Texte intégral
J.-M. Aphatie.- Bonjour B. Hortefeux.
Bonjour J.-M. Aphatie.
Le chiffre a été rendu public, hier : 408 personnes ont trouvé la mort, le mois dernier, sur les routes de France contre 306 en juin de l'année dernière. 33% d'augmentation du nombre de tués. En connaissez-vous les causes, B. Hortefeux ?
D'abord, c'est une réalité : une augmentation forte du mois de juin par rapport au mois de juin, l'année dernière. Ces chiffres sont mauvais ; et cela est totalement inacceptable.
Dû au relâchement des forces de police ?
Attendez ! Il faut simplement les remettre dans un contexte. Si on les observe dans la durée, on s'aperçoit que sur les 12 derniers mois, le nombre de tués sur les routes a baissé de 4,3 %, donc la tendance était à la baisse ; et si on va un petit peu plus loin sur la période 2002-2008, le nombre de tués sur la route a diminué de 45%, ce qui représente tout de même 12.000 vies sauvées et 120.000 blessés épargnés.
Mais en deuxième ?
Ce qui est vrai, c'est qu'au total, il y a encore aujourd'hui et ce chiffre doit être bien entendu : 12 personnes par jour qui décèdent sur la route et qu'il y a 250 blessés aussi par jour. Alors, les explications - j'ai entendu d'ailleurs les explications qui étaient données à l'antenne, ce matin, elles sont globalement exactes - je crois, parmi les multiples explications, qu'il y en a au moins 3. Peut-être d'ailleurs le prix de l'essence. L'année dernière, il était plus élevé. Ca a donc peut-être encouragé certains automobilistes à prendre leur voiture et qu'ils ne le faisaient pas ; la météo à l'évidence qui a été bonne en ce début de printemps a encouragé naturellement à sortir et donc, à utiliser les véhicules ; et puis, il y a, c'est vrai, le relâchement de certains comportements et qui a multiplié les risques.
Est-ce que ce relâchement de certains comportements des automobilistes est dû lui-même à un relâchement de la surveillance ? de la présence policière ?
En tout cas, si c'est le cas, ça va être corrigé parce que cet été, il va y avoir sur les routes, à la demande du président de la République et du Premier ministre, une mobilisation très forte puisqu'il y aura 8.300 gendarmes et 5.000 policiers.
C'est plus que les autres années ?
C'est globalement plus, et surtout j'ai demandé une chose précise, c'est qu'ils soient présents non seulement sur les autoroutes mais en réalité aussi, beaucoup sur les routes parce que c'est là où il y a généralement les accidents les plus graves. Vous savez, c'est dans le rayon de 30 kilomètres de son domicile ou de son lieu de résidence, qu'il y a les accidents les plus graves. Donc, des consignes...
Et beaucoup de radars ?
Naturellement les radars. Des consignes très fortes ont été données. Ce n'est pas pour embêter, ce n'est pas pour gêner, c'est pour préserver des vies, pour épargner des blessés. Vous savez, le temps des vacances, ça doit être le temps de la détente et du repos, pas celui du fleurissement des tombes.
Ces policiers et ces gendarmes, on les verra uniquement le week-end ? Aussi la semaine ?
Non, ils sont répartis partout ...
Mobilisés tout l'été ?
Mobilisés tout l'été, encore une fois, avec un seul objectif : c'est de préserver des vies. Mais il n'y a pas que cela : il y a aussi la pédagogie. J'ai entendu aussi un colonel de la Drôme s'exprimer ce matin ; mais c'est vrai qu'il faut, quand on part en vacances, préparer son itinéraire, c'est vrai qu'il faut vérifier son véhicule - si vous avez un pneu qui est mal gonflé, ça peut conduire à un drame - veiller à ce que les passagers avant et arrière, et particulièrement les enfants, j'insiste, aient bien leur ceinture de sécurité. Et puis, sur la route, il faut faire des poses. Tout ceci, M. Aphatie, je crois que c'est votre journée de départ en vacances, je souhaite vivement que vous respectiez toutes ces consignes.
Je respecterai la limitation de vitesse. Vous savez quelquefois, le magazine Auto-Plus piège un ministre de l'Intérieur qui ne respecte pas le Code de la route. Vous qui êtes ministre de l'Intérieur depuis 15 jours, quelle consigne avez-vous donné ? On prend les sens interdits ou pas quand on est pressé ?
Ecoutez, moi j'essaie d'éviter naturellement de le faire. Apparemment, je n'ai pas encore été piégé. Ceci dit, quand quelqu'un se déplace, il faut naturellement, s'il est dans le cadre de ses fonctions - je ne parle pas des ministres mais ça peut être le cas des médecins, des SAMU et autres - il faut qu'il y ait tous les instruments pour que sa venue et son passage soient signalés parce que c'est comme ça qu'il arrive des accidents.
Mais on ne vous trouvera pas dans un "sens interdit", B. Hortefeux ?
Ecoutez, "sens interdit", non il y a peu de chance.
Il y a peu de chance. D'accord. On surveillera. Autre dossier sensible de l'été : les feux de forêt. Vous étiez, hier, dans le Var, tous les moyens sont en oeuvre pour tenter de les éviter ?
Oui, j'étais effectivement dans le Var pour naturellement mobiliser tous les acteurs. On pense aux pompiers naturellement ; mais c'est le cas aussi des gendarmes, des militaires de l'armée de terre, des agents de l'Office des forêts. La campagne contre les feux de forêt a débuté ; donc, j'y étais pour mobiliser parce que le risque existe. Il y a un risque effectivement. Dans le sud-est, il y a une situation particulière, il y a une pluviométrie qui a été assez importante au printemps, donc la végétation a poussé ; et on est dans une période particulièrement sèche. Donc, ça multiplie les risques. Et puis, il y a le sud-ouest qui vous est si cher. Eh bien, la tempête Klauss du mois de janvier a entraîné ce qu'on appelle les chablis, vous savez, c'est-à-dire des arbres qui sont couchés, et donc là aussi, qui sont plus facilement inflammables. Donc, ça veut dire qu'il faut se mobiliser. Là aussi, on mobilise tout ce qui est possible. Pour que vous ayez un ordre de grandeur, c'est aux alentours de 35.000 pompiers dans le sud-est et 12.000 dans le sud-ouest avec des moyens qui sont importants : il y a 9 hélicoptères. J'ai observé leur action hier. 23 bombardiers d'eau. Ca veut dire qu'on progresse en terme de moyens et on progresse d'ailleurs par rapport aux périodes écoulées. L'année dernière, il y a eu 3.750 ha brûlés, ce qui est beaucoup. Mais si on prend la période 90-2000, c'était 16.000 et la période 80-90, c'était 35.000 par an. Donc voyez, les choses s'améliorent.
On a constaté, B. Hortefeux, une troisième nuit de violences à Firminy dans la banlieue de Saint-Etienne. Un jeune homme de 21 ans est mort, lundi, dans le commissariat de cette ville où il était en garde à vue ; et ses amis ne croient pas à la thèse de suicide. Ils parlent de violences policières et même ses parents ont déposé plainte contre X. parce qu'eux aussi ont du mal à être convaincus.
Oui. Alors, ce qui est exact, c'est qu'un jeune a été interpelé dans le cadre d'une procédure d'extorsion de fonds. Il a été placé en garde à vue et, au cours de sa garde à vue, il a voulu se suicider ; et malheureusement, il y est parvenu. Le procureur qui s'est d'ailleurs exprimé publiquement, a indiqué qu'il n'y avait pas eu de violences policières, pour parler clair qu'il n'y avait pas eu de bavures. La famille -il faut aussi l'observer- très responsable, a lancé un appel au calme.
Elle porte plainte contre X. cependant.
Les deux : appel au calme et en même temps, elle le fait en termes de procédure ce qu'elle estime juste ; et hier, il y a une manifestation qui a été au départ très digne. Elle a un peu dégénéré à la fin. Il n'y a pas eu d'ailleurs de blessés, vous l'avez observé ; mais en revanche, il y a eu des dégradations de biens puisqu'il y a eu cinq commerces dans une galerie marchande.
Vous êtes certains de la rectitude du comportement des policiers, B. Hortefeux ?
Ecoutez, en tout cas à ce stade, il y a deux choses : l'expression du procureur et il y a naturellement une enquête de l'IGPN, c'est-à-dire l'Inspection Générale de la Police Nationale.
Vous avez donné des consignes au préfet pour le long week-end du 14 juillet. Vous leur demandez une vigilance tout particulière. Que redoutez-vous pour ce 14 juillet, B. Hortefeux ?
Oui, j'ai réuni en réalité les préfets qui sont concernés, c'est d'abord les préfets de la région Ile-de-France, naturellement le préfet de police et puis ceux qu'on appelle les préfets de zone, c'est-à-dire ceux de Bordeaux, Lyon, Lille et Marseille. Pourquoi ? Parce que le 14 juillet est un moment fort. C'est un moment fort d'abord de notre identité nationale. C'est aussi un moment fort parce que c'est un moment festif. Et les moments festifs, on le sait, hélas, ça peut encourager ou laisser certains débordements.
On brûle beaucoup de voitures le 14 juillet, en fait ?
On en brûle beaucoup sur généralement les 13 et 14 juillet, sur deux jours. Et là aussi, on a pris des mesures fortes, on ne va pas entrer dans les termes. Il y a 72 unités qui vont être mobilisées en plus des forces traditionnelles ; donc, j'espère que ça se passera naturellement dans les meilleures conditions.
Vous redoutez les tensions ? En banlieue, on parle beaucoup de banlieues françaises qui sont un peu à cran de nouveau ?
Ecoutez, il y a des difficultés. Je me suis rendu d'ailleurs au commissariat du Tremblay-Villepinte après qu'il y a eu une agression avec des mortiers de feux d'artifice. D'abord, j'ai dit aux hommes qu'ils avaient une responsabilité de cohésion, que naturellement ils devaient être réactifs mais dans le respect des libertés individuelles. J'ai pris une mesure immédiate qui était la suppression de certaines autorisations de vente pour des mortiers parce que précisément maintenant, on utilise les mortiers, les soirs d'artifice, à l'encontre des forces de police.
Vous êtes plus heureux, aujourd'hui, au ministère de l'Intérieur qu'hier, au ministère du Travail ?
La question ne se pose pas en termes de bonheur. Elle se pose en termes de mission ; et je suis toujours heureux d'accomplir la mission qui m'a été confiée par le président de la République et le Premier ministre.
B. Hortefeux pour qui la question ne se pose pas en terme de bonheur, était l'invité d'RTL ce matin. V. Parizot : J'ai une question subsidiaire : est-ce que ça prend des vacances un Ministre de l'Intérieur ? En tout cas, pas tout de suite ! parce que c'est un métier, c'est 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 31 juillet 2009
Bonjour J.-M. Aphatie.
Le chiffre a été rendu public, hier : 408 personnes ont trouvé la mort, le mois dernier, sur les routes de France contre 306 en juin de l'année dernière. 33% d'augmentation du nombre de tués. En connaissez-vous les causes, B. Hortefeux ?
D'abord, c'est une réalité : une augmentation forte du mois de juin par rapport au mois de juin, l'année dernière. Ces chiffres sont mauvais ; et cela est totalement inacceptable.
Dû au relâchement des forces de police ?
Attendez ! Il faut simplement les remettre dans un contexte. Si on les observe dans la durée, on s'aperçoit que sur les 12 derniers mois, le nombre de tués sur les routes a baissé de 4,3 %, donc la tendance était à la baisse ; et si on va un petit peu plus loin sur la période 2002-2008, le nombre de tués sur la route a diminué de 45%, ce qui représente tout de même 12.000 vies sauvées et 120.000 blessés épargnés.
Mais en deuxième ?
Ce qui est vrai, c'est qu'au total, il y a encore aujourd'hui et ce chiffre doit être bien entendu : 12 personnes par jour qui décèdent sur la route et qu'il y a 250 blessés aussi par jour. Alors, les explications - j'ai entendu d'ailleurs les explications qui étaient données à l'antenne, ce matin, elles sont globalement exactes - je crois, parmi les multiples explications, qu'il y en a au moins 3. Peut-être d'ailleurs le prix de l'essence. L'année dernière, il était plus élevé. Ca a donc peut-être encouragé certains automobilistes à prendre leur voiture et qu'ils ne le faisaient pas ; la météo à l'évidence qui a été bonne en ce début de printemps a encouragé naturellement à sortir et donc, à utiliser les véhicules ; et puis, il y a, c'est vrai, le relâchement de certains comportements et qui a multiplié les risques.
Est-ce que ce relâchement de certains comportements des automobilistes est dû lui-même à un relâchement de la surveillance ? de la présence policière ?
En tout cas, si c'est le cas, ça va être corrigé parce que cet été, il va y avoir sur les routes, à la demande du président de la République et du Premier ministre, une mobilisation très forte puisqu'il y aura 8.300 gendarmes et 5.000 policiers.
C'est plus que les autres années ?
C'est globalement plus, et surtout j'ai demandé une chose précise, c'est qu'ils soient présents non seulement sur les autoroutes mais en réalité aussi, beaucoup sur les routes parce que c'est là où il y a généralement les accidents les plus graves. Vous savez, c'est dans le rayon de 30 kilomètres de son domicile ou de son lieu de résidence, qu'il y a les accidents les plus graves. Donc, des consignes...
Et beaucoup de radars ?
Naturellement les radars. Des consignes très fortes ont été données. Ce n'est pas pour embêter, ce n'est pas pour gêner, c'est pour préserver des vies, pour épargner des blessés. Vous savez, le temps des vacances, ça doit être le temps de la détente et du repos, pas celui du fleurissement des tombes.
Ces policiers et ces gendarmes, on les verra uniquement le week-end ? Aussi la semaine ?
Non, ils sont répartis partout ...
Mobilisés tout l'été ?
Mobilisés tout l'été, encore une fois, avec un seul objectif : c'est de préserver des vies. Mais il n'y a pas que cela : il y a aussi la pédagogie. J'ai entendu aussi un colonel de la Drôme s'exprimer ce matin ; mais c'est vrai qu'il faut, quand on part en vacances, préparer son itinéraire, c'est vrai qu'il faut vérifier son véhicule - si vous avez un pneu qui est mal gonflé, ça peut conduire à un drame - veiller à ce que les passagers avant et arrière, et particulièrement les enfants, j'insiste, aient bien leur ceinture de sécurité. Et puis, sur la route, il faut faire des poses. Tout ceci, M. Aphatie, je crois que c'est votre journée de départ en vacances, je souhaite vivement que vous respectiez toutes ces consignes.
Je respecterai la limitation de vitesse. Vous savez quelquefois, le magazine Auto-Plus piège un ministre de l'Intérieur qui ne respecte pas le Code de la route. Vous qui êtes ministre de l'Intérieur depuis 15 jours, quelle consigne avez-vous donné ? On prend les sens interdits ou pas quand on est pressé ?
Ecoutez, moi j'essaie d'éviter naturellement de le faire. Apparemment, je n'ai pas encore été piégé. Ceci dit, quand quelqu'un se déplace, il faut naturellement, s'il est dans le cadre de ses fonctions - je ne parle pas des ministres mais ça peut être le cas des médecins, des SAMU et autres - il faut qu'il y ait tous les instruments pour que sa venue et son passage soient signalés parce que c'est comme ça qu'il arrive des accidents.
Mais on ne vous trouvera pas dans un "sens interdit", B. Hortefeux ?
Ecoutez, "sens interdit", non il y a peu de chance.
Il y a peu de chance. D'accord. On surveillera. Autre dossier sensible de l'été : les feux de forêt. Vous étiez, hier, dans le Var, tous les moyens sont en oeuvre pour tenter de les éviter ?
Oui, j'étais effectivement dans le Var pour naturellement mobiliser tous les acteurs. On pense aux pompiers naturellement ; mais c'est le cas aussi des gendarmes, des militaires de l'armée de terre, des agents de l'Office des forêts. La campagne contre les feux de forêt a débuté ; donc, j'y étais pour mobiliser parce que le risque existe. Il y a un risque effectivement. Dans le sud-est, il y a une situation particulière, il y a une pluviométrie qui a été assez importante au printemps, donc la végétation a poussé ; et on est dans une période particulièrement sèche. Donc, ça multiplie les risques. Et puis, il y a le sud-ouest qui vous est si cher. Eh bien, la tempête Klauss du mois de janvier a entraîné ce qu'on appelle les chablis, vous savez, c'est-à-dire des arbres qui sont couchés, et donc là aussi, qui sont plus facilement inflammables. Donc, ça veut dire qu'il faut se mobiliser. Là aussi, on mobilise tout ce qui est possible. Pour que vous ayez un ordre de grandeur, c'est aux alentours de 35.000 pompiers dans le sud-est et 12.000 dans le sud-ouest avec des moyens qui sont importants : il y a 9 hélicoptères. J'ai observé leur action hier. 23 bombardiers d'eau. Ca veut dire qu'on progresse en terme de moyens et on progresse d'ailleurs par rapport aux périodes écoulées. L'année dernière, il y a eu 3.750 ha brûlés, ce qui est beaucoup. Mais si on prend la période 90-2000, c'était 16.000 et la période 80-90, c'était 35.000 par an. Donc voyez, les choses s'améliorent.
On a constaté, B. Hortefeux, une troisième nuit de violences à Firminy dans la banlieue de Saint-Etienne. Un jeune homme de 21 ans est mort, lundi, dans le commissariat de cette ville où il était en garde à vue ; et ses amis ne croient pas à la thèse de suicide. Ils parlent de violences policières et même ses parents ont déposé plainte contre X. parce qu'eux aussi ont du mal à être convaincus.
Oui. Alors, ce qui est exact, c'est qu'un jeune a été interpelé dans le cadre d'une procédure d'extorsion de fonds. Il a été placé en garde à vue et, au cours de sa garde à vue, il a voulu se suicider ; et malheureusement, il y est parvenu. Le procureur qui s'est d'ailleurs exprimé publiquement, a indiqué qu'il n'y avait pas eu de violences policières, pour parler clair qu'il n'y avait pas eu de bavures. La famille -il faut aussi l'observer- très responsable, a lancé un appel au calme.
Elle porte plainte contre X. cependant.
Les deux : appel au calme et en même temps, elle le fait en termes de procédure ce qu'elle estime juste ; et hier, il y a une manifestation qui a été au départ très digne. Elle a un peu dégénéré à la fin. Il n'y a pas eu d'ailleurs de blessés, vous l'avez observé ; mais en revanche, il y a eu des dégradations de biens puisqu'il y a eu cinq commerces dans une galerie marchande.
Vous êtes certains de la rectitude du comportement des policiers, B. Hortefeux ?
Ecoutez, en tout cas à ce stade, il y a deux choses : l'expression du procureur et il y a naturellement une enquête de l'IGPN, c'est-à-dire l'Inspection Générale de la Police Nationale.
Vous avez donné des consignes au préfet pour le long week-end du 14 juillet. Vous leur demandez une vigilance tout particulière. Que redoutez-vous pour ce 14 juillet, B. Hortefeux ?
Oui, j'ai réuni en réalité les préfets qui sont concernés, c'est d'abord les préfets de la région Ile-de-France, naturellement le préfet de police et puis ceux qu'on appelle les préfets de zone, c'est-à-dire ceux de Bordeaux, Lyon, Lille et Marseille. Pourquoi ? Parce que le 14 juillet est un moment fort. C'est un moment fort d'abord de notre identité nationale. C'est aussi un moment fort parce que c'est un moment festif. Et les moments festifs, on le sait, hélas, ça peut encourager ou laisser certains débordements.
On brûle beaucoup de voitures le 14 juillet, en fait ?
On en brûle beaucoup sur généralement les 13 et 14 juillet, sur deux jours. Et là aussi, on a pris des mesures fortes, on ne va pas entrer dans les termes. Il y a 72 unités qui vont être mobilisées en plus des forces traditionnelles ; donc, j'espère que ça se passera naturellement dans les meilleures conditions.
Vous redoutez les tensions ? En banlieue, on parle beaucoup de banlieues françaises qui sont un peu à cran de nouveau ?
Ecoutez, il y a des difficultés. Je me suis rendu d'ailleurs au commissariat du Tremblay-Villepinte après qu'il y a eu une agression avec des mortiers de feux d'artifice. D'abord, j'ai dit aux hommes qu'ils avaient une responsabilité de cohésion, que naturellement ils devaient être réactifs mais dans le respect des libertés individuelles. J'ai pris une mesure immédiate qui était la suppression de certaines autorisations de vente pour des mortiers parce que précisément maintenant, on utilise les mortiers, les soirs d'artifice, à l'encontre des forces de police.
Vous êtes plus heureux, aujourd'hui, au ministère de l'Intérieur qu'hier, au ministère du Travail ?
La question ne se pose pas en termes de bonheur. Elle se pose en termes de mission ; et je suis toujours heureux d'accomplir la mission qui m'a été confiée par le président de la République et le Premier ministre.
B. Hortefeux pour qui la question ne se pose pas en terme de bonheur, était l'invité d'RTL ce matin. V. Parizot : J'ai une question subsidiaire : est-ce que ça prend des vacances un Ministre de l'Intérieur ? En tout cas, pas tout de suite ! parce que c'est un métier, c'est 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 31 juillet 2009