Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- Bienvenue B. Hortefeux. Bonjour.
Bonjour J.-P. Elkabbach.
Vous avez donc changé de ministère. Vous n'étiez pas assez bon ou trop bon ?
Evidemment formulé comme ça, je préférais que ce soit la seconde solution. La réalité c'est que pendant que j'étais ministre des Affaires sociales, j'ai dû accompagner et vivre cinq grandes manifestations. A aucun moment, le dialogue social n'a été interrompu, je crois même qu'il a été conforté. C'était une mission exigeante, passionnante et je pense que le dialogue particulièrement en période de crise est indispensable.
Vous vous y plaisiez.
En tous cas, j'y étais naturellement heureux. Vous savez, moi, par tempérament, je m'investis à fond dans les missions qui me sont confiées.
Mais avant, les députés engagent un débat vif cet après-midi sur le travail dominical. Vous l'aviez lancé lors du grand rendez vous d'Europe 1. Votre successeur aux Affaires sociales, X. Darcos, en hérite. Vous êtes un peu soulagé ce matin.
J'étais naturellement prêt à mener ce débat à l'Assemblée nationale. Je pense que c'est un texte important. En deux mots : un, il peut créer... ces modifications des règles d'ouverture de certains commerces le dimanche peuvent permettre trois avancées. D'abord créer des emplois, préserver des activités qui auraient été menacées si on était resté les bras ballants et offrir des activités rémunérées aux étudiants. Donc c'est une avancée positive et je suis sûr que X. Darcos saura mener à bien, avec beaucoup d'efficacité et de talent, ce débat à l'Assemblée, à partir d'aujourd'hui.
Amen. Vous avez eu tant d'illustres prédécesseurs Place Beauvau. Qu'est-ce que vous allez en faire du ministère de l'Intérieur ?
Ma mission est simple et claire : c'est d'assurer la tranquillité des honnêtes gens et empêcher tout répit pour les délinquants. Il ne doit pas y avoir de privilégiés de la sécurité, c'est-à-dire de ceux qui ont droit à côté de ceux qui ne pourraient pas en bénéficier. Et en même temps il ne doit pas y avoir d'impunité pour les voyous, ni privilégiés de la sécurité, ni impunité pour les voyous. La sécurité est un droit pour tous. Très concrètement, ça signifie que c'est mon premier devoir.
On va voir concrètement comment ça s'applique. Est-ce vous confirmez ce matin le rumeur précisément qu'en juin 2009, la délinquance générale a augmenté ?
Il faut en deux secondes rappeler la réalité...
Non mais c'est vrai ou faux ?
Attendez ! De 2002 à 2009, la délinquance a reculé de 15%. Ce sont des chiffres très importants et d'ailleurs c'est très exactement l'inverse de ce qui se passait sous la législature socialiste précédente. Deuxième réflexion, si on compare le premier semestre 2009 au premier semestre 2008, on s'aperçoit qu'il y a une quasi stabilisation. Maintenant pour répondre à votre question, les chiffres seront connus vers la mi juillet, le 10 juillet très exactement mais il est très possible que si l'on compare juin 2009 à juin 2008, on constate à ce moment-là une légère augmentation des faits constatés.
Quel type de délinquance ?
La délinquance générale, mais la sécurité des biens est mieux assurée. En revanche, les atteintes aux personnes connaissent, enfin l'amélioration connaît un léger tassement. Il y a des raisons naturellement à ça. C'est que le nombre de violences aux personnes augmente. Il y a une deuxième raison à cela, c'est que de nouvelles formes de délinquance sont apparues. On a beaucoup parlé des phénomènes de bande. Donc naturellement il faut s'adapter et y faire face. Et enfin, il y a une troisième raison, c'est que les personnes déposent maintenant plus facilement plainte, ce qui est une bonne chose. Cela prouve que... par exemple notamment dans le cadre des violences familiales, des violences conjugales, on s'aperçoit qu'il y a une augmentation du nombre de ces plaintes.
Vous parlez des groupes et des bandes, on voit qu'elles changent sans cesse de tactique. Elles sont mieux équipées, plus déterminées, parfois même armées et qu'elles agressent. Pourquoi cette dégradation dangereuse ? Et on dit très bien que c'est par exemple dans le RER ou dans des endroits géographiques bien déterminés, précis.
Oui ça signifie qu'on doit être particulièrement réactif. C'est-à-dire qu'il faut faire deux choses. Un, il faut essayer d'anticiper cette forme de délinquance. Par exemple avec des moyens qui ont fait leurs preuves. On a observé ce qui s'est passé, ce qui se passe dans certains pays proches, notamment le Royaume-Uni. Là, on a observé, aussi en France, que dans les collectivités locales qui pratiquaient par exemple la vidéo protection, la délinquance diminuait deux fois plus vite que dans les collectivités qui n'en bénéficiaient pas. Donc il faut naturellement que l'on encourage le développement de cette vidéo protection.
Mais par exemple...
Attendez ! Deuxième aspect, il faut renforcer la lutte contre les bandes. Les bandes c'est un phénomène nouveau, le législateur a d'ailleurs pris une initiative. Une loi a déjà été votée à l'Assemblée nationale.
D'accord mais vous irez là où elles sont ?
C'est très simple. Moi j'ai une conception qui a le mérite de la clarté. La sécurité doit être garantie partout et pour tous. Cela signifie que nous irons partout où cela est nécessaire. Et vous verrez, moi je ne me paye pas de mots. Ce qui compte ce sont les réalités et vous ne tarderez pas à la constater.
Par exemple, justement, pour reconquérir le territoire, est-ce que vous déclencherez des opérations surprises à Lyon, Marseille, à Lille, à Paris, par exemple, au Bois de Boulogne, dans les Halles ? Est-ce qu'il faut fermer le Champs de Mars, comme le demande un député centriste pour des raisons de sécurité ?
Je vous réponds très clairement : la sécurité est un droit, c'est donc mon devoir que de l'assurer. Nous irons partout, c'est-à-dire qu'il n'y aura pas de territoire négligé, qu'il n'y aura pas de catégorie oubliée et qu'il n'y aura pas de forme de délinquance tolérée.
Un mot sur les radars. Les constructeurs devront livrer des radars plus précis. Qu'est-ce que ça va changer pour les automobilistes avant et après janvier 2010 ?
Pour que chacun comprenne bien, il y a un arrêté assez compliqué qui a été publié le 23 juin qui met de nouvelles normes pour les constructeurs de radars. C'est-à-dire que la marge qui était de 5 kms/heure doit être amenée à 3 kms/heure. Ce que je peux dire de manière à dissiper tout malentendu et que l'on avance dans la clarté, c'est que cela ne change rien pour l'automobiliste. L'automobiliste doit naturellement respecter les vitesses autorisées et il est toujours reconnu à l'automobiliste une marge d'erreur de 5%.
Elle n'est pas corrigée, elle reste la même ?
Elle reste exactement la même. Les règles sont exactement les mêmes. Simplement, j'en profite puisque nous sommes au début des périodes estivales, pour rappeler que la route tue, qu'il y a encore 12 personnes par jour qui, en 2008, décédaient par un accident routier. Qu'il y en avait 250 par jour qui étaient blessées. Des progrès considérables ont été accomplis mais simplement, que les choses soient bien claires, que nos auditeurs l'entendent bien, j'ai donné des consignes très strictes de vigilance à ceux qu sont chargés d'assurer la sécurité routière. Il y a 8.300 gendarmes et 5.000 policiers qui vont être mobilisés cet été sur les routes.
Ensemble ?
Et qui vont être mobilisés ensemble.
Puisqu'il y a un mariage, un couple policier/gendarme. Est-ce que c'est décidé, ça va être voté cet après midi à l'Assemblée ?
C'est voté cet après midi.
Est-ce que c'est pour réduire les effectifs de la gendarmerie et des policiers ?
La question des effectifs c'est autre chose, c'est dans le cadre de la révision générale des politiques publiques. Un effort est demandé à l'ensemble des ministères, à l'ensemble des administrations. En revanche, le rapprochement Police/Gendarmerie qui effectivement sera solennisé par un vote cet après-midi, permettra une plus grande efficacité. Pourquoi, parce que ce sera...
Concrètement ça veut dire que la traque à la drogue et aux dealers est à la charge à la fois des policiers et des gendarmes ? Ca veut dire que pour surveiller les routes, les immeubles, les quartiers difficiles, pour la sécurité, les interventions de sécurité, policiers et gendarmes seront sollicités ensemble ?
Oui, à partir du vote de la loi, de sa promulgation, policiers et gendarmes sont placés sous l'autorité unique du ministère de l'Intérieur. Auparavant, c'était partagé avec le ministère de la Défense, désormais c'est sous une autorité unique. C'est un gage naturellement d'efficacité.
Un mot, un général français à la retraite a révélé devant un juge d'instruction que les sept moines français de Tibéhirine kidnappés en pleine nuit par des intégristes du GIA, sont morts victimes d'une bavure de l'armée algérienne. D'abord est-ce que vous croyez à cette version et est-ce que la France aurait pu, pour protéger le climat franco algérien, accepter ou encourager d'éventuels mensonges ?
Trois réalités. Premièrement, ce drame naturellement avait ému bien au-delà de notre pays en 1996 lorsqu'on avait fait cette découverte macabre. Deuxième élément, à cette époque, il y avait largement diffusée une présomption de culpabilité des milieux islamiques. Troisième réalité, un général français effectivement a dit, semble-t-il à un juge, a rapporté à un juge, une analyse qui n'était pas la sienne mais qui lui avait été signifiée, indiquée par un militaire.
Alors ?
Ca signifie très concrètement que un, il faut naturellement que toute la vérité soit faite, deux qu'il faut laisser au juge le temps de mener son enquête.
Les avocats de la partie civile réclament la levée du secret défense. Apparemment la vérité ne vous effraie pas. Donc il y aura ou il y aurait la levée du secret défense ?
Ce que je dis c'est que un, la vérité doit être connue de tous, tellement ce drame nous a tous émus. Deuxième réalité, il faut laisser au juge le temps de faire son travail.
Vous êtes aussi le ministre des Collectivités locales, on en parlera une autre fois, parce que vous êtes un politique aussi en étant ministre de l'Intérieur. Quelle leçon vous tirez du résultat de Hénin-Beaumont ? C'est la victoire de qui ?
D'abord, le Front national a échoué dans sa conquête d'une ville dont il espérait faire la vitrine. Simplement, son score a été élevé. Cela nous rappelle d'ailleurs que la mauvaise gestion, la prévarication, la corruption, ça permet de nourrir tous les extrêmes et d'assurer sa progression. Et je regrette d'ailleurs que dans ce cas-la très précis, le Parti socialiste n'ait pas été suffisamment vigilant et n'ait pas pris les bonnes dispositions pour éviter ce que nous venons de vivre ce week-end.
C'est la faute au PS ?
En tous cas, le Parti socialiste n'a pas choisi de désavouer à l'époque, le maire dont semble-t-il chacun connaissait les positions - le maire sortant socialiste dont chacun connaissait- le côté corrompu et prévaricateur.
Bienvenue donc à Europe 1 pour votre première déclaration. Merci. Bonne journée.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 27 juillet 2009
Bonjour J.-P. Elkabbach.
Vous avez donc changé de ministère. Vous n'étiez pas assez bon ou trop bon ?
Evidemment formulé comme ça, je préférais que ce soit la seconde solution. La réalité c'est que pendant que j'étais ministre des Affaires sociales, j'ai dû accompagner et vivre cinq grandes manifestations. A aucun moment, le dialogue social n'a été interrompu, je crois même qu'il a été conforté. C'était une mission exigeante, passionnante et je pense que le dialogue particulièrement en période de crise est indispensable.
Vous vous y plaisiez.
En tous cas, j'y étais naturellement heureux. Vous savez, moi, par tempérament, je m'investis à fond dans les missions qui me sont confiées.
Mais avant, les députés engagent un débat vif cet après-midi sur le travail dominical. Vous l'aviez lancé lors du grand rendez vous d'Europe 1. Votre successeur aux Affaires sociales, X. Darcos, en hérite. Vous êtes un peu soulagé ce matin.
J'étais naturellement prêt à mener ce débat à l'Assemblée nationale. Je pense que c'est un texte important. En deux mots : un, il peut créer... ces modifications des règles d'ouverture de certains commerces le dimanche peuvent permettre trois avancées. D'abord créer des emplois, préserver des activités qui auraient été menacées si on était resté les bras ballants et offrir des activités rémunérées aux étudiants. Donc c'est une avancée positive et je suis sûr que X. Darcos saura mener à bien, avec beaucoup d'efficacité et de talent, ce débat à l'Assemblée, à partir d'aujourd'hui.
Amen. Vous avez eu tant d'illustres prédécesseurs Place Beauvau. Qu'est-ce que vous allez en faire du ministère de l'Intérieur ?
Ma mission est simple et claire : c'est d'assurer la tranquillité des honnêtes gens et empêcher tout répit pour les délinquants. Il ne doit pas y avoir de privilégiés de la sécurité, c'est-à-dire de ceux qui ont droit à côté de ceux qui ne pourraient pas en bénéficier. Et en même temps il ne doit pas y avoir d'impunité pour les voyous, ni privilégiés de la sécurité, ni impunité pour les voyous. La sécurité est un droit pour tous. Très concrètement, ça signifie que c'est mon premier devoir.
On va voir concrètement comment ça s'applique. Est-ce vous confirmez ce matin le rumeur précisément qu'en juin 2009, la délinquance générale a augmenté ?
Il faut en deux secondes rappeler la réalité...
Non mais c'est vrai ou faux ?
Attendez ! De 2002 à 2009, la délinquance a reculé de 15%. Ce sont des chiffres très importants et d'ailleurs c'est très exactement l'inverse de ce qui se passait sous la législature socialiste précédente. Deuxième réflexion, si on compare le premier semestre 2009 au premier semestre 2008, on s'aperçoit qu'il y a une quasi stabilisation. Maintenant pour répondre à votre question, les chiffres seront connus vers la mi juillet, le 10 juillet très exactement mais il est très possible que si l'on compare juin 2009 à juin 2008, on constate à ce moment-là une légère augmentation des faits constatés.
Quel type de délinquance ?
La délinquance générale, mais la sécurité des biens est mieux assurée. En revanche, les atteintes aux personnes connaissent, enfin l'amélioration connaît un léger tassement. Il y a des raisons naturellement à ça. C'est que le nombre de violences aux personnes augmente. Il y a une deuxième raison à cela, c'est que de nouvelles formes de délinquance sont apparues. On a beaucoup parlé des phénomènes de bande. Donc naturellement il faut s'adapter et y faire face. Et enfin, il y a une troisième raison, c'est que les personnes déposent maintenant plus facilement plainte, ce qui est une bonne chose. Cela prouve que... par exemple notamment dans le cadre des violences familiales, des violences conjugales, on s'aperçoit qu'il y a une augmentation du nombre de ces plaintes.
Vous parlez des groupes et des bandes, on voit qu'elles changent sans cesse de tactique. Elles sont mieux équipées, plus déterminées, parfois même armées et qu'elles agressent. Pourquoi cette dégradation dangereuse ? Et on dit très bien que c'est par exemple dans le RER ou dans des endroits géographiques bien déterminés, précis.
Oui ça signifie qu'on doit être particulièrement réactif. C'est-à-dire qu'il faut faire deux choses. Un, il faut essayer d'anticiper cette forme de délinquance. Par exemple avec des moyens qui ont fait leurs preuves. On a observé ce qui s'est passé, ce qui se passe dans certains pays proches, notamment le Royaume-Uni. Là, on a observé, aussi en France, que dans les collectivités locales qui pratiquaient par exemple la vidéo protection, la délinquance diminuait deux fois plus vite que dans les collectivités qui n'en bénéficiaient pas. Donc il faut naturellement que l'on encourage le développement de cette vidéo protection.
Mais par exemple...
Attendez ! Deuxième aspect, il faut renforcer la lutte contre les bandes. Les bandes c'est un phénomène nouveau, le législateur a d'ailleurs pris une initiative. Une loi a déjà été votée à l'Assemblée nationale.
D'accord mais vous irez là où elles sont ?
C'est très simple. Moi j'ai une conception qui a le mérite de la clarté. La sécurité doit être garantie partout et pour tous. Cela signifie que nous irons partout où cela est nécessaire. Et vous verrez, moi je ne me paye pas de mots. Ce qui compte ce sont les réalités et vous ne tarderez pas à la constater.
Par exemple, justement, pour reconquérir le territoire, est-ce que vous déclencherez des opérations surprises à Lyon, Marseille, à Lille, à Paris, par exemple, au Bois de Boulogne, dans les Halles ? Est-ce qu'il faut fermer le Champs de Mars, comme le demande un député centriste pour des raisons de sécurité ?
Je vous réponds très clairement : la sécurité est un droit, c'est donc mon devoir que de l'assurer. Nous irons partout, c'est-à-dire qu'il n'y aura pas de territoire négligé, qu'il n'y aura pas de catégorie oubliée et qu'il n'y aura pas de forme de délinquance tolérée.
Un mot sur les radars. Les constructeurs devront livrer des radars plus précis. Qu'est-ce que ça va changer pour les automobilistes avant et après janvier 2010 ?
Pour que chacun comprenne bien, il y a un arrêté assez compliqué qui a été publié le 23 juin qui met de nouvelles normes pour les constructeurs de radars. C'est-à-dire que la marge qui était de 5 kms/heure doit être amenée à 3 kms/heure. Ce que je peux dire de manière à dissiper tout malentendu et que l'on avance dans la clarté, c'est que cela ne change rien pour l'automobiliste. L'automobiliste doit naturellement respecter les vitesses autorisées et il est toujours reconnu à l'automobiliste une marge d'erreur de 5%.
Elle n'est pas corrigée, elle reste la même ?
Elle reste exactement la même. Les règles sont exactement les mêmes. Simplement, j'en profite puisque nous sommes au début des périodes estivales, pour rappeler que la route tue, qu'il y a encore 12 personnes par jour qui, en 2008, décédaient par un accident routier. Qu'il y en avait 250 par jour qui étaient blessées. Des progrès considérables ont été accomplis mais simplement, que les choses soient bien claires, que nos auditeurs l'entendent bien, j'ai donné des consignes très strictes de vigilance à ceux qu sont chargés d'assurer la sécurité routière. Il y a 8.300 gendarmes et 5.000 policiers qui vont être mobilisés cet été sur les routes.
Ensemble ?
Et qui vont être mobilisés ensemble.
Puisqu'il y a un mariage, un couple policier/gendarme. Est-ce que c'est décidé, ça va être voté cet après midi à l'Assemblée ?
C'est voté cet après midi.
Est-ce que c'est pour réduire les effectifs de la gendarmerie et des policiers ?
La question des effectifs c'est autre chose, c'est dans le cadre de la révision générale des politiques publiques. Un effort est demandé à l'ensemble des ministères, à l'ensemble des administrations. En revanche, le rapprochement Police/Gendarmerie qui effectivement sera solennisé par un vote cet après-midi, permettra une plus grande efficacité. Pourquoi, parce que ce sera...
Concrètement ça veut dire que la traque à la drogue et aux dealers est à la charge à la fois des policiers et des gendarmes ? Ca veut dire que pour surveiller les routes, les immeubles, les quartiers difficiles, pour la sécurité, les interventions de sécurité, policiers et gendarmes seront sollicités ensemble ?
Oui, à partir du vote de la loi, de sa promulgation, policiers et gendarmes sont placés sous l'autorité unique du ministère de l'Intérieur. Auparavant, c'était partagé avec le ministère de la Défense, désormais c'est sous une autorité unique. C'est un gage naturellement d'efficacité.
Un mot, un général français à la retraite a révélé devant un juge d'instruction que les sept moines français de Tibéhirine kidnappés en pleine nuit par des intégristes du GIA, sont morts victimes d'une bavure de l'armée algérienne. D'abord est-ce que vous croyez à cette version et est-ce que la France aurait pu, pour protéger le climat franco algérien, accepter ou encourager d'éventuels mensonges ?
Trois réalités. Premièrement, ce drame naturellement avait ému bien au-delà de notre pays en 1996 lorsqu'on avait fait cette découverte macabre. Deuxième élément, à cette époque, il y avait largement diffusée une présomption de culpabilité des milieux islamiques. Troisième réalité, un général français effectivement a dit, semble-t-il à un juge, a rapporté à un juge, une analyse qui n'était pas la sienne mais qui lui avait été signifiée, indiquée par un militaire.
Alors ?
Ca signifie très concrètement que un, il faut naturellement que toute la vérité soit faite, deux qu'il faut laisser au juge le temps de mener son enquête.
Les avocats de la partie civile réclament la levée du secret défense. Apparemment la vérité ne vous effraie pas. Donc il y aura ou il y aurait la levée du secret défense ?
Ce que je dis c'est que un, la vérité doit être connue de tous, tellement ce drame nous a tous émus. Deuxième réalité, il faut laisser au juge le temps de faire son travail.
Vous êtes aussi le ministre des Collectivités locales, on en parlera une autre fois, parce que vous êtes un politique aussi en étant ministre de l'Intérieur. Quelle leçon vous tirez du résultat de Hénin-Beaumont ? C'est la victoire de qui ?
D'abord, le Front national a échoué dans sa conquête d'une ville dont il espérait faire la vitrine. Simplement, son score a été élevé. Cela nous rappelle d'ailleurs que la mauvaise gestion, la prévarication, la corruption, ça permet de nourrir tous les extrêmes et d'assurer sa progression. Et je regrette d'ailleurs que dans ce cas-la très précis, le Parti socialiste n'ait pas été suffisamment vigilant et n'ait pas pris les bonnes dispositions pour éviter ce que nous venons de vivre ce week-end.
C'est la faute au PS ?
En tous cas, le Parti socialiste n'a pas choisi de désavouer à l'époque, le maire dont semble-t-il chacun connaissait les positions - le maire sortant socialiste dont chacun connaissait- le côté corrompu et prévaricateur.
Bienvenue donc à Europe 1 pour votre première déclaration. Merci. Bonne journée.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 27 juillet 2009