Texte intégral
Madame et Monsieur le Ministre,
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
En raison d'une activité sociale dense, Jean-Claude GAYSSOT m'a demandé de lire le message préparé à votre attention pour ce carrefour du PREDIT :
J'ai pendant ces quatre ans suivi avec attention et beaucoup d'intérêt l'avancement de vos travaux. Je mesure, croyez-le bien, l'importance et la qualité du travail qui a été réalisé depuis.
Je tiens à remercier tous les acteurs de ce programme, qu'il s'agisse de celles et ceux qui ont participé aux instances de pilotage, à la gestion et à l'administration du programme, de la communauté scientifique qui a témoigné d'un intérêt croissant pour les thématiques liées au transport, ou encore de l'ensemble des partenaires de ce programme, grâce auxquels des liens directs et fructueux ont pu s'établir entre recherche, expérimentation et mise en uvre de solutions innovantes.
Vous avez eu l'occasion, tout au long de ces trois jours, de dresser un bilan du programme et d'en apprécier une partie significative des résultats. L'exposition, ou encore le " livre des projets " en apportent témoignage.
Je retiendrai simplement pour ma part, au-delà du chiffre impressionnant de 12OO recherches financées dont une moitié environ sont déjà arrivées à leur terme, quelques exemples qui montrent la synergie étroite entre le PREDIT et le renouvellement, qu'avec le gouvernement, je me suis efforcé d'impulser en matière de politique publique des transports.
Disant cela, je pense bien sûr aux défis technologiques et à la capacité de nos industries à les relever. A ce propos, je ne peux pas ne pas évoquer le TGV Méditerranée que nous venons tout récemment d'inaugurer et qui est un exemple concret d'un système qui a directement bénéficié des avancées technologiques de ce PREDIT et du PREDIT précédent, non seulement au plan de ses performances, mais aussi du traitement du bruit à la source.
Je pourrai également citer la bonne tenue de notre industrie automobile et la capacité qu'elle a eu de jouer un rôle moteur dans la mise en place au plan européen d'un accord avec l'Association des constructeurs automobile pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ou encore les expérimentations conduites à la Rochelle et à Saint-Quentin en Yvelines de véhicules électriques en libre service, qui constituent également des références européennes.
Mais je pense aussi et surtout aux inflexions significatives de la politique des transports qui ont été conduites depuis quatre ans, et qui se sont largement alimentées de vos réflexions et de vos travaux. Il en est ainsi de l'orientation, qu'il faut poursuivre dans la durée, visant à impulser une dynamique nouvelle pour le développement et l'adaptation de l'offre en transport collectif urbain: non seulement nous nous sommes attachés à encourager la mise en place de la nouvelle génération de PDU prévue par la loi sur l'air, mais nous avons progressivement doublé les financements de l'État pour subventionner les nouvelles réalisations, en encourageant les projets les plus novateurs et les plus structurants.
Les recherches qui ont été faites sur la péri-urbanisation et l'étalement urbain - et j'ai noté que vous aviez distingué certaines de ces recherches - attiraient en même temps notre attention sur les relations entre urbanisme et transport, et la nécessité d'un décloisonnement de l'action publique dans ces deux domaines.
Or, vous savez que c'est là une des orientations majeures de la loi sur la " Solidarité et le renouvellement urbain ". La mise en uvre de cette loi, tout comme le suivi au long cours des procédures de PDU, créent en retour un besoin important à la fois de recherches d'accompagnement, d'expérimentation et d'évaluation, dont je ne doute pas qu'ils constituent une des préoccupations du prochain PREDIT.
L'un des apports essentiels du PREDIT est incontestablement à mes yeux d'avoir contribué à ce que s'instaure, entre les pouvoirs publics et l'ensemble des acteurs de la recherche dans le monde des transports, ce type d'interactions et d'échanges, et j'ai pour ce qui me concerne d'autant moins d'hésitation sur la nécessité d'une troisième édition du PREDIT que ces interactions et ces échanges me paraissent plus nécessaires que jamais.
Comment ne pas percevoir en effet que la mobilité des personnes et des marchandises est devenue une donnée majeure de notre société, et qu'il ne peut pas y avoir aujourd'hui de progrès réel dans le traitement des problèmes auxquels nous sommes confrontés sans avancées significatives dans la manière de concevoir et de gérer les systèmes de transport ?
Nous avons trois défis à relever :
- le premier, c'est le défi de la sécurité. En matière de sécurité routière, on a quelquefois voulu caricaturer la politique du gouvernement en la présentant comme limitée à la seule répression des excès de vitesse. Il est un fait que c'est une préoccupation importante, tant il est clair qu'il y a nécessité en France au regard de ce qui se fait dans la plupart des pays voisins de renforcer l'efficience du système de contrôle-sanction. Les études détaillées d'accidents réalisées par l'INRETS en collaboration avec les constructeurs automobiles dans le cadre du PREDIT a ainsi permis d'analyser de manière fine les mécanismes en jeu dans un millier d'accidents. Certains problèmes, comme ceux liés à des phénomènes d'hypo-vigilance, ou encore l'aménagement ou l'ergonomie des infrastructures ont été étudiés et analysés.
La sécurité devient chaque jour davantage une exigence incontournable. Le champ de la recherche est dans ce domaine, considérable, qu'il porte sur l'analyse des systèmes et des comportements , sur les technologies ou le rôle des acteurs, notamment au plan local; certes des progrès substantiels ont déjà été réalisés dans l'actuel PREDIT, ou sont en cours avec l'action fédérative ARCOS 2003, mais il faut amplifier l'effort pour contribuer à la fin de l'hécatombe routière.
Je pense aussi aux autres modes de transport, et notamment à la sécurité ferroviaire. Nous sommes de ce point de vue confrontés à un problème nouveau, qui est celui du développement du transport ferroviaire dans l'espace européen. La France a pris récemment des initiatives importantes au Conseil européen des transports pour que soit développé, notamment en matière de fret, un véritable réseau européen. C'est là effet une des conditions pour accroître la compétitivité du rail.
Or, non seulement les systèmes techniques gérant la sécurité, mais les concepts utilisés sont aujourd'hui disparates, et constituent autant d'obstacles à l'interopérabilité des réseaux. Je suis donc très favorable au projet lancé par le Ministre de la recherche de développer un pôle de recherche sur la sécurité ferroviaire, associant les centres de recherche public et les industriels, et ayant vocation à devenir un réseau d'excellence à l'échelle européenne.
- le second défi à relever est évidemment, Dominique Voynet en a parlé et je n'y reviendrai que brièvement, celui des impacts des transports sur l'environnement, avec notamment ce problème crucial de l'émission des gaz à effet de serre.
Le développement d'une multi-modalité de l'offre de mobilité et de transports est à l'évidence une des réponses à privilégier. Là encore, chacun voit bien que cet objectif, dont le bien fondé est aujourd'hui de mieux en mieux accepté, requiert la mobilisation des chercheurs comme des professionnels : développer des moyens de transports alternatifs à l'automobile et au camion nécessite des avancées technologiques et les innovations correspondantes (notamment dans les domaines des automatismes, des télécommunications, de l'informatique et du positionnement par satellite), mais aussi des approches nouvelles en termes de coopération des systèmes de transport : systèmes d'informations pluri-modaux, aménagement de plates-formes, organisation de pôles d'échanges intégrant différents types de services
La mixité sociale, l'accessibilité, la qualité des espaces publics, le renouvellement urbain, les transports publics et les modes " doux " de déplacements sont également autant d'enjeux et de thèmes de recherche en relation étroite avec la mobilité durable, dans le contexte d'une France chaque jour plus ouverte sur l'espace européen, où les structures d'administration locale évoluent vers une intercommunalité croissante. A travers le défi qui nous est lancé par les besoins de l'évolution urbaine et du développement durable, c'est aussi la question de notre capacité à gérer des systèmes de plus en plus complexes avec des exigences de résultats de plus en plus fortes.
Cela m'amène au troisième défi que je voulais évoquer, qui tient à la dimension économique et sociale du secteur des transports. Le secteur des transports est un secteur industriel à part entière et un acteur économique majeur. Son poids économique, ses effectifs, son importance stratégique se renforce, tant dans la vie quotidienne et dans l'aménagement du territoire que pour la performance économique des entreprises et des services. S'il ne peut ignorer les lois du marché, celles-ci ne sauraient en aucun cas suffire à le réguler, ni à assurer les objectifs d'équité spatiale et sociale qui doivent être pris en compte en même temps que les critères de sécurité et de respect de l'environnement.
Il appartient donc à l'action publique de promouvoir des modalités de régulation qui respectent la part nécessaire d'initiative et de choix des acteurs économiques et intègre, dans un contexte dont je n'oublie pas qu'il est marqué par la mondialisation des échanges, les missions d'intérêt public du secteur des transports. Ces instruments de régulation sont encore largement à inventer. Mon expérience m'enseigne qu'il y a urgence à le faire.
Tout cela m'amène à deux conclusions : la première, c'est que, face à ces défis, l'effort de recherche dans le domaine des transport doit naturellement être maintenu, tout en étant élargi à des champs nouveaux. Je rejoins pleinement ce qu'a dit à ce propos Michel Delebarre en ouvrant vos travaux. Il conviendra certes de tirer toutes conclusions utiles de ce deuxième PREDIT et de préciser, notamment en mettant à profit les réflexions accumulées pendant ces trois jours, les contours et le contenu du nouveau programme. Mais je n'imagine pas un seul instant que l'effort de financement public ne se poursuive pas au niveau de ce qui a été fait ces quatre dernières années.
Je vois en outre, dans le fait que ce programme soit coordonné par les quatre ministères les plus concernés, un gage d'efficacité et de continuité qui doit à mon sens être prolongé et préservé.
La deuxième conclusion, c'est que si les recherches technologiques sont nécessaires et doivent être poursuivies, notamment pour concevoir et produire des véhicules et des systèmes de transport plus sûrs et plus économes en énergie, ces recherches doivent plus encore que par le passé s'accompagner de recherches en sciences humaines et sociales et en sciences de l'environnement.
Tout indique en effet, au regard des défis auxquels nous sommes confrontés, que l'innovation devra être autant au niveau des organisations et de l'aménagement des territoires, qu'au niveau des technologies elles-mêmes. Je souhaite que dans le nouveau PREDIT, une attention particulière soit apporté aux recherches pluri-disciplinaires.
J'observe d'ailleurs que l'effort de recherche engagé se retrouve également sous des formes analogues chez plusieurs de nos partenaires européens, notamment l'Allemagne. Cette conjonction des actions est d'ailleurs significative de l'homogénéité des besoins en Europe, comme elle est porteuse de possibilités de coopération bilatérale ou communautaire.
Je veux vous dire à ce propos que nous sommes, avec Roger-Gérard Schwartzenberg, très attentifs à la place qu'auront les transports dans le 6ème Programme cadre de recherche communautaire. Je souhaite également proposer prochainement à nos amis allemands la transformation de " DEUFRAKO ", un partenariat fructueux et toujours vivace, en une coopération plus large au niveau des programmes PREDIT et MOBILITAT.
De manière générale, et naturellement dans le respect des décisions collégiales que nous aurons à prendre avec mes autres collègues concernés, et en tout premier lieu naturellement avec le ministère de la recherche, ainsi qu'avec l'ADEME et l'ANVAR, je tiens à vous assurer de l'engagement de mon ministère et notamment de sa direction en charge de coordonner la recherche scientifique, la DRAST, et des établissements publics de recherche, d'être des acteurs essentiels du nouveau dispositif et de rester à votre écoute.
Merci encore et bravo à tous.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 29 juin 2001)
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
En raison d'une activité sociale dense, Jean-Claude GAYSSOT m'a demandé de lire le message préparé à votre attention pour ce carrefour du PREDIT :
J'ai pendant ces quatre ans suivi avec attention et beaucoup d'intérêt l'avancement de vos travaux. Je mesure, croyez-le bien, l'importance et la qualité du travail qui a été réalisé depuis.
Je tiens à remercier tous les acteurs de ce programme, qu'il s'agisse de celles et ceux qui ont participé aux instances de pilotage, à la gestion et à l'administration du programme, de la communauté scientifique qui a témoigné d'un intérêt croissant pour les thématiques liées au transport, ou encore de l'ensemble des partenaires de ce programme, grâce auxquels des liens directs et fructueux ont pu s'établir entre recherche, expérimentation et mise en uvre de solutions innovantes.
Vous avez eu l'occasion, tout au long de ces trois jours, de dresser un bilan du programme et d'en apprécier une partie significative des résultats. L'exposition, ou encore le " livre des projets " en apportent témoignage.
Je retiendrai simplement pour ma part, au-delà du chiffre impressionnant de 12OO recherches financées dont une moitié environ sont déjà arrivées à leur terme, quelques exemples qui montrent la synergie étroite entre le PREDIT et le renouvellement, qu'avec le gouvernement, je me suis efforcé d'impulser en matière de politique publique des transports.
Disant cela, je pense bien sûr aux défis technologiques et à la capacité de nos industries à les relever. A ce propos, je ne peux pas ne pas évoquer le TGV Méditerranée que nous venons tout récemment d'inaugurer et qui est un exemple concret d'un système qui a directement bénéficié des avancées technologiques de ce PREDIT et du PREDIT précédent, non seulement au plan de ses performances, mais aussi du traitement du bruit à la source.
Je pourrai également citer la bonne tenue de notre industrie automobile et la capacité qu'elle a eu de jouer un rôle moteur dans la mise en place au plan européen d'un accord avec l'Association des constructeurs automobile pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ou encore les expérimentations conduites à la Rochelle et à Saint-Quentin en Yvelines de véhicules électriques en libre service, qui constituent également des références européennes.
Mais je pense aussi et surtout aux inflexions significatives de la politique des transports qui ont été conduites depuis quatre ans, et qui se sont largement alimentées de vos réflexions et de vos travaux. Il en est ainsi de l'orientation, qu'il faut poursuivre dans la durée, visant à impulser une dynamique nouvelle pour le développement et l'adaptation de l'offre en transport collectif urbain: non seulement nous nous sommes attachés à encourager la mise en place de la nouvelle génération de PDU prévue par la loi sur l'air, mais nous avons progressivement doublé les financements de l'État pour subventionner les nouvelles réalisations, en encourageant les projets les plus novateurs et les plus structurants.
Les recherches qui ont été faites sur la péri-urbanisation et l'étalement urbain - et j'ai noté que vous aviez distingué certaines de ces recherches - attiraient en même temps notre attention sur les relations entre urbanisme et transport, et la nécessité d'un décloisonnement de l'action publique dans ces deux domaines.
Or, vous savez que c'est là une des orientations majeures de la loi sur la " Solidarité et le renouvellement urbain ". La mise en uvre de cette loi, tout comme le suivi au long cours des procédures de PDU, créent en retour un besoin important à la fois de recherches d'accompagnement, d'expérimentation et d'évaluation, dont je ne doute pas qu'ils constituent une des préoccupations du prochain PREDIT.
L'un des apports essentiels du PREDIT est incontestablement à mes yeux d'avoir contribué à ce que s'instaure, entre les pouvoirs publics et l'ensemble des acteurs de la recherche dans le monde des transports, ce type d'interactions et d'échanges, et j'ai pour ce qui me concerne d'autant moins d'hésitation sur la nécessité d'une troisième édition du PREDIT que ces interactions et ces échanges me paraissent plus nécessaires que jamais.
Comment ne pas percevoir en effet que la mobilité des personnes et des marchandises est devenue une donnée majeure de notre société, et qu'il ne peut pas y avoir aujourd'hui de progrès réel dans le traitement des problèmes auxquels nous sommes confrontés sans avancées significatives dans la manière de concevoir et de gérer les systèmes de transport ?
Nous avons trois défis à relever :
- le premier, c'est le défi de la sécurité. En matière de sécurité routière, on a quelquefois voulu caricaturer la politique du gouvernement en la présentant comme limitée à la seule répression des excès de vitesse. Il est un fait que c'est une préoccupation importante, tant il est clair qu'il y a nécessité en France au regard de ce qui se fait dans la plupart des pays voisins de renforcer l'efficience du système de contrôle-sanction. Les études détaillées d'accidents réalisées par l'INRETS en collaboration avec les constructeurs automobiles dans le cadre du PREDIT a ainsi permis d'analyser de manière fine les mécanismes en jeu dans un millier d'accidents. Certains problèmes, comme ceux liés à des phénomènes d'hypo-vigilance, ou encore l'aménagement ou l'ergonomie des infrastructures ont été étudiés et analysés.
La sécurité devient chaque jour davantage une exigence incontournable. Le champ de la recherche est dans ce domaine, considérable, qu'il porte sur l'analyse des systèmes et des comportements , sur les technologies ou le rôle des acteurs, notamment au plan local; certes des progrès substantiels ont déjà été réalisés dans l'actuel PREDIT, ou sont en cours avec l'action fédérative ARCOS 2003, mais il faut amplifier l'effort pour contribuer à la fin de l'hécatombe routière.
Je pense aussi aux autres modes de transport, et notamment à la sécurité ferroviaire. Nous sommes de ce point de vue confrontés à un problème nouveau, qui est celui du développement du transport ferroviaire dans l'espace européen. La France a pris récemment des initiatives importantes au Conseil européen des transports pour que soit développé, notamment en matière de fret, un véritable réseau européen. C'est là effet une des conditions pour accroître la compétitivité du rail.
Or, non seulement les systèmes techniques gérant la sécurité, mais les concepts utilisés sont aujourd'hui disparates, et constituent autant d'obstacles à l'interopérabilité des réseaux. Je suis donc très favorable au projet lancé par le Ministre de la recherche de développer un pôle de recherche sur la sécurité ferroviaire, associant les centres de recherche public et les industriels, et ayant vocation à devenir un réseau d'excellence à l'échelle européenne.
- le second défi à relever est évidemment, Dominique Voynet en a parlé et je n'y reviendrai que brièvement, celui des impacts des transports sur l'environnement, avec notamment ce problème crucial de l'émission des gaz à effet de serre.
Le développement d'une multi-modalité de l'offre de mobilité et de transports est à l'évidence une des réponses à privilégier. Là encore, chacun voit bien que cet objectif, dont le bien fondé est aujourd'hui de mieux en mieux accepté, requiert la mobilisation des chercheurs comme des professionnels : développer des moyens de transports alternatifs à l'automobile et au camion nécessite des avancées technologiques et les innovations correspondantes (notamment dans les domaines des automatismes, des télécommunications, de l'informatique et du positionnement par satellite), mais aussi des approches nouvelles en termes de coopération des systèmes de transport : systèmes d'informations pluri-modaux, aménagement de plates-formes, organisation de pôles d'échanges intégrant différents types de services
La mixité sociale, l'accessibilité, la qualité des espaces publics, le renouvellement urbain, les transports publics et les modes " doux " de déplacements sont également autant d'enjeux et de thèmes de recherche en relation étroite avec la mobilité durable, dans le contexte d'une France chaque jour plus ouverte sur l'espace européen, où les structures d'administration locale évoluent vers une intercommunalité croissante. A travers le défi qui nous est lancé par les besoins de l'évolution urbaine et du développement durable, c'est aussi la question de notre capacité à gérer des systèmes de plus en plus complexes avec des exigences de résultats de plus en plus fortes.
Cela m'amène au troisième défi que je voulais évoquer, qui tient à la dimension économique et sociale du secteur des transports. Le secteur des transports est un secteur industriel à part entière et un acteur économique majeur. Son poids économique, ses effectifs, son importance stratégique se renforce, tant dans la vie quotidienne et dans l'aménagement du territoire que pour la performance économique des entreprises et des services. S'il ne peut ignorer les lois du marché, celles-ci ne sauraient en aucun cas suffire à le réguler, ni à assurer les objectifs d'équité spatiale et sociale qui doivent être pris en compte en même temps que les critères de sécurité et de respect de l'environnement.
Il appartient donc à l'action publique de promouvoir des modalités de régulation qui respectent la part nécessaire d'initiative et de choix des acteurs économiques et intègre, dans un contexte dont je n'oublie pas qu'il est marqué par la mondialisation des échanges, les missions d'intérêt public du secteur des transports. Ces instruments de régulation sont encore largement à inventer. Mon expérience m'enseigne qu'il y a urgence à le faire.
Tout cela m'amène à deux conclusions : la première, c'est que, face à ces défis, l'effort de recherche dans le domaine des transport doit naturellement être maintenu, tout en étant élargi à des champs nouveaux. Je rejoins pleinement ce qu'a dit à ce propos Michel Delebarre en ouvrant vos travaux. Il conviendra certes de tirer toutes conclusions utiles de ce deuxième PREDIT et de préciser, notamment en mettant à profit les réflexions accumulées pendant ces trois jours, les contours et le contenu du nouveau programme. Mais je n'imagine pas un seul instant que l'effort de financement public ne se poursuive pas au niveau de ce qui a été fait ces quatre dernières années.
Je vois en outre, dans le fait que ce programme soit coordonné par les quatre ministères les plus concernés, un gage d'efficacité et de continuité qui doit à mon sens être prolongé et préservé.
La deuxième conclusion, c'est que si les recherches technologiques sont nécessaires et doivent être poursuivies, notamment pour concevoir et produire des véhicules et des systèmes de transport plus sûrs et plus économes en énergie, ces recherches doivent plus encore que par le passé s'accompagner de recherches en sciences humaines et sociales et en sciences de l'environnement.
Tout indique en effet, au regard des défis auxquels nous sommes confrontés, que l'innovation devra être autant au niveau des organisations et de l'aménagement des territoires, qu'au niveau des technologies elles-mêmes. Je souhaite que dans le nouveau PREDIT, une attention particulière soit apporté aux recherches pluri-disciplinaires.
J'observe d'ailleurs que l'effort de recherche engagé se retrouve également sous des formes analogues chez plusieurs de nos partenaires européens, notamment l'Allemagne. Cette conjonction des actions est d'ailleurs significative de l'homogénéité des besoins en Europe, comme elle est porteuse de possibilités de coopération bilatérale ou communautaire.
Je veux vous dire à ce propos que nous sommes, avec Roger-Gérard Schwartzenberg, très attentifs à la place qu'auront les transports dans le 6ème Programme cadre de recherche communautaire. Je souhaite également proposer prochainement à nos amis allemands la transformation de " DEUFRAKO ", un partenariat fructueux et toujours vivace, en une coopération plus large au niveau des programmes PREDIT et MOBILITAT.
De manière générale, et naturellement dans le respect des décisions collégiales que nous aurons à prendre avec mes autres collègues concernés, et en tout premier lieu naturellement avec le ministère de la recherche, ainsi qu'avec l'ADEME et l'ANVAR, je tiens à vous assurer de l'engagement de mon ministère et notamment de sa direction en charge de coordonner la recherche scientifique, la DRAST, et des établissements publics de recherche, d'être des acteurs essentiels du nouveau dispositif et de rester à votre écoute.
Merci encore et bravo à tous.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 29 juin 2001)