Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, en réponse à une question sur la crise financière et la régulation du système financier international, à l'Assemblée nationale le 1er avril 2009.

Prononcé le 1er avril 2009

Intervenant(s) : 

Circonstance : Séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale le 1er avril 2009-question de Nicolas Perruchot (Nouveau Centre)

Texte intégral

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés,
Dès le début de la crise financière, la France s'est battue pour organiser cette réunion, la première à Washington, la seconde à Londres, pour engager la réforme des institutions financières.
Pourquoi maintenant ? Parce que l'expérience nous montre que, quand les crises sont passées, il n'y a plus véritablement de volonté de réformer le système qui, pourtant, a été à l'origine de la crise. Et c'est la raison pour laquelle il est tout à fait inutile d'opposer les mesures immédiates pour sortir de la crise et les mesures de réforme du système financier international.
Quels sont les objectifs que nous poursuivons avec l'Allemagne, en particulier, mais aussi, on vient de le voir ce matin, avec le Brésil et bien d'autres pays qui vont participer à cette réunion ? Nous voulons d'abord que la régulation couvre l'ensemble des institutions financières, que personne n'échappe plus au système de régulation, et en particulier que les "hedge funds" soient désormais dans un système de régulation spécifique. Nous voulons ensuite que les règles comptables internationales soient modifiées. Nous voulons que la rémunération des traders soit encadrée. Nous voulons que les paradis fiscaux, ou plutôt les centres non coopératifs, soient listés de façon précise afin que l'on puisse, dans chaque pays, interdire à nos banques, à nos établissements financiers, de travailler avec eux. Et enfin, nous voulons que ce G20 soit l'occasion d'engager la réforme du Fonds Monétaire International, et pour commencer, d'augmenter considérablement les moyens d'intervention du FMI à l'égard des pays les plus modestes. L'Europe a déjà annoncé qu'elle apporterait 75 milliards d'euros au FMI ; le Japon a promis la même chose ; nous espérons que les Etats-Unis feront de même. On aurait donc un peu plus que doublé les fonds d'intervention du FMI, et on peut espérer que la Chine et les autres grands pays feraient de même.
Voilà, Monsieur le député quels sont les objectifs de notre pays. J'entends beaucoup de critiques sur le côté gauche de cet hémicycle. Je les trouve étonnantes !
Pourquoi ne pas soutenir la France et le président de la République lorsqu'il défend justement des positions qui sont les positions de la plupart des partis socialistes européens ? Pourquoi ne pas défendre le président de la République et la France lorsque, avec le président du Brésil ou avec Madame Merkel, il va se battre pour obtenir sur tous ces sujets une régulation financière efficace ?
Encore une fois, je pense que vous avez manqué une occasion !
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 3 avril 2009