Texte intégral
Faut-il attendre des miracles de la rencontre de mercredi ?
L'essentiel à mes yeux, c'est que la rencontre aille au-delà du simple échange de mesures, pour jeter les bases d'un nouveau pacte social, dont le coeur doit être l'emploi. La priorité, aujourd'hui, c'est que nous soyons capables de nous rassembler sur cette question, parce que les temps sont durs et que les principales angoisses des Français tournent autour de l'emploi : ceux qui en ont un redoutent de le perdre et ceux qui n'en ont pas craignent de devenir chômeurs de longue durée. En outre, il ne faut pas se méprendre : c'est l'emploi qui déterminera le pouvoir d'achat et pas l'inverse. Demain est une journée essentielle dans une semaine importante ; il ne faut pas craindre d'être très innovants.
Que préconisez-vous ?
Nous avons besoin d'une économie réactive. J'ai fait plusieurs propositions. Ainsi, il ne faut pas attendre d'être effectivement au chômage pour avoir un contact avec le Pôle emploi. Comme en Allemagne ou au Danemark, il faut coacher celui qui va se retrouver sans emploi sans même attendre la fin de son contrat.
Ensuite, c'est le moment où jamais de revoir la question des seuils. Quand on passe de 19 à 20 salariés ou de 49 à 50, il y a un frein à l'embauche énorme.
Pourquoi ne pas doubler ces seuils pour les rapprocher des normes européennes ?
Enfin, celui qui est aujourd'hui demandeur d'emploi, s'il retrouve un emploi, pourrait percevoir une part de ce qu'il aurait continué à toucher s'il était resté au chômage, sous forme de prime ou d'incitation.
Faut-il supprimer la première tranche de l'impôt sur le revenu ?
Si c'est conçu comme un coup de pouce dans cette période de crise, c'est une bonne idée. En revanche, l'idée de la pérenniser me paraît compliquée. Mieux vaut que cette suppression reste temporaire.
Etes-vous favorable à la suppression de la taxe professionnelle ?
La taxe professionnelle est un impôt insupportable pour les entreprises, mais incontournable pour les collectivités locales, puisque c'est la moitié de leurs recettes fiscales. On ne peut le faire qu'en réformant les institutions locales, ce que nous sommes en train d'effectuer, certains d'entre nous préconisant la fusion des départements et des régions. L'idée d'y substituer un autre impôt est une piste sur laquelle il faut qu'on travaille. La taxe carbone fait partie des pistes possibles.
Parler partage des profits est une chose, l'appliquer en est une autre. Que proposez-vous ?
L'intéressement et la participation des salariés demeurent en France très en deçà de ce qui se fait ailleurs. Mais je reste sur une idée essentielle : on ne peut pas, dans le débat public français, oublier que nous vivons dans un monde ouvert et que, si on déséquilibre trop nos règles du jeu par rapport à ce qui existe ailleurs, nous perdrons une bonne part de nos entreprises et de notre force économique. Oui à tout ce qui stimule le pouvoir d'achat des salariés, mais en veillant à ce que cela se fasse de manière compatible avec la compétitivité des entreprises.
Quel écueil principal faut-il éviter demain ?
L'erreur serait de limiter cette rencontre à une perspective du court terme immédiat sur le thème combien avez-vous à donner ? Je pense qu'il faut aller plus loin et réfléchir à l'attractivité de la France, anticiper ce que sera l'état du monde après cette crise, donner une perspective. Ce que les habitants de la planète chercheront à l'avenir, c'est le pays où l'on se loge le mieux, où l'on se soigne le mieux, où l'on éduque le mieux ses enfants, où l'on se nourrit le mieux, où l'on accède au meilleur développement durable. De ce point de vue, la France a des atouts de compétitivité fantastiques. C'est vers cela qu'il faut dès maintenant se tourner.
La grève se poursuit en Guadeloupe. Comment sortir de l'impasse ?
Ce qui se passe aux Antilles est extrêmement préoccupant et dépasse la seule situation économique. C'est un problème d'identité, un problème de société. Aujourd'hui, derrière les revendications salariales bien difficiles à satisfaire, s'exprime un profond malaise. Cette crise provoque déjà des dégâts économiques considérables pour les Antilles. Il faut en sortir par le haut. Ces territoires ont un formidable potentiel économique et écologique à exploiter. C'est tout l'enjeu du groupe de travail qui réunit une trentaine de députés UMP d'outre-mer et de métropole, qui vont remettre à Yves Jégo leurs premières propositions dès demain.Source http://www.ump.assemblee-nationale.fr, le 18 février 2009
L'essentiel à mes yeux, c'est que la rencontre aille au-delà du simple échange de mesures, pour jeter les bases d'un nouveau pacte social, dont le coeur doit être l'emploi. La priorité, aujourd'hui, c'est que nous soyons capables de nous rassembler sur cette question, parce que les temps sont durs et que les principales angoisses des Français tournent autour de l'emploi : ceux qui en ont un redoutent de le perdre et ceux qui n'en ont pas craignent de devenir chômeurs de longue durée. En outre, il ne faut pas se méprendre : c'est l'emploi qui déterminera le pouvoir d'achat et pas l'inverse. Demain est une journée essentielle dans une semaine importante ; il ne faut pas craindre d'être très innovants.
Que préconisez-vous ?
Nous avons besoin d'une économie réactive. J'ai fait plusieurs propositions. Ainsi, il ne faut pas attendre d'être effectivement au chômage pour avoir un contact avec le Pôle emploi. Comme en Allemagne ou au Danemark, il faut coacher celui qui va se retrouver sans emploi sans même attendre la fin de son contrat.
Ensuite, c'est le moment où jamais de revoir la question des seuils. Quand on passe de 19 à 20 salariés ou de 49 à 50, il y a un frein à l'embauche énorme.
Pourquoi ne pas doubler ces seuils pour les rapprocher des normes européennes ?
Enfin, celui qui est aujourd'hui demandeur d'emploi, s'il retrouve un emploi, pourrait percevoir une part de ce qu'il aurait continué à toucher s'il était resté au chômage, sous forme de prime ou d'incitation.
Faut-il supprimer la première tranche de l'impôt sur le revenu ?
Si c'est conçu comme un coup de pouce dans cette période de crise, c'est une bonne idée. En revanche, l'idée de la pérenniser me paraît compliquée. Mieux vaut que cette suppression reste temporaire.
Etes-vous favorable à la suppression de la taxe professionnelle ?
La taxe professionnelle est un impôt insupportable pour les entreprises, mais incontournable pour les collectivités locales, puisque c'est la moitié de leurs recettes fiscales. On ne peut le faire qu'en réformant les institutions locales, ce que nous sommes en train d'effectuer, certains d'entre nous préconisant la fusion des départements et des régions. L'idée d'y substituer un autre impôt est une piste sur laquelle il faut qu'on travaille. La taxe carbone fait partie des pistes possibles.
Parler partage des profits est une chose, l'appliquer en est une autre. Que proposez-vous ?
L'intéressement et la participation des salariés demeurent en France très en deçà de ce qui se fait ailleurs. Mais je reste sur une idée essentielle : on ne peut pas, dans le débat public français, oublier que nous vivons dans un monde ouvert et que, si on déséquilibre trop nos règles du jeu par rapport à ce qui existe ailleurs, nous perdrons une bonne part de nos entreprises et de notre force économique. Oui à tout ce qui stimule le pouvoir d'achat des salariés, mais en veillant à ce que cela se fasse de manière compatible avec la compétitivité des entreprises.
Quel écueil principal faut-il éviter demain ?
L'erreur serait de limiter cette rencontre à une perspective du court terme immédiat sur le thème combien avez-vous à donner ? Je pense qu'il faut aller plus loin et réfléchir à l'attractivité de la France, anticiper ce que sera l'état du monde après cette crise, donner une perspective. Ce que les habitants de la planète chercheront à l'avenir, c'est le pays où l'on se loge le mieux, où l'on se soigne le mieux, où l'on éduque le mieux ses enfants, où l'on se nourrit le mieux, où l'on accède au meilleur développement durable. De ce point de vue, la France a des atouts de compétitivité fantastiques. C'est vers cela qu'il faut dès maintenant se tourner.
La grève se poursuit en Guadeloupe. Comment sortir de l'impasse ?
Ce qui se passe aux Antilles est extrêmement préoccupant et dépasse la seule situation économique. C'est un problème d'identité, un problème de société. Aujourd'hui, derrière les revendications salariales bien difficiles à satisfaire, s'exprime un profond malaise. Cette crise provoque déjà des dégâts économiques considérables pour les Antilles. Il faut en sortir par le haut. Ces territoires ont un formidable potentiel économique et écologique à exploiter. C'est tout l'enjeu du groupe de travail qui réunit une trentaine de députés UMP d'outre-mer et de métropole, qui vont remettre à Yves Jégo leurs premières propositions dès demain.Source http://www.ump.assemblee-nationale.fr, le 18 février 2009