Déclaration de M. Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au logement et à l'urbanisme, sur le plan de relance dans le domaine du logement, la politique de l'hébergement et les nouvelles constructions à haute performance énergétique, à Paris le 8 septembre 2009.

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Texte intégral

Monsieur le Président,
Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie de m'avoir invité à cette rencontre de la grande famille de l'industrie cimentière.
Vous l'aurez certainement remarqué cette année, Logement et Urbanisme ont été réunis sous le patronage de Jean-Louis Borloo. Le chef de l'Etat a souhaité bâtir un ministère totalement transversal en concentrant tous les leviers au même endroit : l'écologie bien sûr mais aussi l'énergie, les transports, le logement et l'urbanisme. Notre pays dispose désormais d'un Ministère unique au monde.
Ce grand ministère d'Etat permet d'assurer le développement durable du Logement, sous ses aspects économiques, sociaux et environnementaux.
Et les défis sont immenses.
Ne le cachons pas, la situation du marché immobilier en France est difficile. On connait la conjoncture économique, mais ce n'est peut être plus aujourd'hui l'essentiel.
Les inquiétudes des Français sur l'avenir rejaillissent sur le climat global de l'immobilier.
A cela, l'Etat veut apporter des réponses.
L'effort du gouvernement, servi par un ambitieux plan de relance en matière de logement, n'a jamais été aussi fort. Le financement de la construction de logements sociaux, qui en période de crise se révèle décisif, n'a jamais été aussi important : 125 000 sont déjà prévus, soit une augmentation de 20% par rapport aux logements financés en 2008.
Financer les logements sociaux est une bonne chose, mais il faut aussi que les engagements de travaux s'accélèrent. Je veillerai personnellement à ce que les procédures administratives ne soient pas un frein.
L'opération VEFA qui a rapproché secteur public et entreprises privées a porté ses fruits, en contribuant fortement au logement social.
Le doublement du Prêt à Taux Zéro a par ailleurs permis de maintenir à un haut niveau la primo accession sociale.
Le dispositif Scellier fonctionne bien mais je le rappelle, investir dans le Scellier ne doit pas être un placement financier mais le choix d'un logement de qualité.
N'oublions pas non plus depuis mi-avril, plus de 15 000 éco prêts à taux zéro ont été signés et on prévoit une montée en puissance dans les prochains mois.
Ces premiers chiffres sont très positifs. Avec Jean-Louis Borloo nous sommes très optimistes sur la capacité à atteindre les objectifs du Grenelle Environnement c'est à dire 200.000 d'ici fin 2010.
Aujourd'hui, il nous incombe de préparer l'après crise. De grands chantiers s'ouvrent à nous. Pour ma part, j'en citerai trois que j'estime prioritaires :
La refondation de la politique de l'hébergement.
La politique d'hébergement doit se réformer pour être davantage centrée sur les besoins des personnes qui doivent se voir proposer un parcours adapté.
L'idée est de développer un véritable service public de l'accueil et de l'hébergement des personnes sans-abri.
Service public qui doit reposer sur des pratiques harmonisées et évaluées au vu d'objectifs de résultats (en matière d'insertion, d'accès au logement ...).
Service public qui doit privilégier le relogement dès lors que la personne remplit les conditions pour y accéder.
Deuxième priorité : la réforme de l'urbanisme.
Il s'agit ici de faire preuve de bon sens avant tout pour réformer les outils.
Je pense par exemple à la simplification des directives territoriales d'aménagement dans la loi Grenelle 2, qui habilite aussi le Gouvernement à modifier de nombreuses dispositions du code.
Je pense également à la réforme du droit de préemption urbain qui nous permettra de capter plus facilement le foncier pour construire.
Troisième chantier : construire plus, là où il faut.
Il faut construire davantage là où nos concitoyens en ont le plus besoin.
C'est dans cet esprit que j'ai décidé de parcourir la France pour rencontrer les acteurs du terrain. La semaine dernière j'étais à Bordeaux et une dizaine de visites régionales sont prévues d'ici la fin du mois d'octobre.
Tout se passe sur le terrain. Vous le savez bien.
C'est là que nous gagnerons la bataille du Logement, en partenariat avec les collectivités territoriales et les organismes en charge du logement.
Les outils existent, il faut maintenant qu'ils expriment toute leur efficacité !
On doit pouvoir construire mieux, en intégrant les priorités environnementales du Grenelle.
Dès la semaine prochaine, nous aurons l'occasion d'aborder avec les sénateurs différents sujets tels que :
- l'urbanisation de certaines zones à la présence de transports collectifs,
- la densité minimale des constructions afin d'éviter l'étalement,
- l'exigence de la performance énergétique des bâtiments.
Le Grenelle Environnement est une formidable opportunité de placer au coeur de la construction du neuf la performance énergétique notamment.
La politique voulue par la Président de la République et déclinée par Jean Louis Borloo à travers le Grenelle
nous permet,
vous permet,
de relever les défis de la construction au plus proche des nouvelles aspirations de nos concitoyens.
Je sais que qu'on peut compter en France sur une tradition forte, celle de l'expertise des matériaux.
Naturellement, le ciment a toujours eu une place particulière dans la construction.
Aujourd'hui d'autres matériaux émergent.
Cette situation, je la perçois sous l'angle de la complémentarité. Nos concitoyens attendent que nous soyons inventifs, efficaces, sobres en carbone et en énergie.
J'ai bien entendu ce que vous disiez M. le Président. Je sais que votre profession est prête à relever l'ensemble de ces défis.
Mais j'ai conscience également que votre filière a pu souffrir également ces derniers mois.
Au-delà du contexte économique, il est anormal qu'en France où les statistiques ont toujours tenu une place importante, on n'ait pas de données objectivement acceptées par tous, dont la méthodologie ne souffre d'aucune critique. Pour une bonne politique du Logement, il faut de bons indicateurs.
J'en ai discuté récemment avec Michel Mouillart, il nous faut notamment un outil conjoncturel avancé.
Je ne voudrai pas être trop long.
Monsieur le Président,
Vous me demandez d'être votre avocat. Je préfère être votre partenaire. Ce partenariat me semble naturel. La France doit beaucoup à son industrie. Je n'oublie évidemment pas que derrière chacun d'entre vous, il y a des milliers d'emplois, des centaines de familles.
Nous nous reverrons pour étudier vos analyses, vos idées, vos propositions.
La porte de mon ministère est toujours ouverte à celles et ceux qui ont à coeur de bouger les lignes.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 8 octobre 2009