Texte intégral
Q - Est-ce que les problèmes de l'ESB et l'épidémie de fièvre aphteuse retarderont l'élargissement de l'UE ? L'UE semble actuellement préoccupée par ses problèmes et elle doit trouver plus de fonds pour soutenir les éleveurs.
R - C'est Gunter Verheugen qui est chargé des négociations d'élargissement et il ne s'occupe pas des épidémies. Les ministres sont habitués à gérer des situations de crise. I1 y a toujours eu des épizooties. Les ministres de l'Agriculture consacrent beaucoup de temps à résoudre ce problème, mais ils s'occupent également d'autres questions. C'est avec les ministres des Affaires étrangères, par exemple avec Joschka Fischer, que nous examinons la totalité des relations bilatérales en Europe. L'avenir de la politique agricole commune constitue un des sujets à débattre.
Q - Pour remédier aux conséquences de l'ESB, la France elle-même aura besoin de 3 milliards d'euros. Le budget de l'UE ne prévoit que 1,2 milliard d'euros à cette fin. Les moyens destinés au financement de l'élargissement de l'UE pourront-ils s'en trouver réduits ?
R - Il y a trop de nervosité quant à cette question. La Pologne doit, avant tout, veiller à bien négocier son adhésion à 1'UE. Cela concerne en particulier les domaines où Varsovie a demandé des exceptions et des périodes transitoires. Il n'y a aucune raison de se laisser inquiéter par l'actualité immédiate: nous sommes en mars 2001 et nous ne savons pas quelles seront les conséquences des épizooties actuelles pour le budget de l'UE au moment où la Pologne en fera partie. Même si c'est dans peu de temps. Depuis sa création, l'UE a été capable de gérer ses fonds d'une façon efficace, aussi bien pendant les étapes successives de son élargissement qu'aux moments de crise. Pour 2000/2006, le budget agricole ne devra pas dépasser les seuils fixés en 1999 à Berlin.
Q - C'est la France qui bénéficie le plus des montants compensatoires communautaires dans le domaine de l'agriculture...
R - ...Mais c'est l'Allemagne qui est le second pays à en profiter. Il est incontestable que les problèmes actuels accéléreront l'évolution vers une agriculture de plus grande qualité. Cependant, dès le mois de mars 1999, nous avions prévu à Berlin que ce budget devrait non seulement contribuer à garantir la production, mais aussi à veiller plus à sa qualité, à la protection de l'environnement et au développement équilibré de la campagne. La partie la plus importante du budget est destinée au développement de la production, c'est vrai, mais certaines modifications y ont déjà été apportées. Les événements actuels renforcent cette tendance. Ce n'est pourtant pas une révolution. La Pologne ne devrait pas se préoccuper des finances de l'UE. Les responsables de l'agriculture polonaise devraient plutôt se demander comment l'agriculture polonaise va s'adapter aux exigences de l'UE, notamment en termes de qualité.
Q - Est-il possible que Londres devienne le partenaire principal de Paris, à la place de Berlin ?
R - Il est vrai que la France et l'Allemagne ne sont pas toujours d'accord sur certains points. La presse allemande déclare parfois que l'Allemagne n'a plus besoin d'avoir une relation privilégiées avec un pays particulier. Ni le chancelier Schröder, ni Joschka Fischer ne partagent toutefois cet avis. Si la France et l'Allemagne ne sont pas d'accord, l'intégration européenne n'avance pas. Ni une alliance de la France avec le Royaume-Uni ni une alliance du Royaume-Uni avec l'Allemagne ne le remplacera. C'est donc avec le ministre Fischer que nous passons en revue tous les sujets et que nous essayons de redéfinir une entente franco-allemande sur des bases actuelles. Les opinions de la France et du Royaume-Uni convergent, avant tout, dans le domaine de la défense, ce qui est très important.
Q - Quelles peuvent être les raisons de certains malentendus survenus dans les relations franco-polonaises ?
R - Cette question m'étonne. Quels malentendus ? Du point de vue économique, nos relations sont très bonnes. Sur le plan culturel aussi. Je viens d'annoncer que nous allions lever les visas pour les étudiants polonais. De plus, je voudrais rappeler mes relations de confiance notamment avec le professeur Geremek. Plus tard, au moment où nous avons pris la présidence de l'UE, nous avons voulu, avant tout, remplir cette mission. Nous avons eu moins de temps qu'avant à consacrer à nos relations bilatérales, mais je ne me souviens d'aucune question litigieuse. Deux malentendus mis à part - celui concernant le sommet de Nice et celui concernant les raids contre l'Iraq - nous n'avons eu aucuns problèmes importants. Et il s'agit là de malentendus, au sens propre, il n'y avait pas de vrai désaccord. Je considère que nous devrions échanger nos opinions comme si vous faisiez déjà partie de 1'UE. La Pologne apporte beaucoup à l'UE, entre autres son point de vue concernant la Russie et l'Ukraine. Ma visite à Varsovie vise également à montrer qu'après la présidence française de l'UE, le développement de nos relations bilatérales reprend et s'accélère.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 avril 2001)
R - C'est Gunter Verheugen qui est chargé des négociations d'élargissement et il ne s'occupe pas des épidémies. Les ministres sont habitués à gérer des situations de crise. I1 y a toujours eu des épizooties. Les ministres de l'Agriculture consacrent beaucoup de temps à résoudre ce problème, mais ils s'occupent également d'autres questions. C'est avec les ministres des Affaires étrangères, par exemple avec Joschka Fischer, que nous examinons la totalité des relations bilatérales en Europe. L'avenir de la politique agricole commune constitue un des sujets à débattre.
Q - Pour remédier aux conséquences de l'ESB, la France elle-même aura besoin de 3 milliards d'euros. Le budget de l'UE ne prévoit que 1,2 milliard d'euros à cette fin. Les moyens destinés au financement de l'élargissement de l'UE pourront-ils s'en trouver réduits ?
R - Il y a trop de nervosité quant à cette question. La Pologne doit, avant tout, veiller à bien négocier son adhésion à 1'UE. Cela concerne en particulier les domaines où Varsovie a demandé des exceptions et des périodes transitoires. Il n'y a aucune raison de se laisser inquiéter par l'actualité immédiate: nous sommes en mars 2001 et nous ne savons pas quelles seront les conséquences des épizooties actuelles pour le budget de l'UE au moment où la Pologne en fera partie. Même si c'est dans peu de temps. Depuis sa création, l'UE a été capable de gérer ses fonds d'une façon efficace, aussi bien pendant les étapes successives de son élargissement qu'aux moments de crise. Pour 2000/2006, le budget agricole ne devra pas dépasser les seuils fixés en 1999 à Berlin.
Q - C'est la France qui bénéficie le plus des montants compensatoires communautaires dans le domaine de l'agriculture...
R - ...Mais c'est l'Allemagne qui est le second pays à en profiter. Il est incontestable que les problèmes actuels accéléreront l'évolution vers une agriculture de plus grande qualité. Cependant, dès le mois de mars 1999, nous avions prévu à Berlin que ce budget devrait non seulement contribuer à garantir la production, mais aussi à veiller plus à sa qualité, à la protection de l'environnement et au développement équilibré de la campagne. La partie la plus importante du budget est destinée au développement de la production, c'est vrai, mais certaines modifications y ont déjà été apportées. Les événements actuels renforcent cette tendance. Ce n'est pourtant pas une révolution. La Pologne ne devrait pas se préoccuper des finances de l'UE. Les responsables de l'agriculture polonaise devraient plutôt se demander comment l'agriculture polonaise va s'adapter aux exigences de l'UE, notamment en termes de qualité.
Q - Est-il possible que Londres devienne le partenaire principal de Paris, à la place de Berlin ?
R - Il est vrai que la France et l'Allemagne ne sont pas toujours d'accord sur certains points. La presse allemande déclare parfois que l'Allemagne n'a plus besoin d'avoir une relation privilégiées avec un pays particulier. Ni le chancelier Schröder, ni Joschka Fischer ne partagent toutefois cet avis. Si la France et l'Allemagne ne sont pas d'accord, l'intégration européenne n'avance pas. Ni une alliance de la France avec le Royaume-Uni ni une alliance du Royaume-Uni avec l'Allemagne ne le remplacera. C'est donc avec le ministre Fischer que nous passons en revue tous les sujets et que nous essayons de redéfinir une entente franco-allemande sur des bases actuelles. Les opinions de la France et du Royaume-Uni convergent, avant tout, dans le domaine de la défense, ce qui est très important.
Q - Quelles peuvent être les raisons de certains malentendus survenus dans les relations franco-polonaises ?
R - Cette question m'étonne. Quels malentendus ? Du point de vue économique, nos relations sont très bonnes. Sur le plan culturel aussi. Je viens d'annoncer que nous allions lever les visas pour les étudiants polonais. De plus, je voudrais rappeler mes relations de confiance notamment avec le professeur Geremek. Plus tard, au moment où nous avons pris la présidence de l'UE, nous avons voulu, avant tout, remplir cette mission. Nous avons eu moins de temps qu'avant à consacrer à nos relations bilatérales, mais je ne me souviens d'aucune question litigieuse. Deux malentendus mis à part - celui concernant le sommet de Nice et celui concernant les raids contre l'Iraq - nous n'avons eu aucuns problèmes importants. Et il s'agit là de malentendus, au sens propre, il n'y avait pas de vrai désaccord. Je considère que nous devrions échanger nos opinions comme si vous faisiez déjà partie de 1'UE. La Pologne apporte beaucoup à l'UE, entre autres son point de vue concernant la Russie et l'Ukraine. Ma visite à Varsovie vise également à montrer qu'après la présidence française de l'UE, le développement de nos relations bilatérales reprend et s'accélère.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 avril 2001)