Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Cest un très grand plaisir pour moi que de vous accueillir aujourdhui au Ministère de la Fonction publique pour vous présenter des voeux sincères et chaleureux à laube de cette année 2012, et vous dire toute la confiance quavec le Premier ministre et les membres du Gouvernement nous plaçons dans lensemble des fonctionnaires de France ainsi que le fera après-demain à Lille le Président de la République.
Lannée qui se referme restera comme une année difficile, faite pour nombre de nos concitoyens, de doutes et de craintes quant à notre avenir. Lannée qui souvre porte quant à elle dores et déjà la marque des défis que nous aurons à relever mais aussi celle des choix que nous aurons à faire pour notre pays.
Dans ce contexte, et comme le Président de la République la rappelé lors de ses voeux aux Français, cest jusquà leur terme que nous assumerons les responsabilités qui nous ont été confiées. Cest jusquau bout également que nous nous emploierons, dans la droite ligne de ce qui a été engagé depuis 2007, à moderniser notre Fonction publique pour lui permettre de répondre, toujours plus efficacement, aux attentes de nos concitoyens.
A ce titre et conformément à la parole qui a été donnée, aux engagements qui ont été pris en direction des organisations syndicales, les premières semaines de cette année 2012 seront dabord consacrées à un rendez-vous avec le Parlement, rendez-vous au cours duquel il nous appartiendra de donner sa traduction législative à laccord conclu en mars dernier autour de la question de lemploi non-titulaire dans la Fonction publique.
Jattends, vous le savez, beaucoup de ce débat. Avec ce projet de loi, il sagit pour lEtat, premier employeur de France, dassumer ses responsabilités vis-à-vis de ses agents et dêtre enfin exemplaire dans la place quil donne à lemploi contractuel. Cela vaut pour tous les employeurs publics. La conclusion de cet accord, je veux saluer ici les représentants de chacune des organisations signataires, cest à mon sens la fin dune époque, celle où pour des raisons strictement idéologiques, on opposait dans une confrontation stérile les fonctionnaires sous statut aux agents sous contrat.
A la différence de ce que nous avons connu par le passé, ces grands plans de titularisations qui ne visaient quà réduire à un instant précis le nombre de contractuels présents dans nos administrations, ce projet de loi viendra poser pour lavenir des mécanismes durables de lutte contre la précarité, en offrant non seulement des possibilités de titularisation mais aussi des possibilités de Cdisation.
Il sagit ainsi de mettre un terme aux reconductions purement artificielles, et pour tout dire abusives, de certains CDD en posant une règle simple : tout agent en CDD, occupant depuis 6 ans un emploi répondant à un besoin permanent de son service se verra dorénavant proposer un CDI. Cest ce principe que je proposerai au Parlement dinscrire dans la loi de la République, pour rendre tout simplement aux mots de justice sociale toute la place et tout lécho quils méritent au sein de nos services publics.
Ce débat sera aussi loccasion pour nous de trancher une question à la fois récurrente et symbolique, celle de la fin du classement de sortie de lEcole nationale dAdministration. Jai eu loccasion, voici quelques semaines, de réaffirmer à Strasbourg la position du Gouvernement. Cette position na pas changé et il importe aujourdhui que cette réforme aboutisse car nous ne pouvons tout simplement pas en rester éternellement à un système transitoire tel que celui qui prévaut actuellement. Pour autant et compte-tenu des fortes critiques qui se sont élevées, je souhaite que nous puissions, partisans et opposants à la nouvelle procédure daffectation, prendre le temps de rechercher ensemble les voies de la convergence. Je réunirai à cet effet prochainement une commission, composée à la fois de parlementaires, les deux présidents de commission des lois du Sénat et de lAssemblée ainsi que les deux rapporteurs du projet de loi, et de personnalités qualifiées, afin de formuler des propositions susceptibles de recevoir lassentiment général lors du débat parlementaire. Lobjectif, vous le voyez, reste donc bien celui daboutir dans les meilleurs délais.
Au-delà, je souhaite que ce débat soit également loccasion pour nous davancer sur un sujet que je considère essentiel, celui de la lutte contre les discriminations. Au cours des dernières années, nous avons ouvert les portes de nos administrations à la diversité tant sociale que géographique de la population française en créant dans la plupart des écoles du service public, de classes préparatoires intégrées. Jai eu loccasion de saluer voici quelques semaines le premier élève dune CPI à avoir réussi le concours de lEcole nationale dAdministration, sa réussite est bien entendu dabord le fruit de son travail et de son mérite mais elle illustre aussi parfaitement le caractère extrêmement encourageant des résultats qui sont aujourdhui ceux des différentes classes préparatoires intégrées.
Conformément aux engagements pris par le Président de la République voici 3 ans à Palaiseau, la diversité est à présent en marche dans la Fonction publique, de même que la place des travailleurs handicapés avec un taux demploi à léchelle de lensemble de la Fonction publique passé je le rappelle à de 3,99 % en 2009 à 4,21 % en 2010.
Il nous appartient aujourdhui de répondre à une autre forme de discrimination, flagrante en ce qui concerne le rôle et de la place faite aux femmes au sein de nos administrations. Une négociation est actuellement en cours avec nos partenaires et certaines pistes ont dores et déjà été identifiées, je pense ici en premier lieu à la manière dont nous pouvons MIEUX aider les femmes à articuler vie professionnelle et vie familiale. Je souhaite bien entendu que nos échanges se poursuivent, car nous touchons là, à mon sens, à un élément crucial de la modernisation de la fonction publique. Ma conviction, Mesdames et Messieurs, cest que pour que son action soit comprise et respectée de tous, la Fonction publique se doit dêtre à limage de la population quelle sert.
Ce projet de loi, que jaurai lhonneur de présenter au Parlement, cest également un parfait exemple de la manière avec laquelle le Gouvernement sest, au cours des 5 dernières années, attaché à réformer notre Fonction publique et nos services publics : Travailler avec et pour lensemble des fonctionnaires, pour faire de nos services publics autant datouts pour la France.
Travailler avec les fonctionnaires, cest dabord travailler avec ceux quils ont désigné pour porter leur voix au sein des différentes instances de concertation, c'est-à-dire avec vous, les représentants des organisations syndicales.
Cest aussi travailler avec les représentants des employeurs publics qui chacun dans leur ministère, leur collectivité ou leur établissement portent leur part du service public. Je veux leur rendre hommage.
Après le relevé de conclusions de février 2008 sur la politique salariale, les accords de Bercy de juin 2008 sur le dialogue social et laccord sur la santé et la sécurité au travail de novembre 2009, ce texte sur les agents non-titulaires constitue ainsi le 4ème accord conclu sous cette mandature entre le Gouvernement et les organisations syndicales. Cest donc la preuve dun dialogue social à la fois ambitieux et responsable, celle aussi dune démocratie sociale à la fois vivante et moderne.
Après une année 2011 marquée par lentrée en vigueur progressive des nouvelles règles de représentativité syndicales et louverture à lensemble des agents publics de la possibilité de prendre part aux élections professionnelles, le dialogue social aura en 2012 plus que jamais sa place dans la Fonction publique. Jévoquais à linstant la négociation en cours sur légalité professionnelle, je veux redire également mon engagement en ce qui concerne lamélioration de la gestion des âges de la vie ou encore le développement du télétravail.
Ce dialogue social sappuiera sur la légitimité démocratique issue des élections du 20 octobre dernier, sur une véritable transparence en ce qui concerne les moyens alloués aux organisations syndicales, moyens dont les règles dattribution navaient pas été revues depuis près de trente ans, mais aussi sur une nouvelle architecture institutionnelle avec dorénavant un conseil commun qui affirmera lunité de la fonction publique et trois conseils supérieurs profondément rénovés, respectant les spécificités propres à chaque versant.
Jai eu voici quelques jours loccasion de présenter de manière détaillée aux syndicats et aux employeurs lagenda des prochains mois et vous connaissez donc toute limportance que jattache à nos échanges. Il nous appartiendra de tirer parti de cette nouvelle architecture pour définir une nouvelle manière de travailler, darticuler les instances et dorganiser la complémentarité.
Travailler avec les fonctionnaires donc, mais aussi pour eux. Cest bien là du reste lune des différences fondamentales entre notre révision générale des politiques publiques et les réformes qui se mettent en place ailleurs en Europe. Là où il sagit désormais, chez nombre de nos partenaires, de plans de licenciements et de diminutions sèches des traitements comme des pensions, nous avons, voici déjà plus de quatre ans, choisi dinscrire notre politique dans un temps plus long à travers le non-remplacement dun départ en retraite sur deux dans la Fonction publique dEtat. Nous avons également fait le choix, tout aussi fondamental, du gagnant-gagnant, celui dintéresser les agents aux résultats de cette politique en leur redistribuant 50 % des économies générées par le 1 sur 2. Entre autres mesures, cette redistribution aura, je le rappelle, permis de mettre en place la rémunération liée à la performance, quelle soit individuelle ou collective, mais aussi de conduire un vaste chantier de rénovation des grilles indiciaires qui na pas son équivalent depuis plus de 20 ans. A la fin de lannée 2011, ce sont au total près de 2 milliards deuros qui ont directement bénéficié aux agents.
Dans une Europe confrontée à la crise des dettes souveraines, nous disposons aujourdhui avec la révision générale des politiques publiques, dun modèle spécifique, dun modèle français de réforme de nos services publics, des réformes dont chacun, Etat, fonctionnaire et usager sort gagnant.
Jentends bien sûr les appels et les promesses qui fleurissent déjà de toute part sur notre échiquier politique. « Arrêter la RGPP » dans la bouche de chaque candidat dopposition, ces quelques mots font désormais figure de programme politique à part entière.
Et je veux poser la question : Faut-il vraiment recréer chacune de nos bases de défense quitte à nous satisfaire dune carte militaire ne répondant plus à aucun de nos besoins stratégiques ? Sans doute pas. Faut-il supprimer Pôle Emploi, remettre sur pied deux réseaux concurrents et démultiplier les interlocuteurs des demandeurs demploi ? Faut-il abandonner le système des guichets uniques et refuser aux usagers la possibilité daccomplir certaines formalités par Internet ? Convenons-en, cela naurait pas plus de sens.
Derrière le slogan, arrêter la RGPP supposerait de fermer irrémédiablement la porte à toute perspective de réforme pour figer brutalement lensemble de nos structures et de nos politiques publiques.
Jai la conviction, Mesdames et Messieurs, que nul nen tirerait profit, mais jai surtout la conviction que nul, en réalité, ne le demande.
Ce que les citoyens attendent du service public, cest quil sache se réformer pour mieux répondre à leurs besoins. En 4 ans de RGPP, ladministration a largement relevé le défi de sa réorganisation, son action sur le terrain est plus lisible, les délais dattente ont diminué et la qualité du service rendu sest développée.
Ce que demandent en réalité les fonctionnaires, cest de pouvoir continuer à donner du sens à leur action et dêtre mieux reconnus dans leurs missions. Devenir fonctionnaire, ce nest pas un choix comme les autres, cest faire le choix de servir ses concitoyens. Cest dabord et avant tout une question de valeurs, des valeurs au premier rang desquelles figure lintérêt général.
Alors sil est une priorité à donner aujourdhui à la RGPP cest celle de mieux accompagner chacun des agents publics dans les mutations quelle implique. Mieux accompagner, cela signifie poursuivre la professionnalisation de la gestion des ressources humaines dans la Fonction publique, cela signifie mettre un terme aux différences de traitement désormais dépourvues de tout fondement mais aussi de mieux prévenir les risques psycho-sociaux.
Cest la voie dans laquelle sest engagé le Gouvernement, car oui la RGPP doit continuer. Ce qui est vrai pour lEtat lest aussi pour les collectivités territoriales qui devront elles aussi avoir le courage dévaluer leurs politiques pour plus defficacité dans la dépense, même si nombre dentre elles nont pas attendu pour sengager dans cette démarche. Lancée trois ans avant la crise des dettes souveraines, la RGPP procédait alors dune anticipation, cest à présent une nécessité absolue. Nul, quel que soit sa tendance politique, ne pourra demain sexonérer du contexte budgétaire dans lequel nous nous trouvons.
A cet égard, lélection présidentielle constitue dabord un rendez-vous que la France se donne à elle-même. Dans ce moment privilégié de débat démocratique, il importe plus que jamais de laisser de coté la démagogie, comme celle de la création de 60 000 postes à laquelle, déjà, personne ne croit plus, et de se poser les bonnes questions, quattendons nous vraiment dun Etat moderne ? Quel sens souhaitons-nous donner à la réforme de lEtat ? Quelles priorités souhaitons-nous fixer à laction publique tout en respectant nos engagements ?
Mesdames et Messieurs, parce quelle est un élément constitutif de notre identité, parce quelle est au coeur de notre projet de société, la Fonction publique mérite en 2012 un vrai débat.
A vous tous, à lensemble des fonctionnaires de France, où quils servent, je souhaite que cette année nouvelle vous apporte bonheur et épanouissement, quelle vous apporte surtout la fierté dêtre au service de la République, au service des Français et de lintérêt général.
Je vous remercie.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 11 janvier 2012
Cest un très grand plaisir pour moi que de vous accueillir aujourdhui au Ministère de la Fonction publique pour vous présenter des voeux sincères et chaleureux à laube de cette année 2012, et vous dire toute la confiance quavec le Premier ministre et les membres du Gouvernement nous plaçons dans lensemble des fonctionnaires de France ainsi que le fera après-demain à Lille le Président de la République.
Lannée qui se referme restera comme une année difficile, faite pour nombre de nos concitoyens, de doutes et de craintes quant à notre avenir. Lannée qui souvre porte quant à elle dores et déjà la marque des défis que nous aurons à relever mais aussi celle des choix que nous aurons à faire pour notre pays.
Dans ce contexte, et comme le Président de la République la rappelé lors de ses voeux aux Français, cest jusquà leur terme que nous assumerons les responsabilités qui nous ont été confiées. Cest jusquau bout également que nous nous emploierons, dans la droite ligne de ce qui a été engagé depuis 2007, à moderniser notre Fonction publique pour lui permettre de répondre, toujours plus efficacement, aux attentes de nos concitoyens.
A ce titre et conformément à la parole qui a été donnée, aux engagements qui ont été pris en direction des organisations syndicales, les premières semaines de cette année 2012 seront dabord consacrées à un rendez-vous avec le Parlement, rendez-vous au cours duquel il nous appartiendra de donner sa traduction législative à laccord conclu en mars dernier autour de la question de lemploi non-titulaire dans la Fonction publique.
Jattends, vous le savez, beaucoup de ce débat. Avec ce projet de loi, il sagit pour lEtat, premier employeur de France, dassumer ses responsabilités vis-à-vis de ses agents et dêtre enfin exemplaire dans la place quil donne à lemploi contractuel. Cela vaut pour tous les employeurs publics. La conclusion de cet accord, je veux saluer ici les représentants de chacune des organisations signataires, cest à mon sens la fin dune époque, celle où pour des raisons strictement idéologiques, on opposait dans une confrontation stérile les fonctionnaires sous statut aux agents sous contrat.
A la différence de ce que nous avons connu par le passé, ces grands plans de titularisations qui ne visaient quà réduire à un instant précis le nombre de contractuels présents dans nos administrations, ce projet de loi viendra poser pour lavenir des mécanismes durables de lutte contre la précarité, en offrant non seulement des possibilités de titularisation mais aussi des possibilités de Cdisation.
Il sagit ainsi de mettre un terme aux reconductions purement artificielles, et pour tout dire abusives, de certains CDD en posant une règle simple : tout agent en CDD, occupant depuis 6 ans un emploi répondant à un besoin permanent de son service se verra dorénavant proposer un CDI. Cest ce principe que je proposerai au Parlement dinscrire dans la loi de la République, pour rendre tout simplement aux mots de justice sociale toute la place et tout lécho quils méritent au sein de nos services publics.
Ce débat sera aussi loccasion pour nous de trancher une question à la fois récurrente et symbolique, celle de la fin du classement de sortie de lEcole nationale dAdministration. Jai eu loccasion, voici quelques semaines, de réaffirmer à Strasbourg la position du Gouvernement. Cette position na pas changé et il importe aujourdhui que cette réforme aboutisse car nous ne pouvons tout simplement pas en rester éternellement à un système transitoire tel que celui qui prévaut actuellement. Pour autant et compte-tenu des fortes critiques qui se sont élevées, je souhaite que nous puissions, partisans et opposants à la nouvelle procédure daffectation, prendre le temps de rechercher ensemble les voies de la convergence. Je réunirai à cet effet prochainement une commission, composée à la fois de parlementaires, les deux présidents de commission des lois du Sénat et de lAssemblée ainsi que les deux rapporteurs du projet de loi, et de personnalités qualifiées, afin de formuler des propositions susceptibles de recevoir lassentiment général lors du débat parlementaire. Lobjectif, vous le voyez, reste donc bien celui daboutir dans les meilleurs délais.
Au-delà, je souhaite que ce débat soit également loccasion pour nous davancer sur un sujet que je considère essentiel, celui de la lutte contre les discriminations. Au cours des dernières années, nous avons ouvert les portes de nos administrations à la diversité tant sociale que géographique de la population française en créant dans la plupart des écoles du service public, de classes préparatoires intégrées. Jai eu loccasion de saluer voici quelques semaines le premier élève dune CPI à avoir réussi le concours de lEcole nationale dAdministration, sa réussite est bien entendu dabord le fruit de son travail et de son mérite mais elle illustre aussi parfaitement le caractère extrêmement encourageant des résultats qui sont aujourdhui ceux des différentes classes préparatoires intégrées.
Conformément aux engagements pris par le Président de la République voici 3 ans à Palaiseau, la diversité est à présent en marche dans la Fonction publique, de même que la place des travailleurs handicapés avec un taux demploi à léchelle de lensemble de la Fonction publique passé je le rappelle à de 3,99 % en 2009 à 4,21 % en 2010.
Il nous appartient aujourdhui de répondre à une autre forme de discrimination, flagrante en ce qui concerne le rôle et de la place faite aux femmes au sein de nos administrations. Une négociation est actuellement en cours avec nos partenaires et certaines pistes ont dores et déjà été identifiées, je pense ici en premier lieu à la manière dont nous pouvons MIEUX aider les femmes à articuler vie professionnelle et vie familiale. Je souhaite bien entendu que nos échanges se poursuivent, car nous touchons là, à mon sens, à un élément crucial de la modernisation de la fonction publique. Ma conviction, Mesdames et Messieurs, cest que pour que son action soit comprise et respectée de tous, la Fonction publique se doit dêtre à limage de la population quelle sert.
Ce projet de loi, que jaurai lhonneur de présenter au Parlement, cest également un parfait exemple de la manière avec laquelle le Gouvernement sest, au cours des 5 dernières années, attaché à réformer notre Fonction publique et nos services publics : Travailler avec et pour lensemble des fonctionnaires, pour faire de nos services publics autant datouts pour la France.
Travailler avec les fonctionnaires, cest dabord travailler avec ceux quils ont désigné pour porter leur voix au sein des différentes instances de concertation, c'est-à-dire avec vous, les représentants des organisations syndicales.
Cest aussi travailler avec les représentants des employeurs publics qui chacun dans leur ministère, leur collectivité ou leur établissement portent leur part du service public. Je veux leur rendre hommage.
Après le relevé de conclusions de février 2008 sur la politique salariale, les accords de Bercy de juin 2008 sur le dialogue social et laccord sur la santé et la sécurité au travail de novembre 2009, ce texte sur les agents non-titulaires constitue ainsi le 4ème accord conclu sous cette mandature entre le Gouvernement et les organisations syndicales. Cest donc la preuve dun dialogue social à la fois ambitieux et responsable, celle aussi dune démocratie sociale à la fois vivante et moderne.
Après une année 2011 marquée par lentrée en vigueur progressive des nouvelles règles de représentativité syndicales et louverture à lensemble des agents publics de la possibilité de prendre part aux élections professionnelles, le dialogue social aura en 2012 plus que jamais sa place dans la Fonction publique. Jévoquais à linstant la négociation en cours sur légalité professionnelle, je veux redire également mon engagement en ce qui concerne lamélioration de la gestion des âges de la vie ou encore le développement du télétravail.
Ce dialogue social sappuiera sur la légitimité démocratique issue des élections du 20 octobre dernier, sur une véritable transparence en ce qui concerne les moyens alloués aux organisations syndicales, moyens dont les règles dattribution navaient pas été revues depuis près de trente ans, mais aussi sur une nouvelle architecture institutionnelle avec dorénavant un conseil commun qui affirmera lunité de la fonction publique et trois conseils supérieurs profondément rénovés, respectant les spécificités propres à chaque versant.
Jai eu voici quelques jours loccasion de présenter de manière détaillée aux syndicats et aux employeurs lagenda des prochains mois et vous connaissez donc toute limportance que jattache à nos échanges. Il nous appartiendra de tirer parti de cette nouvelle architecture pour définir une nouvelle manière de travailler, darticuler les instances et dorganiser la complémentarité.
Travailler avec les fonctionnaires donc, mais aussi pour eux. Cest bien là du reste lune des différences fondamentales entre notre révision générale des politiques publiques et les réformes qui se mettent en place ailleurs en Europe. Là où il sagit désormais, chez nombre de nos partenaires, de plans de licenciements et de diminutions sèches des traitements comme des pensions, nous avons, voici déjà plus de quatre ans, choisi dinscrire notre politique dans un temps plus long à travers le non-remplacement dun départ en retraite sur deux dans la Fonction publique dEtat. Nous avons également fait le choix, tout aussi fondamental, du gagnant-gagnant, celui dintéresser les agents aux résultats de cette politique en leur redistribuant 50 % des économies générées par le 1 sur 2. Entre autres mesures, cette redistribution aura, je le rappelle, permis de mettre en place la rémunération liée à la performance, quelle soit individuelle ou collective, mais aussi de conduire un vaste chantier de rénovation des grilles indiciaires qui na pas son équivalent depuis plus de 20 ans. A la fin de lannée 2011, ce sont au total près de 2 milliards deuros qui ont directement bénéficié aux agents.
Dans une Europe confrontée à la crise des dettes souveraines, nous disposons aujourdhui avec la révision générale des politiques publiques, dun modèle spécifique, dun modèle français de réforme de nos services publics, des réformes dont chacun, Etat, fonctionnaire et usager sort gagnant.
Jentends bien sûr les appels et les promesses qui fleurissent déjà de toute part sur notre échiquier politique. « Arrêter la RGPP » dans la bouche de chaque candidat dopposition, ces quelques mots font désormais figure de programme politique à part entière.
Et je veux poser la question : Faut-il vraiment recréer chacune de nos bases de défense quitte à nous satisfaire dune carte militaire ne répondant plus à aucun de nos besoins stratégiques ? Sans doute pas. Faut-il supprimer Pôle Emploi, remettre sur pied deux réseaux concurrents et démultiplier les interlocuteurs des demandeurs demploi ? Faut-il abandonner le système des guichets uniques et refuser aux usagers la possibilité daccomplir certaines formalités par Internet ? Convenons-en, cela naurait pas plus de sens.
Derrière le slogan, arrêter la RGPP supposerait de fermer irrémédiablement la porte à toute perspective de réforme pour figer brutalement lensemble de nos structures et de nos politiques publiques.
Jai la conviction, Mesdames et Messieurs, que nul nen tirerait profit, mais jai surtout la conviction que nul, en réalité, ne le demande.
Ce que les citoyens attendent du service public, cest quil sache se réformer pour mieux répondre à leurs besoins. En 4 ans de RGPP, ladministration a largement relevé le défi de sa réorganisation, son action sur le terrain est plus lisible, les délais dattente ont diminué et la qualité du service rendu sest développée.
Ce que demandent en réalité les fonctionnaires, cest de pouvoir continuer à donner du sens à leur action et dêtre mieux reconnus dans leurs missions. Devenir fonctionnaire, ce nest pas un choix comme les autres, cest faire le choix de servir ses concitoyens. Cest dabord et avant tout une question de valeurs, des valeurs au premier rang desquelles figure lintérêt général.
Alors sil est une priorité à donner aujourdhui à la RGPP cest celle de mieux accompagner chacun des agents publics dans les mutations quelle implique. Mieux accompagner, cela signifie poursuivre la professionnalisation de la gestion des ressources humaines dans la Fonction publique, cela signifie mettre un terme aux différences de traitement désormais dépourvues de tout fondement mais aussi de mieux prévenir les risques psycho-sociaux.
Cest la voie dans laquelle sest engagé le Gouvernement, car oui la RGPP doit continuer. Ce qui est vrai pour lEtat lest aussi pour les collectivités territoriales qui devront elles aussi avoir le courage dévaluer leurs politiques pour plus defficacité dans la dépense, même si nombre dentre elles nont pas attendu pour sengager dans cette démarche. Lancée trois ans avant la crise des dettes souveraines, la RGPP procédait alors dune anticipation, cest à présent une nécessité absolue. Nul, quel que soit sa tendance politique, ne pourra demain sexonérer du contexte budgétaire dans lequel nous nous trouvons.
A cet égard, lélection présidentielle constitue dabord un rendez-vous que la France se donne à elle-même. Dans ce moment privilégié de débat démocratique, il importe plus que jamais de laisser de coté la démagogie, comme celle de la création de 60 000 postes à laquelle, déjà, personne ne croit plus, et de se poser les bonnes questions, quattendons nous vraiment dun Etat moderne ? Quel sens souhaitons-nous donner à la réforme de lEtat ? Quelles priorités souhaitons-nous fixer à laction publique tout en respectant nos engagements ?
Mesdames et Messieurs, parce quelle est un élément constitutif de notre identité, parce quelle est au coeur de notre projet de société, la Fonction publique mérite en 2012 un vrai débat.
A vous tous, à lensemble des fonctionnaires de France, où quils servent, je souhaite que cette année nouvelle vous apporte bonheur et épanouissement, quelle vous apporte surtout la fierté dêtre au service de la République, au service des Français et de lintérêt général.
Je vous remercie.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 11 janvier 2012