temps de se rattraper et de sortir ce pays, l'Irak et surtout les Irakiens de la crise sanglante où ils se trouvent. J'en reviens. L'avenir est dans la mise en oeuvre de la résolution adoptée aux Nations Unies au mois d'août. Les Européens doivent y jouer un rôle majeur, dans le domaine de la gouvernance, pour aider notamment la reconstruction du système judiciaire, faire que les 11.000 prisonniers qui sont détenus commencent à être jugés. Donner l'espoir aux Irakiens, leur montrer que la communauté internationale s'intéresse aujourd'hui à leurs souffrances et que l'Europe peut leur rendre leur honneur. J'en parlerai à tous mes collègues au Gymnich à la fin de la semaine.
Si nous avons pu imposer une manière de faire de la diplomatie différemment, en respectant davantage les gens, en s'attachant à la justice, au droit, à la paix, c'est qu'il y avait dans ce monde brutal un manque. En répondant à l'appel des peuples, en faisant émerger sur la scène internationale certaines priorités, nous avons su faire de l'Europe le représentant des peuples, bien au-delà de notre seul continent.
L'Union européenne s'est ainsi dotée d'une légitimité qui dépasse même ses moyens et son action réels, et qui lui permet, à condition qu'elle en ait la volonté politique, de faire exister une voix originale et nécessaire sur la scène mondiale.
Quels chantiers prioritaires pour la politique extérieure de l'Union européenne ?
Mais cette voix unique qui s'adresse à toutes les populations du monde, il nous faut reconnaître qu'elle ne répond pas assez encore à l'appel de nos propres peuples. Inquiets d'une mondialisation dont ils ne comprennent pas toujours le sens et dont ils peinent à maîtriser les grandes évolutions, en un mot, qui les effraie, ils se tournent volontiers vers l'Europe. Ils lui demandent de la sécurité, de la justice, de la régulation. Et ils ne reçoivent pas, en retour, les réponses qu'ils attendent.
C'est pourquoi, malgré les difficultés inhérentes à une politique qui se construit à vingt-sept - c'est lourd - il est impératif que nous renforcions notre volonté affichée d'une ambition collective.
A ce sujet, je voudrais m'arrêter quelques instants sur le Kosovo, sujet brûlant pour l'avenir de notre continent et sur lequel nous n'avons pas encore été capables de définir une position commune naissante. Malgré la gravité de l'enjeu, je crois qu'il est absolument essentiel que nous ayons en tête ce qui se joue là.
Avant tout, l'unité des Etats membres. Aujourd'hui, quelles que soient les évolutions à venir de ce dossier, nous risquons de mettre en péril ce qui est notre bien le plus précieux, notre force commune : cette union difficilement et patiemment construite. Soyons prudents. C'est là l'enjeu véritable.
Ensuite, notre capacité à exister en face des deux grandes puissances impliquées dans ce dossier : la Russie et les Etats-Unis, chacun campé sur une position difficilement ébranlable. Entre les deux, l'Europe doit savoir où sont ses alliances. Soyons attentifs. Ne nous laissons pas dicter notre conduite au coeur de l'Europe.
Enfin, le respect des principes qui sont les nôtres, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est ici clairement en jeu. Si, malgré tous nos efforts, malgré les 14 mois de négociations menées par Martti Ahtisaari, malgré les 4 mois de nouvelles négociations que la France a souhaitées, malgré notre implication à tous, nous ne parvenons pas à une solution négociée, il faudra bien que la communauté internationale, et surtout les Européens, qui sont concernés au premier chef, trouvent l'unité nécessaire pour sortir de l'impasse. Or, au nom de quelle valeur, et avec quels moyens empêcherons-nous de se séparer ceux qui ne veulent plus cohabiter ? Soyons cohérents, soyons réalistes.
Ne perdons pas espoir cependant, je veux que le maximum soit tenté pour parvenir à une solution négociée. Souhaitons que les parties, avec notre soutien, voient où est leur véritable intérêt.
Je comprends bien les réticences légitimes que cette question suscite, et j'en partage une partie, croyez-moi. Et je connais bien le Kosovo. Mais, pour avoir beaucoup pratiqué cette région, pour avoir surtout beaucoup pratiqué ces hommes et ces femmes, Serbes et Albanais, je sais aussi qu'il nous faudra sans doute nous résigner à ce qui est la solution la plus juste, sinon au niveau des Etats, au moins au niveau des hommes. L'Europe ne saura le faire qu'en préservant son unité.
Je veux aussi que la Roumanie, qui connaît si bien cette région, soit écoutée et qu'elle nous aide à trouver la solution qui assurera la stabilité à long terme de la région
Ayons conscience de l'importance de cette crise pour l'avenir de l'Union européenne, ne laissons pas ce drame, les derniers soubresauts de l'éclatement de la Yougoslavie, mettre un coup d'arrêt à nos ambitions d'une politique étrangère commune. Il ne faudrait pas que la PESC, née des souffrances des Balkans occidentaux, s'enlise dans cette même région.
Je referme cette parenthèse sur le Kosovo.
Outre l'unité, il faut que nous soyons capables de développer davantage de solidarité entre nous. A cet égard, je me félicite de l'action concertée qui a conduit en juillet dernier à la libération des personnels soignants bulgares, l'implication du président de la République française venant parachever un processus collectif, mené notamment par la présidence allemande de l'Union et, depuis plus longtemps encore par la commissaire Benita Ferrero-Waldner.
Dans un autre registre, mais toujours pour répondre à l'appel de nos peuples qui attendent de nous des réponses concrètes, il faut que nous soyons capables d'améliorer la réactivité de l'Union face aux crises. Cela passe par un renforcement de la Politique européenne de sécurité et de défense, mais aussi par une volonté de surmonter les blocages, de définir rapidement un consensus sur une position commune et des mesures à prendre.
Et il faut aussi que nous soyons capables d'accroître la visibilité de notre action. C'est la seule manière de faire de l'Europe un acteur reconnu, à l'intérieur comme à l'extérieur de nos frontières. Or, si elle intervient aujourd'hui dans de nombreux théâtres de crise, si elle contribue en moyens financiers et humains à de nombreuses opérations, si elle est présente dans de nombreux pays, l'Europe est difficilement identifiée, tant par ses partenaires que par les opinions publiques. Qui sait que l'Europe est le deuxième contributeur d'aide à l'Afghanistan ? Qui, à part les diplomates que nous sommes, connaît les actions de l'Union en Afrique, au Moyen-Orient ou dans les Balkans ?
Il faut enfin que l'Europe poursuive le développement de sa Politique de sécurité et de défense. Comme le président de la République l'a annoncé à l'occasion de la conférence des Ambassadeurs français, nous avons l'intention de placer le développement de notre défense commune en tête des priorités de notre présidence de l'Union au second semestre 2008. Nous ne pouvons pas nous dérober devant ce nécessaire effort collectif. L'Europe de la défense a beaucoup progressé depuis une décennie. Avec plus de 18 opérations civiles et militaires lancées sur des théâtres très variés, dont 10 en cours, elle a prouvé sa crédibilité opérationnelle. C'est aussi désormais à l'épreuve du terrain, au Congo hier, au Kosovo et au Tchad bientôt, qu'elle progresse.
C'est pourquoi la France continuera de soutenir la construction de l'Europe de la défense, tout en prenant une part active à la modernisation et aux opérations de l'OTAN : ces deux mouvements sont pour nous indissociables et complémentaires. La relation transatlantique ne peut que bénéficier d'une Europe forte et responsable.
Unie, solidaire, réactive, visible, bien outillée : l'Europe que nous devons construire sera capable d'apporter une réponse européenne aux grandes problématiques qui inquiètent nos concitoyens. Face à des enjeux globaux de sécurité collective, d'environnement ou de régulation de l'économie, il ne peut y avoir pour nous de réponse qu'européenne. C'est certainement là notre plus grand défi : nous doter de la grille de lecture collective, dans chaque événement ou face à chaque crise internationale, afin d'identifier un "intérêt européen".
Dernier élément essentiel : les rapports avec nos voisins. L'Europe ne doit pas seulement forger son identité dans la réaction ou dans l'opposition, que ce soit dans des crises ou face à des choix qui contredisent ses valeurs. Elle ne doit pas laisser passer sans réagir les atteintes aux droits de l'homme, qu'il s'agisse d'Anna Politkovskaïa, de la situation des ONG ou de la Birmanie. Elle doit être capable de construire de manière pacifique des relations riches, fécondes et originales avec d'autres Etats.
Je pense en particulier au projet d'Union de la Méditerranée lancé par le Président Sarkozy. A la frontière de l'Europe, autour de sujets aussi essentiels que le dialogue des cultures, la sécurité, l'environnement ou la croissance, nous devons promouvoir une démarche originale d'association.
Nous le pouvons parce que nous sommes sûrs de nos valeurs et parce que nous sommes unis. Et nous le devons, surtout, parce qu'il y a là une réponse concrète à certaines des plus grandes angoisses de notre temps : celles qui tournent autour d'un soi-disant inévitable choc des civilisations, hélas horrible, ou d'une montée inexorable de flux migratoires incontrôlables.
Une Europe fraternelle, démocratique et tournée vers l'avenir doit être tournée vers la Méditerranée, cette mer de la paix à laquelle nous aspirons.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chers Amis, malgré sa jeune histoire, malgré ses inévitables faiblesses, l'Europe dispose de tous les atouts qui devront lui permettront d'agir encore davantage au centre des relations internationales.
Chers Amis,
Je suis venu à Bucarest pour vous dire ma joie que vous ayez rejoint l'Union européenne, et mon souhait que la voix de la Roumanie soit écoutée. Nous devons travailler ensemble. Les liens particuliers qui unissent nos deux pays depuis si longtemps doivent se renforcer encore au sein de l'Europe et renforcer l'Europe. Nous devons nous parler, y compris sur les sujets difficiles comme le Kosovo et l'Irak. Vous avez des convictions, des expériences à partager avec les nôtres.
L'Europe se construit pas à pas, par le dialogue. C'est parfois difficile, mais l'édifice s'embellit d'année en année. Le développement d'une politique étrangère de sécurité et de défense commune plus solide est l'un des chantiers les plus exaltants de notre avenir commun. Il répondra à la soif d'Europe de tous nos concitoyens.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 septembre 2007