Texte intégral
C. Barbier.- Le ministère de la Justice soutient-il Bercy dans sa chasse aux évadés fiscaux, bien que la liste suisse ait été volée dans une banque ?
Il y a une procédure qui est ouverte par le Parquet, qui est une procédure normale, qui n'entraîne aucun commentaire. Il y a par ailleurs une demande d'entraide judiciaire de la Suisse à laquelle nous répondons, bien entendu.
Il faudra durcir les peines encourues par les fraudeurs de ce type à l'avenir ?
Il y a des peines, qui sont déjà appliquées. Faisons déjà appliquer les peines qui existent, je pense que c'est une chose. Mais encore une fois, la procédure est en cours, pour l'instant je n'ai pas à préjuger de ce qui en sortira.
On négocie parfois, vous revenez, on vous met une amende un peu allégée, ça vous paraît acceptable ?
Ce n'est pas un problème qui relève du ministre de la Justice en la matière, c'est le rôle du ministre du Budget. Je crois qu'il s'est expliqué sur ce sujet très longuement et très complètement.
Le procureur E. de Montgolfier, a ouvert une enquête en parallèle, une enquête préliminaire, il soupçonne du blanchiment. Vous le soutenez ?
Il est évident que nous devons lutter à la fois contre les trafics, nous devons lutter contre la grande criminalité. Et le blanchiment, la lutte contre le blanchiment est un des éléments qui nous permet effectivement d'être efficace dans ce domaine.
Le débat sur l'identité nationale continue. Avec votre Club, "Le Chêne", vous défendez le concept d' "unité nationale". Est-ce que c'est parce que l'identité nationale c'est trop flou, pas assez clair, trop impertinent ?
Non, parce que je pense que c'est un élément important, et surtout aujourd'hui. L'identité nationale, c'est finalement une part du débat sur l'unité nationale. A l'heure de la mondialisation, à l'heure aussi où il y a la montée d'un certain nombre de communautarismes, il faut s'interroger sur le fait de savoir si nous avons non seulement envie de vivre ensemble aujourd'hui, mais envie d'avoir un destin commun, c'est ça finalement la grande question de l'unité nationale. C'est à la fois : qu'est-ce qui nous réunit ? Ce sont des valeurs, des valeurs qui se sont construites à travers notre histoire, à travers ses côtés positifs, à travers également ses parts d'ombre, mais qui font que nous sommes ceux-là aujourd'hui. Mais le vrai problème, c'est de savoir effectivement si nous sommes prêts à partager ensemble l'avenir de notre pays, et à quelles conditions nous sommes prêts à le faire. Et c'est ça ce débat, effectivement, que j'ai souhaité lancer avec "Le Chêne", avec tous ceux qui se reconnaissent dans la pensée gaulliste, dont c'est un des fondements. Et d'ailleurs, au-delà de la tribune qui est sortie dans Le Figaro, pendant tout ce week-end, c'est-à-dire, à partir de demain et jusqu'à lundi, dans l'ensemble de la France, il va y avoir une cinquantaine de débats qui auront lieu, et nous avons créé un site dédié, un site Internet dédié, pour participer effectivement à ce débat.
Combien de membres dans votre club, combien de parlementaires, combien de divisions "Le Chêne" ?
Aujourd'hui, on peut compter surtout les parlementaires, il y a 110 parlementaires, députés, sénateurs, députés européens. Et nous avons des implantations dans 80 départements métropolitains et d'outre-mer, et il commence à y avoir d'ailleurs aussi un certain nombre de sections qui sont créées à l'étranger.
Cela veut dire que vous n'êtes pas très, très, très à l'aise dans l'UMP ?
Nous sommes tout à fait à l'aise dans l'UMP, mais ce que nous souhaitons, c'est pouvoir faire ensemble, et peser la conception et les valeurs gaullistes au sein de la définition de la politique et de l'action de la majorité et de l'UMP. Nous sommes dans l'UMP.
Dans Le Figaro ce matin, vous écrivez : "les Français comparent l'action aux engagements". Y aurait-il, selon vous, beaucoup de déçus du sarkozysme ?
Ce n'est pas ça le problème. C'est un problème très général. Depuis des années, et d'ailleurs qui explique sans doute aussi l'abstention que nous avons très largement dans certaines élections, les Français ont le sentiment qu'on prend des engagements à l'occasion des élections, et puis qu'ensuite, on oublie ces engagements. Qu'il s'agisse de la droite ou de la gauche d'ailleurs, c'est exactement la même chose. Je pense qu'au contraire, l'une des grandes qualités de N. Sarkozy, c'est sa volonté que tous les engagements pris au moment de l'élection présidentielle puissent être remplis dans les cinq ans de l'élection, quelles que soient par ailleurs les difficultés, qui tiennent à un contexte mondial, notamment au contexte de la crise économique et financière. Mais ça, c'est justement un des points, me semble-t-il, essentiels de la démocratie et de l'adhésion du citoyen à la politique, et donc au sentiment de la construction du pays. Les Français veulent être associés, bien sûr ils ne peuvent pas tous agir directement, mais ce qu'ils veulent c'est, à partir du moment où ils ont fait un choix au moment de l'élection, pouvoir suivre la réalisation progressive de ce choix. Et c'est pour ça que je dis, c'est un peu l'idée d'une sorte de nouvelle planification. Je pense important de dire : voilà vers quelle société, voilà vers quelle France nous voulons vous amener, voilà les étapes par lesquelles nous allons passer. Et à chacune de ces étapes, qu'il puisse y avoir une évaluation de ce qui est fait et de ce qui n'est pas fait. C'est ça la démocratie.
L'unité nationale l e vivre ensemble, mais au coeur de ça il y a en ce moment la question musulmane. Par exemple, comme garde des Sceaux, êtes-vous pour une loi contre la burqa ?
Le problème de la burqa, ce n'est pas un problème que l'on peut traiter comme ça. D'abord, le problème de la burqa ou du voile intégral d'ailleurs, ce qui n'est pas exactement la même chose, c'est moins une question religieuse, parce que la plupart des grands responsables musulmans vous diront que cela ne correspond pas au texte du Coran. Le véritable problème, c'est un problème qui rejoint notre "'vivre ensemble", qui rejoint les valeurs de la République.
Les droits de la femme, notamment.
Et notamment, de la dignité humaine. Je préfère ce terme, parce que c'est effectivement un problème. En France, on respecte la dignité humaine...
Et on légifère pour la faire respecter...
t effectivement, il me semble que ce voile intégral est attentatoire à la dignité humaine. Il y a aujourd'hui une mission parlementaire, nous allons attendre ses conclusions. Mais il y a un certain nombre de choses a minima sur lesquelles nous devons être très fermes. Il est évident que, dans le "vivre ensemble", il y a l'acceptation de ces valeurs. Ce qui veut dire que quelqu'un qui demanderait, par exemple, un homme qui demanderait une naturalisation française et dont la femme porterait le voile intégral, c'est quelqu'un qui n'apparaîtrait pas comme partageant les valeurs du pays. Et donc, sur quelque chose comme ça, il faut le refuser. Bien entendu, il y a d'autres domaines, il y a un certain nombre de choses a minima qui doivent être fixées, ensuite attendons notamment les conclusions parlementaires, regardons également ce qui se fait dans des pays voisins, et puis nous verrons quelle doit être la forme, si ce doit être la forme d'une loi ou autre chose.
E. Besson a reconnu les contrôles policiers au faciès. Faut-il durcir les sanctions contre ceux qui les pratiquent ?
Je crois qu'il est effectivement très important que lorsqu'il y a des dérapages, ces dérapages soient sanctionnés. Ceci dit, il ne faut pas non plus mettre en cause le travail qui est fait par les policiers ou les gendarmes, dont l'immense majorité font leur travail à la fois avec beaucoup de conscience, de détermination, mais aussi beaucoup de respect, et notamment un total souci du respect des valeurs qui sont celles de la République.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 10 décembre 2009
Il y a une procédure qui est ouverte par le Parquet, qui est une procédure normale, qui n'entraîne aucun commentaire. Il y a par ailleurs une demande d'entraide judiciaire de la Suisse à laquelle nous répondons, bien entendu.
Il faudra durcir les peines encourues par les fraudeurs de ce type à l'avenir ?
Il y a des peines, qui sont déjà appliquées. Faisons déjà appliquer les peines qui existent, je pense que c'est une chose. Mais encore une fois, la procédure est en cours, pour l'instant je n'ai pas à préjuger de ce qui en sortira.
On négocie parfois, vous revenez, on vous met une amende un peu allégée, ça vous paraît acceptable ?
Ce n'est pas un problème qui relève du ministre de la Justice en la matière, c'est le rôle du ministre du Budget. Je crois qu'il s'est expliqué sur ce sujet très longuement et très complètement.
Le procureur E. de Montgolfier, a ouvert une enquête en parallèle, une enquête préliminaire, il soupçonne du blanchiment. Vous le soutenez ?
Il est évident que nous devons lutter à la fois contre les trafics, nous devons lutter contre la grande criminalité. Et le blanchiment, la lutte contre le blanchiment est un des éléments qui nous permet effectivement d'être efficace dans ce domaine.
Le débat sur l'identité nationale continue. Avec votre Club, "Le Chêne", vous défendez le concept d' "unité nationale". Est-ce que c'est parce que l'identité nationale c'est trop flou, pas assez clair, trop impertinent ?
Non, parce que je pense que c'est un élément important, et surtout aujourd'hui. L'identité nationale, c'est finalement une part du débat sur l'unité nationale. A l'heure de la mondialisation, à l'heure aussi où il y a la montée d'un certain nombre de communautarismes, il faut s'interroger sur le fait de savoir si nous avons non seulement envie de vivre ensemble aujourd'hui, mais envie d'avoir un destin commun, c'est ça finalement la grande question de l'unité nationale. C'est à la fois : qu'est-ce qui nous réunit ? Ce sont des valeurs, des valeurs qui se sont construites à travers notre histoire, à travers ses côtés positifs, à travers également ses parts d'ombre, mais qui font que nous sommes ceux-là aujourd'hui. Mais le vrai problème, c'est de savoir effectivement si nous sommes prêts à partager ensemble l'avenir de notre pays, et à quelles conditions nous sommes prêts à le faire. Et c'est ça ce débat, effectivement, que j'ai souhaité lancer avec "Le Chêne", avec tous ceux qui se reconnaissent dans la pensée gaulliste, dont c'est un des fondements. Et d'ailleurs, au-delà de la tribune qui est sortie dans Le Figaro, pendant tout ce week-end, c'est-à-dire, à partir de demain et jusqu'à lundi, dans l'ensemble de la France, il va y avoir une cinquantaine de débats qui auront lieu, et nous avons créé un site dédié, un site Internet dédié, pour participer effectivement à ce débat.
Combien de membres dans votre club, combien de parlementaires, combien de divisions "Le Chêne" ?
Aujourd'hui, on peut compter surtout les parlementaires, il y a 110 parlementaires, députés, sénateurs, députés européens. Et nous avons des implantations dans 80 départements métropolitains et d'outre-mer, et il commence à y avoir d'ailleurs aussi un certain nombre de sections qui sont créées à l'étranger.
Cela veut dire que vous n'êtes pas très, très, très à l'aise dans l'UMP ?
Nous sommes tout à fait à l'aise dans l'UMP, mais ce que nous souhaitons, c'est pouvoir faire ensemble, et peser la conception et les valeurs gaullistes au sein de la définition de la politique et de l'action de la majorité et de l'UMP. Nous sommes dans l'UMP.
Dans Le Figaro ce matin, vous écrivez : "les Français comparent l'action aux engagements". Y aurait-il, selon vous, beaucoup de déçus du sarkozysme ?
Ce n'est pas ça le problème. C'est un problème très général. Depuis des années, et d'ailleurs qui explique sans doute aussi l'abstention que nous avons très largement dans certaines élections, les Français ont le sentiment qu'on prend des engagements à l'occasion des élections, et puis qu'ensuite, on oublie ces engagements. Qu'il s'agisse de la droite ou de la gauche d'ailleurs, c'est exactement la même chose. Je pense qu'au contraire, l'une des grandes qualités de N. Sarkozy, c'est sa volonté que tous les engagements pris au moment de l'élection présidentielle puissent être remplis dans les cinq ans de l'élection, quelles que soient par ailleurs les difficultés, qui tiennent à un contexte mondial, notamment au contexte de la crise économique et financière. Mais ça, c'est justement un des points, me semble-t-il, essentiels de la démocratie et de l'adhésion du citoyen à la politique, et donc au sentiment de la construction du pays. Les Français veulent être associés, bien sûr ils ne peuvent pas tous agir directement, mais ce qu'ils veulent c'est, à partir du moment où ils ont fait un choix au moment de l'élection, pouvoir suivre la réalisation progressive de ce choix. Et c'est pour ça que je dis, c'est un peu l'idée d'une sorte de nouvelle planification. Je pense important de dire : voilà vers quelle société, voilà vers quelle France nous voulons vous amener, voilà les étapes par lesquelles nous allons passer. Et à chacune de ces étapes, qu'il puisse y avoir une évaluation de ce qui est fait et de ce qui n'est pas fait. C'est ça la démocratie.
L'unité nationale l e vivre ensemble, mais au coeur de ça il y a en ce moment la question musulmane. Par exemple, comme garde des Sceaux, êtes-vous pour une loi contre la burqa ?
Le problème de la burqa, ce n'est pas un problème que l'on peut traiter comme ça. D'abord, le problème de la burqa ou du voile intégral d'ailleurs, ce qui n'est pas exactement la même chose, c'est moins une question religieuse, parce que la plupart des grands responsables musulmans vous diront que cela ne correspond pas au texte du Coran. Le véritable problème, c'est un problème qui rejoint notre "'vivre ensemble", qui rejoint les valeurs de la République.
Les droits de la femme, notamment.
Et notamment, de la dignité humaine. Je préfère ce terme, parce que c'est effectivement un problème. En France, on respecte la dignité humaine...
Et on légifère pour la faire respecter...
t effectivement, il me semble que ce voile intégral est attentatoire à la dignité humaine. Il y a aujourd'hui une mission parlementaire, nous allons attendre ses conclusions. Mais il y a un certain nombre de choses a minima sur lesquelles nous devons être très fermes. Il est évident que, dans le "vivre ensemble", il y a l'acceptation de ces valeurs. Ce qui veut dire que quelqu'un qui demanderait, par exemple, un homme qui demanderait une naturalisation française et dont la femme porterait le voile intégral, c'est quelqu'un qui n'apparaîtrait pas comme partageant les valeurs du pays. Et donc, sur quelque chose comme ça, il faut le refuser. Bien entendu, il y a d'autres domaines, il y a un certain nombre de choses a minima qui doivent être fixées, ensuite attendons notamment les conclusions parlementaires, regardons également ce qui se fait dans des pays voisins, et puis nous verrons quelle doit être la forme, si ce doit être la forme d'une loi ou autre chose.
E. Besson a reconnu les contrôles policiers au faciès. Faut-il durcir les sanctions contre ceux qui les pratiquent ?
Je crois qu'il est effectivement très important que lorsqu'il y a des dérapages, ces dérapages soient sanctionnés. Ceci dit, il ne faut pas non plus mettre en cause le travail qui est fait par les policiers ou les gendarmes, dont l'immense majorité font leur travail à la fois avec beaucoup de conscience, de détermination, mais aussi beaucoup de respect, et notamment un total souci du respect des valeurs qui sont celles de la République.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 10 décembre 2009