Texte intégral
ALEXANDRE KARA Bonjour Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Bonjour.
ALEXANDRE KARA Merci dêtre avec nous ce matin et tout de suite une petite phrase qui fait choc ce matin, une interview que vous avez donné au Parisien, où vous dites à propos de la SNCF, que vous êtes sans a priori sur le statut des cheminots. Ca veut dire quoi, que désormais on pourrait aligner le statut des cheminots sur celui du privé ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non, ça veut dire que je veux éviter que louverture à la concurrence qui va avoir lieu en 2019 sur les lignes régionales, se fasse en fait par une concurrence qui aboutirait à du dumping social. Voilà. Et jai demandé au vice-président du conseil dEtat de la section sociale de travailler sur un cadre harmonisé, qui engloberait à terme, la SNCF et les nouveaux entrants, un cadre social harmonisé pour que louverture à la concurrence, elle se fasse le jour venu sur des bases saines et pas sur du dumping social. Le dumping social, ça ne profiterait à personne, ni aux usagers qui ne trouveraient pas de bénéfice à louverture à la concurrence, ni naturellement aux cheminots.
ALEXANDRE KARA Enfin la SNCF aujourd'hui se plaint justement de ne pas pouvoir lutter contre la concurrence, justement parce que quelque part ses employés lui coûtent trop cher.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET La concurrence aujourdhui elle est encore modeste. Là, on va avoir deux trains VEOLIA TRENITALIA entre la France et lItalie qui vont être mis en place. Cest un mouvement qui vient, mais je crois que plutôt que dêtre défensif sur ce mouvement, il faut prendre les devants et donc sorganiser pour que ce ne soit pas un dumping social qui gagne. Par ailleurs, moi je pense quon peut le voir comme une opportunité parce que cest aussi des marchés ailleurs en Europe qui souvrent et on a des avantages compétitifs formidables. En France on aime le train, on a une vraie passion pour le train, on a des industries dans le train, transformons tout ça en opportunité.
ALEXANDRE KARA Alors vous dites quoi ce matin aux cheminots qui nous regardent ? Vous leur dites nayez pas peur ou vous leur dites, rien ne va changer, ou vous leur dites, il faut évoluer quoi quil arrive ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Moi, je ne leur dis pas nayez pas peur, je leur dis nayons pas peur. Je veux dire, ils ne sont pas seuls concernés, derrière il y a des emplois industriels chez ALSTOM, nayons pas peur de louverture à la concurrence, mais ne soyons pas naïfs non plus, organisons nous pour quelle se fasse sur des bases saines, des bases qui ne seront pas déloyales et pour ça regardons les questions sociales en face. Et je pose toutes les questions sur la table dans les instituts ferroviaires et de manière très ouverte. Cest la société civile qui est là, il y a des groupes de travail avec des personnalités à fort tempérament, venues de tous les horizons, pour pouvoir cest une forme de grenelle du ferroviaire.
ALEXANDRE KARA Donc vous dites, je nai pas de tabou, mais vous dites en même temps, le statut ne changera pas dès maintenant autoritairement.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais rien ne changera autoritairement, simplement tout le monde convient, je suis allée en parler avec les représentants des cheminots et le monde du train au conseil économique et social, et environnemental, tout le monde convient que si on ouvre à la concurrence en létat et de toute façon louverture à la concurrence, elle va se faire, ce quil risque dy avoir, cest une concurrence par le bas et du dumping social, en fait, une concurrence par le social, on ne veut pas de concurrence par le social. On veut la concurrence sur des bases saines, la concurrence sur la qualité. On ne refuse pas la concurrence, moi je pense quon est bon en train, on pourrait toujours être meilleur, mais je pense quon a les avantages à faire valoir, on ne refuse pas la concurrence, mais on veut lorganiser sur des bases saines, quelle ne soit pas déloyale.
ALEXANDRE KARA Alors vous lancez aujourdhui les assises du ferroviaire, autrement dit une sorte de grenelle du ferroviaire, est-ce quaujourdhui la France nest pas malade de son TGV, est-ce que le TGV ne coûte pas trop cher et est-ce que finalement il ne met pas en cause le reste des lignes françaises et nest pas en fait larbre qui cache la forêt, dun système ferroviaire qui serait en difficulté et dont on ne verrait que le TGV ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je crois que le TGV, cest une formidable réussite, donc ne pleurons pas sur le TGV, au contraire on fête ses 30 ans là à la fin de la semaine, pour moi cest une formidable réussite. En revanche on aurait tort de penser que le TGV est la solution à tout le système ferroviaire français. Peut-être que pendant des années, on a trop longtemps vu le TGV comme une espèce de vache à lait qui allait financer tout le reste. Chaque mode de train doit aussi réussir à trouver son équilibre, on réinvestit fortement dans le TGV parce que par le passé on construisait une ligne à la fois. Là en ce moment on en construit quatre, mais ça ne doit pas
ALEXANDRE KARA Des lignes qui ne seront pas forcément dailleurs qui risquent dêtre déficitaires, on le sait déjà.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Des lignes qui sont forcément, enfin qui ont un risque dêtre un peu moins rentables que les premières parce que cest vrai quon a tendance à construire, quand on construit le Paris-Lyon, cest totalement rentable. On construit dabord ce sur quoi il y a la plus grande urgence, donc potentiellement la plus grande rentabilité. Ca ne veut pas dire que ce sera par nature des lignes déficitaires, mais surtout ça veut dire quil ne faut pas parler que du TGV et sintéresser quau TGV, qui est une réussite formidable, mais les trains du quotidien, ce nest pas ça, les trains du quotidien, cest le RER, cest le Train Express Régional, cest le Corail, et donc en même temps on réinvestit fortement dans tout ce qui est travaux, rénovations. Je le dis aussi pour les Français qui nous écoutent, parce que je sais que parfois ça pose des gros problèmes de régularité. Une partie des problèmes de régularité sont liés aux travaux, mais il faut savoir que par le passé, on faisait 400 kms de rénovations par an. En ce moment on en fait 1 000, et en faire 1 000, cest préparer, cest sorganiser pour la qualité, pour demain pour pouvoir maintenir les voies ouvertes. Donc je dirais que, oui on avance fort sur le TGV, mais le réinvestissement, il est dans tous les modes de train.
ALEXANDRE KARA Oui, mais tout ça coûte de largent et vous donnez plus de latitude tarifaire à la SNCF, ça veut dire quoi, que les prix des billets vont augmenter pour les usagers ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Dabord quand vous dites cela coûte de largent, on cherche aussi des nouveaux modes de financement. Avant les TGV, ils étaient financés à 100 % par lEtat, maintenant on va chercher la participation du privé, la participation des régions. On organise aussi des transferts, ce que lon appelle les trains déquilibre du territoire, des trains en quelque sorte daménagement du territoire qui ne sont pas rentables en eux mêmes, on les fait maintenant pour partie financer par lautoroute. Il y a une taxe sur les autoroutes qui financent
ALEXANDRE KARA Cest les automobilistes qui vont payer pour le train ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Il y a une taxe sur lautoroute qui finance ces trains là, je lassume, dans lesprit du grenelle de lenvironnement, il y a un réinvestissement sur les modes alternatifs à la route, le ferroviaire et le fluvial par exemple avec le canal Seine-Nord Europe. Sur la question des tarifs, il y a un décret qui est sorti cet été, qui a été très mal interprété, jen prends toute la responsabilité, la communication sur ce sujet a été très mauvaise. Ca sest fait au coeur de lété, voilà il ny a pas eu dexplication. Il ny a pas de dérégulation des tarifs SNCF. Les tarifs, ils vont restés encadrés, un prix minium, un prix maximum et même on va rendre ça beaucoup plus lisible, beaucoup plus transparent. Avec Thierry MARIANI, on va rendre public ce tarif minimum, ce tarif maximum pour toutes les liaisons. Vous faites une liaison seconde classe, vous saurez quel est le prix minimum, quel est le prix maximum hors promotion qui a pu être payé par les gens qui sont dans le train, aujourd'hui vous vous demandez qui a payé quel tarif et quels étaient les cadres de référence. Et on va demander, et on va contrôler, à ce que la moitié au moins des billets soit à un prix égal ou inférieur au prix de référence. Ce qui change, cest la possibilité pour la SNCF de faire des offres commerciales pour remplir les trains notamment au dernier moment. Aujourd'hui vous avez des trains qui roulent aux trois quarts vides, parce quen fait le système tarifaire est très rigide. Il ne va pas changer pour le prix plafond et le prix plancher, lencadrement des prix va rester le même, mais il va y avoir plus de souplesse. Avant cétait un système jour de pointe, jour creux, mais est-ce que les Français savent que cest la SNCF qui choisit ce qui est jour de pointe, jour creux, en fait cest une façon de faire du commercial sans le dire, on change ce système là, on le rend en fait moins hypocrite, et plus transparent.
ALEXANDRE KARA Très vite sur un autre sujet, il y a quelques jours, il y a eu un grave accident dans une centrale nucléaire dans le Gard, à Marcoule, il y a eu notamment un mort, plusieurs blessés, vous avez déclaré, il ny a aucune raison de sinquiéter. Est-ce quil y a vraiment aucune raison de sinquiéter aujourd'hui sur le nucléaire français ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Dabord ce nétait pas dans une centrale nucléaire, cétait dans un site de retraitement des déchets faiblement radioactifs et cest un grave accident. Il y a un ouvrier qui est mort, il y en a un qui est très gravement blessé. Il y en a trois qui ont été très choqués. Cest un très grave accident, mais cest un accident qui na pas eu de conséquence radioactive, cest la raison pour laquelle jai dit ça et je le redis, parce quen fait il y a eu beaucoup démotions, comme cétait un accident
ALEXANDRE KARA Normal après Fukushima les Français sinquiètent.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Cest bien normal, mais comme cétait un accident industriel mais sur un site nucléaire, il y a eu beaucoup démotions et dinquiétudes, cest la raison aussi pour laquelle je me suis rendue sur place tout de suite.
ALEXANDRE KARA Comment on fait aujourd'hui pour répondre aux inquiétudes des Français, pour les rassurer ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Eh bien pour moi lessentiel ce sont les audits post Fukushima, les suites de la catastrophe de Fukushima, cest une initiative qui a été lancée par le Premier ministre dès les semaines qui ont suivi la catastrophe de Fukushima. Cest justement aujourd'hui que les opérateurs doivent rendre leurs rapports, ces rapports vont être rendus publics, ça a été annoncé dès lorigine. Cest un exercice de totale transparence, il va y avoir un travail avec lAutorité de Sûreté Nucléaire, et à partir du 15 novembre, des décisions pourront être prises. Moi, je trouve quil y a dores et déjà des questions qui se posent. Je vous donne juste un exemple, la sûreté nucléaire en France, elle est conçue à partir dun site, il faut que le site soit autonome en terme de sûreté. Il y a de la redondance mais si le site est entièrement dévasté comme à Fukushima, quest-ce qui se passe ? Eh bien je pense que la question de moyens extérieurs à un site qui puissent apporter sur un site en cas de détresse sur ce site, est posée et doit être posée par ces audits, cest le cas, ce sont des sujets en discussion aujourd'hui.
ALEXANDRE KARA Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, merci dêtre venue ce matin. Bonne journée à tous.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 15 septembre 2011
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Bonjour.
ALEXANDRE KARA Merci dêtre avec nous ce matin et tout de suite une petite phrase qui fait choc ce matin, une interview que vous avez donné au Parisien, où vous dites à propos de la SNCF, que vous êtes sans a priori sur le statut des cheminots. Ca veut dire quoi, que désormais on pourrait aligner le statut des cheminots sur celui du privé ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non, ça veut dire que je veux éviter que louverture à la concurrence qui va avoir lieu en 2019 sur les lignes régionales, se fasse en fait par une concurrence qui aboutirait à du dumping social. Voilà. Et jai demandé au vice-président du conseil dEtat de la section sociale de travailler sur un cadre harmonisé, qui engloberait à terme, la SNCF et les nouveaux entrants, un cadre social harmonisé pour que louverture à la concurrence, elle se fasse le jour venu sur des bases saines et pas sur du dumping social. Le dumping social, ça ne profiterait à personne, ni aux usagers qui ne trouveraient pas de bénéfice à louverture à la concurrence, ni naturellement aux cheminots.
ALEXANDRE KARA Enfin la SNCF aujourd'hui se plaint justement de ne pas pouvoir lutter contre la concurrence, justement parce que quelque part ses employés lui coûtent trop cher.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET La concurrence aujourdhui elle est encore modeste. Là, on va avoir deux trains VEOLIA TRENITALIA entre la France et lItalie qui vont être mis en place. Cest un mouvement qui vient, mais je crois que plutôt que dêtre défensif sur ce mouvement, il faut prendre les devants et donc sorganiser pour que ce ne soit pas un dumping social qui gagne. Par ailleurs, moi je pense quon peut le voir comme une opportunité parce que cest aussi des marchés ailleurs en Europe qui souvrent et on a des avantages compétitifs formidables. En France on aime le train, on a une vraie passion pour le train, on a des industries dans le train, transformons tout ça en opportunité.
ALEXANDRE KARA Alors vous dites quoi ce matin aux cheminots qui nous regardent ? Vous leur dites nayez pas peur ou vous leur dites, rien ne va changer, ou vous leur dites, il faut évoluer quoi quil arrive ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Moi, je ne leur dis pas nayez pas peur, je leur dis nayons pas peur. Je veux dire, ils ne sont pas seuls concernés, derrière il y a des emplois industriels chez ALSTOM, nayons pas peur de louverture à la concurrence, mais ne soyons pas naïfs non plus, organisons nous pour quelle se fasse sur des bases saines, des bases qui ne seront pas déloyales et pour ça regardons les questions sociales en face. Et je pose toutes les questions sur la table dans les instituts ferroviaires et de manière très ouverte. Cest la société civile qui est là, il y a des groupes de travail avec des personnalités à fort tempérament, venues de tous les horizons, pour pouvoir cest une forme de grenelle du ferroviaire.
ALEXANDRE KARA Donc vous dites, je nai pas de tabou, mais vous dites en même temps, le statut ne changera pas dès maintenant autoritairement.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais rien ne changera autoritairement, simplement tout le monde convient, je suis allée en parler avec les représentants des cheminots et le monde du train au conseil économique et social, et environnemental, tout le monde convient que si on ouvre à la concurrence en létat et de toute façon louverture à la concurrence, elle va se faire, ce quil risque dy avoir, cest une concurrence par le bas et du dumping social, en fait, une concurrence par le social, on ne veut pas de concurrence par le social. On veut la concurrence sur des bases saines, la concurrence sur la qualité. On ne refuse pas la concurrence, moi je pense quon est bon en train, on pourrait toujours être meilleur, mais je pense quon a les avantages à faire valoir, on ne refuse pas la concurrence, mais on veut lorganiser sur des bases saines, quelle ne soit pas déloyale.
ALEXANDRE KARA Alors vous lancez aujourdhui les assises du ferroviaire, autrement dit une sorte de grenelle du ferroviaire, est-ce quaujourdhui la France nest pas malade de son TGV, est-ce que le TGV ne coûte pas trop cher et est-ce que finalement il ne met pas en cause le reste des lignes françaises et nest pas en fait larbre qui cache la forêt, dun système ferroviaire qui serait en difficulté et dont on ne verrait que le TGV ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je crois que le TGV, cest une formidable réussite, donc ne pleurons pas sur le TGV, au contraire on fête ses 30 ans là à la fin de la semaine, pour moi cest une formidable réussite. En revanche on aurait tort de penser que le TGV est la solution à tout le système ferroviaire français. Peut-être que pendant des années, on a trop longtemps vu le TGV comme une espèce de vache à lait qui allait financer tout le reste. Chaque mode de train doit aussi réussir à trouver son équilibre, on réinvestit fortement dans le TGV parce que par le passé on construisait une ligne à la fois. Là en ce moment on en construit quatre, mais ça ne doit pas
ALEXANDRE KARA Des lignes qui ne seront pas forcément dailleurs qui risquent dêtre déficitaires, on le sait déjà.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Des lignes qui sont forcément, enfin qui ont un risque dêtre un peu moins rentables que les premières parce que cest vrai quon a tendance à construire, quand on construit le Paris-Lyon, cest totalement rentable. On construit dabord ce sur quoi il y a la plus grande urgence, donc potentiellement la plus grande rentabilité. Ca ne veut pas dire que ce sera par nature des lignes déficitaires, mais surtout ça veut dire quil ne faut pas parler que du TGV et sintéresser quau TGV, qui est une réussite formidable, mais les trains du quotidien, ce nest pas ça, les trains du quotidien, cest le RER, cest le Train Express Régional, cest le Corail, et donc en même temps on réinvestit fortement dans tout ce qui est travaux, rénovations. Je le dis aussi pour les Français qui nous écoutent, parce que je sais que parfois ça pose des gros problèmes de régularité. Une partie des problèmes de régularité sont liés aux travaux, mais il faut savoir que par le passé, on faisait 400 kms de rénovations par an. En ce moment on en fait 1 000, et en faire 1 000, cest préparer, cest sorganiser pour la qualité, pour demain pour pouvoir maintenir les voies ouvertes. Donc je dirais que, oui on avance fort sur le TGV, mais le réinvestissement, il est dans tous les modes de train.
ALEXANDRE KARA Oui, mais tout ça coûte de largent et vous donnez plus de latitude tarifaire à la SNCF, ça veut dire quoi, que les prix des billets vont augmenter pour les usagers ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Dabord quand vous dites cela coûte de largent, on cherche aussi des nouveaux modes de financement. Avant les TGV, ils étaient financés à 100 % par lEtat, maintenant on va chercher la participation du privé, la participation des régions. On organise aussi des transferts, ce que lon appelle les trains déquilibre du territoire, des trains en quelque sorte daménagement du territoire qui ne sont pas rentables en eux mêmes, on les fait maintenant pour partie financer par lautoroute. Il y a une taxe sur les autoroutes qui financent
ALEXANDRE KARA Cest les automobilistes qui vont payer pour le train ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Il y a une taxe sur lautoroute qui finance ces trains là, je lassume, dans lesprit du grenelle de lenvironnement, il y a un réinvestissement sur les modes alternatifs à la route, le ferroviaire et le fluvial par exemple avec le canal Seine-Nord Europe. Sur la question des tarifs, il y a un décret qui est sorti cet été, qui a été très mal interprété, jen prends toute la responsabilité, la communication sur ce sujet a été très mauvaise. Ca sest fait au coeur de lété, voilà il ny a pas eu dexplication. Il ny a pas de dérégulation des tarifs SNCF. Les tarifs, ils vont restés encadrés, un prix minium, un prix maximum et même on va rendre ça beaucoup plus lisible, beaucoup plus transparent. Avec Thierry MARIANI, on va rendre public ce tarif minimum, ce tarif maximum pour toutes les liaisons. Vous faites une liaison seconde classe, vous saurez quel est le prix minimum, quel est le prix maximum hors promotion qui a pu être payé par les gens qui sont dans le train, aujourd'hui vous vous demandez qui a payé quel tarif et quels étaient les cadres de référence. Et on va demander, et on va contrôler, à ce que la moitié au moins des billets soit à un prix égal ou inférieur au prix de référence. Ce qui change, cest la possibilité pour la SNCF de faire des offres commerciales pour remplir les trains notamment au dernier moment. Aujourd'hui vous avez des trains qui roulent aux trois quarts vides, parce quen fait le système tarifaire est très rigide. Il ne va pas changer pour le prix plafond et le prix plancher, lencadrement des prix va rester le même, mais il va y avoir plus de souplesse. Avant cétait un système jour de pointe, jour creux, mais est-ce que les Français savent que cest la SNCF qui choisit ce qui est jour de pointe, jour creux, en fait cest une façon de faire du commercial sans le dire, on change ce système là, on le rend en fait moins hypocrite, et plus transparent.
ALEXANDRE KARA Très vite sur un autre sujet, il y a quelques jours, il y a eu un grave accident dans une centrale nucléaire dans le Gard, à Marcoule, il y a eu notamment un mort, plusieurs blessés, vous avez déclaré, il ny a aucune raison de sinquiéter. Est-ce quil y a vraiment aucune raison de sinquiéter aujourd'hui sur le nucléaire français ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Dabord ce nétait pas dans une centrale nucléaire, cétait dans un site de retraitement des déchets faiblement radioactifs et cest un grave accident. Il y a un ouvrier qui est mort, il y en a un qui est très gravement blessé. Il y en a trois qui ont été très choqués. Cest un très grave accident, mais cest un accident qui na pas eu de conséquence radioactive, cest la raison pour laquelle jai dit ça et je le redis, parce quen fait il y a eu beaucoup démotions, comme cétait un accident
ALEXANDRE KARA Normal après Fukushima les Français sinquiètent.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Cest bien normal, mais comme cétait un accident industriel mais sur un site nucléaire, il y a eu beaucoup démotions et dinquiétudes, cest la raison aussi pour laquelle je me suis rendue sur place tout de suite.
ALEXANDRE KARA Comment on fait aujourd'hui pour répondre aux inquiétudes des Français, pour les rassurer ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Eh bien pour moi lessentiel ce sont les audits post Fukushima, les suites de la catastrophe de Fukushima, cest une initiative qui a été lancée par le Premier ministre dès les semaines qui ont suivi la catastrophe de Fukushima. Cest justement aujourd'hui que les opérateurs doivent rendre leurs rapports, ces rapports vont être rendus publics, ça a été annoncé dès lorigine. Cest un exercice de totale transparence, il va y avoir un travail avec lAutorité de Sûreté Nucléaire, et à partir du 15 novembre, des décisions pourront être prises. Moi, je trouve quil y a dores et déjà des questions qui se posent. Je vous donne juste un exemple, la sûreté nucléaire en France, elle est conçue à partir dun site, il faut que le site soit autonome en terme de sûreté. Il y a de la redondance mais si le site est entièrement dévasté comme à Fukushima, quest-ce qui se passe ? Eh bien je pense que la question de moyens extérieurs à un site qui puissent apporter sur un site en cas de détresse sur ce site, est posée et doit être posée par ces audits, cest le cas, ce sont des sujets en discussion aujourd'hui.
ALEXANDRE KARA Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, merci dêtre venue ce matin. Bonne journée à tous.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 15 septembre 2011