Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- Chaque hiver, le froid et son cortège de drames et de souffrances. Quelle est la vérité, quelles sont les solutions ? C. Boutin, bonjour.
R.- Bonjour.
Q.- Avec qui et où avez-vous passé cette nuit ? Si je puis dire, où avez-vous maraudé ?
R.- Cette nuit, je n'ai pas maraudé mais j'ai quand même été réveillée par l'incendie du 17e, mais il ne s'agissait pas d'un incendie concernant ma compétence, donc, voilà.
Q.- Est-ce que vous entendez les témoignages des SDF : « C. Boutin ne pourrait pas passer une nuit dans un centre, elle n'y laisserait même pas ses chiens » ?
R.- Ah si, si, si, ça je pourrais et je l'ai déjà fait, du reste, de passer une nuit dans un centre. C'est vrai qu'ils sont de qualité inégale, mais enfin on ne peut pas dire que tous les centres ne sont pas acceptables.
Q.- Mais est-ce qu'il est vrai que pour certains centres il faut garder « un couteau à la main », comme disent les SDF, on a entendu des témoignages, et qu'il y a des problèmes de sécurité, d'hygiène, de promiscuité, des risques pour la santé ?
R.- Il y en a certains qui sont ainsi, effectivement, et petit à petit nous améliorons les choses, mais tous ne sont pas ainsi. Vous savez, je suis allée à la Croix Rouge pour des places d'urgence qui avaient été ouvertes, c'est plutôt correct, très correct. Ce sont des lits dans des salles, il y a 4-5 lits, il y a la douche, on leur donne un dîner. Alors, je ne dis pas que tout soit...
Q.-... et on les met dehors le lendemain matin.
R.- Oui, parce que pour l'instant, nous sommes dans la période de l'urgence. Vous savez, il y a différents secteurs : il y a l'hébergement, l'hébergement d'urgence, le logement de transition et le logement d'hiver.
Q.- C'est exactement ce que dit X. Emmanuelli, l'admirable fondateur du SAMU social. Il a pris hier la parole à l'AFP, je dirais plutôt qu'il a piqué une colère : « les Q.- Don Quichotte, dit-il, ce n'est pas la Bible », et il dit qu'il faut distinguer les différentes sortes d'hébergement.
R.- Absolument !
Q.- Alors, les hébergements d'urgence, est-ce qu'il en manque, madame Boutin ?
R.- Non, il ne manque pas de places en hébergement d'urgence. Vous savez, il y a des places qui sont ouvertes toute l'année 24 h/24. Quand on est en crise et qu'il fait froid, on rajoute des places. Et donc j'affirme qu'il y a aujourd'hui une capacité d'accueil pour l'urgence, et ce sont les préfets qui déclenchent les ouvertures de places supplémentaires.
Des hébergements stables pour plusieurs nuits, est-ce qu'il en manque ?
R.- Il en manque certainement un petit peu mais on doit pouvoir arriver à ce niveau-là.
Q.- Et après une nuit, quand on remet les SDF à la rue - et d'ailleurs on les remet très tôt le matin - est-ce qu'on ne peut pas l'éviter ça ?
R.- Alors, on essaie de le faire, et c'est pour ça qu'il faut arriver à réaliser des places de stabilisation et de transition, ce sont les maisons relais. Sur les maisons relais, il y a effectivement un retard, je l'ai toujours dit, je ne l'ai jamais caché, et même aux Don Quichotte qui sont tous les quinze jours au ministère dans le cadre du secrétariat du PARSA. Il y a un retard sur les maisons relais, il y avait un engagement pour 12 000 places, il y en a 6 000 qui ont été réalisés sous ma responsabilité, c'est-à-dire en six mois et demi, et j'ai du financement...
Q.- ... alors, les 6.000 qui manquent, il vous faut combien de temps pour les créer ?
R.- Je les ferai l'année prochaine puisque j'ai pu arriver à les faire cette année.
Q.- Vous voulez dire d'ici à l'hiver prochain.
R.- Absolument, absolument ! Ce qui s'est passé, c'est je pense que quand les engagements ont été pris, il ne faut pas l'oublier, les objectifs qui ont été fixés par mon prédécesseur, monsieur Borloo, c'était après la crise.
Q.- Oui, il avait promis 27.100 places d'hébergement, 14.000 auraient été dégagées, il en manquerait 13.000. Qui dit vrai ? Qui croire ?
R.- Non, écoutez, le problème ce sont les personnes. Moi, je dis que nous avons un retard en ce qui concerne les maisons relais ou les structures avoisinantes, il en manque 6 000, mais nous en avons réalisé 6 000. En ce qui concerne l'urgence, nous répondons à la demande, et moi ce que je veux aujourd'hui... Vous savez c'est une question de gestion du temps. La première des choses en six mois, je veux qu'il n'y ait pas une personne qui soit sur le trottoir si elle a envie d'être hébergée. Ceci nous répondons. Ensuite, je prépare dans la durée, car une maison relais, par exemple, ça demande du foncier, ça demande des murs et ça demande des travailleurs sociaux, c'est donc un concept difficile.
Q.- Vous reconnaissez, C. Boutin, que les maisons relais manquent.
R.- Oui !
Q.- D'abord, la maison relais, si j'ai bien compris, c'est entre la rue, l'attente et le logement social.
R.- Et le logement ordinaire, oui.
Bon, ça, il en manque. Comment on y arrive ?
R.- Eh bien, il faut mobiliser, avoir du foncier, donc il faut avoir les élus, il faut que l'Etat paie des PLAI. Nous avons les budgets, les budgets sont prévus dans le budget 2008 pour les 6 000 en question. Et il faut les associations. C'est un partenariat et c'est la raison pour laquelle j'ai demandé, je demande au Premier ministre de créer une mission et de nommer monsieur Pélissier, qui est président de l'ADOMA, qui a fait les villages de l'espace...
Q.-... vous me dites des initiales, on comprend rien là. Les PLAI, les ADEMA, les je ne sais quoi.
R.- Mais les PLAI, c'est les budgets qui sont nécessaires.
Q.- Oui, oui, sortons de notre spécialité du bocal, on s'adresse à tous. Allons-y !
R.- Eh bien, oui, c'est la grande difficulté du logement, c'est que c'est très technique.
Q.- Alors, on va faire encore une commission avec monsieur Pélissier, qui va prendre du temps, qui va consulter.
R.- Non, non, pas du tout.
Q.- Et les types crèvent dans les rues.
R.- Non, non, non, monsieur Elkabbach, parce que ce monsieur va améliorer la gouvernance de façon à ce que les trois acteurs - l'Etat, les associations et les collectivités territoriales - aillent plus vite encore pour réaliser ces maisons relais. Il y a 6 000 places, ce que je peux vous dire c'est que l'Etat a prévu le financement de ces 6 000 places.
Q.- Les associations privées caritatives, on voit bien qu'elles font un travail admirable de jour et de nuit, et elles vous appellent, ou elles en appellent à l'Etat pour ses promesses en matière d'hébergement et de logement, et pourtant elles répètent que l'Etat ne tient pas ses promesses.
R.- Ecoutez, l'Etat tient ses promesses mais il y a un problème de durée, de temps. Il est certain qu'en un an, puisque ça été signé au mois de janvier-février, cette histoire de PARSA et des objectifs avec monsieur Borloo.
Q.- Le PARSA, on recommence ?
R.- Mais oui, mais ils savent très bien les Don Quichotte ce que sait puisqu'ils en font partie.
Q.- Mais les autres, non.
R.- C'est le comité de suivi qui regarde l'application des objectifs et des engagements qui avaient été pris par le Gouvernement précédent. Eh bien, il faut du temps parce que pour construire du durable, il faut du temps. Tout le monde sait que quand on fait construire une maison ou un logement, eh bien il faut du temps. Et moi, il me faut un peu de temps.
Q.- Et les conditions d'accès réel au logement.
R.- Mais oui, mais bien sûr, mais pour l'instant tout le logement est bloqué. Aujourd'hui, vous avez des personnes qui sont en centre d'hébergement et de réinsertion sociale qui devraient aller dans le logement ordinaire. Comme il n'y a pas de place dans le logement ordinaire, ils restent dans leurs centres sociaux et les autres ne peuvent pas monter. Il faut qu'il y ait dans la construction, et j'en appelle à la responsabilité des élus locaux, j'en appelle à la responsabilité des citoyens qui dès qu'un élu a un projet de construction font des associations de défense pour s'opposer à la construction, je dis c'est une responsabilité nationale, il s'agit d'un enjeu national.
Q.- Vous dites, ce n'est pas C. Boutin, c'est toute la collectivité nationale.
R.- Absolument ! Nous sommes tous responsables de cette situation. Il faut dire que pendant trente ans, nous avons eu un retard dans la construction de logement que nous payons très cher aujourd'hui.
Q.- Madame Boutin, avec vous le Premier ministre, F. Fillon, va recevoir, à 11 heures, à Matignon, les associations. Est-ce que c'est pour des promesses ou des décisions ?
R.- Je pense que c'est pour écouter. Le Premier ministre va sans doute nommer monsieur Pélissier responsable de cette mission qui va améliorer la gouvernance pour la réalisation des maisons relais. Parallèlement, à l'Assemblée nationale, nous avons le texte sur le pouvoir d'achat, nous sommes en train de faire en sorte que le dépôt de garantie soit supprimé, tout ceci pour donner plus de fluidité dans le logement.
Q.- Oui, mais ça, ça ne concerne pas les SDF.
R.- Mais si, bien sûr que si, mais si parce que c'est un problème en chaîne. Si vous voulez, à partir du moment où tout est embolisé, où il n'y a pas suffisamment de logements...
Q.- ... mais avec quels moyens ils vont acheter les logements ?
R.- Les SDF ?
Q.- Les SDF. Mais, il y aura la possibilité si on libère les... ceux qui sont actuellement en centres sociaux, s'ils pouvaient aller dans des logements ordinaires, ils laisseraient de la place à ceux qui sont les plus démunis. Aujourd'hui, il n'y a plus de place.
Q.- Alors, quelles mesures les associations peuvent-elles attendre de vous deux, F. Fillon, C. Boutin ?
R.- Ecoutez, je ne sais pas, c'est un dialogue de sourds depuis des mois, parce que les Don Quichotte savent très bien depuis très longtemps qu'en ce qui concerne l'hébergement d'urgence et l'hébergement, il y a la réponse ; en ce qui concerne les maisons relais, ils savent très bien que je dis depuis un moment qu'on aura du retard et qu'on fera la moitié cette année et la moitié l'année prochaine. Ils savent très bien que pour construire, il faut du temps. Je ne sais pas ce qui va être...
Q - Oui, mais est-ce que ça va leur suffire, est-ce que vous ne pouvez pas leur dire que dans certains cas vous pourriez réquisitionner des logements vacants ?
R.- Ah mais, ça y est, la décision est en cours. La seule chose c'est que nous sommes un Etat de droit et moi je ne peux pas réquisitionner si je n'ai pas les données fiscales. Alors, j'ai demandé à mon collègue Woerth de regarder tous les logements qui pourraient être réquisitionnés. Quand j'aurai cette liste, je pourrai le faire. Et je ne renvoie pas la balle chez monsieur Woerth, je veux simplement dire que la réquisition est une possibilité, je ne la refuse pas mais la dernière fois qu'elle a été utilisée, ça a donné la place pour 43 personnes.
Q.- Monsieur Woerth disait, dimanche, qu'il fallait ou qu'il faudrait en France 500 000 logements par an.
R.- Absolument ! C'est l'objectif que m'a donné le président de la République et nous nous y employons avec tous les acteurs du logement, que ce soit les constructeurs, les promoteurs, les financeurs, les élus, nous sommes tous en train de mettre cette machine en route. Nous sommes là depuis six mois, moi je suis là depuis six mois.
Q.- Est-ce que vous pouvez dire au moins, tout à l'heure, avec monsieur Fillon, que la manière forte qui a été utilisée pour chasser dimanche les tentes rouges installées le long de la Seine et qui avait choqué ne se reproduiront plus.
R.- Il y avait deux problèmes en ce qui concerne cette affaire, c'est une affaire purement médiatique, première chose. Deuxièmement, elle mettait en risque la vie d'autrui, et moi je ne peux pas prendre le risque de mettre la vie d'autrui en danger.
Q.- C'est-à-dire que si A. Legrand et ses Don Quichotte créent de nouveaux campements non pas au bord de la Seine mais dans un endroit sûr, vous les laisseriez faire ?
R.- Non, parce que comme l'a dit très bien monsieur Emmanuelli, et je l'ai découvert hier en recevant d'autres associations qui sont venues au ministère pour travailler, moi la porte était ouverte pour monsieur Legrand, elles m'ont dit, et ce que je n'avais pas perçu, c'est qu'en réalité ces opérations-là, médiatiques, renferment encore davantage les exclus qui entendent qu'il n'y a plus d'hébergement, qui n'appellent plus, qui se sentent complètement exclus, donc il y a toute une dimension psychologique. Je dirais simplement que je veux saluer les associations qui font un travail au quotidien, à la différence des Don Quichotte, qui eux ne sont pas chaque jour à suivre les personnes qui sont en difficulté. Je salue le Secours catholique, je salue Emmaüs, je salue l'Armée du salut.
Q.- Même ceux qui vous critiquent ?
R.- Mais bien sûr, parce que eux ils sont vraiment les mains dans le cambouis, si je peux m'exprimer ainsi.
Q.- Est-ce que je peux dire qu'il y a quand même un paradoxe, parce que l'an dernier je me souviens que la députée C. Boutin était aux côtés des sans-abri, se battait à leurs côtés, et qu'elle était applaudie quand elle venait les voir. Et aujourd'hui, la ministre C. Boutin elle est contestée.
R.- Mais je suis contestée sans doute par les Don Quichotte, mais je ne peux pas laisser dire que je ne m'occupe pas des sans-abri. Je m'occupe des sans-abri puisque effectivement il y a des places pour les accueillir dans l'urgence. Et je prépare parallèlement toutes les mesures qui doivent être mises en place pour permettre la construction dans le temps. Une construction, tout le monde est capable de comprendre que a ne se fait pas comme pour mettre une tente, ça demande du temps et ça demande à peu près un an ou deux ans pour pouvoir arriver à avoir des solutions durables.
Q.- Madame Boutin, ce n'est pas qu'il est plus difficile d'être ministre, parce qu'il y a les limites et les réalités de l'action gouvernementale, que d'être député.
R.- Non, je pense que tout le monde peut comprendre qu'il faut gérer le temps, il y a l'urgence et puis il y a la réalité qui s'impose à nous qui est le temps de la construction.
Q.- C'est E. Woerth, je le cite, parce qu'il a dit des phrases qui pourraient être provocantes : « la misère des autres ça se combat » ; il disait : « il n'y a pas d'un côté des gens qui ont un coeur et de l'autre des gens qui n'en auraient pas », et il dénonce comme vous la compassion médiatique, il dit : « les intellectuels en mal d'éditeur, les acteurs en mal de film ou de renommée médiatique devraient s'abstenir d'utiliser la misère des autres ». Ce n'est pas exagéré ?
R.- Je n'ai rien à rajouter et je suis d'accord avec ce qu'a dit monsieur Woerth.
Q.- Parce que vous pensez qu'il y a de la gesticulation médiatique chez certains, et que ça vous gêne ?
R.- Moi, personnellement, ça ne me gêne pas.
Q.- Non, non, non, je veux dire concrètement.
R.- Mais je pense que ça ne sert pas du tout la cause, c'est ce que vous voulez me dire, oui, je le crois, profondément, pour les raisons que je vous ai indiquées, laissant croire que les sans-abri ne sont plus écoutés, ce qui est faux, ils sont hébergés, je le répète, ils ont une place aujourd'hui, je n'en suis pas satisfaite. Vous dire que je suis contente de cette situation, non, mais aujourd'hui je gère l'urgence. Les personnes qui sont sans-abri et quand il fait froid, on ouvre des places supplémentaires, elles sont au chaud, on leur donne à dîner et un petit-déjeuner. Je prépare les logements de stabilisation et de transition vers le logement ordinaire. J'ai du retard dans les maisons relais, et je l'ai toujours dit, et ils sont financés dans le budget de 2008, et tout cela les Don Quichotte le savent parfaitement bien.
Q.- Et le droit opposable au logement qu'avait promis le candidat N. Sarkozy, je crois qu'il va s'appliquer à partir du 1er janvier, vous pensez qu'il aura des effets ?
R.- Bien sûr, et il a déjà des effets, il a boosté du reste la création de places. Mais tout le monde m'avait dit que je n'arriverais pas à respecter les échéances. Le 2 janvier, les commissions départementales de médiation seront mis en place dans tous les départements, et ce droit sera applicable au 1er décembre. Et comme je suis une femme qui ne cache pas les difficultés, je vous dis, monsieur Elkabbach, très clairement, que le 1er décembre il y aura sans doute une petite difficulté parce qu'il y a beaucoup de personnes à loger. Combien ? Plusieurs centaines de milliers certainement, et nous n'aurons pas eu le temps de construire tous les logements qui manquent et donc là nous aurons sans doute une difficulté. Mais j'utilise ces douze mois qui sont devant nous pour faire en sorte que cette difficulté soit réduite au maximum et je vous dis que je lance la construction de 20 000 logements qui pourront être faits d'ici le mois de décembre, si je trouve du foncier.
2008.
R.- 2008. Il faut que les élus m'aident dans cette affaire parce que sinon moi je ne peux pas construire si je n'ai pas de foncier.
Oui, oui, parce qu'il y a une générosité et une émotion qui ne dure qu'une saison.
R.- Ah non, non, non, non, non.
L'hiver. Je dis, chez la plupart d'entre nous, pas seulement l'Etat mais nous tous.
R.- Oui, oui, mais vous savez, le problème des sans-abri il existe aussi pendant l'été. C'est vrai que parce que nous avons froid, nous sommes un peu plus sensibles l'hiver, mais le problème existe l'été. Et c'est ça ce que je trouve dommage dans l'opération qui a été faite, c'est qu'en fait on a mis des tentes au moment où il fait froid. La symbolique derrière ça c'est l'hébergement d'urgence, ce n'est pas la construction. Or, le problème qui existe dans notre pays c'est la construction, ce n'est pas le problème de l'hébergement d'urgence.
Q.- Donc, les Don Quichotte sont généreux mais ils ne sont pas des saints et ils ne comprennent pas toujours très bien ce qui est le plus adapté. C'est ça ?
R.- Ecoutez, ça, je vous laisse libre...
Q.- Non, non, mais je vous pose la question. Enfin, ma dernière remarque, vous, C. Boutin, vous êtes pétrie de foi, d'excellents sentiments et de sincérité, et vous êtes fustigée comme n'importe quelle indifférente. Est-ce que vous en êtes meurtrie ?
R.- Je trouve ça très injuste, je trouve ça... mais enfin, bon, qu'est-ce que vous voulez, ça fait peut-être partie du jeu politique. Je pense que c'est dommage...
Q.- ... pourquoi du jeu politique ?
R.- Parce que je pense qu'il y a un peu de jeu politique derrière tout ça.
Q.- Qui est derrière ?
R.- Ah, j'en sais rien ! Je ne sais pas.
Q.- Ah ben, « jeu politique » ?
R.- Je n'en sais rien, non, non, non, en tous les cas c'est pas le Gouvernement qui est solidaire, ni le Premier ministre, ni le Président de la République qui sont solidaires, bien sûr, mais je pense que d'accuser le ministre du Logement, du reste quel qu'il soit... vous avez, que j'ai proposé à monsieur Legrand de venir dans mon cabinet pour m'aider.
Q.- Il a hésité et il a dit non.
R.- Et il a dit non, bon, voilà, c'est plus facile d'être à l'extérieur, de mettre des tentes facilement pour faire du média plutôt que de venir régler les problèmes et les regarder de près.
Q.- Bonne journée, vous restez avec J. Pradel et vous répondez aux auditeurs.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 18 décembre 2007