Texte intégral
Monsieur le président,
Madame et Messieurs les élus,
Madame, Messieurs,
Je suis heureux de vous accueillir à l'hôtel de Roquelaure pour l'installation du comité d'histoire et d'évaluation des villes nouvelles françaises.
Monsieur le Premier ministre a confié à Jean-Eudes ROULLIER, le 30 juillet 1999, la mission de travailler à ce que pourrait être un programme d'histoire et d'évaluation des villes nouvelles, d'en proposer les axes de travail essentiels, ainsi que la composition de son comité de pilotage.
Sur la base de ce travail, qui s'est nourri de très fréquents contacts et de très nombreux allers-retours avec chacun de ses interlocuteurs, Jean-Eudes ROULLIER a remis le 9 octobre 2000 ses propositions finales. Le Premier ministre les a validées le 23 janvier dernier, et m'a chargé de mettre en place le comité national.
C'est un moment important pour l'histoire des villes nouvelles, qui vient en outre à une étape tout à fait décisive de cette politique d'intérêt national.
Depuis plus de deux ans, en effet, le gouvernement a proposé aux collectivités locales des agglomérations nouvelles d'en prendre pleinement la responsabilité, de développer à cette fin des engagements contractuels avec l'Etat, et de fixer le nouveau cadre du droit commun de leur territoire.
Cette mutation est décisive, elle s'opérera selon des échéances adaptées à chaque site, elle est déjà bien engagée sur cinq des sept villes nouvelles d'aujourd'hui. Je note d'ailleurs que, depuis quelques années déjà, deux autres agglomérations ont rejoint le droit commun, Villeneuve d'Ascq et Le Vaudreuil.
Au moment de passer le flambeau, il est normal que l'Etat veuille dresser le bilan d'une politique singulière à bien des égards, témoigner de ses apports, et éclairer ainsi les nouvelles politiques d'aménagement urbain.
Lorsque les villes nouvelles ont été inventées, au début des années soixante, leurs modalités concrètes d'exécution restaient à écrire.
Il n'allait pas de soi, alors, de produire de tels aménagements à une telle échelle et dans des délais relativement rapides, de doter les collectivités locales des moyens institutionnels et financiers de leur solidarité, de définir le savoir-faire nécessaire aux équipes publiques chargées de conduire la mise en uvre de cette politique d'Etat.
Il vous reviendra de mesurer précisément, au fil de vos travaux, les avancées des villes nouvelles dans plusieurs domaines: juridique, institutionnel, financier, social, économique, mais aussi professionnel; d'apprécier leur apport au droit commun des opérations d'aménagement; sans doute aussi de relever leur part d'ombre et, peut-être, leurs défaillances. Vous nous direz le chemin parcouru, tout autant que ce qui reste à faire pour des agglomérations toujours plus solidaires, actives et attractives.
Vous aurez, en la personne de Jean-Eudes ROULLIER, un président exigeant, fort de sa culture et de sa pratique en matière de villes nouvelles, dont il fut l'un des inventeurs et l'un des acteurs les plus éminents.
Je remercie les différents ministères impliqués tout au long de l'histoire des villes nouvelles d'avoir bien voulu mandater, pour les représenter, des membres actifs de leur administration, à un degré élevé de responsabilité.
Je me réjouis de la présence de personnalités hautement qualifiées de la recherche, de l'histoire, de l'aménagement et de l'urbanisme. Leur exigence, leur indépendance d'esprit et d'analyse, leur renom aussi, sont des appuis précieux pour notre démarche, et sa crédibilité.
Je tiens enfin à remercier particulièrement les quatre élus qui ont bien voulu donner de leur temps pour une cause à laquelle je les sais attachés. Tous ont eu à gérer, ou gèrent encore, dans leur pratique locale ou nationale, une relation forte avec une agglomération nouvelle.
Monsieur le président, Mesdames et messieurs, je sais que tout l'intérêt que vous portez aux villes nouvelles ne vous empêchera pas de conduire vos travaux avec le souci d'un éclairage vrai, sans louanges imméritées et sans sévérité infondée.
Mais sans attendre les conclusions de vos recherches, vous me permettrez de rendre hommage, devant vous, à l'ensemble des acteurs qui ont fait les villes nouvelles.
Aux élus, certains sont parmi vous, qui ont investi ces lieux atypiques, et fondé leur citoyenneté toute neuve avec d'autant plus de vigueur que, pour beaucoup d'entre eux, c'était leur premier engagement électif.
Ils ont créé des équipements performants, associé le dynamisme économique et la novation culturelle, développé des politiques sociales affirmées, soutenu des usages inédits des lieux publics.
Aux équipes des établissements publics d'aménagement, qui ont défriché une nouvelle culture professionnelle. Elles ont donné à chacune de ces agglomérations naissantes une identité propre, en ont assuré une part de permanence malgré les crises et les difficultés, et prouvé que le rôle d'ensemblier urbain est indispensable à la durée et à la mémoire de la ville.
Aux investisseurs économiques qui ont cru en ces territoires, qui s'y sont installé, y ont créé les emplois qui restent un point très fort de l'identité des villes nouvelles.
Aux habitants, enfin, qui ont développé un mouvement associatif d'autant plus exigeant qu'il fallait, parfois, gérer des imperfections, ou maîtriser un trop plein d'utopie. Ils ont donné aux villes nouvelles leur rythme et leur mouvement, leurs couleurs et leurs sons, ils se les sont appropriées, et sans doute est-ce de l'affaiblissement de ce lien fondateur, par-delà les origines et les générations, que souffrent aujourd'hui certains de ces territoires et de leurs quartiers.
Pour que vous puissiez dire plus précisément de quoi fut faite cette part de l'histoire urbaine de notre pays, je suis heureux de procéder officiellement, ce jour, à l'installation de votre comité, et vous souhaite plein succès dans la tâche qui vous attend.
(source http://www.villes-nouvelles.equipement.gouv.fr, le 13 novembre 2001)
Madame et Messieurs les élus,
Madame, Messieurs,
Je suis heureux de vous accueillir à l'hôtel de Roquelaure pour l'installation du comité d'histoire et d'évaluation des villes nouvelles françaises.
Monsieur le Premier ministre a confié à Jean-Eudes ROULLIER, le 30 juillet 1999, la mission de travailler à ce que pourrait être un programme d'histoire et d'évaluation des villes nouvelles, d'en proposer les axes de travail essentiels, ainsi que la composition de son comité de pilotage.
Sur la base de ce travail, qui s'est nourri de très fréquents contacts et de très nombreux allers-retours avec chacun de ses interlocuteurs, Jean-Eudes ROULLIER a remis le 9 octobre 2000 ses propositions finales. Le Premier ministre les a validées le 23 janvier dernier, et m'a chargé de mettre en place le comité national.
C'est un moment important pour l'histoire des villes nouvelles, qui vient en outre à une étape tout à fait décisive de cette politique d'intérêt national.
Depuis plus de deux ans, en effet, le gouvernement a proposé aux collectivités locales des agglomérations nouvelles d'en prendre pleinement la responsabilité, de développer à cette fin des engagements contractuels avec l'Etat, et de fixer le nouveau cadre du droit commun de leur territoire.
Cette mutation est décisive, elle s'opérera selon des échéances adaptées à chaque site, elle est déjà bien engagée sur cinq des sept villes nouvelles d'aujourd'hui. Je note d'ailleurs que, depuis quelques années déjà, deux autres agglomérations ont rejoint le droit commun, Villeneuve d'Ascq et Le Vaudreuil.
Au moment de passer le flambeau, il est normal que l'Etat veuille dresser le bilan d'une politique singulière à bien des égards, témoigner de ses apports, et éclairer ainsi les nouvelles politiques d'aménagement urbain.
Lorsque les villes nouvelles ont été inventées, au début des années soixante, leurs modalités concrètes d'exécution restaient à écrire.
Il n'allait pas de soi, alors, de produire de tels aménagements à une telle échelle et dans des délais relativement rapides, de doter les collectivités locales des moyens institutionnels et financiers de leur solidarité, de définir le savoir-faire nécessaire aux équipes publiques chargées de conduire la mise en uvre de cette politique d'Etat.
Il vous reviendra de mesurer précisément, au fil de vos travaux, les avancées des villes nouvelles dans plusieurs domaines: juridique, institutionnel, financier, social, économique, mais aussi professionnel; d'apprécier leur apport au droit commun des opérations d'aménagement; sans doute aussi de relever leur part d'ombre et, peut-être, leurs défaillances. Vous nous direz le chemin parcouru, tout autant que ce qui reste à faire pour des agglomérations toujours plus solidaires, actives et attractives.
Vous aurez, en la personne de Jean-Eudes ROULLIER, un président exigeant, fort de sa culture et de sa pratique en matière de villes nouvelles, dont il fut l'un des inventeurs et l'un des acteurs les plus éminents.
Je remercie les différents ministères impliqués tout au long de l'histoire des villes nouvelles d'avoir bien voulu mandater, pour les représenter, des membres actifs de leur administration, à un degré élevé de responsabilité.
Je me réjouis de la présence de personnalités hautement qualifiées de la recherche, de l'histoire, de l'aménagement et de l'urbanisme. Leur exigence, leur indépendance d'esprit et d'analyse, leur renom aussi, sont des appuis précieux pour notre démarche, et sa crédibilité.
Je tiens enfin à remercier particulièrement les quatre élus qui ont bien voulu donner de leur temps pour une cause à laquelle je les sais attachés. Tous ont eu à gérer, ou gèrent encore, dans leur pratique locale ou nationale, une relation forte avec une agglomération nouvelle.
Monsieur le président, Mesdames et messieurs, je sais que tout l'intérêt que vous portez aux villes nouvelles ne vous empêchera pas de conduire vos travaux avec le souci d'un éclairage vrai, sans louanges imméritées et sans sévérité infondée.
Mais sans attendre les conclusions de vos recherches, vous me permettrez de rendre hommage, devant vous, à l'ensemble des acteurs qui ont fait les villes nouvelles.
Aux élus, certains sont parmi vous, qui ont investi ces lieux atypiques, et fondé leur citoyenneté toute neuve avec d'autant plus de vigueur que, pour beaucoup d'entre eux, c'était leur premier engagement électif.
Ils ont créé des équipements performants, associé le dynamisme économique et la novation culturelle, développé des politiques sociales affirmées, soutenu des usages inédits des lieux publics.
Aux équipes des établissements publics d'aménagement, qui ont défriché une nouvelle culture professionnelle. Elles ont donné à chacune de ces agglomérations naissantes une identité propre, en ont assuré une part de permanence malgré les crises et les difficultés, et prouvé que le rôle d'ensemblier urbain est indispensable à la durée et à la mémoire de la ville.
Aux investisseurs économiques qui ont cru en ces territoires, qui s'y sont installé, y ont créé les emplois qui restent un point très fort de l'identité des villes nouvelles.
Aux habitants, enfin, qui ont développé un mouvement associatif d'autant plus exigeant qu'il fallait, parfois, gérer des imperfections, ou maîtriser un trop plein d'utopie. Ils ont donné aux villes nouvelles leur rythme et leur mouvement, leurs couleurs et leurs sons, ils se les sont appropriées, et sans doute est-ce de l'affaiblissement de ce lien fondateur, par-delà les origines et les générations, que souffrent aujourd'hui certains de ces territoires et de leurs quartiers.
Pour que vous puissiez dire plus précisément de quoi fut faite cette part de l'histoire urbaine de notre pays, je suis heureux de procéder officiellement, ce jour, à l'installation de votre comité, et vous souhaite plein succès dans la tâche qui vous attend.
(source http://www.villes-nouvelles.equipement.gouv.fr, le 13 novembre 2001)