Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Voilà une négociation que nous attendions depuis longtemps.
Une négociation qui doit marquer un tournant dans la conception de la biodiversité : la sortir dun enjeu de cadre de vie pour clairement faire le lien avec le développement. Cette négociation de Nagoya, cest la convention de la lutte contre la pauvreté.
Une négociation qui doit rattraper le train de la lutte contre la déforestation : soyons clairs, il nest pas question de sacrifier la biodiversité contre la déforestation. Le lien doit être clairement établi entre les deux conventions.
Et disons le franchement, une négociation qui a lobligation daboutir. Après Copenhague, léchec de Nagoya nest pas permis. Léchec annoncerait un long et douloureux recul des questions environnementales dans lagenda politique. Un très douloureux recul pour les populations les plus pauvres, un très douloureux recul pour nos enfants.
Mais je suis optimiste.
Je suis optimiste car nous sommes remarquablement reçus. Et je veux comme tous les intervenants remercier le Japon. Comment ne pas réussir ici ?
Je suis optimiste car nous avons appris de nos erreurs. Les crises nous rappellent que la dette sur la nature ne se rembourse jamais. Toutes nos souffrances sont des enjeux environnementaux. Leau sale, première tueuse dramatiquement ignorée. Le climat accélérateur dinégalités. Le pillage de nos océans et leffondrement de la biodiversité.
Je suis optimiste car la crise nous a appris que ce modèle économique et social nest pas parfait, loin de là. Et cette convention repose sur une idée simple : des bénéfices se font grâce à la biodiversité, ils doivent revenir à sa protection.
Je suis optimiste car tous les pays dans cette salle ont intérêt à trouver un accord. Si nous échouons à trouver un accord ici, ce nest plus la peine de sengager à stopper la perte de la biodiversité ; et il ny aura plus de discussion politique sur le partage juste et équitable des ressources génétiques avant des années et des années.
Je suis optimiste car nous partageons tous le même objectif : stopper la perte de biodiversité. Jétais à Libreville au Gabon pour la conférence pan africaine sur la biodiversité. Cest un magnifique message qui y fut délivré, un message que nous partageons tous.
Pour la France, nos engagements sont clairs.
Nous voulons un plan stratégique qui sengage clairement vers la fin de lérosion de la biodiversité dici 2020, notamment avec des objectifs de création daires protégées de 20 % sur terre et 15 % sur les mers. La protection de la mer, et notamment de la haute mer, sera notre nouvelle frontière.
Nous voulons la création dune plate forme scientifique internationale sur la biodiversité pour avoir le même rôle que le GIEC : stimuler nos politiques, alerter, établir des consensus clairs. Nous le voulons le plus rapidement possible avant la fin de lannée. La France fera tout pour être un facilitateur sur ce dossier. Et dans le même esprit, nous sommes en train de créer une agence de la nature en France et de réaliser un TEEB à la Française, à linstar de ce qua fait Pavan Sukdhev. Il faut objectiver le lien entre développement et biodiversité.
Notre troisième objectif est de trouver ici un accord juridiquement contraignant sur le partage juste et équitable des ressources génétiques. Je sais quil reste des points à régler sur le champ de laccord ou encore la définition des dérivés. Mais ici - il ny a que des femmes et des hommes de bonne volonté qui ont conscience que laccord se trouvera ici. A défaut, dans dix ans, rien naura été fait et pas un centime naura été versé pour la biodiversité.
Dailleurs, nous pensons que la création dun fonds multilatéral proposé par les Etats africains doit être soutenu. Et si nous parvenons à un accord sur le protocole ABS, nous sommes prêts, nous le gouvernement français, à verser un million deuros pour initier ce fonds.
Naturellement, lenjeu fondamental de Nagoya est de consacrer plus de ressources publiques mais aussi et peut être surtout privées à la biodiversité. Je dis « peut être surtout » car lenjeu de Nagoya est bien de reconnaître que lenvironnement est le socle du développement économique ; et donc que le développement économique doit contribuer à lenvironnement.
Mais évidemment, nous ne serions être crédibles sans engagement public. Pour que Nagoya réussisse, la France est prête à doubler ses financements pour la biodiversité dans le cadre de laide publique au développement dici 2012 ; soit une enveloppe de plus de 200 millions deuros au total.
Progressivement la part de la biodiversité dans laide publique au développement sera portée à 10 %.
Et à compter de 2014, les flux financiers pour la biodiversité seront portés à 500 millions deuros par an. Ainsi, entre 2011 et 2020, la France consacrera à la biodiversité plus de 4 milliards deuros via principalement l`APD et aussi les instruments innovants.
Mesdames et Messieurs,
Cest un choix politique qui soffre à nous. Laccord ne sera jamais parfait. Trop ambitieux pour les uns. Trop restrictif pour les autres. Mais enfin, ne sommes-nous pas capables de faire un pas les uns vers les autres, un pas pour conclure. Un pas pour redonner espoir dans la communauté internationale. Un pas pour redonner du souffle à lenvironnement. Et surtout un pas pour écrire un nouveau modèle de développement.
Je vous remercie.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 2 novembre 2010
Voilà une négociation que nous attendions depuis longtemps.
Une négociation qui doit marquer un tournant dans la conception de la biodiversité : la sortir dun enjeu de cadre de vie pour clairement faire le lien avec le développement. Cette négociation de Nagoya, cest la convention de la lutte contre la pauvreté.
Une négociation qui doit rattraper le train de la lutte contre la déforestation : soyons clairs, il nest pas question de sacrifier la biodiversité contre la déforestation. Le lien doit être clairement établi entre les deux conventions.
Et disons le franchement, une négociation qui a lobligation daboutir. Après Copenhague, léchec de Nagoya nest pas permis. Léchec annoncerait un long et douloureux recul des questions environnementales dans lagenda politique. Un très douloureux recul pour les populations les plus pauvres, un très douloureux recul pour nos enfants.
Mais je suis optimiste.
Je suis optimiste car nous sommes remarquablement reçus. Et je veux comme tous les intervenants remercier le Japon. Comment ne pas réussir ici ?
Je suis optimiste car nous avons appris de nos erreurs. Les crises nous rappellent que la dette sur la nature ne se rembourse jamais. Toutes nos souffrances sont des enjeux environnementaux. Leau sale, première tueuse dramatiquement ignorée. Le climat accélérateur dinégalités. Le pillage de nos océans et leffondrement de la biodiversité.
Je suis optimiste car la crise nous a appris que ce modèle économique et social nest pas parfait, loin de là. Et cette convention repose sur une idée simple : des bénéfices se font grâce à la biodiversité, ils doivent revenir à sa protection.
Je suis optimiste car tous les pays dans cette salle ont intérêt à trouver un accord. Si nous échouons à trouver un accord ici, ce nest plus la peine de sengager à stopper la perte de la biodiversité ; et il ny aura plus de discussion politique sur le partage juste et équitable des ressources génétiques avant des années et des années.
Je suis optimiste car nous partageons tous le même objectif : stopper la perte de biodiversité. Jétais à Libreville au Gabon pour la conférence pan africaine sur la biodiversité. Cest un magnifique message qui y fut délivré, un message que nous partageons tous.
Pour la France, nos engagements sont clairs.
Nous voulons un plan stratégique qui sengage clairement vers la fin de lérosion de la biodiversité dici 2020, notamment avec des objectifs de création daires protégées de 20 % sur terre et 15 % sur les mers. La protection de la mer, et notamment de la haute mer, sera notre nouvelle frontière.
Nous voulons la création dune plate forme scientifique internationale sur la biodiversité pour avoir le même rôle que le GIEC : stimuler nos politiques, alerter, établir des consensus clairs. Nous le voulons le plus rapidement possible avant la fin de lannée. La France fera tout pour être un facilitateur sur ce dossier. Et dans le même esprit, nous sommes en train de créer une agence de la nature en France et de réaliser un TEEB à la Française, à linstar de ce qua fait Pavan Sukdhev. Il faut objectiver le lien entre développement et biodiversité.
Notre troisième objectif est de trouver ici un accord juridiquement contraignant sur le partage juste et équitable des ressources génétiques. Je sais quil reste des points à régler sur le champ de laccord ou encore la définition des dérivés. Mais ici - il ny a que des femmes et des hommes de bonne volonté qui ont conscience que laccord se trouvera ici. A défaut, dans dix ans, rien naura été fait et pas un centime naura été versé pour la biodiversité.
Dailleurs, nous pensons que la création dun fonds multilatéral proposé par les Etats africains doit être soutenu. Et si nous parvenons à un accord sur le protocole ABS, nous sommes prêts, nous le gouvernement français, à verser un million deuros pour initier ce fonds.
Naturellement, lenjeu fondamental de Nagoya est de consacrer plus de ressources publiques mais aussi et peut être surtout privées à la biodiversité. Je dis « peut être surtout » car lenjeu de Nagoya est bien de reconnaître que lenvironnement est le socle du développement économique ; et donc que le développement économique doit contribuer à lenvironnement.
Mais évidemment, nous ne serions être crédibles sans engagement public. Pour que Nagoya réussisse, la France est prête à doubler ses financements pour la biodiversité dans le cadre de laide publique au développement dici 2012 ; soit une enveloppe de plus de 200 millions deuros au total.
Progressivement la part de la biodiversité dans laide publique au développement sera portée à 10 %.
Et à compter de 2014, les flux financiers pour la biodiversité seront portés à 500 millions deuros par an. Ainsi, entre 2011 et 2020, la France consacrera à la biodiversité plus de 4 milliards deuros via principalement l`APD et aussi les instruments innovants.
Mesdames et Messieurs,
Cest un choix politique qui soffre à nous. Laccord ne sera jamais parfait. Trop ambitieux pour les uns. Trop restrictif pour les autres. Mais enfin, ne sommes-nous pas capables de faire un pas les uns vers les autres, un pas pour conclure. Un pas pour redonner espoir dans la communauté internationale. Un pas pour redonner du souffle à lenvironnement. Et surtout un pas pour écrire un nouveau modèle de développement.
Je vous remercie.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 2 novembre 2010