Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur Hollande,
Oui, il y a un problème de pouvoir d'achat en France. Et d'ailleurs, je crois me souvenir que le premier qui l'a signalé c'est le président de la République. Et toute l'énergie du Parti socialiste à le démontrer ne suffira pas à la résoudre. Depuis dix ans, dans notre pays, l'augmentation des salaires est à peine supérieure - je dis depuis dix ans - à celle de l'inflation. Pourquoi ? Parce que nous avons une croissance trop faible, parce que nous avons le taux d'activité le plus bas des pays développés, parce que nous n'avons pas eu le courage de faire la réforme du marché du travail, parce que les 35 heures ont entraîné la rigueur salariale. Et enfin, parce que nous avons les prélèvements obligatoires les plus élevés des pays développés.
Alors, je fais une première constatation : ce n'est pas avec les solutions que proposait le Parti socialiste dans sa campagne qu'on va résoudre les problèmes de pouvoir d'achat de nos concitoyens. Ce n'est pas en généralisant les 35 heures dans les PME que l'on va favoriser l'augmentation des salaires. Ce n'est pas en prônant le statu quo sur la réforme des retraites qu'on va résoudre le problème du pouvoir d'achat des retraités. Est-ce que vous avez mesuré ce qui manquerait sur le pouvoir d'achat des retraités si nous n'avions pas eu le courage de faire la réforme de 1993, celle de 2003, et celle que nous sommes en train de faire sur les régimes spéciaux ? Enfin, ce n'est pas la réhabilitation de l'impôt qui apporterait une réponse au pouvoir d'achat.
Alors, Mesdames et Messieurs les députés, le Gouvernement, lui, a choisi de défiscaliser les heures supplémentaires. Vous expliquiez à l'instant que cela ne fonctionnait pas, et bien vous irez le dire aux 6 millions de Français qui, au mois de novembre, vont voir sur leur feuille de paye l'augmentation de leur salaire grâce à la défiscalisation des heures supplémentaires !
Nous avons choisi de permettre la déduction des intérêts d'emprunt pour tous ceux qui acquièrent leur logement. Nous avons choisi de supprimer les droits de succession pour 95 % des Français. C'est 8 milliards d'euros qui seront réinjectés en 2008 dans le pouvoir d'achat des Français.
Nous avons décidé de doubler la prime à la cuve qui avait été mise en place l'an passé, par le Gouvernement. Nous avons décidé d'augmenter de près de 3 % l'aide personnalisée au logement pour faire face à l'augmentation des loyers. Nous avons choisi d'augmenter de plus de 100.000 le nombre des bourses étudiantes et d'augmenter de plus de 7 % celles qui vont aux étudiants les plus défavorisés.
Vous allez discuter dans quelques heures d'un projet de loi sur la consommation, qui vous permettra, M. Hollande, de mettre en application les propositions que vous faisiez à l'instant, notamment pour permettre la transparence totale sur la négociation des prix.
Enfin, nous avons décidé de moduler les allégements de charges en fonction des politiques salariales qui sont conduites dans les entreprises. Je me réjouis, contrairement à vous, M. Hollande, que les entreprises fassent des gros bénéfices. Mais je voudrais bien qu'une partie de ces gros bénéfices soient reversés aux salariés de notre pays.
Mais surtout, le Gouvernement a choisi d'agir sur tous les leviers de la croissance : sur la recherche, sur l'innovation, sur la fiscalité, sur l'excès de réglementation. Parce que la France ne distribuera plus de richesses aux Français que si elle est capable d'en produire plus, et c'est justement parce que vous avez oublié cette évidence que vous êtes toujours dans l'opposition !Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 22 novembre 2007