Texte intégral
Seul le discours prononcé fait foi.
Mesdames, Messieurs,
Je souhaiterais tout dabord vivement remercier lObservatoire national de linnovation publique de mavoir convié à cette treizième édition du prix Territoria. Elle revêt, cette année, un lustre particulier puisque Monsieur Christian PONCELET, président du Sénat, a bien voulu nous accueillir au Palais du Luxembourg, à linitiative du sénateur Lucien NEUWIRTH et du député Pierre DUCOUT.
Cest avec beaucoup de plaisir que je prends part à cette manifestation qui, si jen juge par le nombre des participants venus de toutes nos régions, continue à susciter un vif intérêt non seulement de la part des cadres et des élus des collectivités territoriales mais aussi de leurs partenaires institutionnels et économiques.
Cette rencontre, au-delà de sa dimension conviviale, permet de mettre en valeur le rôle essentiel des fonctionnaires territoriaux dans la bonne marche du service public local et daborder les profondes évolutions que connaît leur métier. Jaurai loccasion dy revenir tout à lheure.
La décentralisation montre aussi quelle reste une dynamique qui est loin davoir épuisé tous ses effets. Cest un processus toujours inachevé, la recherche permanente dun compromis entre les trois termes de léquation territoriale : les libertés locales, lunité nationale et lefficacité administrative.
Les collectivités locales, désormais reconnues comme des acteurs à part entière de la vie économique et sociale de notre pays, ont su faire la preuve de leur vitalité, de leur capacités à mobiliser les énergies pour le développement local, à valoriser latout de la proximité. Elles ont fait la preuve que linnovation pouvait se placer au service de lintérêt général.
Au-delà dun bilan flatteur dans le domaine des équipements collectifs, les collectivités ont développé des politiques nouvelles essentielles à la cohésion de notre société dans les quartiers en difficulté, dans le secteur de la formation professionnelle et bien dautres.
La qualité des dossiers déposés auprès des organisateurs du prix Territoria suffit à démontrer la capacité dinnovation, dincorporation des moyens les plus modernes (NTIC) des collectivités qui supportent aisément la comparaison avec les entreprises ou les services de lÉtat.
Cette capacité dadaptation à un environnement en constante mutation est à mes yeux essentielle ; elle constitue dailleurs lun des principes fondamentaux qui régissent le service public et elle conditionne sa pleine efficacité. Cest, au fond, la justification même de la décentralisation. Toujours mieux servir le citoyen, apporter la plus grande satisfaction à lusager dans le cadre des grands principes républicains du service public : ces points sont dune actualité forte.
Il ne sagit pas de revenir sur la décentralisation, mais au contraire de lapprofondir. Tel est lobjet de trois textes portant lun sur laménagement durable du territoire, le second sur lintercommunalité, le troisième sur la réforme de laction économique des collectivités locales.
Trois textes différents, certes, portés par trois ministres différents, Madame VOYNET, Monsieur CHEVENEMENT et moi-même, mais relevant dune philosophie cohérente : faciliter la mobilisation des énergies locales par lémergence des pays ou agglomération, porteurs de projets collectifs, par un nouveau développement de la coopération et de la solidarité intercommunales, par un régime rénové et simplifié des interventions économiques à la fois plus clair et sécurisé pour les élus et mieux adapté aux besoins des entreprises.
Aujourdhui, les grandes questions de société comme le chômage, la lutte contre lexclusion, la sécurité, nécessitent une approche nouvelle de lintervention publique. Il importe tout dabord de favoriser un traitement interministériel de ces dossiers tant par les administrations centrales que par les services territoriaux de lÉtat. Dans cet esprit, le préfet doit pouvoir mieux fédérer les multiples compétences administratives, les services doivent pouvoir décider au plus près des citoyens.
Considérée à lorigine comme une simple conséquence logique de la décentralisation, la déconcentration, voulue dès 1982, confirmée et précisée en 1992 constitue, en cette fin de siècle, lun des axes essentiels de la réforme de lÉtat à laquelle je travaille avec la ferme volonté de faire franchir des pas décisifs à notre administration.
Ensuite, le développement de la contractualisation des politiques publiques (contrats de plan Etat-région, contrats de ville, contrats locaux de sécurité, etc...), qui constitue une formule souple apte à concilier lesprit de la décentralisation et la solidarité républicaine, appelle une intensification de la coopération entre administrations locales et services de lÉtat.
Ce nouveau mode de gestion des politiques appelle une intensification des échanges entre les deux fonctions publiques concernées.
Alors que certains suggèrent de découpler ces deux fonctions publiques et de soumettre les agents territoriaux à un régime de conventions collectives, je crois, au contraire, que ce nouveau contexte rend encore plus nécessaire létablissement dune réelle parité entre fonction publique territoriale et fonction publique de lÉtat.
Dans cet esprit, le rapport Schwartz a proposé une série daméliorations dans le domaine du recrutement, de la formation et du déroulement de carrière des fonctionnaires territoriaux. Après avoir largement consulté les organisations représentatives des élus et des personnels, je soumettrai un certain nombre de mesures au Conseil Supérieur de la Fonction Publique Territoriale dès sa prochaine réunion, le 31 de ce mois. Il sagira essentiellement de lamélioration de la gestion de lencadrement supérieur, de lassouplissement des quotas, de labaissement des seuils démographiques et de la simplification de lorganisation des concours, notamment sur titre, pour donner plus de réactivité aux recrutements.
Je forme le voeu que ces réformes, et dautres, favorisent une plus grande implication de nos concitoyens dans la vie locale, enjeu essentiel de la décentralisation. Les difficultés économiques ont mis à mal les liens sociaux. La modernisation de la vie publique nen est que plus urgente non seulement pour que les élus puissent mieux assurer leurs responsabilités dans un environnement de plus en plus complexe mais aussi, et surtout, pour regagner la confiance de nos concitoyens afin que la chose publique redevienne la chose de tous.
Par la mise en valeur des capacités créatrices des collectivités locales, le prix Territoria contribue à la réalisation de cette ambition : au nom de tous les participants, je len remercie.
(Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 26 mars 1999)
Mesdames, Messieurs,
Je souhaiterais tout dabord vivement remercier lObservatoire national de linnovation publique de mavoir convié à cette treizième édition du prix Territoria. Elle revêt, cette année, un lustre particulier puisque Monsieur Christian PONCELET, président du Sénat, a bien voulu nous accueillir au Palais du Luxembourg, à linitiative du sénateur Lucien NEUWIRTH et du député Pierre DUCOUT.
Cest avec beaucoup de plaisir que je prends part à cette manifestation qui, si jen juge par le nombre des participants venus de toutes nos régions, continue à susciter un vif intérêt non seulement de la part des cadres et des élus des collectivités territoriales mais aussi de leurs partenaires institutionnels et économiques.
Cette rencontre, au-delà de sa dimension conviviale, permet de mettre en valeur le rôle essentiel des fonctionnaires territoriaux dans la bonne marche du service public local et daborder les profondes évolutions que connaît leur métier. Jaurai loccasion dy revenir tout à lheure.
La décentralisation montre aussi quelle reste une dynamique qui est loin davoir épuisé tous ses effets. Cest un processus toujours inachevé, la recherche permanente dun compromis entre les trois termes de léquation territoriale : les libertés locales, lunité nationale et lefficacité administrative.
Les collectivités locales, désormais reconnues comme des acteurs à part entière de la vie économique et sociale de notre pays, ont su faire la preuve de leur vitalité, de leur capacités à mobiliser les énergies pour le développement local, à valoriser latout de la proximité. Elles ont fait la preuve que linnovation pouvait se placer au service de lintérêt général.
Au-delà dun bilan flatteur dans le domaine des équipements collectifs, les collectivités ont développé des politiques nouvelles essentielles à la cohésion de notre société dans les quartiers en difficulté, dans le secteur de la formation professionnelle et bien dautres.
La qualité des dossiers déposés auprès des organisateurs du prix Territoria suffit à démontrer la capacité dinnovation, dincorporation des moyens les plus modernes (NTIC) des collectivités qui supportent aisément la comparaison avec les entreprises ou les services de lÉtat.
Cette capacité dadaptation à un environnement en constante mutation est à mes yeux essentielle ; elle constitue dailleurs lun des principes fondamentaux qui régissent le service public et elle conditionne sa pleine efficacité. Cest, au fond, la justification même de la décentralisation. Toujours mieux servir le citoyen, apporter la plus grande satisfaction à lusager dans le cadre des grands principes républicains du service public : ces points sont dune actualité forte.
Il ne sagit pas de revenir sur la décentralisation, mais au contraire de lapprofondir. Tel est lobjet de trois textes portant lun sur laménagement durable du territoire, le second sur lintercommunalité, le troisième sur la réforme de laction économique des collectivités locales.
Trois textes différents, certes, portés par trois ministres différents, Madame VOYNET, Monsieur CHEVENEMENT et moi-même, mais relevant dune philosophie cohérente : faciliter la mobilisation des énergies locales par lémergence des pays ou agglomération, porteurs de projets collectifs, par un nouveau développement de la coopération et de la solidarité intercommunales, par un régime rénové et simplifié des interventions économiques à la fois plus clair et sécurisé pour les élus et mieux adapté aux besoins des entreprises.
Aujourdhui, les grandes questions de société comme le chômage, la lutte contre lexclusion, la sécurité, nécessitent une approche nouvelle de lintervention publique. Il importe tout dabord de favoriser un traitement interministériel de ces dossiers tant par les administrations centrales que par les services territoriaux de lÉtat. Dans cet esprit, le préfet doit pouvoir mieux fédérer les multiples compétences administratives, les services doivent pouvoir décider au plus près des citoyens.
Considérée à lorigine comme une simple conséquence logique de la décentralisation, la déconcentration, voulue dès 1982, confirmée et précisée en 1992 constitue, en cette fin de siècle, lun des axes essentiels de la réforme de lÉtat à laquelle je travaille avec la ferme volonté de faire franchir des pas décisifs à notre administration.
Ensuite, le développement de la contractualisation des politiques publiques (contrats de plan Etat-région, contrats de ville, contrats locaux de sécurité, etc...), qui constitue une formule souple apte à concilier lesprit de la décentralisation et la solidarité républicaine, appelle une intensification de la coopération entre administrations locales et services de lÉtat.
Ce nouveau mode de gestion des politiques appelle une intensification des échanges entre les deux fonctions publiques concernées.
Alors que certains suggèrent de découpler ces deux fonctions publiques et de soumettre les agents territoriaux à un régime de conventions collectives, je crois, au contraire, que ce nouveau contexte rend encore plus nécessaire létablissement dune réelle parité entre fonction publique territoriale et fonction publique de lÉtat.
Dans cet esprit, le rapport Schwartz a proposé une série daméliorations dans le domaine du recrutement, de la formation et du déroulement de carrière des fonctionnaires territoriaux. Après avoir largement consulté les organisations représentatives des élus et des personnels, je soumettrai un certain nombre de mesures au Conseil Supérieur de la Fonction Publique Territoriale dès sa prochaine réunion, le 31 de ce mois. Il sagira essentiellement de lamélioration de la gestion de lencadrement supérieur, de lassouplissement des quotas, de labaissement des seuils démographiques et de la simplification de lorganisation des concours, notamment sur titre, pour donner plus de réactivité aux recrutements.
Je forme le voeu que ces réformes, et dautres, favorisent une plus grande implication de nos concitoyens dans la vie locale, enjeu essentiel de la décentralisation. Les difficultés économiques ont mis à mal les liens sociaux. La modernisation de la vie publique nen est que plus urgente non seulement pour que les élus puissent mieux assurer leurs responsabilités dans un environnement de plus en plus complexe mais aussi, et surtout, pour regagner la confiance de nos concitoyens afin que la chose publique redevienne la chose de tous.
Par la mise en valeur des capacités créatrices des collectivités locales, le prix Territoria contribue à la réalisation de cette ambition : au nom de tous les participants, je len remercie.
(Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 26 mars 1999)