Texte intégral
Monsieur le Premier ministre, bonsoir. Merci d'avoir accepté l'invitation de France 3 Limousin, au soir de ce CIADT qu'on a appelé CIADT numérique puisque l'une des grandes affaires était de gommer, en quelque sorte, les disparités qui se profilent en terme de couverture de téléphonie mobile et d'Internet à haut débit. Ici, ce sont des problèmes qu'on connaît bien ; les collectivités locales s'y sont d'ailleurs attelées mais pour l'instant les résultats ne sont pas au rendez-vous : il y a encore beaucoup de zones d'ombre et le haut débit, dans cette région, c'est encore une espérance. Est-ce qu'avec les mesures arrêtées par votre Gouvernement aujourd'hui, on peut considérer que le Limousin récupère toutes ses chances dans cette compétition numérique qui s'annonce entre les régions françaises ?
Oui, je le crois. D'abord parce que, ici, les élus sont extrêmement actifs pour le développement de leur région malgré les handicaps géographiques qui existent ; ensuite, justement, parce que le Massif central, et notamment le Limousin, veulent bénéficier d'une priorité dans ce programme qui vise à ce que toutes les technologies modernes de la société de l'information soient à la disposition des Françaises et des Français, quel que soit le point du territoire où ils sont ; et cela concerne aussi bien le téléphone mobile que, justement, cette faculté d'aller sur l'Internet mais à haut débit, c'est-à-dire avec un nombre d'informations absolument considérable à sa disposition.
Et tout cela, c'est dans une échéance de trois ans ?
Pour ce qui concerne le téléphone mobile, on sait qu'a peu près 90% du territoire est couvert. Pourquoi 10% ne le sont pas ? Parce que les grands opérateurs, public comme France Télécom, ou privés comme Bouygues ou d'autres, considèrent que dans certaines zones, ce n'est pas rentable. Et c'est pourquoi l'Etat, là, est nécessaire de façon à ce que l'égalité entre les citoyens se retrouve. Donc, nous avons demandé aux opérateurs de faire un effort financier quand même - ils vont mettre 400 millions -, les collectivités locales aussi qui sont directement intéressées vont le faire et l'Etat va dégager lui-même 500 millions qui devraient permettre d'accélérer les choses. Et les travaux d'équipement vont commencer en Limousin et dans le Massif central dès la fin de cette année. Donc, notre idée, c'est que 100% du territoire soit couvert.
Une chose peut-être, Monsieur le Premier ministre, est de gommer les disparités, mais ici, en Limousin, il y a des disparités anciennes qui concernent notamment l'équipement de cette région - je veux parler bien sûr du rail et de la route- : il y a des projets qui avancent en matière routière - la Centreuropatlantique, la liaison Limoges-Poitiers - mais tout le monde dit qu'au rythme actuel des investissements, il faudra encore vingt ans pour achever l'aménagement de ces itinéraires. Est-ce que cela vous paraît raisonnable pour des itinéraires que tout le monde considère, au moins ici et peut-être dans le reste du pays, comme des itinéraires essentiels, vitaux ?
S'il reste à les faire, c'est qu'ils n'ont pas été faits auparavant. Et ce que je constate, c'est que le Gouvernement a pris des décisions extrêmement importantes dans les contrats de Plan ou dans des comités interministériels précédents - parce que c'est le sixième quand même que nous tenons en quatre ans, ce qui prouve à quel point l'aménagement du territoire est, pour le Gouvernement, une priorité absolue, et notamment le développement rural. En l'espèce, on sait que des sommes extrêmement considérables ont été mises dans le contrat de Plan pour le désenclavement de cette région, que ce soit la route Centreuropatlantique, que ce soit la RN147 vers Poitiers,, la RN21 vers Périgueux, tout cela est déjà inscrit dans le contrat de Plan.
Oui, mais tout cela est à une échéance de vingt ans pour achever les travaux...
Non. Quand c'est dans le contrat de Plan, c'est à une échéance de sept ans.
Mais il n'y a pas tout dans le contrat de Plan ? Il n'y a pas tout l'aménagement, il n'y a pas tout l'itinéraire...
- "Vous ne pouvez absolument pas, compte tenu des besoins qui existent dans toutes les régions, réaliser l'ensemble de ces travaux uniquement sur un contrat ; mais, je constate que cette région - c'est bon signe pour elle - est en avance sur les autres régions dans la consommation des crédits. Donc quand on fera la révision du contrat de plan à 2003, à mi-parcours, on peut penser que la région Limousin - parce justement ses élus travaillent sérieusement et ses acteurs économiques aussi, ne sera pas mal placée quand il faudra ensuite accélérer le pas. "
Un mot sur le rail parce qu'il y a beaucoup de gens qui considèrent ici que, malgré la mise en oeuvre prochaine, on parle de 2004, du train pendulaire Paris-Limoges-Toulouse, le Limousin reste à l'écart du réseau TGV, du vrai réseau TGV, qui est quand même l'instrument de communication ferroviaire de demain. Est-ce que pour vous le POLT, comme on dit, est une étape, ou est-ce que c'est une fin en soi ?
- "Réalisons le POLT d'abord ; c'est extrêmement important. Le Gouvernement a pris l'engagement que Limoges serait à 2 heures 30 de Paris. Cet objectif, nous allons l'atteindre ; nous allons l'atteindre avec de nouveaux équipements, notamment avec ces trains pendulaires. Je pense que c'est un progrès considérable et donc, il faudrait quand même être capable de prendre la mesure de ce qui est fait, décidé, de ce qu'on construit entre l'Etat et les collectivités locales avant de se projeter dans de nouveaux projets à une étape de 20 ou 30 ans."
Donc, le POLT en 2004 ?
- "Absolument"
Un mot sur la présence des services publics en Limousin parce que c'est aussi un problème récurrent dans cette région. Chaque année, on décline les fermetures d'écoles, de bureaux de Poste, de gares, etc. Est-ce que dans ce domaine, l'Etat ne pourrait pas être plus volontariste ou vous êtes condamné, même si vous avez dit un jour que l'Etat ne pouvait pas tout faire, à accompagner le déclin démographique ?
- "Ce que je dis aujourd'hui à l'issue de ce CIADT, est que cette étape fait beaucoup en tout cas mon Gouvernement (sic). En l'espèce, si nous avions choisi la même politique que nos prédécesseurs, que le Gouvernement précédent, par exemple que monsieur Juppé - dont vous vous souvenez qu'il avait décidé de ne pas renouveler un fonctionnaire sur trois partant à la retraite - nous serions absolument hors d'état aujourd'hui de maintenir ce qu'il faut maintenir des services publics en milieu rural. Nous avons pris des décisions différentes et c'est ce qui nous permet de faire que dans l'ensemble, l'égalité existe."
Il y a eu des inondations dramatiques en Corrèze à la fin de la semaine dernière. Vous avez décidé aujourd'hui de déclarer l'état de catastrophe naturelle pour ce département. Est-ce que ça veut dire, tout simplement, que les sinistrés de Corrèze vont être d'indemnisés convenablement et rapidement ?
- "Naturellement, il faut que les dossiers soient faits comme vous le savez et qu'ensuite la décision soit prise, proposée par le Préfet et prise par une commission nationale. Nous avons montré, lors de catastrophes précédentes, que le Gouvernement agissait vite et que la commission compétente à Paris se réunissait rapidement. Nous ferons de même ici . Au début du CIADT et à la conférence de presse, j'ai exprimé ma solidarité vis-à-vis des habitants de la Corrèze qui sont touchés. Dans ce CIADT justement, on a pris des décisions extrêmement importantes de financement de l'Etat pour la Bretagne, quand elle a été touchée par les inondations, et pour la Vallée de la Somme. Et ce que nous avons fait pour ces deux régions, très vite avec des sommes importantes, nous le ferons aussi pour la Corrèze."
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 16 juillet 2001)
Oui, je le crois. D'abord parce que, ici, les élus sont extrêmement actifs pour le développement de leur région malgré les handicaps géographiques qui existent ; ensuite, justement, parce que le Massif central, et notamment le Limousin, veulent bénéficier d'une priorité dans ce programme qui vise à ce que toutes les technologies modernes de la société de l'information soient à la disposition des Françaises et des Français, quel que soit le point du territoire où ils sont ; et cela concerne aussi bien le téléphone mobile que, justement, cette faculté d'aller sur l'Internet mais à haut débit, c'est-à-dire avec un nombre d'informations absolument considérable à sa disposition.
Et tout cela, c'est dans une échéance de trois ans ?
Pour ce qui concerne le téléphone mobile, on sait qu'a peu près 90% du territoire est couvert. Pourquoi 10% ne le sont pas ? Parce que les grands opérateurs, public comme France Télécom, ou privés comme Bouygues ou d'autres, considèrent que dans certaines zones, ce n'est pas rentable. Et c'est pourquoi l'Etat, là, est nécessaire de façon à ce que l'égalité entre les citoyens se retrouve. Donc, nous avons demandé aux opérateurs de faire un effort financier quand même - ils vont mettre 400 millions -, les collectivités locales aussi qui sont directement intéressées vont le faire et l'Etat va dégager lui-même 500 millions qui devraient permettre d'accélérer les choses. Et les travaux d'équipement vont commencer en Limousin et dans le Massif central dès la fin de cette année. Donc, notre idée, c'est que 100% du territoire soit couvert.
Une chose peut-être, Monsieur le Premier ministre, est de gommer les disparités, mais ici, en Limousin, il y a des disparités anciennes qui concernent notamment l'équipement de cette région - je veux parler bien sûr du rail et de la route- : il y a des projets qui avancent en matière routière - la Centreuropatlantique, la liaison Limoges-Poitiers - mais tout le monde dit qu'au rythme actuel des investissements, il faudra encore vingt ans pour achever l'aménagement de ces itinéraires. Est-ce que cela vous paraît raisonnable pour des itinéraires que tout le monde considère, au moins ici et peut-être dans le reste du pays, comme des itinéraires essentiels, vitaux ?
S'il reste à les faire, c'est qu'ils n'ont pas été faits auparavant. Et ce que je constate, c'est que le Gouvernement a pris des décisions extrêmement importantes dans les contrats de Plan ou dans des comités interministériels précédents - parce que c'est le sixième quand même que nous tenons en quatre ans, ce qui prouve à quel point l'aménagement du territoire est, pour le Gouvernement, une priorité absolue, et notamment le développement rural. En l'espèce, on sait que des sommes extrêmement considérables ont été mises dans le contrat de Plan pour le désenclavement de cette région, que ce soit la route Centreuropatlantique, que ce soit la RN147 vers Poitiers,, la RN21 vers Périgueux, tout cela est déjà inscrit dans le contrat de Plan.
Oui, mais tout cela est à une échéance de vingt ans pour achever les travaux...
Non. Quand c'est dans le contrat de Plan, c'est à une échéance de sept ans.
Mais il n'y a pas tout dans le contrat de Plan ? Il n'y a pas tout l'aménagement, il n'y a pas tout l'itinéraire...
- "Vous ne pouvez absolument pas, compte tenu des besoins qui existent dans toutes les régions, réaliser l'ensemble de ces travaux uniquement sur un contrat ; mais, je constate que cette région - c'est bon signe pour elle - est en avance sur les autres régions dans la consommation des crédits. Donc quand on fera la révision du contrat de plan à 2003, à mi-parcours, on peut penser que la région Limousin - parce justement ses élus travaillent sérieusement et ses acteurs économiques aussi, ne sera pas mal placée quand il faudra ensuite accélérer le pas. "
Un mot sur le rail parce qu'il y a beaucoup de gens qui considèrent ici que, malgré la mise en oeuvre prochaine, on parle de 2004, du train pendulaire Paris-Limoges-Toulouse, le Limousin reste à l'écart du réseau TGV, du vrai réseau TGV, qui est quand même l'instrument de communication ferroviaire de demain. Est-ce que pour vous le POLT, comme on dit, est une étape, ou est-ce que c'est une fin en soi ?
- "Réalisons le POLT d'abord ; c'est extrêmement important. Le Gouvernement a pris l'engagement que Limoges serait à 2 heures 30 de Paris. Cet objectif, nous allons l'atteindre ; nous allons l'atteindre avec de nouveaux équipements, notamment avec ces trains pendulaires. Je pense que c'est un progrès considérable et donc, il faudrait quand même être capable de prendre la mesure de ce qui est fait, décidé, de ce qu'on construit entre l'Etat et les collectivités locales avant de se projeter dans de nouveaux projets à une étape de 20 ou 30 ans."
Donc, le POLT en 2004 ?
- "Absolument"
Un mot sur la présence des services publics en Limousin parce que c'est aussi un problème récurrent dans cette région. Chaque année, on décline les fermetures d'écoles, de bureaux de Poste, de gares, etc. Est-ce que dans ce domaine, l'Etat ne pourrait pas être plus volontariste ou vous êtes condamné, même si vous avez dit un jour que l'Etat ne pouvait pas tout faire, à accompagner le déclin démographique ?
- "Ce que je dis aujourd'hui à l'issue de ce CIADT, est que cette étape fait beaucoup en tout cas mon Gouvernement (sic). En l'espèce, si nous avions choisi la même politique que nos prédécesseurs, que le Gouvernement précédent, par exemple que monsieur Juppé - dont vous vous souvenez qu'il avait décidé de ne pas renouveler un fonctionnaire sur trois partant à la retraite - nous serions absolument hors d'état aujourd'hui de maintenir ce qu'il faut maintenir des services publics en milieu rural. Nous avons pris des décisions différentes et c'est ce qui nous permet de faire que dans l'ensemble, l'égalité existe."
Il y a eu des inondations dramatiques en Corrèze à la fin de la semaine dernière. Vous avez décidé aujourd'hui de déclarer l'état de catastrophe naturelle pour ce département. Est-ce que ça veut dire, tout simplement, que les sinistrés de Corrèze vont être d'indemnisés convenablement et rapidement ?
- "Naturellement, il faut que les dossiers soient faits comme vous le savez et qu'ensuite la décision soit prise, proposée par le Préfet et prise par une commission nationale. Nous avons montré, lors de catastrophes précédentes, que le Gouvernement agissait vite et que la commission compétente à Paris se réunissait rapidement. Nous ferons de même ici . Au début du CIADT et à la conférence de presse, j'ai exprimé ma solidarité vis-à-vis des habitants de la Corrèze qui sont touchés. Dans ce CIADT justement, on a pris des décisions extrêmement importantes de financement de l'Etat pour la Bretagne, quand elle a été touchée par les inondations, et pour la Vallée de la Somme. Et ce que nous avons fait pour ces deux régions, très vite avec des sommes importantes, nous le ferons aussi pour la Corrèze."
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 16 juillet 2001)