Texte intégral
J.-P. Elkabbach Monsieur Larcher, bonjour.
Bonjour.
Le président de la République à Versailles, vous l'accueillez avec le président de l'Assemblée nationale, B. Accoyer, avec un protocole strict, minutieusement préparé. En quoi est-ce un grand moment républicain ?
Parce que, grâce à la réforme constitutionnelle de l'été dernier, le président de la République va réserver au Parlement réuni en Congrès, c'est-à-dire les députés et les sénateurs, les annonces, les axes stratégiques des trois années qui sont devant nous, dans le cadre de son quinquennat, et je crois que c'est une bonne nouvelle pour la démocratie.
D'abord, la chronologie. Les élus ne vont pas être trop ménagés ce matin, ils doivent adopter au pas de course le nouveau règlement du Congrès, celui-ci devra être validé à l'heure du déjeuner par le Conseil constitutionnel, il paraît que le quorum n'est atteint que grâce à la présence de J. Chirac. Le texte revient ensuite à Versailles avant 15h, et le Président monarque intervient, c'est un inédit historique dans la République...
Le Président monarque !? Méfions-nous. C'est l'assimilation à Versailles, mais le Congrès, c'est d'abord le Congrès de la République et du Parlement de la République !
Mais est-ce que c'est une adresse aux élus ou au peuple français via les élus ?
C'est une adresse au Parlement qui représente la Nation, et le territoire de la Nation. C'est, je crois, ce qu'il faut comprendre, c'est un moment fort de démocratie, c'est un moment nouveau pour nous, qui existe dans d'autres pays depuis très longtemps, que ce soit aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, je crois que c'est une avancée de notre démocratie, surtout que cette avancée, qui marque le renforcement de l'exercice présidentiel, s'est doublée dans le cadre de la révision constitutionnelle d'un renforcement du pouvoir du Parlement.
Ça, il faut le montrer pour les pouvoirs du Parlement, mais est-ce que c'est un pas de plus...
On est en train de le montrer...
...vers la présidentialisation de la 5ème République, c'est un pas de plus ?
Non, pas un pas de plus, c'est une forme d'exercice que permet la Constitution, que N. Sarkozy applique. Voilà pourquoi le Parlement, et notamment le Sénat, exerce pleinement les pouvoirs qui sont les siens.
Alors le président de la République vient à Versailles, il ne parle à personne en particulier, personne ne s'adresse à lui, il s'exprime devant tous, et il s'en va. A votre avis, il ne manque rien...
Il ne manque rien...
Au scénario, rien ?
Il ne manque rien au scénario parce qu'il n'est pas le chef du Gouvernement. Et le débat...
Et le chef du Gouvernement sera assis à vos côtés.
Bien sûr, le débat qui suivra...
Mais il ne dit rien...
Mais non, parce que c'est l'ordre...
Cette fois, il ne dit rien ?
C'est l'ordre constitutionnel, et les parlementaires ont la possibilité de débattre.
Si pendant l'intervention présidentielle, un député ou un sénateur se lève pour interpeller, pour chahuter, qu'est-ce qui lui arrive ?!
Eh bien, il y a un règlement...
On le met dehors ?
Et je pense que chacun aura le respect républicain de la fonction présidentielle, vous savez, la République, c'est notre capacité à vivre ensemble, à nous respecter dans nos différences.
Est-ce qu'il n'était pas préférable qu'il reste le Président et qu'il écoute des élus, parce que, est-ce que c'est renforcer et moderniser les pouvoirs du Parlement, Monsieur G. Larcher, que le président de la République parle devant des muets ?
Il ne parle pas devant des muets, ceux qui ont décidé d'être muets, et c'est d'ailleurs un aveu de faiblesse, ce sont ceux qui n'ont pas trouvé les moyens de répondre à l'adresse présidentielle, je pense notamment aux parlementaires socialistes. Encore que les sénateurs socialistes voulaient participer à l'ensemble de la séquence, adresse du président et débat, ce qui montre que parfois la sagesse est au Sénat.
Vous voulez dire que les socialistes n'ont pas trouvé un orateur pour répondre un peu à la F. Mitterrand ?
Je ne peux pas répondre à leur place. En tous les cas, manifestement, ils ont choisi la voie de la faiblesse.
Vous leur donnez tort ?
Je pense qu'en démocratie, on ne laisse jamais passer une chance de s'exprimer.
Alors, ils disent, c'est leur raison ou leur prétexte, qu'ils ne disposent pas d'un temps suffisant pour répondre, et que s'ils parlaient, ce serait en l'absence du président de la République.
Je crois qu'ils ont exprimé le choix qui était le leur, du mutisme, de la faiblesse avant même que le bureau n'ait pu choisir si c'était dix minutes, quinze minutes ou vingt minutes. Pardonnez-moi, là, c'est autre chose que leur attitude.
Cette journée de Congrès, G. Larcher, aura un coût, qui fait naître une polémique.
Est-ce que vous voulez qu'on se réunisse dans une salle polyvalente ! Vous savez, je suis un président très attentif aux finances, notamment du Sénat, mais notre coeur de métier, c'est faire la loi, c'est contrôler le Gouvernement, c'est tracer des prospectives, il faut aussi des moyens pour réunir le Congrès...
Non, mais vous êtes habile pour répondre, elle a un coût...
Mais bien sûr.
C'est combien, c'est cher, beaucoup ?
C'est 280.000 euros la fois dernière...
Est-ce que c'est partagé... ah oui, cette fois-ci, c'est un peu plus...
La fois dernière, je ne connais pas exactement le compte, puisque ceci dépend de l'Assemblée nationale, les parlementaires participent au moment du déjeuner, et puis, cessons ce genre de débat. La démocratie, elle a un coût, et je le dis, nous ne nous réunirons pas dans une salle polyvalente.
Et le coût est partagé par les deux Assemblées ?
Il est partagé par les deux Assemblées, mais l'Assemblée nationale a sa responsabilité particulière...
Donc elle paiera plus. On dit, G. Larcher, que deux à trois sénateurs vont devenir ministres : M. Mercier, jusqu'ici centriste, pro-Bayrou, H. de Raincourt, UMP, peut-être un radical, peut-être monsieur Retailleau, qui est le sénateur proche de P. de Villiers en Vendée. Est-ce que vous souhaitez que le Premier ministre présente à l'Assemblée ou au Sénat sa nouvelle équipe, dès qu'elle sera constituée ?
Vous savez, le remaniement, le choix des ministres, ça dépend du président de la République. Et le gaulliste que je suis respecte cette prérogative présidentielle. Naturellement, je souhaite que les sénateurs apportent leur technicité, leur sens politique, leurs compétences à un Gouvernement qui va être remanié.
Là, ça serait le bon choix ?
C'est mon souhait...
Ça serait le bon choix ?
Il appartient au président de la République de faire des choix, en tous les cas les noms que vous avez évoqués, ce sont des sénateurs de grande qualité.
Alors le président de la République devrait activer dans son discours la réforme des collectivités locales, deux fois moins de conseillers généraux et régionaux. Est-ce que, à votre avis, la réforme peut passer, puisqu'on dit que le Sénat est hostile, est-ce que vous imaginez que beaucoup d'élus vont se faire hara-kiri...
Pendant huit mois, les sénateurs de tous les groupes politiques, et j'insiste, tous les groupes politiques, ont travaillé ensemble, ils ont convergé sur un certain nombre de points : l'intercommunalité, la métropole, l'équilibre entre départements et régions. Il y a un point de débat : c'est le conseiller territorial ; est-il unique, gérant à la fois le département et la région, ou y a-t-il des conseillers territoriaux, départementaux et régionaux...
Vous, vous êtes favorable à quoi, G. Larcher ?
Moi, je suis favorable à une évolution qui aille vers la simplicité, parce que, qu'est-ce qui compte au bout ? Vous parliez tout à l'heure de dépenses...
D'économies...
Et d'économies, ce qui compte, c'est l'efficacité de la dépense publique, donc aujourd'hui...
...Un conseiller territorial...
Le conseiller territorial, unique, c'est une des voies dans laquelle nous pouvons nous engager à la condition que nous dégagions bien, car ça n'est pas à lui seul qu'il donnera un vrai sens à la réforme des collectivités territoriales, l'efficacité de la décision sur le territoire. N'oublions jamais que communes, départements, régions, c'est 73% de l'investissement public en France.
Il y a des économies à faire donc d'après ce que vous dites. Sur le fond du discours et de ce discours pas comme les autres, d'un président de la République devant le Parlement, en Congrès à Versailles, il y aura la crise, l'après crise, l'emploi, l'âge de la retraite, etc., etc. G. Larcher, vous, vous êtes un défenseur de la laïcité, il va en parler aussi. Face à la protestation d'élus de droite et de gauche, à cause du développement de la burka, est-ce que vous souhaitez la création d'une commission d'enquête parlementaire mixte, comme pour Outreau, d'une mission, appelons-la comme on veut, d'information, d'évaluation ; qu'est-ce que vous voulez ?
Je ne voudrais pas qu'on oublie la réalité de la situation économique et sociale, je voudrais aussi sans doute, si j'ai un voeu à faire, c'est qu'on évoque la situation des jeunes dans ce pays. Mais j'en viens à votre question sur ce qui fait débat sur la burka. Moi, attaché à la laïcité, qu'est-ce qui m'intéresse ? Ce qui m'intéresse fondamentalement, c'est est-ce que la dignité des femmes, est-ce que leur liberté, ces combats qu'elles ont menés depuis des siècles, notamment entre l'égalité entre l'homme et la femme...
D'accord, mais est-ce qu'il faut une loi contre la burka, on légifère ou pas ?
Le vrai sujet est de savoir si aujourd'hui, il y a des phénomènes de sectes par exemple derrière des formes d'expression - et je ne fais pas d'amalgame avec une religion ou une autre religion - la secte, ce qui coupe de la République, et ce qui annihile la vraie liberté individuelle...
C'est-à-dire...
Donc une mission parallèle, j'allais dire, à cette réflexion doit être conduite au Parlement, c'est le lieu qui doit l'analyser, mais réfléchissons...
C'est la première fois qu'on traite les femmes et puis celles ou ceux qui les poussent à porter la burka de "secte"...
J.-P. Elkabbach, je ne les traite pas de secte, je dis que ça mérite de se poser la question...
Oui, et à ce moment-là, comment on traite une secte ?
Eh bien, il y a des textes qui aujourd'hui... regardez, il y a eu un procès il n'y a pas si longtemps contre une église dite de scientologie. Eh bien, là-dessus, il y a déjà la loi.
Dernière question, vous avez engagé un audit financier sur le Sénat, est-ce que vous allez le rendre public enfin ?
Ce soir, 24h : www.senat.fr, la clarté et la transparence, que j'ai souhaitées !
Bonne journée, elle sera longue, et elle le restera sûrement dans l'histoire.
Merci.
M.-O. Fogiel : Merci G. Larcher, merci Jean-Pierre. Et puis la question du jour : quelles personnalités d'ouverture souhaitez-vous voir rentrer au Gouvernement ? Rendez-vous sur la page d'accueil du site europe1.fr pour voter toute la journée. Pour l'instant... oui, vous êtes intéressé par la réponse, Monsieur Larcher, c'est C. Allègre, qui est en tête devant M. Valls !
Moi, ce que je souhaite, c'est qu'il y ait des talents au Gouvernement.
M.-O. Fogiel : Dont C. Allègre ?
Des talents au Gouvernement, le Président choisira. Il a du talent, il y en a d'autres qui ont du talent, et quelles que soient leurs sensibilités.
M.-O. Fogiel : Eh bien, votez sur europe1.fr.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 22 juin 2009
Bonjour.
Le président de la République à Versailles, vous l'accueillez avec le président de l'Assemblée nationale, B. Accoyer, avec un protocole strict, minutieusement préparé. En quoi est-ce un grand moment républicain ?
Parce que, grâce à la réforme constitutionnelle de l'été dernier, le président de la République va réserver au Parlement réuni en Congrès, c'est-à-dire les députés et les sénateurs, les annonces, les axes stratégiques des trois années qui sont devant nous, dans le cadre de son quinquennat, et je crois que c'est une bonne nouvelle pour la démocratie.
D'abord, la chronologie. Les élus ne vont pas être trop ménagés ce matin, ils doivent adopter au pas de course le nouveau règlement du Congrès, celui-ci devra être validé à l'heure du déjeuner par le Conseil constitutionnel, il paraît que le quorum n'est atteint que grâce à la présence de J. Chirac. Le texte revient ensuite à Versailles avant 15h, et le Président monarque intervient, c'est un inédit historique dans la République...
Le Président monarque !? Méfions-nous. C'est l'assimilation à Versailles, mais le Congrès, c'est d'abord le Congrès de la République et du Parlement de la République !
Mais est-ce que c'est une adresse aux élus ou au peuple français via les élus ?
C'est une adresse au Parlement qui représente la Nation, et le territoire de la Nation. C'est, je crois, ce qu'il faut comprendre, c'est un moment fort de démocratie, c'est un moment nouveau pour nous, qui existe dans d'autres pays depuis très longtemps, que ce soit aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, je crois que c'est une avancée de notre démocratie, surtout que cette avancée, qui marque le renforcement de l'exercice présidentiel, s'est doublée dans le cadre de la révision constitutionnelle d'un renforcement du pouvoir du Parlement.
Ça, il faut le montrer pour les pouvoirs du Parlement, mais est-ce que c'est un pas de plus...
On est en train de le montrer...
...vers la présidentialisation de la 5ème République, c'est un pas de plus ?
Non, pas un pas de plus, c'est une forme d'exercice que permet la Constitution, que N. Sarkozy applique. Voilà pourquoi le Parlement, et notamment le Sénat, exerce pleinement les pouvoirs qui sont les siens.
Alors le président de la République vient à Versailles, il ne parle à personne en particulier, personne ne s'adresse à lui, il s'exprime devant tous, et il s'en va. A votre avis, il ne manque rien...
Il ne manque rien...
Au scénario, rien ?
Il ne manque rien au scénario parce qu'il n'est pas le chef du Gouvernement. Et le débat...
Et le chef du Gouvernement sera assis à vos côtés.
Bien sûr, le débat qui suivra...
Mais il ne dit rien...
Mais non, parce que c'est l'ordre...
Cette fois, il ne dit rien ?
C'est l'ordre constitutionnel, et les parlementaires ont la possibilité de débattre.
Si pendant l'intervention présidentielle, un député ou un sénateur se lève pour interpeller, pour chahuter, qu'est-ce qui lui arrive ?!
Eh bien, il y a un règlement...
On le met dehors ?
Et je pense que chacun aura le respect républicain de la fonction présidentielle, vous savez, la République, c'est notre capacité à vivre ensemble, à nous respecter dans nos différences.
Est-ce qu'il n'était pas préférable qu'il reste le Président et qu'il écoute des élus, parce que, est-ce que c'est renforcer et moderniser les pouvoirs du Parlement, Monsieur G. Larcher, que le président de la République parle devant des muets ?
Il ne parle pas devant des muets, ceux qui ont décidé d'être muets, et c'est d'ailleurs un aveu de faiblesse, ce sont ceux qui n'ont pas trouvé les moyens de répondre à l'adresse présidentielle, je pense notamment aux parlementaires socialistes. Encore que les sénateurs socialistes voulaient participer à l'ensemble de la séquence, adresse du président et débat, ce qui montre que parfois la sagesse est au Sénat.
Vous voulez dire que les socialistes n'ont pas trouvé un orateur pour répondre un peu à la F. Mitterrand ?
Je ne peux pas répondre à leur place. En tous les cas, manifestement, ils ont choisi la voie de la faiblesse.
Vous leur donnez tort ?
Je pense qu'en démocratie, on ne laisse jamais passer une chance de s'exprimer.
Alors, ils disent, c'est leur raison ou leur prétexte, qu'ils ne disposent pas d'un temps suffisant pour répondre, et que s'ils parlaient, ce serait en l'absence du président de la République.
Je crois qu'ils ont exprimé le choix qui était le leur, du mutisme, de la faiblesse avant même que le bureau n'ait pu choisir si c'était dix minutes, quinze minutes ou vingt minutes. Pardonnez-moi, là, c'est autre chose que leur attitude.
Cette journée de Congrès, G. Larcher, aura un coût, qui fait naître une polémique.
Est-ce que vous voulez qu'on se réunisse dans une salle polyvalente ! Vous savez, je suis un président très attentif aux finances, notamment du Sénat, mais notre coeur de métier, c'est faire la loi, c'est contrôler le Gouvernement, c'est tracer des prospectives, il faut aussi des moyens pour réunir le Congrès...
Non, mais vous êtes habile pour répondre, elle a un coût...
Mais bien sûr.
C'est combien, c'est cher, beaucoup ?
C'est 280.000 euros la fois dernière...
Est-ce que c'est partagé... ah oui, cette fois-ci, c'est un peu plus...
La fois dernière, je ne connais pas exactement le compte, puisque ceci dépend de l'Assemblée nationale, les parlementaires participent au moment du déjeuner, et puis, cessons ce genre de débat. La démocratie, elle a un coût, et je le dis, nous ne nous réunirons pas dans une salle polyvalente.
Et le coût est partagé par les deux Assemblées ?
Il est partagé par les deux Assemblées, mais l'Assemblée nationale a sa responsabilité particulière...
Donc elle paiera plus. On dit, G. Larcher, que deux à trois sénateurs vont devenir ministres : M. Mercier, jusqu'ici centriste, pro-Bayrou, H. de Raincourt, UMP, peut-être un radical, peut-être monsieur Retailleau, qui est le sénateur proche de P. de Villiers en Vendée. Est-ce que vous souhaitez que le Premier ministre présente à l'Assemblée ou au Sénat sa nouvelle équipe, dès qu'elle sera constituée ?
Vous savez, le remaniement, le choix des ministres, ça dépend du président de la République. Et le gaulliste que je suis respecte cette prérogative présidentielle. Naturellement, je souhaite que les sénateurs apportent leur technicité, leur sens politique, leurs compétences à un Gouvernement qui va être remanié.
Là, ça serait le bon choix ?
C'est mon souhait...
Ça serait le bon choix ?
Il appartient au président de la République de faire des choix, en tous les cas les noms que vous avez évoqués, ce sont des sénateurs de grande qualité.
Alors le président de la République devrait activer dans son discours la réforme des collectivités locales, deux fois moins de conseillers généraux et régionaux. Est-ce que, à votre avis, la réforme peut passer, puisqu'on dit que le Sénat est hostile, est-ce que vous imaginez que beaucoup d'élus vont se faire hara-kiri...
Pendant huit mois, les sénateurs de tous les groupes politiques, et j'insiste, tous les groupes politiques, ont travaillé ensemble, ils ont convergé sur un certain nombre de points : l'intercommunalité, la métropole, l'équilibre entre départements et régions. Il y a un point de débat : c'est le conseiller territorial ; est-il unique, gérant à la fois le département et la région, ou y a-t-il des conseillers territoriaux, départementaux et régionaux...
Vous, vous êtes favorable à quoi, G. Larcher ?
Moi, je suis favorable à une évolution qui aille vers la simplicité, parce que, qu'est-ce qui compte au bout ? Vous parliez tout à l'heure de dépenses...
D'économies...
Et d'économies, ce qui compte, c'est l'efficacité de la dépense publique, donc aujourd'hui...
...Un conseiller territorial...
Le conseiller territorial, unique, c'est une des voies dans laquelle nous pouvons nous engager à la condition que nous dégagions bien, car ça n'est pas à lui seul qu'il donnera un vrai sens à la réforme des collectivités territoriales, l'efficacité de la décision sur le territoire. N'oublions jamais que communes, départements, régions, c'est 73% de l'investissement public en France.
Il y a des économies à faire donc d'après ce que vous dites. Sur le fond du discours et de ce discours pas comme les autres, d'un président de la République devant le Parlement, en Congrès à Versailles, il y aura la crise, l'après crise, l'emploi, l'âge de la retraite, etc., etc. G. Larcher, vous, vous êtes un défenseur de la laïcité, il va en parler aussi. Face à la protestation d'élus de droite et de gauche, à cause du développement de la burka, est-ce que vous souhaitez la création d'une commission d'enquête parlementaire mixte, comme pour Outreau, d'une mission, appelons-la comme on veut, d'information, d'évaluation ; qu'est-ce que vous voulez ?
Je ne voudrais pas qu'on oublie la réalité de la situation économique et sociale, je voudrais aussi sans doute, si j'ai un voeu à faire, c'est qu'on évoque la situation des jeunes dans ce pays. Mais j'en viens à votre question sur ce qui fait débat sur la burka. Moi, attaché à la laïcité, qu'est-ce qui m'intéresse ? Ce qui m'intéresse fondamentalement, c'est est-ce que la dignité des femmes, est-ce que leur liberté, ces combats qu'elles ont menés depuis des siècles, notamment entre l'égalité entre l'homme et la femme...
D'accord, mais est-ce qu'il faut une loi contre la burka, on légifère ou pas ?
Le vrai sujet est de savoir si aujourd'hui, il y a des phénomènes de sectes par exemple derrière des formes d'expression - et je ne fais pas d'amalgame avec une religion ou une autre religion - la secte, ce qui coupe de la République, et ce qui annihile la vraie liberté individuelle...
C'est-à-dire...
Donc une mission parallèle, j'allais dire, à cette réflexion doit être conduite au Parlement, c'est le lieu qui doit l'analyser, mais réfléchissons...
C'est la première fois qu'on traite les femmes et puis celles ou ceux qui les poussent à porter la burka de "secte"...
J.-P. Elkabbach, je ne les traite pas de secte, je dis que ça mérite de se poser la question...
Oui, et à ce moment-là, comment on traite une secte ?
Eh bien, il y a des textes qui aujourd'hui... regardez, il y a eu un procès il n'y a pas si longtemps contre une église dite de scientologie. Eh bien, là-dessus, il y a déjà la loi.
Dernière question, vous avez engagé un audit financier sur le Sénat, est-ce que vous allez le rendre public enfin ?
Ce soir, 24h : www.senat.fr, la clarté et la transparence, que j'ai souhaitées !
Bonne journée, elle sera longue, et elle le restera sûrement dans l'histoire.
Merci.
M.-O. Fogiel : Merci G. Larcher, merci Jean-Pierre. Et puis la question du jour : quelles personnalités d'ouverture souhaitez-vous voir rentrer au Gouvernement ? Rendez-vous sur la page d'accueil du site europe1.fr pour voter toute la journée. Pour l'instant... oui, vous êtes intéressé par la réponse, Monsieur Larcher, c'est C. Allègre, qui est en tête devant M. Valls !
Moi, ce que je souhaite, c'est qu'il y ait des talents au Gouvernement.
M.-O. Fogiel : Dont C. Allègre ?
Des talents au Gouvernement, le Président choisira. Il a du talent, il y en a d'autres qui ont du talent, et quelles que soient leurs sensibilités.
M.-O. Fogiel : Eh bien, votez sur europe1.fr.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 22 juin 2009