Texte intégral
Mesdames et Messieurs les chefs d'Etat et de gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
J'ai l'honneur de prendre la parole devant vous en tant que Premier ministre du pays hôte. Je suis sûr que la réunion qui s'achève aura constitué l'un des événements marquants de cette année pour Strasbourg, pour la France et pour l'Europe.
A la veille du cinquantième anniversaire de notre organisation, il était nécessaire que cette assemblée nous permette de redéfinir nos grands objectifs, de renouveler notre engagement et de redoubler d'efforts pour aller vers une Europe plus démocratique, plus juste, et constamment préoccupée de la dignité humaine.
Fidèles à la tradition du Conseil de l'Europe, nous avons placé la protection de l'individu au coeur de notre démarche, pour adopter notre Plan d'action. Celui-ci, tout en s'enracinant dans les domaines traditionnels de l'organisation, met l'accent aujourd'hui sur le monde du travail et le monde de la culture. Pour les démocraties fondatrices du Conseil de l'Europe et celles qui les ont rejointes plus récemment, il y a là en effet des opportunités nouvelles qu'il s'agit de saisir.
La compétence de notre organisation est depuis longtemps la défense des Droits de l'Homme et la promotion de la démocratie pluraliste. La grande Europe que nous formons incarne aux yeux du monde une certaine forme de civilisation fondée sur la justice, la démocratie et les Droits de l'Homme.
Cependant, le respect des Droits de l'Homme ne saurait faire oublier une dimension fondamentale, que la réunification de l'Europe autour des valeurs démocratiques a rendu encore plus actuelle : la dimension sociale. Dans ce domaine, l'élaboration de la Charte sociale de 1961, révisée en 1996 dans un sens plus conforme aux préoccupations des travailleurs et des syndicats, a constitué une avancée marquante. Un nombre de plus en plus grand de gouvernements adhère - ou est en voie d'adhérer - à cette charte révisée (c'est le cas de la France). Ce texte constitue un socle pour garantir le développement de droits sociaux et incite les gouvernements à se donner les moyens de les faire respecter.
Un autre instrument à notre disposition, financier celui-là, est le Fonds de développement social. Il existe depuis les années 50, mais voit son utilité renforcée depuis qu'il a été réorienté vers les nouvelles démocraties européennes et vers la promotion d'investissements créateurs d'emplois. Le défi le plus important que nous ayons à relever, en cette fin de XXème siècle, à l'échelle du continent européen, est celui du chômage et plus particulièrement du chômage des jeunes. Nous entendons relever ce défi sur la base des politiques nationales en premier lieu avec les mécanismes propres que nous offre l'Union européenne bien sûr, mais aussi grâce aux institutions mises en place par le Conseil de l'Europe.
Il est une 3ème dimension à laquelle aucun Européen ne saurait rester insensible : la imension linguistique et culturelle. A cet égard, une longue tradition existe - celle qui a vu le Conseil de l'Europe développer une politique de l'éducation et de la culture, créer des structures à cet effet, lancer des campagnes de préservation et de mise en valeur du patrimoine européen. Plus que jamais, en cette fin du XXème siècle qui voit se développer la mondialisation des échanges et la globalisation de l'économie, l'Europe a besoin d'affirmer son identité qui est faite de la diversité de son patrimoine
linguistique et culturel. A cet égard, les langues et cultures régionales méritent, de notre part, une attention toute particulière : nous devons les préserver et les faire vivre. Cette prise de conscience va de pair, à l'aube du troisième millénaire, avec la maîtrise des nouvelles technologies de l'information qui doivent respecter la diversité de nos langues et de nos cultures mais contribuer à la propagation de nos valeurs communes : éducation, démocratie, progrès social.
Vous venez aussi, en adoptant votre Plan d'action, de cautionner une série d'initiatives qui concernent la vie au quotidien de chaque homme, de chaque femme. En prenant de mesures concrètes pour renforcer les législations nationales et améliorer la coopération entre nos gouvernements dans les domaines de la lutte contre la toxicomanie, la délinquance ou le terrorisme, vous avez su réagir, à propos et en temps utile, aux défis qui se posent à nous tous, gouvernants et citoyens, dans les sociétés où nous vivons. C'est cette dimension-là, celle du citoyen, qui s'impose aujourd'hui à notre action.
* * *
Tel est le programme, vaste et ambitieux, qui s'offre à vous, les bâtisseurs de l'Europe de demain. Cette Europe, nous souhaitons qu'elle évolue en harmonie avec l'Union européenne, elle même destinée à s'élargir, mais nous la voulons également en symbiose avec les autres institutions européennes, qu'elles soient à dominante politique, économique ou militaire. Cette Europe, nous la souhaitons protectrice de la diversité de ses populations mais surtout ouverte sur le monde, attentive aux conflits qu'elle doit aider à résoudre, généreuse envers les pays auxquels elle apporte son assistance, soucieuse de jouer, dans la société internationale de demain, un rôle d'équilibre et de paix. C'est le voeu que forme mon gouvernement en remerciant tous les gouvernements des pays amis, membres ou futurs membres, ainsi que les représentants des institutions internationales concernées, d'avoir participé à cette cérémonie qui a su rassembler l'ensemble de la famille européenne.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr,le 21 juin 2001)
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
J'ai l'honneur de prendre la parole devant vous en tant que Premier ministre du pays hôte. Je suis sûr que la réunion qui s'achève aura constitué l'un des événements marquants de cette année pour Strasbourg, pour la France et pour l'Europe.
A la veille du cinquantième anniversaire de notre organisation, il était nécessaire que cette assemblée nous permette de redéfinir nos grands objectifs, de renouveler notre engagement et de redoubler d'efforts pour aller vers une Europe plus démocratique, plus juste, et constamment préoccupée de la dignité humaine.
Fidèles à la tradition du Conseil de l'Europe, nous avons placé la protection de l'individu au coeur de notre démarche, pour adopter notre Plan d'action. Celui-ci, tout en s'enracinant dans les domaines traditionnels de l'organisation, met l'accent aujourd'hui sur le monde du travail et le monde de la culture. Pour les démocraties fondatrices du Conseil de l'Europe et celles qui les ont rejointes plus récemment, il y a là en effet des opportunités nouvelles qu'il s'agit de saisir.
La compétence de notre organisation est depuis longtemps la défense des Droits de l'Homme et la promotion de la démocratie pluraliste. La grande Europe que nous formons incarne aux yeux du monde une certaine forme de civilisation fondée sur la justice, la démocratie et les Droits de l'Homme.
Cependant, le respect des Droits de l'Homme ne saurait faire oublier une dimension fondamentale, que la réunification de l'Europe autour des valeurs démocratiques a rendu encore plus actuelle : la dimension sociale. Dans ce domaine, l'élaboration de la Charte sociale de 1961, révisée en 1996 dans un sens plus conforme aux préoccupations des travailleurs et des syndicats, a constitué une avancée marquante. Un nombre de plus en plus grand de gouvernements adhère - ou est en voie d'adhérer - à cette charte révisée (c'est le cas de la France). Ce texte constitue un socle pour garantir le développement de droits sociaux et incite les gouvernements à se donner les moyens de les faire respecter.
Un autre instrument à notre disposition, financier celui-là, est le Fonds de développement social. Il existe depuis les années 50, mais voit son utilité renforcée depuis qu'il a été réorienté vers les nouvelles démocraties européennes et vers la promotion d'investissements créateurs d'emplois. Le défi le plus important que nous ayons à relever, en cette fin de XXème siècle, à l'échelle du continent européen, est celui du chômage et plus particulièrement du chômage des jeunes. Nous entendons relever ce défi sur la base des politiques nationales en premier lieu avec les mécanismes propres que nous offre l'Union européenne bien sûr, mais aussi grâce aux institutions mises en place par le Conseil de l'Europe.
Il est une 3ème dimension à laquelle aucun Européen ne saurait rester insensible : la imension linguistique et culturelle. A cet égard, une longue tradition existe - celle qui a vu le Conseil de l'Europe développer une politique de l'éducation et de la culture, créer des structures à cet effet, lancer des campagnes de préservation et de mise en valeur du patrimoine européen. Plus que jamais, en cette fin du XXème siècle qui voit se développer la mondialisation des échanges et la globalisation de l'économie, l'Europe a besoin d'affirmer son identité qui est faite de la diversité de son patrimoine
linguistique et culturel. A cet égard, les langues et cultures régionales méritent, de notre part, une attention toute particulière : nous devons les préserver et les faire vivre. Cette prise de conscience va de pair, à l'aube du troisième millénaire, avec la maîtrise des nouvelles technologies de l'information qui doivent respecter la diversité de nos langues et de nos cultures mais contribuer à la propagation de nos valeurs communes : éducation, démocratie, progrès social.
Vous venez aussi, en adoptant votre Plan d'action, de cautionner une série d'initiatives qui concernent la vie au quotidien de chaque homme, de chaque femme. En prenant de mesures concrètes pour renforcer les législations nationales et améliorer la coopération entre nos gouvernements dans les domaines de la lutte contre la toxicomanie, la délinquance ou le terrorisme, vous avez su réagir, à propos et en temps utile, aux défis qui se posent à nous tous, gouvernants et citoyens, dans les sociétés où nous vivons. C'est cette dimension-là, celle du citoyen, qui s'impose aujourd'hui à notre action.
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Tel est le programme, vaste et ambitieux, qui s'offre à vous, les bâtisseurs de l'Europe de demain. Cette Europe, nous souhaitons qu'elle évolue en harmonie avec l'Union européenne, elle même destinée à s'élargir, mais nous la voulons également en symbiose avec les autres institutions européennes, qu'elles soient à dominante politique, économique ou militaire. Cette Europe, nous la souhaitons protectrice de la diversité de ses populations mais surtout ouverte sur le monde, attentive aux conflits qu'elle doit aider à résoudre, généreuse envers les pays auxquels elle apporte son assistance, soucieuse de jouer, dans la société internationale de demain, un rôle d'équilibre et de paix. C'est le voeu que forme mon gouvernement en remerciant tous les gouvernements des pays amis, membres ou futurs membres, ainsi que les représentants des institutions internationales concernées, d'avoir participé à cette cérémonie qui a su rassembler l'ensemble de la famille européenne.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr,le 21 juin 2001)