Déclaration de M. Christian Pierret, secrétaire d'État à l'industrie, sur les mesures prises par l'État pour aider les entreprises à améliorer la qualité des services et produits, Paris, le 27 avril 1999.

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Circonstance : Remise du Prix Français de la Qualité, à Paris, le 27 avril 1999.

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Une nouvelle fois, j'ai grand plaisir à participer à la remise du Prix Français de la Qualité. Je tiens à saluer les maîtres d'œuvre du Prix, Madame Brigitte de GASTINES, Présidente du Mouvement Français pour la Qualité et Monsieur Philippe ROUSSEL, Délégué Général Qualité chez PSA, Président des comités de pilotage et d'évaluation. Je salue également les deux directeurs qui coordonnent les actions du Secrétariat d'Etat à l'Industrie en faveur de la qualité : Madame Jeanne SEYVET, Directrice Générale de l'Industrie, des Technologies de l'Information et des Postes, et Monsieur Jean-Jacques DUMONT, Directeur de l'Action Régionale et des PMI. Je tiens aussi à remercier les évaluateurs et membres du jury, pour le temps consacré à la sélection des candidats, et à féliciter les entreprises et administrations qui ont participé à cette compétition.
Le Prix de la Qualité permet de mettre en valeur les démarches exemplaires des entreprises, mais aussi des administrations et des services publics, ce dont je me félicite. Les lauréats présents aujourd'hui représentent le meilleur de la technologie et de la qualité françaises. Pour un chef d'entreprise ou d'établissement, poursuivre un objectif de qualité, c'est en fait rechercher la satisfaction des clients tout en aménageant l'organisation du travail pour répondre à la fois aux impératifs de rentabilité et aux aspirations du personnel. C'est savoir motiver ses collaborateurs et récompenser leurs efforts. Dans cet esprit, a été choisi pour thème du Mois de la Qualité 1999, qui se tiendra en novembre : " L'homme au cœur de la Qualité ". Je tiens à ce que soit mise en avant la dimension humaine, fondamentale dans toute démarche d'amélioration. Je pense notamment que la qualité est un outil important sur la voie de l'aménagement et de la réduction du temps de travail.
Dans ce domaine, comme dans tous ceux qui font la performance des entreprises, les lauréats peuvent servir de références. Ils démontrent combien l'application des principes de la qualité totale permet d'accroître la compétitivité à long terme. Ils ont également un effet d'entraînement sur les entreprises de leur entourage qui n'exploitent pas encore ou peu ces principes.
Enfin, je note avec satisfaction que l'administration et les services publics ont, eux aussi, la capacité à s'engager dans la démarche de management de la qualité. L'Etat doit aussi montrer l'exemple.
QUALITÉ ET INNOVATION, MOTEURS DE LA CROISSANCE
La qualité constitue, aux côtés de l'innovation, notamment dans les nouvelles technologies, un moteur de la croissance actuelle.
Vous savez à quel point je suis attaché à la promotion de l'innovation et de la propriété industrielle qui en est la meilleure protection. J'organise à Paris, les 24 et 25 juin, une conférence intergouvernementale des 19 Etats membres de l'Organisation Européenne des Brevets, dont l'objectif est de faire des propositions permettant de réduire le coût du brevet européen, ainsi que d'améliorer sa sécurité juridique en harmonisant le contentieux. Je souhaite également que cette conférence permette de préparer une réforme institutionnelle de l'OEB, afin d'adapter l'organisation à son élargissement à l'est dans les prochaines années. Si la qualité des produits et des services est indispensable sur les grands marchés, elle n'est plus suffisante. Services associés aux produits, facilités d'utilisation et d'entretien, élimination des produits en fin de cycle de vie : les attentes des consommateurs sont devenues multiples et complexes.
Du fait de l'évolution des circuits de distribution et notamment du développement du commerce électronique, les consommateurs vont pouvoir mieux comparer les produits et choisir les plus performants, au meilleur rapport qualité - prix. Face à des marchés plus volatils, la démarche de qualité totale est un outil très précieux dans la prise de conscience des exigences des clients et des actionnaires, des aspirations du personnel et du respect de l'intérêt général, en particulier de l'environnement.
Il en va de l'image de nos produits, de nos services et de nos entreprises. Les résultats sont encourageants mais nous devons continuer d'inciter les entreprises à aller vers la qualité totale.
L'ETAT ACCOMPAGNE LES ENTREPRISES VERS LA QUALITÉ
Si la qualité est avant tout l'affaire des acteurs économiques, je m'applique à ce que l'Etat offre aux entreprises les conditions leur permettant de s'approprier le management par la qualité totale. Trois axes constituent le cadre de ma politique :
- Le premier axe est de concevoir et animer les outils qui accompagnent les entreprises sur la voie de la qualité.
Nous travaillons, en partenariat avec des grandes entreprises et le MFQ, à une utilisation élargie du référentiel du Prix français de la Qualité, afin d'offrir aux entreprises une reconnaissance intermédiaire entre la certification et les prix. Nous participons aussi, aux côtés du MFQ, de l'AFAQ et de l'AFNOR, à l'élaboration des nouvelles versions des normes ISO 9000.
Nous participons également, depuis janvier 1999, avec douze pays européens, à la mise en place d'un indice de satisfaction des clients. J'ai demandé à mes services de lancer les travaux à titre expérimental sur trois secteurs d'activité particulièrement stratégiques : la téléphonie, la banque et la grande distribution. Il s'agit d'un chantier très important, de nombreuses études ayant montré que satisfaction des clients et performance de l'entreprise sont étroitement corrélées. Disposer d'un tel indice permettra aux entreprises de chercher toujours à progresser. Je pense que cet outil sera très structurant et qu'il est promis à un grand avenir !
- Le deuxième axe est la promotion de la culture qualité et la diffusion des démarches qualité dans les organisations. Toutes les études démontrent que les dirigeants de petites entreprises manquent d'informations qui pourraient les convaincre de mettre en place une démarche qualité. A cette fin, mon ministère a conçu un " guide de la qualité pour les PME/PMI ", que j'ai le plaisir de vous présenter. Tiré à 3 000 exemplaires, il vient prendre une place originale dans la littérature consacrée à la qualité, en s'adressant de façon très pragmatique aux entreprises qui ont une moins bonne connaissance du sujet. Il répondra j'en suis sûr aux questions que se posent ces chefs d'entreprise.
- Enfin le troisième axe vise à mobiliser tous ceux qui informent et sensibilisent les entreprises sur la qualité. Tous doivent travailler dans le même sens afin d'atteindre le plus grand nombre possible d'entreprises. C'est l'objectif des réseaux de développement industriel mis en place dans les régions, où sont coordonnés les contacts avec les entreprises, pour un maximum d'efficacité. Les DRIRE, les délégations régionales du MFQ et les chambres de commerce et d'industrie constituent le noyau dur de ces réseaux, et leur coopération est indispensable pour l'organisation annuelle du Prix Français de la Qualité.
Cette action de mobilisation a été accompagnée par l'appel à propositions " Accès à la Qualité, la Certification , les Essais et la Normalisation (AQCEN)", que j'ai lancé en 1998. Devant le succès de cette procédure, j'ai pris la décision de la relancer en 1999 et de la doter d'un montant de 50 MF.
Je tiens à remercier une fois encore l'ensemble de ceux qui contribuent à la promotion de la qualité et au succès de ce Prix et à féliciter les lauréats, auxquels vont maintenant être remis les trophées.
Mesdames et Messieurs les lauréats, votre exemple constitue pour nos concitoyens un message de confiance dans l'avenir. Je vous adresse à tous mes sincères félicitations et mes remerciements pour contribuer ainsi au rayonnement international de l'image de qualité de la France.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 04 mai 1999)