Texte intégral
Madame la Présidente (d'Agapsy, Marie-Claude Barroche)
Mesdames et Messieurs les élus (des Conseils généraux 94 et 51, des CU de Lyon et Nancy)
Mesdames et Messieurs, les présidents et directeurs de fédérations et d'associations,
Je suis heureuse de pouvoir vous adresser un message à l'occasion de cette deuxième rencontre AGAPSY.
Ma conviction est que toute politique doit se mesurer à l'aune de son impact sur les plus fragiles. Parmi les personnes fragiles, je compte celles en souffrance psychique. Que ces personnes soient atteintes de handicap psychique, ou qu'elles souffrent psychiquement, du fait de leurs conditions de vie ou d'épreuves trop lourdes à traverser.
Au regard de mes attributions de ministre du logement en charge de la lutte contre l'exclusion, je conçois mon action comme s'adressant à celui qui n'a pas de toit, comme à celui qui est mal logé. Je la conçois aussi comme devant apporter une réponse adaptée aux besoins de chaque personne.
Le logement qu'est-ce que c'est ? C'est le cadre de vie premier, immédiat, c'est le lieu où l'on est protégé du regard des autres, où l'on peut se dire « chez soi ».
Ne pas avoir de « chez soi », c'est bien sûr et d'abord ne pas avoir de toit tout court, c'est vivre dans la rue. Vous le savez, la santé psychique reste le point noir de l'accompagnement des personnes sans abri. L'hôpital psychiatrique renvoie au social et le social renvoie à l'hôpital psychiatrique. C'est l'affaire du « chaînon manquant ».
Mais, ne pas avoir de « chez-soi », c'est aussi être logé, sans avoir pour autant le sentiment d'être protégé, autonome, ni de faire partie de la vie collective d'un immeuble, d'une maison. Je pense à ceux qui restent indéfiniment à l'hôpital psychiatrique, faute de pouvoir habiter ailleurs, à ceux qui vivent chez leurs proches, en étant un poids pour eux, à ceux qui vivent seuls, déconnectés de tout soin, de toute relation humaine. Vous pouvez tous en témoigner : un logement dans ces conditions ne fait en rien progresser la personne.
Alors voilà. La réponse en termes de logement est valable si et seulement si le logement est accompagné, relié.
Je sais que c'est votre conviction à tous, ici présents. Et que vous travaillez à mettre en oeuvre un panel très large et varié de logements accompagnés, qui relèvent d'une approche intégrée entre le logement, le médical et le social. Qu'il s'agisse de maisons-relais - rebaptisées pensions de famille par la loi de mobilisation pour le logement, adoptée la semaine dernière à l'Assemblée nationale - de résidences accueil, de foyers de vie et foyers médicalisés, reliés à des SAVS (Service d'accompagnement à la vie sociale), de SAMSAH (Service d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés), de GEM (Groupes d'entraide mutuelle) ...
Le message que je veux faire passer aujourd'hui, de concert avec mes collègues du Gouvernement, Mme Roselyne Bachelot en charge de la santé et Mme Valérie Létard, chargée de la solidarité, est un encouragement à la poursuite de cette créativité et cette mise en synergie. Aucune réponse, même la plus innovante, ne doit être écartée.
La création de groupements locaux de coopération pour la santé mentale proposée par le tout récent rapport Couty remis à Mme Bachelot, m'apparaît comme une piste très prometteuse.
Nous avons aussi cette année une formidable opportunité avec le Plan de relance de l'économie, qui nous permet de financer à « guichet ouvert » toutes les opérations de construction de logements sociaux. Il faut saisir cette chance en termes d'investissement...
Je pense par exemple aux résidences accueil - à ce jour, plus de 1 000 places ont été financées et nous retiendrons tous les projets qui seront présentés en 2009, s'ils sont bien sûr conformes au cahier des charges.
Le Plan de relance, c'est aussi le développement de l'intermédiation locative, qui permet à une association de louer, pour un temps donné, un logement à un bailleur, qu'elle sous-loue ensuite à une personne en grande fragilité.
Mais on le sait, la construction de nouveaux logements ne suffit pas. Il faut penser aussi au fonctionnement. D'où la nécessité de trouver des partenaires à l'échelle locale, en capacité de s'impliquer aux côtés de l'Etat, dans le financement d'un établissement au jour le jour.
L'objectif est donc que puissent remonter du terrain, des projets territoriaux de logement accompagné, qui partent des besoins concrets des personnes et mobilisent tous les opérateurs et financeurs, tant à l'échelle locale que nationale.
Cette démarche collective sera bien présente sur les aspects logement du projet de loi de réforme de la santé mentale, que Mme Bachelot va porter dans les mois qui viennent au Parlement.
Enfin, je vais veiller à ce que la thématique du logement des personnes en souffrance psychique, soit davantage inscrite dans le champ même du logement, en particulier dans les programmes locaux de l'habitat et dans les plans départementaux d'action pour le logement des personnes défavorisées.
Un plan d'action pour 2009 et les années suivantes - porté en interministériel et élaboré en concertation avec les associations - fera la synthèse de toutes ces initiatives.
Votre rencontre d'aujourd'hui a choisi de poser les problèmes en termes concrets : que fait-on, pour qui, avec qui. Je vous souhaite donc des travaux fructueux. Ils contribueront à notre réflexion et action collective, en vue de redonner à de nombreuses personnes en souffrance psychique, aujourd'hui dans l'impasse, l'assurance d'une vie meilleure au quotidien.
Soyez-en vivement remerciés.
Source http://www.logement.gouv.fr, le 23 février 2009
Mesdames et Messieurs les élus (des Conseils généraux 94 et 51, des CU de Lyon et Nancy)
Mesdames et Messieurs, les présidents et directeurs de fédérations et d'associations,
Je suis heureuse de pouvoir vous adresser un message à l'occasion de cette deuxième rencontre AGAPSY.
Ma conviction est que toute politique doit se mesurer à l'aune de son impact sur les plus fragiles. Parmi les personnes fragiles, je compte celles en souffrance psychique. Que ces personnes soient atteintes de handicap psychique, ou qu'elles souffrent psychiquement, du fait de leurs conditions de vie ou d'épreuves trop lourdes à traverser.
Au regard de mes attributions de ministre du logement en charge de la lutte contre l'exclusion, je conçois mon action comme s'adressant à celui qui n'a pas de toit, comme à celui qui est mal logé. Je la conçois aussi comme devant apporter une réponse adaptée aux besoins de chaque personne.
Le logement qu'est-ce que c'est ? C'est le cadre de vie premier, immédiat, c'est le lieu où l'on est protégé du regard des autres, où l'on peut se dire « chez soi ».
Ne pas avoir de « chez soi », c'est bien sûr et d'abord ne pas avoir de toit tout court, c'est vivre dans la rue. Vous le savez, la santé psychique reste le point noir de l'accompagnement des personnes sans abri. L'hôpital psychiatrique renvoie au social et le social renvoie à l'hôpital psychiatrique. C'est l'affaire du « chaînon manquant ».
Mais, ne pas avoir de « chez-soi », c'est aussi être logé, sans avoir pour autant le sentiment d'être protégé, autonome, ni de faire partie de la vie collective d'un immeuble, d'une maison. Je pense à ceux qui restent indéfiniment à l'hôpital psychiatrique, faute de pouvoir habiter ailleurs, à ceux qui vivent chez leurs proches, en étant un poids pour eux, à ceux qui vivent seuls, déconnectés de tout soin, de toute relation humaine. Vous pouvez tous en témoigner : un logement dans ces conditions ne fait en rien progresser la personne.
Alors voilà. La réponse en termes de logement est valable si et seulement si le logement est accompagné, relié.
Je sais que c'est votre conviction à tous, ici présents. Et que vous travaillez à mettre en oeuvre un panel très large et varié de logements accompagnés, qui relèvent d'une approche intégrée entre le logement, le médical et le social. Qu'il s'agisse de maisons-relais - rebaptisées pensions de famille par la loi de mobilisation pour le logement, adoptée la semaine dernière à l'Assemblée nationale - de résidences accueil, de foyers de vie et foyers médicalisés, reliés à des SAVS (Service d'accompagnement à la vie sociale), de SAMSAH (Service d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés), de GEM (Groupes d'entraide mutuelle) ...
Le message que je veux faire passer aujourd'hui, de concert avec mes collègues du Gouvernement, Mme Roselyne Bachelot en charge de la santé et Mme Valérie Létard, chargée de la solidarité, est un encouragement à la poursuite de cette créativité et cette mise en synergie. Aucune réponse, même la plus innovante, ne doit être écartée.
La création de groupements locaux de coopération pour la santé mentale proposée par le tout récent rapport Couty remis à Mme Bachelot, m'apparaît comme une piste très prometteuse.
Nous avons aussi cette année une formidable opportunité avec le Plan de relance de l'économie, qui nous permet de financer à « guichet ouvert » toutes les opérations de construction de logements sociaux. Il faut saisir cette chance en termes d'investissement...
Je pense par exemple aux résidences accueil - à ce jour, plus de 1 000 places ont été financées et nous retiendrons tous les projets qui seront présentés en 2009, s'ils sont bien sûr conformes au cahier des charges.
Le Plan de relance, c'est aussi le développement de l'intermédiation locative, qui permet à une association de louer, pour un temps donné, un logement à un bailleur, qu'elle sous-loue ensuite à une personne en grande fragilité.
Mais on le sait, la construction de nouveaux logements ne suffit pas. Il faut penser aussi au fonctionnement. D'où la nécessité de trouver des partenaires à l'échelle locale, en capacité de s'impliquer aux côtés de l'Etat, dans le financement d'un établissement au jour le jour.
L'objectif est donc que puissent remonter du terrain, des projets territoriaux de logement accompagné, qui partent des besoins concrets des personnes et mobilisent tous les opérateurs et financeurs, tant à l'échelle locale que nationale.
Cette démarche collective sera bien présente sur les aspects logement du projet de loi de réforme de la santé mentale, que Mme Bachelot va porter dans les mois qui viennent au Parlement.
Enfin, je vais veiller à ce que la thématique du logement des personnes en souffrance psychique, soit davantage inscrite dans le champ même du logement, en particulier dans les programmes locaux de l'habitat et dans les plans départementaux d'action pour le logement des personnes défavorisées.
Un plan d'action pour 2009 et les années suivantes - porté en interministériel et élaboré en concertation avec les associations - fera la synthèse de toutes ces initiatives.
Votre rencontre d'aujourd'hui a choisi de poser les problèmes en termes concrets : que fait-on, pour qui, avec qui. Je vous souhaite donc des travaux fructueux. Ils contribueront à notre réflexion et action collective, en vue de redonner à de nombreuses personnes en souffrance psychique, aujourd'hui dans l'impasse, l'assurance d'une vie meilleure au quotidien.
Soyez-en vivement remerciés.
Source http://www.logement.gouv.fr, le 23 février 2009