Texte intégral
Q - En quoi la dynamique « Espoir banlieues » donne-t-elle une nouvelle impulsion ?
R - La dynamique qu'a engagée le président de la République le 8 février dernier ne s'arrête pas à un simple catalogue de mesures. Depuis ma prise de fonctions, j'ai toujours dit que les quartiers prioritaires avaient besoin d'autre chose que de dispositifs particuliers, qui n'auraient pour conséquence que de rajouter une couche de plus au mille-feuille existant. La Cour des Comptes dans son dernier rapport, le Sénat également, les associations d'élus comme Ville et Banlieues, le Conseil national des villes et les réseaux de partenaires avec lesquels nous travaillons le disent depuis longtemps. Les rencontres territoriales qui se sont tenues dans toute la France pendant près de six mois l'ont confirmé : plus que de nouvelles mesures, il faut, pour véritablement changer la donne, une nouvelle politique.
C'est pourquoi le président de la République, dans son discours fondateur, nous a appelés collectivement à un vrai changement de regard, à un vrai changement de méthode. D'abord sur la forme. Pour la deuxième fois en vingt ans, le président de la République, Nicolas Sarkozy, s'approprie la politique de la ville et en fait, par son implication personnelle, une politique prioritaire de l'Etat. Le premier, avant lui, était François Mitterrand.
Ensuite sur le fond. Enfin, la politique de la ville sort de l'ornière ! Ce n'est plus une politique d'exception, menée avec des crédits d'exception, par un seul ministre. C'est une dynamique nationale, qui engage tout le gouvernement. Chaque ministre doit en effet présenter sa propre feuille de route sur trois ans, qui engage ses services et ses moyens pour les quartiers prioritaires. Tout cela, dès le mois de juin prochain. Rien que ce changement de méthode constitue, en lui seul, une petite révolution. Les fonctionnaires et agents de terrain savent mieux que quiconque les dérives auxquelles on a fini par aboutir en vingt ans de politique « à part ». Nos crédits finissaient par se substituer aux dispositifs de droit commun.
Q - Suivant quel calendrier ces mesures vont-elles être mises en oeuvre ?
R - Il faut aller vite. C'est ce que nous faisons. Dans le domaine de l'emploi, dès le 15 février dernier, 38 chefs d'entreprises, majoritairement du CAC 40, se sont engagés à recruter 22 000 employés, stagiaires ou jeunes en formation en alternance issus des quartiers prioritaires. D'autres suivront. 45 000 contrats d'autonomie en direction des jeunes des quartiers seront également mis en oeuvre, dès cet été, tout comme l'élargissement du bénéfice de la taxe d'apprentissage pour les écoles de la deuxième chance et les centres Défense deuxième chance.
Trente lycées d'excellence situés en zone prioritaire ont déjà été identifiés. Ils offriront à leurs élèves, dès la rentrée prochaine, des sections internationales, artistiques ou spécialisées dans les nouvelles technologies. A la rentrée également, avant l'été dans certains départements, une banque de stages associant les chambres consulaires et les entreprises sera créée dans chaque académie pour que plus aucun élève ne soit victime de discrimination potentielle.
Et une cinquantaine d'expérimentations du transfert de classes de CM1 et CM2, ou « busing », sera conduite dans plusieurs communes volontaires. Par ailleurs, le désenclavement des quartiers est, on le sait, une de mes priorités. Le projet de tramway T4 reliant les communes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, notamment, bénéficiera en priorité de l'aide de l'Etat pour devenir rapidement une réalité.
Surtout, avant l'été, un projet de réforme des dotations de solidarité de l'Etat aux collectivités locales sera présenté et aura pour but l'augmentation soutenue et prioritaire de la dotation de solidarité urbaine en faveur des communes pauvres accueillant des populations en difficulté. Cette réforme est très attendue des élus des banlieues.
Q - Comment allez-vous réaliser « l'interministérialité » que le président a appelée de ses voeux ?
R - C'est un des points clefs de l'intervention du président de la République, et un élément essentiel de la nouvelle gouvernance que nous allons mettre en place. Cette nouvelle gouvernance est la condition sine qua non de la réussite de la nouvelle politique de la ville voulue par Nicolas Sarkozy.
Le pivot de cette démarche sera le comité interministériel des villes réformé qui, comme le veut le président, ne sera pas un forum de discussion mais un véritable lieu de décision, de suivi et d'évaluation. Chaque ministre y déclinera sa feuille de route en faveur des quartiers, dans une logique de sur mesure et avec pour maître mot la culture du résultat. C'est un gouvernement dans son entier qui s'engage en faveur des quartiers, mais il ne fera pas seul. Nous comptons sur l'implication et l'investissement de tout le monde pour la réussite de ce projet.
Q - Quand envisagez-vous de réunir le prochain comité interministériel des villes ?
R - J'ai demandé au Premier ministre de le tenir le plus tôt possible, au printemps. Ce comité interministériel des villes sera dense et concrétisera chaque volet de cette nouvelle politique.
Par la suite, il se réunira au minimum deux fois par an et je propose qu'à chaque fois, ce soit dans un quartier prioritaire. Je veux donner une visibilité à l'action de l'Etat et faire en sorte que l'opinion publique puisse suivre en permanence ce que nous faisons.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 10 avril 2008
R - La dynamique qu'a engagée le président de la République le 8 février dernier ne s'arrête pas à un simple catalogue de mesures. Depuis ma prise de fonctions, j'ai toujours dit que les quartiers prioritaires avaient besoin d'autre chose que de dispositifs particuliers, qui n'auraient pour conséquence que de rajouter une couche de plus au mille-feuille existant. La Cour des Comptes dans son dernier rapport, le Sénat également, les associations d'élus comme Ville et Banlieues, le Conseil national des villes et les réseaux de partenaires avec lesquels nous travaillons le disent depuis longtemps. Les rencontres territoriales qui se sont tenues dans toute la France pendant près de six mois l'ont confirmé : plus que de nouvelles mesures, il faut, pour véritablement changer la donne, une nouvelle politique.
C'est pourquoi le président de la République, dans son discours fondateur, nous a appelés collectivement à un vrai changement de regard, à un vrai changement de méthode. D'abord sur la forme. Pour la deuxième fois en vingt ans, le président de la République, Nicolas Sarkozy, s'approprie la politique de la ville et en fait, par son implication personnelle, une politique prioritaire de l'Etat. Le premier, avant lui, était François Mitterrand.
Ensuite sur le fond. Enfin, la politique de la ville sort de l'ornière ! Ce n'est plus une politique d'exception, menée avec des crédits d'exception, par un seul ministre. C'est une dynamique nationale, qui engage tout le gouvernement. Chaque ministre doit en effet présenter sa propre feuille de route sur trois ans, qui engage ses services et ses moyens pour les quartiers prioritaires. Tout cela, dès le mois de juin prochain. Rien que ce changement de méthode constitue, en lui seul, une petite révolution. Les fonctionnaires et agents de terrain savent mieux que quiconque les dérives auxquelles on a fini par aboutir en vingt ans de politique « à part ». Nos crédits finissaient par se substituer aux dispositifs de droit commun.
Q - Suivant quel calendrier ces mesures vont-elles être mises en oeuvre ?
R - Il faut aller vite. C'est ce que nous faisons. Dans le domaine de l'emploi, dès le 15 février dernier, 38 chefs d'entreprises, majoritairement du CAC 40, se sont engagés à recruter 22 000 employés, stagiaires ou jeunes en formation en alternance issus des quartiers prioritaires. D'autres suivront. 45 000 contrats d'autonomie en direction des jeunes des quartiers seront également mis en oeuvre, dès cet été, tout comme l'élargissement du bénéfice de la taxe d'apprentissage pour les écoles de la deuxième chance et les centres Défense deuxième chance.
Trente lycées d'excellence situés en zone prioritaire ont déjà été identifiés. Ils offriront à leurs élèves, dès la rentrée prochaine, des sections internationales, artistiques ou spécialisées dans les nouvelles technologies. A la rentrée également, avant l'été dans certains départements, une banque de stages associant les chambres consulaires et les entreprises sera créée dans chaque académie pour que plus aucun élève ne soit victime de discrimination potentielle.
Et une cinquantaine d'expérimentations du transfert de classes de CM1 et CM2, ou « busing », sera conduite dans plusieurs communes volontaires. Par ailleurs, le désenclavement des quartiers est, on le sait, une de mes priorités. Le projet de tramway T4 reliant les communes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, notamment, bénéficiera en priorité de l'aide de l'Etat pour devenir rapidement une réalité.
Surtout, avant l'été, un projet de réforme des dotations de solidarité de l'Etat aux collectivités locales sera présenté et aura pour but l'augmentation soutenue et prioritaire de la dotation de solidarité urbaine en faveur des communes pauvres accueillant des populations en difficulté. Cette réforme est très attendue des élus des banlieues.
Q - Comment allez-vous réaliser « l'interministérialité » que le président a appelée de ses voeux ?
R - C'est un des points clefs de l'intervention du président de la République, et un élément essentiel de la nouvelle gouvernance que nous allons mettre en place. Cette nouvelle gouvernance est la condition sine qua non de la réussite de la nouvelle politique de la ville voulue par Nicolas Sarkozy.
Le pivot de cette démarche sera le comité interministériel des villes réformé qui, comme le veut le président, ne sera pas un forum de discussion mais un véritable lieu de décision, de suivi et d'évaluation. Chaque ministre y déclinera sa feuille de route en faveur des quartiers, dans une logique de sur mesure et avec pour maître mot la culture du résultat. C'est un gouvernement dans son entier qui s'engage en faveur des quartiers, mais il ne fera pas seul. Nous comptons sur l'implication et l'investissement de tout le monde pour la réussite de ce projet.
Q - Quand envisagez-vous de réunir le prochain comité interministériel des villes ?
R - J'ai demandé au Premier ministre de le tenir le plus tôt possible, au printemps. Ce comité interministériel des villes sera dense et concrétisera chaque volet de cette nouvelle politique.
Par la suite, il se réunira au minimum deux fois par an et je propose qu'à chaque fois, ce soit dans un quartier prioritaire. Je veux donner une visibilité à l'action de l'Etat et faire en sorte que l'opinion publique puisse suivre en permanence ce que nous faisons.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 10 avril 2008