Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux de vous accueillir ici, au siège du Parti communiste, pour la première fois en ce début d'année 2001.
Je vous présente mes voeux les meilleurs. Que cette année soit, pour vous et pour vos proches, dans votre vie personnelle comme dans l'exercice de votre profession, une année de bonheur, de réussite, d'épanouissement.
La fin de l'année 2000 et les premières semaines de janvier ont été marquées par une certaine agitation politique autour des échéances électorales qui s'approchent. Des échéances qui, des municipales à la présidentielle et aux législatives pourraient, à bien des égards, témoigner d'un véritable changement d'époque.
Mais revenons aux dernières semaines de l'année 2000, et à la question de l'inversion du calendrier électoral. L'on veut faire de l'élection du Président de la République le scrutin primordial, hégémonique. L'élection du Parlement de la République serait alors reléguée au rang de formalité subalterne, et le pluralisme politique s'en trouverait dangereusement appauvri. Nous avons montré notre ferme opposition à ce que je persiste à considérer comme une dangereuse dérive institutionnelle, qui n'est pas sans évoquer un certain "coup d'Etat permanent", que d'aucuns condamnaient en d'autres temps. Et, peut-être plus encore, ce que j'appellerai une tentative de "normalisation" du régime présidentiel.
Et puis, il y a le comportement de Monsieur Jacques Chirac.
Rien, dans la politique du gouvernement, ne trouve grâce à ses yeux. Sécurité, salaires, retraites, inégalités, lutte contre le chômage, croissance économique, tout est sujet à critique présidentielle.
Avec le superbe aplomb qu'on lui connaît, le futur candidat Jacques Chirac ne se lasse pas de refaire le coup de la "fracture sociale". Pense-t-il que les Françaises et les Français ont la mémoire courte et ont oublié que le même homme, à peine installé à l'Elysée, a renié les promesses électorales sur lesquelles il s'était fait élire? Comment ne pas voir que les leçons à répétition qu'il inflige au gouvernement lui sont dictées par son obsession d'en "reprendre" pour cinq ans au printemps 2002.
Mais je ne crois pas qu'il faudrait ne commenter cette attitude que par l'ironie et les "bons mots". J'ai plutôt tendance à penser que ce serait donner des armes à la droite, au moment même où elle se montre telle qu'en elle-même: affichant ses divisions, ses déchirements, ses querelles d'ambitions que les uns masquent si maladroitement par de fielleux appels à une union excluant les autres. Il serait faux de dire que "les uns et les autres" n'ont pas d'autres propositions que leurs excommunications réciproques. Des propositions, la droite en a. Elles sont porteuses de conséquences sociales désastreuses. Et notre peuple a déjà fait la douloureuse expérience des effets nocifs des "médecines" libérales, voire ultralibérales qu'elle propose d'administrer -si besoin par la force comme le montrent le Medef et l'arrogance de M. Seillière- à notre société. Et quelle légèreté coupable ce serait de se pavaner à l'avance en déclarant, d'ores et déjà, la droite vaincue par ses propres divisions et ses incohérences. L'examen attentif des résultats des élections partielles ne permet certainement pas de conclure en ce sens!
Alors? Alors la meilleure manière -à vrai dire: la seule- d'empêcher son éventuel retour aux affaires, c'est de mener une politique résolument ancrée à gauche pendant les 15 mois qui nous séparent encore des grandes échéances électorales nationales du printemps 2002. Et voilà sans aucun doute une excellente idée pour faire de 2001 une année non seulement "utile", mais efficace! L'heure n'est ni à dresser un bilan satisfait de l'action du gouvernement, comme si le mandat de la gauche plurielle était déjà achevé, ni à tenter de gagner des "parts de marché" au centre.
Les Français donnent acte à la gauche plurielle de ce qu'elle a déjà accompli. Le bilan de l'action engagée depuis juin 1997 est loin d'être négligeable. Ils savent aussi que les communistes y ont contribué, à l'Assemblée nationale et au gouvernement, avec quatre ministres dont le rôle est reconnu.
Mais qui peut croire qu'il suffirait de "surfer" sur ce bilan? Car il y a aussi, et c'est le plus important, l'étendue et la force des attentes, des impatiences souvent, qu'expriment les Françaises et les Français, et dont nombre de commentaires de ces dernières semaines se font l'écho.
Qu'on veuille bien y songer: 15 mois c'est une longue période pour agir, pour engager sans délai quelques grands chantiers en souffrance, permettant de répondre aux attentes de millions de Français. Je me limiterai à évoquer quatre d'entre eux car vraiment, sur quelques grandes questions, le gouvernement de la gauche plurielle et sa majorité doivent se bouger davantage.
Le premier chantier doit être celui du relèvement significatif du pouvoir d'achat des Françaises et des Français. Et ne tournons pas "autour du pot", cela passe d'abord par l'augmentation des salaires -notamment les plus bas- des minima sociaux, et des retraites. Et pour le SMIC, cela ne peut attendre le traditionnel relèvement -souvent microscopique- du 1er juillet.
Une "prime pour l'emploi" vient d'être décidée. Celles et ceux qui recevront un chèque de l'administration fiscale à l'automne prochain l'apprécieront positivement, tant il est vrai que pour eux, qui ont si peu, une petite somme c'est déjà beaucoup!
Mais il faut regarder les réalités en face, et pas seulement au travers du prisme des vitres de Bercy! L'augmentation de pouvoir d'achat que des millions de Français attendaient fin janvier n'interviendra que dans neuf mois, et d'ici là, il faudra vivre et pour beaucoup seulement survivre!
Et puis, ne tournons pas autour du pot, c'est d'un crédit d'impôt qu'il s'agit. Le patronat est du même coup dégagé de ses responsabilités en matière de rémunération du travail, et encouragé plus que jamais à persister dans son entêtement à ne pas revaloriser les salaires. Plus encore: c'est une incitation à chercher à embaucher au plus bas niveau possible, alors que 70% des grilles de rémunérations débutent déjà au niveau du SMIC, et souvent en dessous. Tels sont, d'ailleurs, les effets qu'une mesure analogue a produit aux USA et en Grande-Bretagne.
Enfin, ce système peut constituer, à terme rapproché, une menace pour l'existence même d'un salaire minimum, en poussant à faire grandir la "prime pour l'emploi" et pas le salaire minimum lui-même.
Ces quelques remarques sont, en totalité ou en partie, exprimées par d'autres, pas forcément d'accord avec d'autres choix du Parti communiste. Peut-être serait-il temps de comprendre, enfin, que la question des salaires et de leur augmentation est particulièrement sensible aujourd'hui, pour des millions de nos concitoyens, pour la quasi-totalité des organisations syndicales, et pour plusieurs sensibilités de la gauche plurielle, jusque dans le Parti socialiste lui-même.
Au nom de quelle "doctrine" ou, pire, au nom de quel calcul pré-électoral, le gouvernement de la gauche devrait-il rester sourd à cette expression exigeante d'une politique salariale plus active, en particulier au bénéfice des bas salaires; au bénéfice d'emplois stables, durables, bien rémunérés, et valorisants? L'Etat-patron doit donner l'exemple par une augmentation sérieuse des salaires de la Fonction publique, qui atteste des choix de gauche du gouvernement.
Plus généralement, je réitère ma proposition d'une conférence nationale sur les salaires réunissant le gouvernement, les syndicats et le patronat. Elle devrait, selon moi, être convoquée rapidement. Il faut en effet initier une logique nouvelle en matière de salaires. La gauche, pour être bien elle-même, doit en finir avec les dogmes libéraux selon lesquels les rémunérations du travail salarié sont un coût à réduire absolument. De grâce -même si cela cause quelque peine à certains experts, incapables de sortir de la pensée libérale à laquelle ils ont été formés- affirmons la réalité d'une politique sociale de gauche!
C'est d'autant plus important que, loin des déclarations euphoriques de l'été dernier, les perspectives de croissance pour 2001 sont entachées d'incertitudes. L'atterrissage de l'activité américaine s'annonce plus brutal que prévu. Le ralentissement est déjà perceptible en Europe. Des prévisionnistes ne cachent plus leurs craintes d'un ralentissement sensible du rythme des créations d'emplois dès le premier semestre 2001.
L'emploi, précisément: c'est le second chantier sur lequel il reste énormément à accomplir.
Personne ne peut contester les résultats obtenus depuis trois ans et demi. Le nombre des chômeurs a nettement baissé. C'est bien. En même temps, nous assistons à une véritable envolée de la précarité. C'est un dangereux facteur de fragilisation de la croissance et d'aggravation des inégalités. Ainsi il appartient au gouvernement de stimuler au plus vite le projet de transformation des emplois-jeunes en emplois stables et durables.
Et puis, on ne peut fermer les yeux sur la poursuite, souvent le renforcement, des stratégies de restructuration, avec leur cortège de suppressions d'emplois. C'est par exemple Danone, qui s'apprête à supprimer 3000 emplois en Europe, dont 1700 en France, et à fermer sept usines dans notre pays. Tout cela froidement anticipé, comme vous et vos confrères venez de le révéler.
Michelin hier, aujourd'hui Danone: les grands groupes exposent cyniquement qu'ils entendent lever - à tout prix et à n'importe quel prix - tout ce qui fait obstacle à la croissance de la rentabilité financière.
Et pourtant, dirais-je: Messieurs les capitalistes, vous ne souffrez pas d'anorexie financière! Les profits des entreprises se sont élevés à 1750 milliards de francs en 2000, en progression de 6,5% sur l'année précédente. Les revenus financiers ont atteint environ 450 milliards de francs.
La politique, les responsables politiques ne peuvent pas rester apathiques devant les conséquences que cela induit. La gauche plurielle ne peut pas constater les ravages en avouant son impuissance, ou en affirmant simplement qu'elle se propose -un jour, quand elle le pourra, d'en juguler les excès!
Il ne s'agit pas de vouloir exercer un contrôle tatillon, bureaucratique sur les choix et les stratégies des entreprises, sur l'économie. Mais les entreprises, le système économique ne sauraient esquiver leurs responsabilités sociales et humaines. Nous sommes vraiment loin du compte! Sinon, attention que la "modernisation sociale" qu'on évoque ne se traduise pas par un dangereux retour en arrière.
Je veux évoquer ici un troisième grand dossier: celui des retraites.
Décidément, M. Seillière et le Medef veulent à toute force imposer leur loi à l'ensemble du monde du travail, à toutes les organisations syndicales, et au gouvernement de gauche plurielle. L'assemblée générale du Medef réunie avant-hier, a choisi de durcir encore le ton, et d'engager un véritable combat patronal, une croisade anti-sociale. Par la menace, par le chantage, le Medef veut faire voler en éclat le système actuel. Et pour parvenir à ses fins, il n'hésite pas à déclarer son intention de se mettre "hors la loi".
Au-delà de l'enjeu des retraites complémentaires, il est indispensable de relancer le débat sur l'avenir même des retraites. C'est un immense enjeu de société. Le Premier ministre a promis, l'an dernier, l'organisation de ce débat. Le moment n'est-il pas venu d'en prendre réellement l'initiative? Sinon, on laisserait le champ libre à ceux qui s'efforcent de conditionner les salariés, les citoyens, à l'acceptation comme une fatalité de leurs scénarios catastrophes. On ne peut tout de même pas permettre au Medef de faire croire qu'il est le seul porteur d'idées -gravement régressives en l'occurrence- alors qu'il est possible d'offrir une alternative forte à ses projets! Il ne saurait être question de décevoir les Françaises et les Français, dont on sait l'attachement au maintien et à la consolidation du système par répartition.
Il faut faire du neuf pour résoudre des problèmes nouveaux? D'accord. Les communistes sont disponibles pour cela, à l'Assemblée nationale et dans le pays. Ils se félicitent de l'initiative lancée par toutes les organisations syndicales d'une journée d'action et de manifestations jeudi prochain, 25 janvier, et y apportent un total soutien.
J'ai évoqué, en débutant mon propos, la récente inversion du calendrier électoral. Ma quatrième remarque a trait précisément au grand chantier de modernisation et de démocratisation de nos institutions, et de la vie politique.
A ce sujet le débat ouvert par le Premier ministre hier en matière de décentralisation va, en de nombreux domaines, dans le sens souhaité depuis des années par les élus communistes et républicains. Je pense particulièrement au statut de l'élu, indispensable à une réelle rénovation de la démocratie locale, ainsi qu'à l'émergence d'une véritable démocratie participative. Tout cela exige d'urgentes réformes, auxquelles j'ajoute bien évidemment, par exemple, l'introduction de la proportionnelle et le droit de vote des immigrés non communautaires, questions sur lesquelles nous ferons entendre fortement notre point de vue. Mais j'y reviendrai.
Je persiste, et je signe, comme je l'ai dit devant l'Assemblée nationale: "Oui, il y a une crise de la politique; oui, il y a une crise de nos institutions républicaines en France", nos concitoyens " ont le sentiment d'avoir toujours moins de prise sur toutes les décisions qui intéressent leur vie quotidienne, leur avenir et celui du pays".
Evidemment, les comportements d'une partie de ce qu'il est convenu d'appeler la "classe politique" contribuent à élargir le fossé entre les citoyennes et les citoyens d'une part, les élus et responsables politiques d'autre part. Pour autant je me refuse à emboîter le pas à ceux qui tentent, à partir de faits condamnables, de déconsidérer les centaines de milliers d'élus et militants qui font de la politique avec dévouement, sans calculs et même, souvent, au détriment de leur vie personnelle, de leur carrière professionnelle.
Qu'il me soit permis d'ajouter que chacun doit bien mesurer toutes les conséquences de la véritable déstabilisation éthique et institutionnelle que connaît la sphère du politique aujourd'hui.
La République est un corps vivant, à bien des égards susceptible d'être fragilisé. Il est temps, grand temps, de ne plus considérer comme banales la dérision et la fuite en avant auxquelles sont confrontées aujourd'hui non seulement la représentation politique et, au-delà, ce que je viens d'appeler la sphère du politique. C'est-à-dire l'ensemble de ceux qui la font, de ceux qui la régulent, de ceux qui l'observent et la commentent. Cet ensemble constitue l'un des piliers de notre démocratie. Car chacun comprend bien qu'il ne s'agit pas d'un mal qui toucherait une génération politique dont il suffirait de se séparer pour rétablir la situation. Non, il s'agit d'une oeuvre de reconstruction politique. Elle ne peut être que commune à tous ceux qui, plus que jamais, estiment que l'ordre du jour est à une nouvelle République moderne et citoyenne.
On ne s'attaquera pas vraiment à ces problèmes avec des mesures ambiguës, perçues souvent avec raison comme des initiatives de convenance personnelle. D'ailleurs, lors du référendum de septembre dernier, sept Français sur dix ont dit par leur refus de vote qu'ils n'étaient pas dupes de "l'ersatz" de réforme qui leur était proposé.
Je veux aujourd'hui revenir sur un seul point: la nécessité du scrutin proportionnel.
Pluralisme politique, ou incarnation de "l'intérêt général" par tel courant, voire telle ou telle personnalité? Il faut désormais choisir résolument et définitivement. Le choix, pour moi est clair: c'est celui du pluralisme. C'est aussi le moyen nécessaire pour l'indispensable renouvellement de la vie politique, permettant à un plus grand nombre de citoyennes et de citoyens d'y participer.
En dépit de l'engagement commun d'avril 1997 entre parti socialiste et parti communiste, ce choix est constamment renvoyé à plus tard, quand il n'est pas contredit par les réformes constitutionnelles engagées.
On nous dit qu'on ne peut modifier les modes de scrutin à la veille des échéances. Cela n'est pas crédible du tout: on ne cesse de modifier les règles du jeu au gré des convenances des décideurs! Quant à la proportionnelle, je suis convaincu qu'elle n'apparaîtrait pas comme un choix de convenance, mais que les Français y verraient une avancée concrète, significative, vers plus de démocratie, en particulier parce qu'elle permettrait de traduire dans les faits la volonté affirmée que les femmes soient plus nombreuses à l'Assemblée nationale.
C'est pourquoi les députés communistes déposeront très prochainement une proposition de loi visant à introduire une dose de proportionnelle dès les élections législatives de 2002.
Mesdames et Messieurs,
Je l'ai dit d'emblée, il ne s'agissait pas pour moi, aujourd'hui, de décliner l'ensemble des préoccupations et des propositions du parti communiste.
Par le choix que j'ai fait vous aurez compris, cependant, quel est notre état d'esprit en ce début d'année.
Nous voulons que la majorité de gauche plurielle réussisse. Nous agissons en conséquence, avec la conviction qu'elle a beaucoup de "pain sur la planche", et que c'est non seulement dans la continuité mais dans l'accentuation résolue de ce qu'elle a engagé depuis juin 1997 qu'elle doit inscrire et renforcer son action.
C'est à donner plus de force à une telle dynamique que nous entendons consacrer tous nos efforts au sein de la majorité, au gouvernement et dans le pays.
Aux municipales il s'agit de conserver à la gauche, dans l'union et l'ouverture au mouvement social, les municipalités qu'elle dirige déjà, et d'en gagner le plus possible sur la droite et l'extrême droite. Cet objectif est à notre portée grâce, notamment, à la qualité de l'accord national entre parti socialiste et parti communiste, et aux accords qui ont pu être signés avec d'autres forces de la gauche plurielle. Mais ce qui est notable c'est que jamais, dans le passé, un accord PC - PS n'avait concerné autant de villes qu'aujourd'hui.
Pour notre part, nous le respectons scrupuleusement. Y compris en déployant nos efforts de conviction dans les très rares cas où des communistes sont tentés d'adopter des comportements qui lui seraient contraires.
Cela m'autorise d'autant plus à déplorer vivement la situation de blocage qui persiste ici ou là, par exemple dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis, à l'initiative d'un ministre du gouvernement de la gauche plurielle.
Franchement, l'esprit de chapelle est lourdement préjudiciable à toutes les composantes de la gauche plurielle! Aucune ne sera épargnée si -mais je me refuse à le croire- tel ou tel responsable continue de vouloir en découdre avec ses alliés!
Il y a aussi l'échéance des élections cantonales. Il s'agit de savoir qui dirigera demain les conseils généraux, avec les moyens et les compétences dont ils disposent. La gauche est en capacité d'en conquérir un certain nombre. Nous nous y emploierons.
Ces élections cantonales seront aussi un moyen offert aux électrices et aux électeurs de se faire entendre au plan national.
Avec le vote communiste, ils pourront exprimer leur volonté que nos propositions de grandes réformes structurelles en matière de salaires, d'emplois, de lutte pour faire reculer les inégalités, de droits nouveaux pour les salariés, les citoyens pèsent de plus de poids dans le débat à gauche; dans l'élaboration des décisions; dans les actes du gouvernement.
C'est avec cette détermination à conjuguer le local et le national que les militants, les élus et les responsables communistes sont engagés dans la campagne électorale.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je voulais vous dire, avant que nous prolongions cette rencontre en discutant ensemble de ces questions, et de toutes celles que vous souhaiterez aborder.
En vous renouvelant mes meilleurs voeux pour l'année 2001, je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.pcf.fr, le 29 janvier 2001).
Je suis heureux de vous accueillir ici, au siège du Parti communiste, pour la première fois en ce début d'année 2001.
Je vous présente mes voeux les meilleurs. Que cette année soit, pour vous et pour vos proches, dans votre vie personnelle comme dans l'exercice de votre profession, une année de bonheur, de réussite, d'épanouissement.
La fin de l'année 2000 et les premières semaines de janvier ont été marquées par une certaine agitation politique autour des échéances électorales qui s'approchent. Des échéances qui, des municipales à la présidentielle et aux législatives pourraient, à bien des égards, témoigner d'un véritable changement d'époque.
Mais revenons aux dernières semaines de l'année 2000, et à la question de l'inversion du calendrier électoral. L'on veut faire de l'élection du Président de la République le scrutin primordial, hégémonique. L'élection du Parlement de la République serait alors reléguée au rang de formalité subalterne, et le pluralisme politique s'en trouverait dangereusement appauvri. Nous avons montré notre ferme opposition à ce que je persiste à considérer comme une dangereuse dérive institutionnelle, qui n'est pas sans évoquer un certain "coup d'Etat permanent", que d'aucuns condamnaient en d'autres temps. Et, peut-être plus encore, ce que j'appellerai une tentative de "normalisation" du régime présidentiel.
Et puis, il y a le comportement de Monsieur Jacques Chirac.
Rien, dans la politique du gouvernement, ne trouve grâce à ses yeux. Sécurité, salaires, retraites, inégalités, lutte contre le chômage, croissance économique, tout est sujet à critique présidentielle.
Avec le superbe aplomb qu'on lui connaît, le futur candidat Jacques Chirac ne se lasse pas de refaire le coup de la "fracture sociale". Pense-t-il que les Françaises et les Français ont la mémoire courte et ont oublié que le même homme, à peine installé à l'Elysée, a renié les promesses électorales sur lesquelles il s'était fait élire? Comment ne pas voir que les leçons à répétition qu'il inflige au gouvernement lui sont dictées par son obsession d'en "reprendre" pour cinq ans au printemps 2002.
Mais je ne crois pas qu'il faudrait ne commenter cette attitude que par l'ironie et les "bons mots". J'ai plutôt tendance à penser que ce serait donner des armes à la droite, au moment même où elle se montre telle qu'en elle-même: affichant ses divisions, ses déchirements, ses querelles d'ambitions que les uns masquent si maladroitement par de fielleux appels à une union excluant les autres. Il serait faux de dire que "les uns et les autres" n'ont pas d'autres propositions que leurs excommunications réciproques. Des propositions, la droite en a. Elles sont porteuses de conséquences sociales désastreuses. Et notre peuple a déjà fait la douloureuse expérience des effets nocifs des "médecines" libérales, voire ultralibérales qu'elle propose d'administrer -si besoin par la force comme le montrent le Medef et l'arrogance de M. Seillière- à notre société. Et quelle légèreté coupable ce serait de se pavaner à l'avance en déclarant, d'ores et déjà, la droite vaincue par ses propres divisions et ses incohérences. L'examen attentif des résultats des élections partielles ne permet certainement pas de conclure en ce sens!
Alors? Alors la meilleure manière -à vrai dire: la seule- d'empêcher son éventuel retour aux affaires, c'est de mener une politique résolument ancrée à gauche pendant les 15 mois qui nous séparent encore des grandes échéances électorales nationales du printemps 2002. Et voilà sans aucun doute une excellente idée pour faire de 2001 une année non seulement "utile", mais efficace! L'heure n'est ni à dresser un bilan satisfait de l'action du gouvernement, comme si le mandat de la gauche plurielle était déjà achevé, ni à tenter de gagner des "parts de marché" au centre.
Les Français donnent acte à la gauche plurielle de ce qu'elle a déjà accompli. Le bilan de l'action engagée depuis juin 1997 est loin d'être négligeable. Ils savent aussi que les communistes y ont contribué, à l'Assemblée nationale et au gouvernement, avec quatre ministres dont le rôle est reconnu.
Mais qui peut croire qu'il suffirait de "surfer" sur ce bilan? Car il y a aussi, et c'est le plus important, l'étendue et la force des attentes, des impatiences souvent, qu'expriment les Françaises et les Français, et dont nombre de commentaires de ces dernières semaines se font l'écho.
Qu'on veuille bien y songer: 15 mois c'est une longue période pour agir, pour engager sans délai quelques grands chantiers en souffrance, permettant de répondre aux attentes de millions de Français. Je me limiterai à évoquer quatre d'entre eux car vraiment, sur quelques grandes questions, le gouvernement de la gauche plurielle et sa majorité doivent se bouger davantage.
Le premier chantier doit être celui du relèvement significatif du pouvoir d'achat des Françaises et des Français. Et ne tournons pas "autour du pot", cela passe d'abord par l'augmentation des salaires -notamment les plus bas- des minima sociaux, et des retraites. Et pour le SMIC, cela ne peut attendre le traditionnel relèvement -souvent microscopique- du 1er juillet.
Une "prime pour l'emploi" vient d'être décidée. Celles et ceux qui recevront un chèque de l'administration fiscale à l'automne prochain l'apprécieront positivement, tant il est vrai que pour eux, qui ont si peu, une petite somme c'est déjà beaucoup!
Mais il faut regarder les réalités en face, et pas seulement au travers du prisme des vitres de Bercy! L'augmentation de pouvoir d'achat que des millions de Français attendaient fin janvier n'interviendra que dans neuf mois, et d'ici là, il faudra vivre et pour beaucoup seulement survivre!
Et puis, ne tournons pas autour du pot, c'est d'un crédit d'impôt qu'il s'agit. Le patronat est du même coup dégagé de ses responsabilités en matière de rémunération du travail, et encouragé plus que jamais à persister dans son entêtement à ne pas revaloriser les salaires. Plus encore: c'est une incitation à chercher à embaucher au plus bas niveau possible, alors que 70% des grilles de rémunérations débutent déjà au niveau du SMIC, et souvent en dessous. Tels sont, d'ailleurs, les effets qu'une mesure analogue a produit aux USA et en Grande-Bretagne.
Enfin, ce système peut constituer, à terme rapproché, une menace pour l'existence même d'un salaire minimum, en poussant à faire grandir la "prime pour l'emploi" et pas le salaire minimum lui-même.
Ces quelques remarques sont, en totalité ou en partie, exprimées par d'autres, pas forcément d'accord avec d'autres choix du Parti communiste. Peut-être serait-il temps de comprendre, enfin, que la question des salaires et de leur augmentation est particulièrement sensible aujourd'hui, pour des millions de nos concitoyens, pour la quasi-totalité des organisations syndicales, et pour plusieurs sensibilités de la gauche plurielle, jusque dans le Parti socialiste lui-même.
Au nom de quelle "doctrine" ou, pire, au nom de quel calcul pré-électoral, le gouvernement de la gauche devrait-il rester sourd à cette expression exigeante d'une politique salariale plus active, en particulier au bénéfice des bas salaires; au bénéfice d'emplois stables, durables, bien rémunérés, et valorisants? L'Etat-patron doit donner l'exemple par une augmentation sérieuse des salaires de la Fonction publique, qui atteste des choix de gauche du gouvernement.
Plus généralement, je réitère ma proposition d'une conférence nationale sur les salaires réunissant le gouvernement, les syndicats et le patronat. Elle devrait, selon moi, être convoquée rapidement. Il faut en effet initier une logique nouvelle en matière de salaires. La gauche, pour être bien elle-même, doit en finir avec les dogmes libéraux selon lesquels les rémunérations du travail salarié sont un coût à réduire absolument. De grâce -même si cela cause quelque peine à certains experts, incapables de sortir de la pensée libérale à laquelle ils ont été formés- affirmons la réalité d'une politique sociale de gauche!
C'est d'autant plus important que, loin des déclarations euphoriques de l'été dernier, les perspectives de croissance pour 2001 sont entachées d'incertitudes. L'atterrissage de l'activité américaine s'annonce plus brutal que prévu. Le ralentissement est déjà perceptible en Europe. Des prévisionnistes ne cachent plus leurs craintes d'un ralentissement sensible du rythme des créations d'emplois dès le premier semestre 2001.
L'emploi, précisément: c'est le second chantier sur lequel il reste énormément à accomplir.
Personne ne peut contester les résultats obtenus depuis trois ans et demi. Le nombre des chômeurs a nettement baissé. C'est bien. En même temps, nous assistons à une véritable envolée de la précarité. C'est un dangereux facteur de fragilisation de la croissance et d'aggravation des inégalités. Ainsi il appartient au gouvernement de stimuler au plus vite le projet de transformation des emplois-jeunes en emplois stables et durables.
Et puis, on ne peut fermer les yeux sur la poursuite, souvent le renforcement, des stratégies de restructuration, avec leur cortège de suppressions d'emplois. C'est par exemple Danone, qui s'apprête à supprimer 3000 emplois en Europe, dont 1700 en France, et à fermer sept usines dans notre pays. Tout cela froidement anticipé, comme vous et vos confrères venez de le révéler.
Michelin hier, aujourd'hui Danone: les grands groupes exposent cyniquement qu'ils entendent lever - à tout prix et à n'importe quel prix - tout ce qui fait obstacle à la croissance de la rentabilité financière.
Et pourtant, dirais-je: Messieurs les capitalistes, vous ne souffrez pas d'anorexie financière! Les profits des entreprises se sont élevés à 1750 milliards de francs en 2000, en progression de 6,5% sur l'année précédente. Les revenus financiers ont atteint environ 450 milliards de francs.
La politique, les responsables politiques ne peuvent pas rester apathiques devant les conséquences que cela induit. La gauche plurielle ne peut pas constater les ravages en avouant son impuissance, ou en affirmant simplement qu'elle se propose -un jour, quand elle le pourra, d'en juguler les excès!
Il ne s'agit pas de vouloir exercer un contrôle tatillon, bureaucratique sur les choix et les stratégies des entreprises, sur l'économie. Mais les entreprises, le système économique ne sauraient esquiver leurs responsabilités sociales et humaines. Nous sommes vraiment loin du compte! Sinon, attention que la "modernisation sociale" qu'on évoque ne se traduise pas par un dangereux retour en arrière.
Je veux évoquer ici un troisième grand dossier: celui des retraites.
Décidément, M. Seillière et le Medef veulent à toute force imposer leur loi à l'ensemble du monde du travail, à toutes les organisations syndicales, et au gouvernement de gauche plurielle. L'assemblée générale du Medef réunie avant-hier, a choisi de durcir encore le ton, et d'engager un véritable combat patronal, une croisade anti-sociale. Par la menace, par le chantage, le Medef veut faire voler en éclat le système actuel. Et pour parvenir à ses fins, il n'hésite pas à déclarer son intention de se mettre "hors la loi".
Au-delà de l'enjeu des retraites complémentaires, il est indispensable de relancer le débat sur l'avenir même des retraites. C'est un immense enjeu de société. Le Premier ministre a promis, l'an dernier, l'organisation de ce débat. Le moment n'est-il pas venu d'en prendre réellement l'initiative? Sinon, on laisserait le champ libre à ceux qui s'efforcent de conditionner les salariés, les citoyens, à l'acceptation comme une fatalité de leurs scénarios catastrophes. On ne peut tout de même pas permettre au Medef de faire croire qu'il est le seul porteur d'idées -gravement régressives en l'occurrence- alors qu'il est possible d'offrir une alternative forte à ses projets! Il ne saurait être question de décevoir les Françaises et les Français, dont on sait l'attachement au maintien et à la consolidation du système par répartition.
Il faut faire du neuf pour résoudre des problèmes nouveaux? D'accord. Les communistes sont disponibles pour cela, à l'Assemblée nationale et dans le pays. Ils se félicitent de l'initiative lancée par toutes les organisations syndicales d'une journée d'action et de manifestations jeudi prochain, 25 janvier, et y apportent un total soutien.
J'ai évoqué, en débutant mon propos, la récente inversion du calendrier électoral. Ma quatrième remarque a trait précisément au grand chantier de modernisation et de démocratisation de nos institutions, et de la vie politique.
A ce sujet le débat ouvert par le Premier ministre hier en matière de décentralisation va, en de nombreux domaines, dans le sens souhaité depuis des années par les élus communistes et républicains. Je pense particulièrement au statut de l'élu, indispensable à une réelle rénovation de la démocratie locale, ainsi qu'à l'émergence d'une véritable démocratie participative. Tout cela exige d'urgentes réformes, auxquelles j'ajoute bien évidemment, par exemple, l'introduction de la proportionnelle et le droit de vote des immigrés non communautaires, questions sur lesquelles nous ferons entendre fortement notre point de vue. Mais j'y reviendrai.
Je persiste, et je signe, comme je l'ai dit devant l'Assemblée nationale: "Oui, il y a une crise de la politique; oui, il y a une crise de nos institutions républicaines en France", nos concitoyens " ont le sentiment d'avoir toujours moins de prise sur toutes les décisions qui intéressent leur vie quotidienne, leur avenir et celui du pays".
Evidemment, les comportements d'une partie de ce qu'il est convenu d'appeler la "classe politique" contribuent à élargir le fossé entre les citoyennes et les citoyens d'une part, les élus et responsables politiques d'autre part. Pour autant je me refuse à emboîter le pas à ceux qui tentent, à partir de faits condamnables, de déconsidérer les centaines de milliers d'élus et militants qui font de la politique avec dévouement, sans calculs et même, souvent, au détriment de leur vie personnelle, de leur carrière professionnelle.
Qu'il me soit permis d'ajouter que chacun doit bien mesurer toutes les conséquences de la véritable déstabilisation éthique et institutionnelle que connaît la sphère du politique aujourd'hui.
La République est un corps vivant, à bien des égards susceptible d'être fragilisé. Il est temps, grand temps, de ne plus considérer comme banales la dérision et la fuite en avant auxquelles sont confrontées aujourd'hui non seulement la représentation politique et, au-delà, ce que je viens d'appeler la sphère du politique. C'est-à-dire l'ensemble de ceux qui la font, de ceux qui la régulent, de ceux qui l'observent et la commentent. Cet ensemble constitue l'un des piliers de notre démocratie. Car chacun comprend bien qu'il ne s'agit pas d'un mal qui toucherait une génération politique dont il suffirait de se séparer pour rétablir la situation. Non, il s'agit d'une oeuvre de reconstruction politique. Elle ne peut être que commune à tous ceux qui, plus que jamais, estiment que l'ordre du jour est à une nouvelle République moderne et citoyenne.
On ne s'attaquera pas vraiment à ces problèmes avec des mesures ambiguës, perçues souvent avec raison comme des initiatives de convenance personnelle. D'ailleurs, lors du référendum de septembre dernier, sept Français sur dix ont dit par leur refus de vote qu'ils n'étaient pas dupes de "l'ersatz" de réforme qui leur était proposé.
Je veux aujourd'hui revenir sur un seul point: la nécessité du scrutin proportionnel.
Pluralisme politique, ou incarnation de "l'intérêt général" par tel courant, voire telle ou telle personnalité? Il faut désormais choisir résolument et définitivement. Le choix, pour moi est clair: c'est celui du pluralisme. C'est aussi le moyen nécessaire pour l'indispensable renouvellement de la vie politique, permettant à un plus grand nombre de citoyennes et de citoyens d'y participer.
En dépit de l'engagement commun d'avril 1997 entre parti socialiste et parti communiste, ce choix est constamment renvoyé à plus tard, quand il n'est pas contredit par les réformes constitutionnelles engagées.
On nous dit qu'on ne peut modifier les modes de scrutin à la veille des échéances. Cela n'est pas crédible du tout: on ne cesse de modifier les règles du jeu au gré des convenances des décideurs! Quant à la proportionnelle, je suis convaincu qu'elle n'apparaîtrait pas comme un choix de convenance, mais que les Français y verraient une avancée concrète, significative, vers plus de démocratie, en particulier parce qu'elle permettrait de traduire dans les faits la volonté affirmée que les femmes soient plus nombreuses à l'Assemblée nationale.
C'est pourquoi les députés communistes déposeront très prochainement une proposition de loi visant à introduire une dose de proportionnelle dès les élections législatives de 2002.
Mesdames et Messieurs,
Je l'ai dit d'emblée, il ne s'agissait pas pour moi, aujourd'hui, de décliner l'ensemble des préoccupations et des propositions du parti communiste.
Par le choix que j'ai fait vous aurez compris, cependant, quel est notre état d'esprit en ce début d'année.
Nous voulons que la majorité de gauche plurielle réussisse. Nous agissons en conséquence, avec la conviction qu'elle a beaucoup de "pain sur la planche", et que c'est non seulement dans la continuité mais dans l'accentuation résolue de ce qu'elle a engagé depuis juin 1997 qu'elle doit inscrire et renforcer son action.
C'est à donner plus de force à une telle dynamique que nous entendons consacrer tous nos efforts au sein de la majorité, au gouvernement et dans le pays.
Aux municipales il s'agit de conserver à la gauche, dans l'union et l'ouverture au mouvement social, les municipalités qu'elle dirige déjà, et d'en gagner le plus possible sur la droite et l'extrême droite. Cet objectif est à notre portée grâce, notamment, à la qualité de l'accord national entre parti socialiste et parti communiste, et aux accords qui ont pu être signés avec d'autres forces de la gauche plurielle. Mais ce qui est notable c'est que jamais, dans le passé, un accord PC - PS n'avait concerné autant de villes qu'aujourd'hui.
Pour notre part, nous le respectons scrupuleusement. Y compris en déployant nos efforts de conviction dans les très rares cas où des communistes sont tentés d'adopter des comportements qui lui seraient contraires.
Cela m'autorise d'autant plus à déplorer vivement la situation de blocage qui persiste ici ou là, par exemple dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis, à l'initiative d'un ministre du gouvernement de la gauche plurielle.
Franchement, l'esprit de chapelle est lourdement préjudiciable à toutes les composantes de la gauche plurielle! Aucune ne sera épargnée si -mais je me refuse à le croire- tel ou tel responsable continue de vouloir en découdre avec ses alliés!
Il y a aussi l'échéance des élections cantonales. Il s'agit de savoir qui dirigera demain les conseils généraux, avec les moyens et les compétences dont ils disposent. La gauche est en capacité d'en conquérir un certain nombre. Nous nous y emploierons.
Ces élections cantonales seront aussi un moyen offert aux électrices et aux électeurs de se faire entendre au plan national.
Avec le vote communiste, ils pourront exprimer leur volonté que nos propositions de grandes réformes structurelles en matière de salaires, d'emplois, de lutte pour faire reculer les inégalités, de droits nouveaux pour les salariés, les citoyens pèsent de plus de poids dans le débat à gauche; dans l'élaboration des décisions; dans les actes du gouvernement.
C'est avec cette détermination à conjuguer le local et le national que les militants, les élus et les responsables communistes sont engagés dans la campagne électorale.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je voulais vous dire, avant que nous prolongions cette rencontre en discutant ensemble de ces questions, et de toutes celles que vous souhaiterez aborder.
En vous renouvelant mes meilleurs voeux pour l'année 2001, je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.pcf.fr, le 29 janvier 2001).