Texte intégral
BENJAMIN PETROVER Pour certains parents, ce moment de lannée est vécu comme une véritable libération, les enfants sont en colonie de vacances, quatre millions et demi de jeunes sont accueillis chaque année dans des centres de loisirs. Mais colonie va peut-être bientôt rimer avec soucis, car le statut des moniteurs pourrait changer, une conséquence dans lorganisation des colonies, mais également dans le porte-monnaie des parents. Le ministre de la Jeunesse est avec nous ce matin sur EUROPE 1. Bonjour Luc CHATEL.
LUC CHATEL Bonjour.
BENJAMIN PETROVER Vous mettrez en place à la rentrée un groupe de travail, lidée sera de trouver la formule adaptée sur ce fameux statut des moniteurs, cest quoi pour vous aujourdhui la formule adaptée ?
LUC CHATEL Ce que je souhaite en tant que ministre de la Jeunesse, et les Français sont très attachés aux colonies de vacances, vous rappeliez tout à lheure quil y a quatre millions de jeunes chaque année qui partent, soit, en centres de loisirs, en centres de vacances, dhébergement, de longs séjours, et cest très important quon puisse pérenniser tout ce tissu, souvent associatif, qui est au service des familles. Alors
BENJAMIN PETROVER Toute la complexité, Luc CHATEL, cest tout de même que, être animateur en colonie de vacances, cest un métier pas comme les autres, pour ceux dentre nous qui étaient en colonie quand on était petit ou même pour ceux qui ont des enfants qui nous écoutent, les moniteurs doivent être sept jours sur sept aux côtés des enfants
LUC CHATEL Oui, cest un métier spécifique, et cest pour ça que le contrat éducatif dengagement qui avait été créé en 2006 se voulait justement une réponse spécifique à cet engagement particulier. Donc cest vrai quil faut plus de sécurité, cest vrai que les parents y sont attachés, de manière tout à fait légitime, cest vrai quil faut respecter le droit du travail, mais ça ne doit pas se faire au détriment de la pérennité de tout ce tissu associatif et des colonies de vacances, voilà. Donc il faut quon trouve un juste équilibre, et puis, dès la rentrée, je mettrai en place un groupe de travail avec lensemble des partenaires pour que nous anticipions et nous réfléchissions à une formule de bon équilibre entre sécurité et droit du travail dun côté, mais de lautre, spécificité des colonies de vacances, et pérennité du système.
BENJAMIN PETROVER Luc CHATEL, on a limpression aujourdhui quenvoyer ses enfants en colonie de vacances est quasiment devenu un luxe quand on voit les tarifs qui sont proposés par certains organismes.
LUC CHATEL Non, cest inexact parce que, voyez, jai visité hier un centre de loisirs qui est organisé par la Ligue de lenseignement, la Fédération des oeuvres laïques, et il y a un forfait qui est directement lié aux revenus des parents, ça veut dire que pour un séjour de quinze jours, eh bien, ça va de 50 euros jusquà la facturation de lensemble du séjour, qui est de lordre de 600 euros.
BENJAMIN PETROVER Ça, cest un exemple, mais est-ce que cest représentatif de toutes les offres qui sont proposées aujourdhui aux parents ?
LUC CHATEL En tout cas, dans le tissu associatif, vous savez, vous avez énormément de séjours qui sont proposés par les collectivités locales et qui travaillent avec le monde associatif. Eh bien, de manière systématique, moi, je vois dans ma ville de Chaumont, je procède de la même manière, nous avons des tarifs qui correspondent à des quotients familiaux, et qui correspondent au niveau de vie des parents, donc on sadapte pour faire en sorte que les parents les moins favorisés puissent quand même envoyer leurs enfants en vacances. Et jai été très frappé dans mes deux visites de centres de loisirs dhier de rencontrer beaucoup denfants, à chaque fois, je leur ai posé la question, qui ne partent pas en vacances avec leurs parents. Donc ça veut dire que ces centres de loisirs, ces centres de vacances, ça reste aujourdhui une réponse pour tous ces jeunes, tous ces enfants qui ne peuvent pas partir en vacances.
BENJAMIN PETROVER Vos vacances à vous, Luc CHATEL, vous partez où, pas en colonie, jimagine ?
LUC CHATEL Non, moi, je suis quelques jours dans le Var, mais vous savez, un ministre, ça reste toujours connecté à son bureau. Et le ministre de lEducation nationale rentre tôt à Paris pour préparer la rentrée.
BENJAMIN PETROVER Donc vous respectez la règle, vous ne partez pas loin.
LUC CHATEL Je ne pars pas loin, et vous voyez, je suis connecté aux affaires courantes.
BENJAMIN PETROVER On va peut-être dire un mot de la rentrée déjà, Luc CHATEL, elle risque dêtre agitée avec les enseignants qui redoutent les suppressions de postes. Vous la craignez cette rentrée, Luc CHATEL ?
LUC CHATEL Non, mais ils les redoutent peut-être, en tout cas, je veux rassurer les parents en leur disant quil y aura à la rentrée prochaine un peu plus de 30.000 enseignants de plus quil ny en avait une vingtaine dannées, alors quil y aura 500.000 élèves de moins. Donc nous avons un taux dencadrement dans lEducation nationale à la rentrée 2011 qui est nettement supérieur à ce quil était au début des années 90 par exemple.
BENJAMIN PETROVER Dernière question, Luc CHATEL, est-ce que vous allez enfin régler le problème du rythme scolaire ?
LUC CHATEL Alors, les rythmes scolaires, jai indiqué que, à la suite du rapport qui mavait été rendu au début du mois de juillet, je consulterai les organisations qui nont pas fait partie du comité de pilotage, cest-à-dire les représentants des syndicats, les représentants des parents délèves, et oui, jai indiqué quà lautomne, je prendrai un certain nombre de décisions, sachant que
BENJAMIN PETROVER Elles partent dans quel sens aujourdhui vos décisions, quand on sait quune majorité de Français 63% à peu près est favorable par exemple à un raccourcissement des vacances dété ?
LUC CHATEL Eh bien écoutez, quand on lit le rapport qui ma été remis de la conférence nationale sur les rythmes scolaires, on voit effectivement que nous devons répondre à une inquiétude qui est que nous sommes le pays où il y a le plus dheures de cours sur lensemble de lannée, réparties sur le plus petit nombre de journées de travail. Il sensuit et tous les parents connaissent ça des horaires surchargés, de la fatigue pour les enfants, donc nous devons remédier à cela. Et cest vrai quil y a une proposition qui ma été faite, cest de raccourcir les vacances dété.
BENJAMIN PETROVER Et vous penchez dans quel sens aujourdhui ?
LUC CHATEL Ecoutez, jai indiqué que je consulterai les organisations syndicales avant dannoncer mes décisions, donc je ne vais malheureusement pas vous les annoncer ce matin à EUROPE 1.
BENJAMIN PETROVER Merci Luc CHATEL davoir été avec nous en tout cas ce matin sur EUROPE 1 LUC CHATEL Merci à vous. Et bonne journée.
BENJAMIN PETROVER Bonnes vacances et bonne journée !
LUC CHATEL Merci.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 4 août 2011
LUC CHATEL Bonjour.
BENJAMIN PETROVER Vous mettrez en place à la rentrée un groupe de travail, lidée sera de trouver la formule adaptée sur ce fameux statut des moniteurs, cest quoi pour vous aujourdhui la formule adaptée ?
LUC CHATEL Ce que je souhaite en tant que ministre de la Jeunesse, et les Français sont très attachés aux colonies de vacances, vous rappeliez tout à lheure quil y a quatre millions de jeunes chaque année qui partent, soit, en centres de loisirs, en centres de vacances, dhébergement, de longs séjours, et cest très important quon puisse pérenniser tout ce tissu, souvent associatif, qui est au service des familles. Alors
BENJAMIN PETROVER Toute la complexité, Luc CHATEL, cest tout de même que, être animateur en colonie de vacances, cest un métier pas comme les autres, pour ceux dentre nous qui étaient en colonie quand on était petit ou même pour ceux qui ont des enfants qui nous écoutent, les moniteurs doivent être sept jours sur sept aux côtés des enfants
LUC CHATEL Oui, cest un métier spécifique, et cest pour ça que le contrat éducatif dengagement qui avait été créé en 2006 se voulait justement une réponse spécifique à cet engagement particulier. Donc cest vrai quil faut plus de sécurité, cest vrai que les parents y sont attachés, de manière tout à fait légitime, cest vrai quil faut respecter le droit du travail, mais ça ne doit pas se faire au détriment de la pérennité de tout ce tissu associatif et des colonies de vacances, voilà. Donc il faut quon trouve un juste équilibre, et puis, dès la rentrée, je mettrai en place un groupe de travail avec lensemble des partenaires pour que nous anticipions et nous réfléchissions à une formule de bon équilibre entre sécurité et droit du travail dun côté, mais de lautre, spécificité des colonies de vacances, et pérennité du système.
BENJAMIN PETROVER Luc CHATEL, on a limpression aujourdhui quenvoyer ses enfants en colonie de vacances est quasiment devenu un luxe quand on voit les tarifs qui sont proposés par certains organismes.
LUC CHATEL Non, cest inexact parce que, voyez, jai visité hier un centre de loisirs qui est organisé par la Ligue de lenseignement, la Fédération des oeuvres laïques, et il y a un forfait qui est directement lié aux revenus des parents, ça veut dire que pour un séjour de quinze jours, eh bien, ça va de 50 euros jusquà la facturation de lensemble du séjour, qui est de lordre de 600 euros.
BENJAMIN PETROVER Ça, cest un exemple, mais est-ce que cest représentatif de toutes les offres qui sont proposées aujourdhui aux parents ?
LUC CHATEL En tout cas, dans le tissu associatif, vous savez, vous avez énormément de séjours qui sont proposés par les collectivités locales et qui travaillent avec le monde associatif. Eh bien, de manière systématique, moi, je vois dans ma ville de Chaumont, je procède de la même manière, nous avons des tarifs qui correspondent à des quotients familiaux, et qui correspondent au niveau de vie des parents, donc on sadapte pour faire en sorte que les parents les moins favorisés puissent quand même envoyer leurs enfants en vacances. Et jai été très frappé dans mes deux visites de centres de loisirs dhier de rencontrer beaucoup denfants, à chaque fois, je leur ai posé la question, qui ne partent pas en vacances avec leurs parents. Donc ça veut dire que ces centres de loisirs, ces centres de vacances, ça reste aujourdhui une réponse pour tous ces jeunes, tous ces enfants qui ne peuvent pas partir en vacances.
BENJAMIN PETROVER Vos vacances à vous, Luc CHATEL, vous partez où, pas en colonie, jimagine ?
LUC CHATEL Non, moi, je suis quelques jours dans le Var, mais vous savez, un ministre, ça reste toujours connecté à son bureau. Et le ministre de lEducation nationale rentre tôt à Paris pour préparer la rentrée.
BENJAMIN PETROVER Donc vous respectez la règle, vous ne partez pas loin.
LUC CHATEL Je ne pars pas loin, et vous voyez, je suis connecté aux affaires courantes.
BENJAMIN PETROVER On va peut-être dire un mot de la rentrée déjà, Luc CHATEL, elle risque dêtre agitée avec les enseignants qui redoutent les suppressions de postes. Vous la craignez cette rentrée, Luc CHATEL ?
LUC CHATEL Non, mais ils les redoutent peut-être, en tout cas, je veux rassurer les parents en leur disant quil y aura à la rentrée prochaine un peu plus de 30.000 enseignants de plus quil ny en avait une vingtaine dannées, alors quil y aura 500.000 élèves de moins. Donc nous avons un taux dencadrement dans lEducation nationale à la rentrée 2011 qui est nettement supérieur à ce quil était au début des années 90 par exemple.
BENJAMIN PETROVER Dernière question, Luc CHATEL, est-ce que vous allez enfin régler le problème du rythme scolaire ?
LUC CHATEL Alors, les rythmes scolaires, jai indiqué que, à la suite du rapport qui mavait été rendu au début du mois de juillet, je consulterai les organisations qui nont pas fait partie du comité de pilotage, cest-à-dire les représentants des syndicats, les représentants des parents délèves, et oui, jai indiqué quà lautomne, je prendrai un certain nombre de décisions, sachant que
BENJAMIN PETROVER Elles partent dans quel sens aujourdhui vos décisions, quand on sait quune majorité de Français 63% à peu près est favorable par exemple à un raccourcissement des vacances dété ?
LUC CHATEL Eh bien écoutez, quand on lit le rapport qui ma été remis de la conférence nationale sur les rythmes scolaires, on voit effectivement que nous devons répondre à une inquiétude qui est que nous sommes le pays où il y a le plus dheures de cours sur lensemble de lannée, réparties sur le plus petit nombre de journées de travail. Il sensuit et tous les parents connaissent ça des horaires surchargés, de la fatigue pour les enfants, donc nous devons remédier à cela. Et cest vrai quil y a une proposition qui ma été faite, cest de raccourcir les vacances dété.
BENJAMIN PETROVER Et vous penchez dans quel sens aujourdhui ?
LUC CHATEL Ecoutez, jai indiqué que je consulterai les organisations syndicales avant dannoncer mes décisions, donc je ne vais malheureusement pas vous les annoncer ce matin à EUROPE 1.
BENJAMIN PETROVER Merci Luc CHATEL davoir été avec nous en tout cas ce matin sur EUROPE 1 LUC CHATEL Merci à vous. Et bonne journée.
BENJAMIN PETROVER Bonnes vacances et bonne journée !
LUC CHATEL Merci.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 4 août 2011