Texte intégral
Madame la Ministre,
Mesdames les Directrices
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi tout dabord de vous exprimer mon regret de ne pouvoir participer avec vous, comme je laurais souhaité, à ces entretiens de Ségur consacrés aux récifs coralliens.
Je suis en effet actuellement en déplacement en Guyane, dans le cadre de la conférence de coopération transfrontalière qui existe entre ce département français dAmérique et le Brésil.
Cependant, je tenais à vous faire part de linterêt très vif que je porte à ce thème, compte-tenu de limportance économique et sociale de ces formations naturelles, et des enjeux quelles représentent pour les départements et territoires doutre-mer.
Je voudrais aussi remercier chaleureusement Madame la Ministre de lAménagement du Territoire et de lEnvironnement davoir favorisé cette manifestation.
Je ne doute pas de la richesse des échanges que vous allez avoir. Jen attends des éléments nouveaux qui viendront nourrir la réflexion collective engagée, à Paris et dans chacune des collectivités de loutre-mer concernées.
Je salue ici les Parlementaires et les autres personnalités de loutre-mer que je sais présents à cette manifestation, en souhaitant à tous un travail fructueux et enrichissant.
Il convient en effet de rappeler limportance des récifs coralliens dans loutre-mer français.
Leur surface cumulée représente de lordre de 55 000 km2, soit 10% du total des récifs mondiaux.
Ils se développent sur plus de 5 000 km de linéaire côtier, dans les trois grands océans de la planète. Une responsabilité unique incombe ainsi à la France.
Ces contextes géographiques variés expliquent la diversité naturelle des différents types de récifs et leur confèrent une richesse particulière.
Les atolls coralliens de la Polynésie française représentent 20% du total de ces atolls dans le monde . La Nouvelle Calédonie possède la seconde plus grande barrière récifale. Les deux doubles récif-barrière de Mayotte et de la Nouvelle-Calédonie sont parmi les rares existant dans le monde.
Les récifs coralliens constituent également des enjeux socio-économiques importants dans les collectivités de loutre-mer.
Ils sont en effet le lieu dactivité et de ressources essentielles pour les populations, à travers lexercice de la pêche (vivrière ou professionnelle), de la perliculture ou le développement du tourisme (plongée sous-marine, pêche de plaisance).
Leur importance enfin dans la vie quotidienne, au niveau environnemental et économique, a contribué à en faire une référence culturelle essentielle dans certaines collectivités de loutre-mer.
Ils constituent de ce fait un champ détude privilégié pour lactivité des grands organismes scientifiques français. Les recherches, tant fondamentales quappliquées, qui y sont menées, le plus souvent dans le cadre de collaborations régionales internationales, portent sur de nombreux domaines.
Elles ont permis la mise au point de méthodologies en matière de recherche appliquée et dingénierie. Tel est par exemple le cas de la mise en place de massifs reconstitués avec transplantations de coraux vivants, ou de la transplantation de mangroves en vue de leur utilisation ultérieure en bio-assainissement.
80% de ces récifs demeurent cependant encore mal connus.
En outre, un certain nombre dentre eux connaissent des dégradations importantes, principalement dans les zones densément peuplées, liées à une urbanisation intense des pratiques daménagement ou agricoles pas toujours satisfaisantes, une surexploitation des ressources biologiques ou un développement touristique parfois mal maîtrisé.
A ces causes humaines sajoutent les effets de phénomènes naturels comme les cyclones ou les variations de températures des océans.
Cest pourquoi, en plein accord avec ma collègue Dominique VOYNET, nous avons obtenu du Premier ministre la mise en place au niveau national, en référence à linitiative intergouvernementale développée en ce sens au niveau international, dune initiative française des récifs coralliens.
Pour conduire cette initiative, un comité national, rassemblant tous les acteurs intéressés, tant en métropole quoutre-mer, a été installé ce matin.
Il aura pour charge lélaboration et la mise en uvre dune stratégie et dun plan dactions en faveur des récifs coralliens. Il sappuiera, pour ce faire, sur les travaux et analyses qui seront conduits au niveau local dans le cadre de comités rassemblant, dans le respect des spécificités de chacune des collectivités de loutre-mer, tous les responsables intéressés.
Bien évidemment lensemble de ces comités locaux, dont le rôle est essentiel, est représenté au sein du comité national.
Cette initiative française pour les récifs coralliens vise à permettre la protection et la gestion durable des récifs, dans le cadre dune gestion intégrée des zones côtières, définie en coopération avec les collectivités locales.
Elle doit contribuer également au développement des transferts de connaissances, de technologies et de savoir-faire en ce domaine, dans le cadre de la coopération régionale mise en uvre par les collectivités doutre-mer.
Un premier point dapplication de cette coopération pourrait être la participation au réseau mondial de surveillance des récifs coralliens. Des réseaux régionaux dexpériences pilotes de conservation et de gestion durable des récifs coralliens pourraient également être mis en place.
Comme on le voit, la tâche, qui vous, qui nous attend, est immense. Elle se doit dêtre exemplaire dans sa conception et ses résultats.
Elle ne pourra réussir que si elle est le fruit dun partenariat actif, dynamique et fécond entre tous les acteurs concernés et, en particulier, les élus, au sein tant des comités locaux que du comité national, au service du bien-être social, environnemental et culturel de nos compatriotes de loutre-mer.
Jémets le vu en conclusion que vos travaux de cette après-midi en constituent les heureux prémices !
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 25 mars 1999)
Mesdames les Directrices
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi tout dabord de vous exprimer mon regret de ne pouvoir participer avec vous, comme je laurais souhaité, à ces entretiens de Ségur consacrés aux récifs coralliens.
Je suis en effet actuellement en déplacement en Guyane, dans le cadre de la conférence de coopération transfrontalière qui existe entre ce département français dAmérique et le Brésil.
Cependant, je tenais à vous faire part de linterêt très vif que je porte à ce thème, compte-tenu de limportance économique et sociale de ces formations naturelles, et des enjeux quelles représentent pour les départements et territoires doutre-mer.
Je voudrais aussi remercier chaleureusement Madame la Ministre de lAménagement du Territoire et de lEnvironnement davoir favorisé cette manifestation.
Je ne doute pas de la richesse des échanges que vous allez avoir. Jen attends des éléments nouveaux qui viendront nourrir la réflexion collective engagée, à Paris et dans chacune des collectivités de loutre-mer concernées.
Je salue ici les Parlementaires et les autres personnalités de loutre-mer que je sais présents à cette manifestation, en souhaitant à tous un travail fructueux et enrichissant.
Il convient en effet de rappeler limportance des récifs coralliens dans loutre-mer français.
Leur surface cumulée représente de lordre de 55 000 km2, soit 10% du total des récifs mondiaux.
Ils se développent sur plus de 5 000 km de linéaire côtier, dans les trois grands océans de la planète. Une responsabilité unique incombe ainsi à la France.
Ces contextes géographiques variés expliquent la diversité naturelle des différents types de récifs et leur confèrent une richesse particulière.
Les atolls coralliens de la Polynésie française représentent 20% du total de ces atolls dans le monde . La Nouvelle Calédonie possède la seconde plus grande barrière récifale. Les deux doubles récif-barrière de Mayotte et de la Nouvelle-Calédonie sont parmi les rares existant dans le monde.
Les récifs coralliens constituent également des enjeux socio-économiques importants dans les collectivités de loutre-mer.
Ils sont en effet le lieu dactivité et de ressources essentielles pour les populations, à travers lexercice de la pêche (vivrière ou professionnelle), de la perliculture ou le développement du tourisme (plongée sous-marine, pêche de plaisance).
Leur importance enfin dans la vie quotidienne, au niveau environnemental et économique, a contribué à en faire une référence culturelle essentielle dans certaines collectivités de loutre-mer.
Ils constituent de ce fait un champ détude privilégié pour lactivité des grands organismes scientifiques français. Les recherches, tant fondamentales quappliquées, qui y sont menées, le plus souvent dans le cadre de collaborations régionales internationales, portent sur de nombreux domaines.
Elles ont permis la mise au point de méthodologies en matière de recherche appliquée et dingénierie. Tel est par exemple le cas de la mise en place de massifs reconstitués avec transplantations de coraux vivants, ou de la transplantation de mangroves en vue de leur utilisation ultérieure en bio-assainissement.
80% de ces récifs demeurent cependant encore mal connus.
En outre, un certain nombre dentre eux connaissent des dégradations importantes, principalement dans les zones densément peuplées, liées à une urbanisation intense des pratiques daménagement ou agricoles pas toujours satisfaisantes, une surexploitation des ressources biologiques ou un développement touristique parfois mal maîtrisé.
A ces causes humaines sajoutent les effets de phénomènes naturels comme les cyclones ou les variations de températures des océans.
Cest pourquoi, en plein accord avec ma collègue Dominique VOYNET, nous avons obtenu du Premier ministre la mise en place au niveau national, en référence à linitiative intergouvernementale développée en ce sens au niveau international, dune initiative française des récifs coralliens.
Pour conduire cette initiative, un comité national, rassemblant tous les acteurs intéressés, tant en métropole quoutre-mer, a été installé ce matin.
Il aura pour charge lélaboration et la mise en uvre dune stratégie et dun plan dactions en faveur des récifs coralliens. Il sappuiera, pour ce faire, sur les travaux et analyses qui seront conduits au niveau local dans le cadre de comités rassemblant, dans le respect des spécificités de chacune des collectivités de loutre-mer, tous les responsables intéressés.
Bien évidemment lensemble de ces comités locaux, dont le rôle est essentiel, est représenté au sein du comité national.
Cette initiative française pour les récifs coralliens vise à permettre la protection et la gestion durable des récifs, dans le cadre dune gestion intégrée des zones côtières, définie en coopération avec les collectivités locales.
Elle doit contribuer également au développement des transferts de connaissances, de technologies et de savoir-faire en ce domaine, dans le cadre de la coopération régionale mise en uvre par les collectivités doutre-mer.
Un premier point dapplication de cette coopération pourrait être la participation au réseau mondial de surveillance des récifs coralliens. Des réseaux régionaux dexpériences pilotes de conservation et de gestion durable des récifs coralliens pourraient également être mis en place.
Comme on le voit, la tâche, qui vous, qui nous attend, est immense. Elle se doit dêtre exemplaire dans sa conception et ses résultats.
Elle ne pourra réussir que si elle est le fruit dun partenariat actif, dynamique et fécond entre tous les acteurs concernés et, en particulier, les élus, au sein tant des comités locaux que du comité national, au service du bien-être social, environnemental et culturel de nos compatriotes de loutre-mer.
Jémets le vu en conclusion que vos travaux de cette après-midi en constituent les heureux prémices !
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 25 mars 1999)