Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- A dix heures ce matin, réunion à l'Elysée chez le Président Sarkozy sur la sécurité avec B. Hortefeux, qui réunit demain à son tour les chefs de la police et de la gendarmerie, dans quelques jours les préfets, les bons et les mauvais. Et, hier, B. Hortefeux, vous organisiez la première rencontre jeunes et policiers. Bonjour, bienvenue, merci d'être là !
Bonjour !
Toutes ces réunions dès la rentrée, on a envie de vous dire : où est le danger, où est la menace et est-ce que ça va si mal que ça ?
Il faut parler vrai et ne pas se voiler la face. C'est vrai que la délinquance depuis le printemps dernier a atteint un palier, c'est-à-dire qu'elle ne baisse plus. La délinquance globale est stabilisée, mais elle ne baisse plus. Il y a des aspects qui sont des aspects positifs : le nombre d'interpellations, le nombre de gardes à vue, le taux d'élucidations c'est-à-dire les cas où on identifie le coupable, où on l'interpelle, on le défère à la justice, tout ça progresse, ça a progressé d'ailleurs les taux d'élucidations de près de 50 % sur les dix dernières années. Mais il y a des secteurs plus contrastés où ça ne marche pas suffisamment : je pense aux violences aux personnes, je pense aussi, par exemple, aux cambriolages. Ça signifie naturellement que ces résultats ne sont pas satisfaisants, que je ne peux pas les accepter et que nous ne resterons pas les bras ballants.
C'est d'abord un mea culpa de B. Hortefeux, mais dans cette matière, il vous faut corriger aussi les insuffisances, si vous permettez, les échecs de tous vos prédécesseurs récents ?
Non, pardon, si l'on observe la période écoulée, on s'aperçoit que sous les socialistes entre 1997 et 2002, la délinquance avait augmenté de 15 % et que depuis 2002 jusqu'à cette période, elle avait baissé de 15%, c'est-à-dire qu'il y a clairement des résultats qui sont différents, résultats différents parce que les politiques menées étaient différentes.
Ça tient à quoi, est-ce que c'est la crise, les inégalités qui dégradent le climat social, qui a des effets sur la délinquance ou est-ce un peu de laxisme du milieu policier ?
Ecoutez, moi j'avance avec un principe simple : c'est que l'impunité n'existe pas et n'existera pas. Et je ne fais pas partie de ceux qui sous prétexte d'analyse trouvent des excuses aux délinquants et aux voyous.
C'est tout ?
Oui.
Il n'y a pas une dimension sociale que l'on peut retenir ?
Bien évidemment qu'on a banalisé un certain nombre de facteurs, mais cela ne doit pas servir d'excuse aux délinquants et aux voyous.
Et est-ce que les méthodes de la police sont adaptées aux nouvelles formes de violence et de délinquance ? Je prends, par exemple, ce qui s'est passé cette nuit à Roissy entre chauffeurs de taxi et policiers, qui ont quelquefois apparemment le contrôle et la main lourde. Qu'est-ce que vous allez faire ? Vous avez vu, vous avez entendu Europe 1, toutes ces histoires entre un chauffeur de taxi, les autres se sont ligués pour le soutenir et les policiers qui ont utilisé même des flash-balls.
Il y a une réalité : c'est que la délinquance évolue et que nos méthodes pour lutter contre la délinquance doivent aussi s'adapter. Il y a des phénomènes de bandes, il y a eu d'ailleurs une législation mise en place récemment très utile, à l'initiative d'ailleurs de C. Estrosi ; il y a des mineurs de plus en plus violents et, phénomène nouveau d'ailleurs, il y a de plus en plus de filles dans les mineurs violents. Concernant cette affaire qui s'est déroulée cette nuit, ça a débuté à une heure du matin, il s'agissait en réalité d'une enquête de la brigade qui est chargée de la surveillance des taxis, qui était chargée d'enquêter sur un véhicule qui était signalé comme volé. Très concrètement c'était un propriétaire de véhicule qui avait un litige avec un conducteur. Cela a dégénéré, il y a eu d'ailleurs des jets de projectiles sur les forces de police...
Qui ont riposté.
...Qui ont riposté et en tout état de cause dès cette nuit, ça s'est terminé vers quatre heures et quart du matin ; dès cette nuit j'ai demandé aux services de police compétents, c'est-à-dire à la fois la Direction générale de la police nationale et les services de la préfecture de police de M. Gaudin, j'ai demandé à ce qu'il y ait une enquête qui soit diligentée très rapidement.
S'il le faut, il y aura des sanctions ?
Naturellement.
Alors vous allez sans doute demander des résultats aux policiers, aux gendarmes, question générale ; sous B. Hortefeux la police elle protège ou elle réprime ?
C'est très simple, la police doit protéger, l'objectif de la politique menée à la demande du président de la République et avec le Premier ministre c'est de construire une République protectrice et apaisée, donc elle doit protéger. Mais en même temps elle doit sanctionner, ce n'est pas l'un sans l'autre, c'est l'un et l'autre.
Dans quelques jours, vous allez recevoir les préfets, j'ai vu, les plus méritants et les plus mauvais en matière de résultats dans la lutte contre la délinquance, vous les évaluez, est-ce que vous allez aussi leur donner des objectifs chiffrés ? "Je veux du chiffre, je veux du résultat" !
Ce que je voudrais simplement souligner c'est la très grande cohérence de l'action que l'on mène. Hier, j'ai reçu des associations pour rétablir le dialogue entre les jeunes et la police.
On va en parler.
Aujourd'hui, il y a une réunion autour du président de la République sur cet enjeu majeur de société qu'est la sécurité, et demain, je réunirai effectivement l'ensemble des directeurs départementaux, la sécurité publique et les commandements de groupement, c'est-à-dire en réalité les chefs de chaque département de la police et de la gendarmerie pour les mobiliser. Car encore une fois, la délinquance a atteint du palier, il faut donc que l'on réagisse. Et donc c'est un objectif de mobilisation et de cohésion.
Est-ce que ce n'est pas contradictoire ; vous cherchez à mobiliser et vous êtes obligé de réduire de 5 à 10 % les effectifs. Comment peuvent-ils faire plus avec moins ? Comment ?
Attendez ! Ce n'est pas exactement comme cela. C'est vrai que les résultats dans le secteur de la sécurité sont sans doute plus que dans d'autres services liés aux effectifs. Première observation. Deuxième observation, il y a une initiative qui a été lancée par le Gouvernement, qui est la Révision générale des politiques publiques qui impose à tous les ministères un effort pour diminuer les effectifs...
Donc vous le ferez ?
Naturellement, le ministère de l'Intérieur n'en sera pas exempté. Troisième élément, il y a de nouvelles missions qui sont confiées aux forces de sécurité, sans doute faut-il en tenir compte.
Mais un mot, N. Sarkozy et vous, vous aviez promis de recruter chaque année un millier de "cadets de la République" issus de la diversité pour devenir gardiens de la paix ; est-ce que vous allez tenir vraiment votre promesse ?
La promesse sera totalement tenue, il y a eu en réalité une erreur administrative et d'ailleurs je dirais pour des raisons comptables, je m'en suis entretenu avec le président de la République, la décision a été prise, non seulement ils sont confirmés mais ils seront intégrés avant la fin du mois de septembre. Je vous précise d'ailleurs que d'ici à la fin de l'année, il y a le recrutement de 2 400 agents et forces de sécurité.
Un mot, la presse remarque en effet ce matin le premier rendez-vous organisé chez vous, place Beauvau, entre policiers et une vingtaine d'associations de jeunes de quartiers de banlieue. D. Sopo, de SOS-Racisme, dit : le dialogue est engagé. Est-ce que ça veut dire qu'il y aura d'autres rencontres de ce type ?
Bien sûr, c'était un dialogue extrêmement riche, extrêmement intéressant, nous on a mis tout sur la table, toutes les questions. J'ai rappelé naturellement qu'il devait y avoir un respect, mais que le respect devait être mutuel, que l'on doit sans doute d'ailleurs évoluer en matière de règles simplement de courtoisie.
Qu'est-ce que ça veut dire le respect pour les policiers ?
Par exemple, le tutoiement des policiers vis-à-vis de leurs interlocuteurs, en l'occurrence les jeunes, mais aussi le respect réciproque parce qu'il n'est pas... et ce serait un très mauvais signal que de tolérer précisément le non respect de part et d'autre. Mais, vous savez, la règle est simple : dans notre pays, il ne doit y avoir ni territoire oublié, ni population négligée, ni forme de délinquance tolérée.
Qu'est-ce que vous avez comme boulot, B. Hortefeux !
Mais c'est un vrai défi !
La déclaration de X. Bertrand, hier sur Europe 1, a secoué le milieu politique : un président de région élu devra renoncer à être ministre. Vous, vous êtes attaché à l'Auvergne, est-ce que vous serez d'abord tête de liste ?
Je suis naturellement très attaché à l'Auvergne, je fais tout mon possible d'ailleurs pour l'aider, parallèlement je fais partie d'une équipe, d'une équipe ministérielle nommée par le président de la République sous l'autorité du Premier ministre. Cela veut donc dire que je suis solidaire de ses décisions, ça signifie...
Bah, ça c'est...
Non, non, ça signifie...
C'est du baratin !
Non, pas du tout !
Si le président de la République ou le Premier ministre, Monsieur Hortefeux, vous demande de choisir l'Auvergne ou la place Beauvau ?
Eh bien, je serai attentif et respectueux naturellement des décisions qui seront prises le moment venu. Mais de toute manière, quelle que soit la décision, cela ne remet en cause ni mon attachement, ni mon engagement, ni mon désir d'aider cette région.
C'est-à-dire dans la majorité, on ne peut rien refuser au président de la République ?
Quand on fait partie d'une équipe, c'est assez normal que l'on respecte ce que son chef souhaiterait, donc en l'occurrence le président de la République et le Premier ministre ne m'ont pas encore fait savoir ce qu'ils souhaitaient, mais j'y serai attentif et respectueux.
Il n'y aura pas une exception Hortefeux ?
Il n'y a pas d'exception me concernant, c'est la règle commune.
Et vous avez un précédent et un exemple : en 2004 le ministre de l'Intérieur, N. Sarkozy, avait renoncé aux régionales en Ile-de-France, vous voyez !
Reconnaissez qu'il y a de plus mauvais exemples !
Oui, mais il vous a montré la voie, donc on a compris. Merci et bonne journée ! Merci !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 4 septembre 2009
Bonjour !
Toutes ces réunions dès la rentrée, on a envie de vous dire : où est le danger, où est la menace et est-ce que ça va si mal que ça ?
Il faut parler vrai et ne pas se voiler la face. C'est vrai que la délinquance depuis le printemps dernier a atteint un palier, c'est-à-dire qu'elle ne baisse plus. La délinquance globale est stabilisée, mais elle ne baisse plus. Il y a des aspects qui sont des aspects positifs : le nombre d'interpellations, le nombre de gardes à vue, le taux d'élucidations c'est-à-dire les cas où on identifie le coupable, où on l'interpelle, on le défère à la justice, tout ça progresse, ça a progressé d'ailleurs les taux d'élucidations de près de 50 % sur les dix dernières années. Mais il y a des secteurs plus contrastés où ça ne marche pas suffisamment : je pense aux violences aux personnes, je pense aussi, par exemple, aux cambriolages. Ça signifie naturellement que ces résultats ne sont pas satisfaisants, que je ne peux pas les accepter et que nous ne resterons pas les bras ballants.
C'est d'abord un mea culpa de B. Hortefeux, mais dans cette matière, il vous faut corriger aussi les insuffisances, si vous permettez, les échecs de tous vos prédécesseurs récents ?
Non, pardon, si l'on observe la période écoulée, on s'aperçoit que sous les socialistes entre 1997 et 2002, la délinquance avait augmenté de 15 % et que depuis 2002 jusqu'à cette période, elle avait baissé de 15%, c'est-à-dire qu'il y a clairement des résultats qui sont différents, résultats différents parce que les politiques menées étaient différentes.
Ça tient à quoi, est-ce que c'est la crise, les inégalités qui dégradent le climat social, qui a des effets sur la délinquance ou est-ce un peu de laxisme du milieu policier ?
Ecoutez, moi j'avance avec un principe simple : c'est que l'impunité n'existe pas et n'existera pas. Et je ne fais pas partie de ceux qui sous prétexte d'analyse trouvent des excuses aux délinquants et aux voyous.
C'est tout ?
Oui.
Il n'y a pas une dimension sociale que l'on peut retenir ?
Bien évidemment qu'on a banalisé un certain nombre de facteurs, mais cela ne doit pas servir d'excuse aux délinquants et aux voyous.
Et est-ce que les méthodes de la police sont adaptées aux nouvelles formes de violence et de délinquance ? Je prends, par exemple, ce qui s'est passé cette nuit à Roissy entre chauffeurs de taxi et policiers, qui ont quelquefois apparemment le contrôle et la main lourde. Qu'est-ce que vous allez faire ? Vous avez vu, vous avez entendu Europe 1, toutes ces histoires entre un chauffeur de taxi, les autres se sont ligués pour le soutenir et les policiers qui ont utilisé même des flash-balls.
Il y a une réalité : c'est que la délinquance évolue et que nos méthodes pour lutter contre la délinquance doivent aussi s'adapter. Il y a des phénomènes de bandes, il y a eu d'ailleurs une législation mise en place récemment très utile, à l'initiative d'ailleurs de C. Estrosi ; il y a des mineurs de plus en plus violents et, phénomène nouveau d'ailleurs, il y a de plus en plus de filles dans les mineurs violents. Concernant cette affaire qui s'est déroulée cette nuit, ça a débuté à une heure du matin, il s'agissait en réalité d'une enquête de la brigade qui est chargée de la surveillance des taxis, qui était chargée d'enquêter sur un véhicule qui était signalé comme volé. Très concrètement c'était un propriétaire de véhicule qui avait un litige avec un conducteur. Cela a dégénéré, il y a eu d'ailleurs des jets de projectiles sur les forces de police...
Qui ont riposté.
...Qui ont riposté et en tout état de cause dès cette nuit, ça s'est terminé vers quatre heures et quart du matin ; dès cette nuit j'ai demandé aux services de police compétents, c'est-à-dire à la fois la Direction générale de la police nationale et les services de la préfecture de police de M. Gaudin, j'ai demandé à ce qu'il y ait une enquête qui soit diligentée très rapidement.
S'il le faut, il y aura des sanctions ?
Naturellement.
Alors vous allez sans doute demander des résultats aux policiers, aux gendarmes, question générale ; sous B. Hortefeux la police elle protège ou elle réprime ?
C'est très simple, la police doit protéger, l'objectif de la politique menée à la demande du président de la République et avec le Premier ministre c'est de construire une République protectrice et apaisée, donc elle doit protéger. Mais en même temps elle doit sanctionner, ce n'est pas l'un sans l'autre, c'est l'un et l'autre.
Dans quelques jours, vous allez recevoir les préfets, j'ai vu, les plus méritants et les plus mauvais en matière de résultats dans la lutte contre la délinquance, vous les évaluez, est-ce que vous allez aussi leur donner des objectifs chiffrés ? "Je veux du chiffre, je veux du résultat" !
Ce que je voudrais simplement souligner c'est la très grande cohérence de l'action que l'on mène. Hier, j'ai reçu des associations pour rétablir le dialogue entre les jeunes et la police.
On va en parler.
Aujourd'hui, il y a une réunion autour du président de la République sur cet enjeu majeur de société qu'est la sécurité, et demain, je réunirai effectivement l'ensemble des directeurs départementaux, la sécurité publique et les commandements de groupement, c'est-à-dire en réalité les chefs de chaque département de la police et de la gendarmerie pour les mobiliser. Car encore une fois, la délinquance a atteint du palier, il faut donc que l'on réagisse. Et donc c'est un objectif de mobilisation et de cohésion.
Est-ce que ce n'est pas contradictoire ; vous cherchez à mobiliser et vous êtes obligé de réduire de 5 à 10 % les effectifs. Comment peuvent-ils faire plus avec moins ? Comment ?
Attendez ! Ce n'est pas exactement comme cela. C'est vrai que les résultats dans le secteur de la sécurité sont sans doute plus que dans d'autres services liés aux effectifs. Première observation. Deuxième observation, il y a une initiative qui a été lancée par le Gouvernement, qui est la Révision générale des politiques publiques qui impose à tous les ministères un effort pour diminuer les effectifs...
Donc vous le ferez ?
Naturellement, le ministère de l'Intérieur n'en sera pas exempté. Troisième élément, il y a de nouvelles missions qui sont confiées aux forces de sécurité, sans doute faut-il en tenir compte.
Mais un mot, N. Sarkozy et vous, vous aviez promis de recruter chaque année un millier de "cadets de la République" issus de la diversité pour devenir gardiens de la paix ; est-ce que vous allez tenir vraiment votre promesse ?
La promesse sera totalement tenue, il y a eu en réalité une erreur administrative et d'ailleurs je dirais pour des raisons comptables, je m'en suis entretenu avec le président de la République, la décision a été prise, non seulement ils sont confirmés mais ils seront intégrés avant la fin du mois de septembre. Je vous précise d'ailleurs que d'ici à la fin de l'année, il y a le recrutement de 2 400 agents et forces de sécurité.
Un mot, la presse remarque en effet ce matin le premier rendez-vous organisé chez vous, place Beauvau, entre policiers et une vingtaine d'associations de jeunes de quartiers de banlieue. D. Sopo, de SOS-Racisme, dit : le dialogue est engagé. Est-ce que ça veut dire qu'il y aura d'autres rencontres de ce type ?
Bien sûr, c'était un dialogue extrêmement riche, extrêmement intéressant, nous on a mis tout sur la table, toutes les questions. J'ai rappelé naturellement qu'il devait y avoir un respect, mais que le respect devait être mutuel, que l'on doit sans doute d'ailleurs évoluer en matière de règles simplement de courtoisie.
Qu'est-ce que ça veut dire le respect pour les policiers ?
Par exemple, le tutoiement des policiers vis-à-vis de leurs interlocuteurs, en l'occurrence les jeunes, mais aussi le respect réciproque parce qu'il n'est pas... et ce serait un très mauvais signal que de tolérer précisément le non respect de part et d'autre. Mais, vous savez, la règle est simple : dans notre pays, il ne doit y avoir ni territoire oublié, ni population négligée, ni forme de délinquance tolérée.
Qu'est-ce que vous avez comme boulot, B. Hortefeux !
Mais c'est un vrai défi !
La déclaration de X. Bertrand, hier sur Europe 1, a secoué le milieu politique : un président de région élu devra renoncer à être ministre. Vous, vous êtes attaché à l'Auvergne, est-ce que vous serez d'abord tête de liste ?
Je suis naturellement très attaché à l'Auvergne, je fais tout mon possible d'ailleurs pour l'aider, parallèlement je fais partie d'une équipe, d'une équipe ministérielle nommée par le président de la République sous l'autorité du Premier ministre. Cela veut donc dire que je suis solidaire de ses décisions, ça signifie...
Bah, ça c'est...
Non, non, ça signifie...
C'est du baratin !
Non, pas du tout !
Si le président de la République ou le Premier ministre, Monsieur Hortefeux, vous demande de choisir l'Auvergne ou la place Beauvau ?
Eh bien, je serai attentif et respectueux naturellement des décisions qui seront prises le moment venu. Mais de toute manière, quelle que soit la décision, cela ne remet en cause ni mon attachement, ni mon engagement, ni mon désir d'aider cette région.
C'est-à-dire dans la majorité, on ne peut rien refuser au président de la République ?
Quand on fait partie d'une équipe, c'est assez normal que l'on respecte ce que son chef souhaiterait, donc en l'occurrence le président de la République et le Premier ministre ne m'ont pas encore fait savoir ce qu'ils souhaitaient, mais j'y serai attentif et respectueux.
Il n'y aura pas une exception Hortefeux ?
Il n'y a pas d'exception me concernant, c'est la règle commune.
Et vous avez un précédent et un exemple : en 2004 le ministre de l'Intérieur, N. Sarkozy, avait renoncé aux régionales en Ile-de-France, vous voyez !
Reconnaissez qu'il y a de plus mauvais exemples !
Oui, mais il vous a montré la voie, donc on a compris. Merci et bonne journée ! Merci !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 4 septembre 2009