Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
La planète est confrontée à un changement global dans lequel le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité massive se cumulent et entrent en interaction. Lépuisement des ressources, la disparition dune partie substantielle du vivant -les scientifiques nous disent quau rythme actuel la moitié des espèces disparaissent dici la fin du siècle-, lartificialisation des sols, tout cela menace nos conditions même dexistence. Le destin de lhumanité est lié à celui de la biodiversité. Il sagit tout simplement de garder la nature vivante, de garder notre planète vivante.
Voici deux ans, la Conférence de Nagoya a marqué une avancée majeure dans lengagement de la communauté internationale en faveur de la protection de la biodiversité mondiale. Une vision à long terme, partagée, de la protection de la biodiversité mondiale et 20 objectifs à l'horizon 2020, les objectifs d'Aichi, ont été adoptés, ainsi que le Protocole de Nagoya sur laccès aux ressources génétiques et le partage des avantages. Cet instrument juridiquement contraignant était attendu. Leur adoption a marqué un tournant en termes déquité dans les échanges de ressources génétiques et de lutte contre la « bio-piraterie ».
La France a signé ce protocole en septembre 2011 et sengage désormais dans le processus de sa mise en oeuvre pour une ratification rapide.
Nous disposons donc d'une stratégie mondiale en faveur de la biodiversité : elle engage chaque Etat, chaque collectivité, chaque organisation publique ou privée, chaque individu.
La France a adopté une nouvelle Stratégie nationale pour la biodiversité qui a pour objectif la mise en oeuvre des 20 cibles dAichi.
Le gouvernement français a organisé en septembre dernier, sous l'impulsion du Président de la République, une conférence environnementale qui a réuni toutes les parties prenantes : y ont participé 14 ministres, des représentants des organisations non gouvernementales environnementales, des organisations syndicales, des organisations demployeurs, des collectivités territoriales et des parlementaires. A cette occasion, le gouvernement a adopté une feuille de route dont l'un des objectifs est de faire de la France un pays exemplaire en matière de reconquête de la biodiversité. A cette fin, le Président de la République François HOLLANDE sest engagé sur ladoption, en 2013, dune loi cadre sur la biodiversité et sur la création d'une agence nationale de la biodiversité.
En matière de biodiversité la France considère quelle a une responsabilité particulière, grâce à la grande variété de son patrimoine naturel, de ses territoires doutre-mer et de ses espaces maritimes. Pour ne citer qu'eux, les Territoires doutre-mer du Pacifique sont compétents en matière de protection de leurs ressources naturelles, et les efforts fournis sont à de nombreux égards remarquables, je tiens donc à leur rendre hommage.
La conférence de Nagoya a fixé les ambitions. Il sagit dans cette COP de nous engager maintenant clairement dans leur mise en oeuvre concrète.
Dabord la ratification du Protocole. Pour la part qui la concerne, la France y procèdera dans la loi cadre sur la biodiversité que nous présenterons à notre Parlement en 2013.
La mobilisation des ressources : la France apporte son soutien aux travaux conduits par la présidence indienne pour renforcer les flux internationaux favorables à la biodiversité mais aussi pour mieux connaître les efforts nationaux que tous les Etats doivent consentir pour la préserver.
Troisième enjeu : la biodiversité marine et côtière où les enjeux internationaux sont de premier ordre et ne sauraient être résolus autrement que par une coopération multilatérale. La France salue la grande avancée ici, à Hyderabad, pour que les travaux menés dans plusieurs régions du monde depuis la conférence de Nagoya en matière didentification des zones marines dimportance écologique ou biologique aboutissent avec la création effective d'un Inventaire scientifique mondial. Cest un résultat très important de la CDB.
Ces travaux scientifiques doivent être complétés par la négociation dans le cadre de l'Assemblée Générale des Nations-Unies relative à l'élaboration d'un instrument international, dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, destiné à protéger la biodiversité en haute mer, en application de la déclaration de Rio+20.
Un sujet doit mobiliser la communauté internationale : cest le statut environnemental de la haute mer. On ne peut pas protéger les océans si personne nest responsable et si il n y a pas de règle. La France souhaite que soit élaboré un nouvel accord, un protocole dapplication de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer dici 2014, même avant pour permettre la mise en oeuvre effective du paragraphe 162 de la déclaration de Rio+20. Cest la condition pour atteindre les objectifs dAichi sur :
- la gestion durable des stocks de poissons
- la lutte contre lacidification des océans et des récifs coralliens
- la préservation des aires marines et côtières.
Il faut à partir daujourdhui une mobilisation pour ce mandat de négociation, le début de cette discussion le plus tôt possible.
La France accueillera en 2013 le 3ème Congrès mondial des aires marines protégées, à Marseille et en Corse et je souhaite dores et déjà vous donner rendez-vous, le 26 octobre 2013, pour un segment de haut niveau lors duquel nous pourrons, je lespère, contribuer substantiellement à faire progresser la mise en oeuvre de notre objectif de protection de 10 % des océans, ainsi que les coopérations à léchelle régionale et le processus de création daires marines protégées en haute mer.
La France poursuit, et poursuivra, sa mobilisation pour mettre en oeuvre, aux côtés de ses partenaires, les engagements internationaux de Nagoya et soutenir la décennie mondiale de la biodiversité (2011-2020).
Pour conclure, je voudrais insister sur léducation à lenvironnement. Il est fondamental que tous nos citoyens aient conscience des valeurs de la biodiversité pour susciter lenvie dagir en sa faveur. Cette prise de conscience passe par léducation à lenvironnement et la diffusion des connaissances, afin que personne ne nuise à la biodiversité par ignorance. Il est donc essentiel de transmettre aux générations futures la conscience de la fragilité de la planète. Cest un enjeu sur lequel tous les pays doivent se mobiliser ensemble.
Je vous remercie.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 22 octobre 2012
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
La planète est confrontée à un changement global dans lequel le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité massive se cumulent et entrent en interaction. Lépuisement des ressources, la disparition dune partie substantielle du vivant -les scientifiques nous disent quau rythme actuel la moitié des espèces disparaissent dici la fin du siècle-, lartificialisation des sols, tout cela menace nos conditions même dexistence. Le destin de lhumanité est lié à celui de la biodiversité. Il sagit tout simplement de garder la nature vivante, de garder notre planète vivante.
Voici deux ans, la Conférence de Nagoya a marqué une avancée majeure dans lengagement de la communauté internationale en faveur de la protection de la biodiversité mondiale. Une vision à long terme, partagée, de la protection de la biodiversité mondiale et 20 objectifs à l'horizon 2020, les objectifs d'Aichi, ont été adoptés, ainsi que le Protocole de Nagoya sur laccès aux ressources génétiques et le partage des avantages. Cet instrument juridiquement contraignant était attendu. Leur adoption a marqué un tournant en termes déquité dans les échanges de ressources génétiques et de lutte contre la « bio-piraterie ».
La France a signé ce protocole en septembre 2011 et sengage désormais dans le processus de sa mise en oeuvre pour une ratification rapide.
Nous disposons donc d'une stratégie mondiale en faveur de la biodiversité : elle engage chaque Etat, chaque collectivité, chaque organisation publique ou privée, chaque individu.
La France a adopté une nouvelle Stratégie nationale pour la biodiversité qui a pour objectif la mise en oeuvre des 20 cibles dAichi.
Le gouvernement français a organisé en septembre dernier, sous l'impulsion du Président de la République, une conférence environnementale qui a réuni toutes les parties prenantes : y ont participé 14 ministres, des représentants des organisations non gouvernementales environnementales, des organisations syndicales, des organisations demployeurs, des collectivités territoriales et des parlementaires. A cette occasion, le gouvernement a adopté une feuille de route dont l'un des objectifs est de faire de la France un pays exemplaire en matière de reconquête de la biodiversité. A cette fin, le Président de la République François HOLLANDE sest engagé sur ladoption, en 2013, dune loi cadre sur la biodiversité et sur la création d'une agence nationale de la biodiversité.
En matière de biodiversité la France considère quelle a une responsabilité particulière, grâce à la grande variété de son patrimoine naturel, de ses territoires doutre-mer et de ses espaces maritimes. Pour ne citer qu'eux, les Territoires doutre-mer du Pacifique sont compétents en matière de protection de leurs ressources naturelles, et les efforts fournis sont à de nombreux égards remarquables, je tiens donc à leur rendre hommage.
La conférence de Nagoya a fixé les ambitions. Il sagit dans cette COP de nous engager maintenant clairement dans leur mise en oeuvre concrète.
Dabord la ratification du Protocole. Pour la part qui la concerne, la France y procèdera dans la loi cadre sur la biodiversité que nous présenterons à notre Parlement en 2013.
La mobilisation des ressources : la France apporte son soutien aux travaux conduits par la présidence indienne pour renforcer les flux internationaux favorables à la biodiversité mais aussi pour mieux connaître les efforts nationaux que tous les Etats doivent consentir pour la préserver.
Troisième enjeu : la biodiversité marine et côtière où les enjeux internationaux sont de premier ordre et ne sauraient être résolus autrement que par une coopération multilatérale. La France salue la grande avancée ici, à Hyderabad, pour que les travaux menés dans plusieurs régions du monde depuis la conférence de Nagoya en matière didentification des zones marines dimportance écologique ou biologique aboutissent avec la création effective d'un Inventaire scientifique mondial. Cest un résultat très important de la CDB.
Ces travaux scientifiques doivent être complétés par la négociation dans le cadre de l'Assemblée Générale des Nations-Unies relative à l'élaboration d'un instrument international, dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, destiné à protéger la biodiversité en haute mer, en application de la déclaration de Rio+20.
Un sujet doit mobiliser la communauté internationale : cest le statut environnemental de la haute mer. On ne peut pas protéger les océans si personne nest responsable et si il n y a pas de règle. La France souhaite que soit élaboré un nouvel accord, un protocole dapplication de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer dici 2014, même avant pour permettre la mise en oeuvre effective du paragraphe 162 de la déclaration de Rio+20. Cest la condition pour atteindre les objectifs dAichi sur :
- la gestion durable des stocks de poissons
- la lutte contre lacidification des océans et des récifs coralliens
- la préservation des aires marines et côtières.
Il faut à partir daujourdhui une mobilisation pour ce mandat de négociation, le début de cette discussion le plus tôt possible.
La France accueillera en 2013 le 3ème Congrès mondial des aires marines protégées, à Marseille et en Corse et je souhaite dores et déjà vous donner rendez-vous, le 26 octobre 2013, pour un segment de haut niveau lors duquel nous pourrons, je lespère, contribuer substantiellement à faire progresser la mise en oeuvre de notre objectif de protection de 10 % des océans, ainsi que les coopérations à léchelle régionale et le processus de création daires marines protégées en haute mer.
La France poursuit, et poursuivra, sa mobilisation pour mettre en oeuvre, aux côtés de ses partenaires, les engagements internationaux de Nagoya et soutenir la décennie mondiale de la biodiversité (2011-2020).
Pour conclure, je voudrais insister sur léducation à lenvironnement. Il est fondamental que tous nos citoyens aient conscience des valeurs de la biodiversité pour susciter lenvie dagir en sa faveur. Cette prise de conscience passe par léducation à lenvironnement et la diffusion des connaissances, afin que personne ne nuise à la biodiversité par ignorance. Il est donc essentiel de transmettre aux générations futures la conscience de la fragilité de la planète. Cest un enjeu sur lequel tous les pays doivent se mobiliser ensemble.
Je vous remercie.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 22 octobre 2012