Texte intégral
BRUCE TOUSSAINT
Bonjour Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Bonjour Bruce TOUSSAINT.
BRUCE TOUSSAINT
Merci d'être avec nous. Il faudrait peut-être une alerte orange sur le gouvernement, non ? Parce que la semaine s'annonce agitée, on n'est pas loin de l'avis de tempête.
JEAN-MARIE LE GUEN
Vous savez, c'est assez rare que, finalement, la vie gouvernementale ne soit pas un peu agitée, parce que nous sommes dans un monde
BRUCE TOUSSAINT
C'est rarement calme.
JEAN-MARIE LE GUEN
Nous sommes dans un monde très agité, très dur, c'est la particularité de cette époque.
BRUCE TOUSSAINT
La déchéance de nationalité, la réforme constitutionnelle, le texte va-t-il passer cette semaine à l'Assemblée ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je le crois. Je crois que nous avons travaillé et qu'il y a aujourd'hui un texte qui est à la fois dans la conformité des engagements du président de la République à Versailles, et qui en même temps a gommé ou qui a tout à fait écarté toutes les polémiques qui pouvaient exister sur des formes de qui donnaient à penser qu'il y avait des stigmatisations, ce qui n'a jamais été le cas, mais qui en tout état de cause, aujourd'hui, sont clairement écartées.
BRUCE TOUSSAINT
Quel est l'état des troupes, à gauche ? La gauche va-t-elle voter ce texte, et j'allais dire, majoritairement ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, je crois. Il y a évidemment des gens qui sont très contre, il y des gens qui se posent, et qui surtout se posaient beaucoup de questions, au regard des premières écritures, où il y avait des éléments qui laissaient à penser qu'on allait stigmatiser les binationaux, alors qu'on ne parlait évidemment que des terroristes. Et maintenant, les choses ont été clairement écartées. Je crois qu'on a un dispositif qui est un dispositif vraiment républicain, et en même temps qui est un dispositif qui fait face à la gravité de la situation, face au terrorisme.
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce que ce sera ric-rac, comme on dit, ou est-ce que ce sera une adhésion confortable ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je dirais plutôt cela. Je pense que nous aurons une adhésion confortable. Alors, je parle du côté de la gauche, évidemment, en tout cas du groupe majoritaire. Je ne sais pas exactement ce que fera la droite, puisque, vous le savez, officiellement, ils sont en faveur de ce texte, mais on voit bien aujourd'hui, que, comme ça peut exister aussi à gauche, je ne veux pas simplement stigmatiser les droite, mais les jeux de la primaire, les jeux politiciens, essaient aujourd'hui de déstabiliser ce qui devrait être une résolution de bon sens, en quelque sorte.
BRUCE TOUSSAINT
Justement, écoutons ensemble ce que disait François FILLON, hier soir, sur France 5.
FRANÇOIS FILLON
Vouloir aujourd'hui, introduire cette notion de force, contre une grande partie de la gauche, contre une grande partie de la droite, c'est en réalité vouloir réaliser une opération de communication. Mais elle doit s'adapter à l'histoire, pas à la conjoncture. On ne parle pas de l'histoire, là, on est en train de bricoler dans des conditions invraisemblables. La seule chose qui compte, c'est qu'il n'y aura pas, dans la constitution, une tache, une tache j'allais dire indélébile, parce que la Constitution, elle va nous survivre, la Constitution c'est notre texte sacré, c'est ce qui nous rassemble.
BRUCE TOUSSAINT
Bon, vous n'aurez pas le soutien de François FILLON ni de ses amis, à l'Assemblée nationale, hein.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non non, je crois que François FILLON est très clairement candidat dans la primaire, et donc tous les arguments, y compris les plus contradictoires, lorsque j'écoutais ce qu'il disait, sont bons pour tout simplement, non pas gêner François HOLLANDE mais essentiellement Nicolas SARKOZY. Je dirais simplement que le texte contre lequel il se prononce, a été adopté de façon positive par la quasi-totalité du bureau politique de l'UMP, enfin, Les Républicains, excusez-moi, mais voilà, on est pris, c'est vrai, aussi, cette réforme constitutionnelle est prise dans les enjeux politiciens qui aujourd'hui existent à droite, peuvent exister à gauche, je l'ai dit.
BRUCE TOUSSAINT
Alors, à gauche, les frondeurs.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui.
BRUCE TOUSSAINT
Qu'est-ce que vous allez faire pendant deux jours ? Vous allez faire de la câlinothérapie ou au contraire distribuer quelques paires de baffes ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non
BRUCE TOUSSAINT
Qu'est-ce que vous allez faire pour essayer de les convaincre ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, je pense que ceux que vous appelez les frondeurs, sont en fait eux aussi dans une opération politique, et puis il y a un certain nombre, donc je le désespère, un petit peu
BRUCE TOUSSAINT
Donc là on est parti pour des paires de claques, là, pour l'instant, visiblement.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, pas du tout, pas du tout, simplement Non non, pas de paires de claques, je n'en ai ni les moyens, ni l'intention
BRUCE TOUSSAINT
Non mais vous pourriez avoir un mot un peu aimable, de compréhension pour eux, pour essayer de les faire revenir dans le champ.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, je veux parler à tous ceux qui, de bonne foi, se posent des questions, ceux qui ont décidé, vous le voyez tous les jours, vous les invitez d'ailleurs un certain nombre de fois, je ne vous le reproche pas, mais il y a une campagne d'une certaine fraction de la gauche contre François HOLLANDE et donc, tous les moyens sont bons, y compris à cette occasion, mais moi je ne rentre pas, évidemment, dans ce jeu-là.
BRUCE TOUSSAINT
Christophe BARBIER vous posait à la fin de son édito, la question suivante : le Congrès sera-t-il réussi, uniquement si vous êtes sûr d'avoir la majorité des 3/5ème, ou, quoi qu'il arrive ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, j'allais dire, enfin, d'abord, quoi qu'il arrive, il faut d'abord que le texte soit voté de façon conforme à l'Assemblée nationale et au Sénat. S'il l'est, je pense que nous serons très largement en situation de réunir le Congrès à Versailles et donc d'adopter rapidement cette réforme constitutionnelle. Il faut vous dire que nos les téléspectateurs, nos concitoyens, se disent : « Mais qu'est-ce qu'ils prennent comme temps », etc., c'est parce qu'il y a des délais constitutionnels, et on n'a pas le droit de il doit y avoir six semaines entre le texte en Conseil des ministres et l'Assemblée nationale, puis quatre semaines avant le Sénat. Donc, ça dure, ça dure, ça lasse un peu, j'en ai tout à fait conscience, mais il faut que nous respections les délais de la Constitution, c'est d'ailleurs des délais normaux, quand on réforme la Constitution, il faut un minimum de délais, du débat, même si parfois le débat tourne en rond, objectivement.
BRUCE TOUSSAINT
Bon, c'est compliqué, néanmoins, on voit bien que cette semaine
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est compliqué, quand on veut rendre compliqué quelque chose qui est relativement simple, à savoir de constater le fait que des terroristes qui ont commis des actes graves contre la population française, ont rompu le contrat national, ça c'est quelque chose d'assez simple. Deuxièmement d'inscrire dans la Constitution les garanties démocratiques pour que l'état d'urgence ne soit plus adopté dans des circonstances
BRUCE TOUSSAINT
Ça c'est le fond.
JEAN-MARIE LE GUEN
Voilà. Donc il y a deux choses importantes, qui sont de bon sens, après on peut toujours compliquer les choses, effectivement.
BRUCE TOUSSAINT
Alors, un malheur n'arrivant jamais seul, pour le gouvernement, Arnaud MONTEBOURG fait son come-back. Voici un livre qui
JEAN-MARIE LE GUEN
Pourquoi voulez-vous que ce soit un malheur ?
BRUCE TOUSSAINT
J'essaie de vous provoquer un peu. Ça s'appelle « L'alternative Arnaud MONTEBOURG », c'est un livre qui est écrit par un journaliste, auquel Arnaud MONTEBOURG a participé, en donnant son avis, notamment sur plusieurs sujets, notamment des sujets économiques. Bon, alors, il y a les bonnes feuilles qui sont sorties. Bon, c'est dur, quand même, pour la politique gouvernementale. Ce qu'il dit, il dit par exemple, il évoque un Sarkhollandisme économique, il dit qu'au fond le PS et Les Républicains font la même politique économique, la même politique fiscale, qui consiste à faire payer les classes moyennes. Bon, qu'est-ce que ça vous inspire ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, c'est pour partie un discours connu, c'est pour partie c'est un discours qui manque me semble-t-il de justice et de précision, voilà. Nous verrons bien, je n'ai pas lu son livre. Je pense que nous devons tous, dans ces circonstances normales, ouvrir les débats, de ce point de vue, et certains débats peuvent être un peu polémiques, je le comprends, mais j'appelle tout le monde à beaucoup d'humilité aussi, surtout quand on a participé pendant trois ans au gouvernement.
BRUCE TOUSSAINT
Oui. Il pourrait être candidat à la présidentielle, c'est ce que certains disent.
JEAN-MARIE LE GUEN
Le problème est de savoir si ça fait avancer l'intérêt national. Après, sa candidature, elle est libre.
BRUCE TOUSSAINT
Manuel VALLS et Stéphane LE FOLL, ainsi qu'Emmanuel MACRON, vont se recevoir à Matignon les représentants des enseignes LECLERC, CARREFOUR, AUCHAN, SYSTEME U, parce que du côté des agriculteurs, là ce n'est plus l'alerte orange, c'est l'alerte rouge. Qu'est-ce qui peut résoudre la crise, aujourd'hui ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Il faut un effort de solidarité nationale, considérable, et pas simplement par le biais d'aide aux agriculteurs, ce qui a été fait largement par Stéphane LE FOLL. Mais il faut une prise de conscience, notamment la grande distribution, je pense, a un rôle à jouer. Qu'est-ce qui se passe ? C'est une crise de marché, comme on dit, en termes, ça veut dire tout simplement que les prix ne sont plus adaptés, tout simplement, aux coûts réels des producteurs, et donc ces prix sont mondiaux, mais néanmoins, on doit créer un minimum, j'allais dire, d'écosystèmes dans notre pays. Alors, il doit y avoir des évolutions dans la chaine de production, et il faut ici que la chaine de distribution tende la main à cette chaine de production. On ne peut pas être aveugle, et ne pas considérer, lorsqu'on est un consommateur français, lorsqu'on est un distributeur français, que l'on doit être responsable aussi de ce qui se passe en amont, c'est-à-dire la qualité, l'authenticité, mais aussi la productivité de ce métier, et de ce beau métier qu'est l'agriculture.
BRUCE TOUSSAINT
Cette crise des agriculteurs se déroule sur fond de rumeur de remaniement, ce n'est pas simple, à mon avis, pour Stéphane LE FOLL, le ministre de l'Agriculture. C'est pour cette semaine, d'ailleurs, le remaniement ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, je n'en sais rien. Vous savez que le remaniement peut se poser, et c'est pour ça qu'il y a des rumeurs, parce qu'on sait qu'il y a déjà une ministre qui souhaite quitter le gouvernement pour exercer des responsabilités, je parle de Sylvia PINEL
BRUCE TOUSSAINT
Oui.
JEAN-MARIE LE GUEN
pour exercer des responsabilités au plan régional.
BRUCE TOUSSAINT
Il y avait aussi Laurent FABIUS, qui devrait quitter le Quai d'Orsay.
JEAN-MARIE LE GUEN
Vous en avez entendu parler, et donc voilà, donc il peut y avoir des changements, mais encore une fois, je ne suis pas maitre de ce genre de circonstances.
BRUCE TOUSSAINT
Et vous, vous avez demandé quoi alors ? Comment ça se passe ? On demande quelque chose, on passe un coup de fil ? On attend fébrilement ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ça dépend des personnes.
BRUCE TOUSSAINT
Et vous alors ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Moi je suis assez serein, la sérénité c'est tout. J'essaye de vivre les choses de façon la plus collective possible, ce qui n'est pas toujours évident, pas dans ce gouvernement plus qu'un autre mais dans cette période, et avec la culture qui est la nôtre, qui est souvent une culture très individualiste. Vous voyez, souvent l'étalement des égos l'emporte sur d'autres considérations. Donc essayons d'être un peu collectifs, c'est ce que nous demandent aussi nos concitoyens.
BRUCE TOUSSAINT
Les écolos pourraient revenir au gouvernement. Nicolas HULOT a dit non, peut-être qu'on peut trouver quelqu'un d'autre, non ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je le souhaite.
BRUCE TOUSSAINT
Emmanuelle COSSE par exemple, elle pourrait être ministre de l'Ecologie. Ce serait une belle prise, non ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ce n'est pas comme ça que je dirais. Je souhaiterais, moi, que ce qui a été le contrat finalement entre les socialistes et les écologistes, qui s'est interrompu dans les circonstances que vous connaissez, par les personnes que vous connaissez, puisse être revalorisé. Surtout quand on voit que ce gouvernement a réalisé la COP21, ce qui est quand même une performance extraordinaire dans le volontarisme en matière d'environnement. Je pense que des écologistes authentiques ont leur place dans le gouvernement.
BRUCE TOUSSAINT
« Authentiques » ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Authentiques. Ceux qui sont animés par la problématique de l'environnement et de ce combat, et non pas par une autre culture.
BRUCE TOUSSAINT
La une du Parisien ce matin, c'est clair : « Le procès d'un menteur », Jérôme CAHUZAC. Vous avez toujours des contacts avec lui ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non.
BRUCE TOUSSAINT
Non. Depuis quand ? Depuis sa démission ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Depuis la révélation de ces éléments, oui. Non, non.
BRUCE TOUSSAINT
C'est toujours un traumatisme cette affaire.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui. Bien sûr, oui. On ne peut pas dire le contraire.
BRUCE TOUSSAINT
Ça restera un des symboles du quinquennat.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, c'est un accident terrible du quinquennat effectivement. J'entendais ce que disait Christophe BARBIER tout à l'heure, je ne partage pas cette idée. Je pense que c'est une responsabilité individuelle, ce n'est pas une responsabilité collective. Il a évidemment démissionné dès que la vérité a été confirmée et la loi a bougé depuis. Personne ne peut garantir que dans un collectif, tout le monde fonctionne bien.
BRUCE TOUSSAINT
Vous lui en voulez encore ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, lui en vouloir, oui. Oui, oui.
BRUCE TOUSSAINT
Il faut dire les choses.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, oui. Je n'aime pas beaucoup en vouloir aux gens.
BRUCE TOUSSAINT
Mais la vérité, c'est oui.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, bien sûr, oui. A la fois au plan moral et au plan politique, il y a une double faute grave. Très grave.
BRUCE TOUSSAINT
Ce sera un des symboles du quinquennat, je le disais. Il y a ce procès qui s'ouvre. Vous allez me dire : « Je laisse la justice faire son travail, je n'ai pas à me prononcer sur un procès en cours », mais malgré tout ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Là franchement, autant vous pouvez me solliciter en disant que je lui en veux mais pour le reste, la justice doit faire son travail. J'y suis personnellement très attaché.
BRUCE TOUSSAINT
Deux dernières questions, Jean-Marie LE GUEN. La première, donc La Rochelle c'est fini, l'université d'été du PS. Direction Nantes.
JEAN-MARIE LE GUEN
Il faut changer de temps en temps.
BRUCE TOUSSAINT
Mais pourquoi en fait ? On n'a pas bien compris le truc. C'est le maire de La Rochelle ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, je ne crois pas. Il ne faut pas chercher la localisation, il faut voir la volonté de changement que Jean-Christophe CAMBADELIS veut prolonger, y compris dans les formes de travail du Parti socialiste. Je pense que ce sera quelque chose de beaucoup plus ouvert.
BRUCE TOUSSAINT
C'est une époque, une page qui se tourne.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ce n'est pas inutile.
BRUCE TOUSSAINT
Ce n'est pas inutile pourquoi ? Il faut un nouveau PS ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui. Oui, oui, bien sûr. Jean-Christophe CAMBADELIS y travaille, d'ailleurs avec un mandat collectif. Il faut effectivement s'élargir. Il y a une forme d'action politique, y compris par certains aspects et une idéologie qui est aujourd'hui plutôt celle du XXème siècle que du XXIème siècle donc il faut bouger bien sûr.
BRUCE TOUSSAINT
Oui, oui. Il faudra peut-être remettre un peu sur le tapis aussi le nom. C'est un autre sujet qui pourra éventuellement
JEAN-MARIE LE GUEN
Je ne crois pas que ce soit à l'ordre du jour, mais le fait que le Parti socialiste soit au coeur d'un rassemblement plus vaste, que ce rassemblement plus vaste soit l'élément moteur, je le crois oui.
BRUCE TOUSSAINT
Et enfin, ce soir sur Canal+, une nouvelle série. C'est un thriller politique, huit épisodes, ça s'appelle « Baron Noir », c'est avec Kad MERAD et Niels ARESTRUP. A mon avis ça peut vous intéresser, parce que ce sont deux héros qui sont socialistes. Ça raconte les coulisses du pouvoir mais surtout, comme ça, l'affrontement entre ces deux hommes. Vous avez envie de jeter un oeil à ça ou pas ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, je l'ai enregistré, oui.
BRUCE TOUSSAINT
Très bien. Vous avez programmé.
JEAN-MARIE LE GUEN
Programmé l'enregistrement, voilà.
BRUCE TOUSSAINT
Certains disent, c'était le cas d'un article du Monde, que ce Baron Noir joué par Kad MERAD c'est une espèce de portrait en gros de Julien DRAY par exemple comme ça, un homme un petit peu trouble dans le jeu politique.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non. Je connais trop Julien DRAY. Non, il y a des traits de caractère qui peuvent être pris ici ou là, puisqu'y compris ce sont des gens qui ont travaillé avec lui qui ont écrit ce film.
BRUCE TOUSSAINT
En effet, un ancien socialiste qui a écrit la série.
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est quelqu'un qui tout simplement apparemment a du talent, d'après ce que je me suis laissé dire.
BRUCE TOUSSAINT
Député-maire de Dunkerque, Kad MERAD.
JEAN-MARIE LE GUEN
Kad MERAD, voilà. Je ne sais pas si c'est caricatural ou si c'est une vraie série qui, comme beaucoup de séries, montre aussi la réalité des choses.
BRUCE TOUSSAINT
C'est assez violent, il y a beaucoup de haine et quelque chose me dit que c'est en-dessous de la réalité.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, je crois que c'est un peu un milieu Je voudrais être sûr que dans d'autres professions, les rapports ne soient pas aussi tendus. Je ne veux pas vous interroger sur la vôtre.
BRUCE TOUSSAINT
Ecoutez, vous le regardez et puis la prochaine fois qu'on aura le plaisir de vous accueillir, vous me direz si c'est en-dessous de la réalité ou pas.
JEAN-MARIE LE GUEN
Volontiers, avec plaisir. Avec plaisir.
BRUCE TOUSSAINT
Merci beaucoup Jean-Marie LE GUEN. Bonne journée à vous.
JEAN-MARIE LE GUEN
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 février 2016
Bonjour Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Bonjour Bruce TOUSSAINT.
BRUCE TOUSSAINT
Merci d'être avec nous. Il faudrait peut-être une alerte orange sur le gouvernement, non ? Parce que la semaine s'annonce agitée, on n'est pas loin de l'avis de tempête.
JEAN-MARIE LE GUEN
Vous savez, c'est assez rare que, finalement, la vie gouvernementale ne soit pas un peu agitée, parce que nous sommes dans un monde
BRUCE TOUSSAINT
C'est rarement calme.
JEAN-MARIE LE GUEN
Nous sommes dans un monde très agité, très dur, c'est la particularité de cette époque.
BRUCE TOUSSAINT
La déchéance de nationalité, la réforme constitutionnelle, le texte va-t-il passer cette semaine à l'Assemblée ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je le crois. Je crois que nous avons travaillé et qu'il y a aujourd'hui un texte qui est à la fois dans la conformité des engagements du président de la République à Versailles, et qui en même temps a gommé ou qui a tout à fait écarté toutes les polémiques qui pouvaient exister sur des formes de qui donnaient à penser qu'il y avait des stigmatisations, ce qui n'a jamais été le cas, mais qui en tout état de cause, aujourd'hui, sont clairement écartées.
BRUCE TOUSSAINT
Quel est l'état des troupes, à gauche ? La gauche va-t-elle voter ce texte, et j'allais dire, majoritairement ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, je crois. Il y a évidemment des gens qui sont très contre, il y des gens qui se posent, et qui surtout se posaient beaucoup de questions, au regard des premières écritures, où il y avait des éléments qui laissaient à penser qu'on allait stigmatiser les binationaux, alors qu'on ne parlait évidemment que des terroristes. Et maintenant, les choses ont été clairement écartées. Je crois qu'on a un dispositif qui est un dispositif vraiment républicain, et en même temps qui est un dispositif qui fait face à la gravité de la situation, face au terrorisme.
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce que ce sera ric-rac, comme on dit, ou est-ce que ce sera une adhésion confortable ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je dirais plutôt cela. Je pense que nous aurons une adhésion confortable. Alors, je parle du côté de la gauche, évidemment, en tout cas du groupe majoritaire. Je ne sais pas exactement ce que fera la droite, puisque, vous le savez, officiellement, ils sont en faveur de ce texte, mais on voit bien aujourd'hui, que, comme ça peut exister aussi à gauche, je ne veux pas simplement stigmatiser les droite, mais les jeux de la primaire, les jeux politiciens, essaient aujourd'hui de déstabiliser ce qui devrait être une résolution de bon sens, en quelque sorte.
BRUCE TOUSSAINT
Justement, écoutons ensemble ce que disait François FILLON, hier soir, sur France 5.
FRANÇOIS FILLON
Vouloir aujourd'hui, introduire cette notion de force, contre une grande partie de la gauche, contre une grande partie de la droite, c'est en réalité vouloir réaliser une opération de communication. Mais elle doit s'adapter à l'histoire, pas à la conjoncture. On ne parle pas de l'histoire, là, on est en train de bricoler dans des conditions invraisemblables. La seule chose qui compte, c'est qu'il n'y aura pas, dans la constitution, une tache, une tache j'allais dire indélébile, parce que la Constitution, elle va nous survivre, la Constitution c'est notre texte sacré, c'est ce qui nous rassemble.
BRUCE TOUSSAINT
Bon, vous n'aurez pas le soutien de François FILLON ni de ses amis, à l'Assemblée nationale, hein.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non non, je crois que François FILLON est très clairement candidat dans la primaire, et donc tous les arguments, y compris les plus contradictoires, lorsque j'écoutais ce qu'il disait, sont bons pour tout simplement, non pas gêner François HOLLANDE mais essentiellement Nicolas SARKOZY. Je dirais simplement que le texte contre lequel il se prononce, a été adopté de façon positive par la quasi-totalité du bureau politique de l'UMP, enfin, Les Républicains, excusez-moi, mais voilà, on est pris, c'est vrai, aussi, cette réforme constitutionnelle est prise dans les enjeux politiciens qui aujourd'hui existent à droite, peuvent exister à gauche, je l'ai dit.
BRUCE TOUSSAINT
Alors, à gauche, les frondeurs.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui.
BRUCE TOUSSAINT
Qu'est-ce que vous allez faire pendant deux jours ? Vous allez faire de la câlinothérapie ou au contraire distribuer quelques paires de baffes ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non
BRUCE TOUSSAINT
Qu'est-ce que vous allez faire pour essayer de les convaincre ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, je pense que ceux que vous appelez les frondeurs, sont en fait eux aussi dans une opération politique, et puis il y a un certain nombre, donc je le désespère, un petit peu
BRUCE TOUSSAINT
Donc là on est parti pour des paires de claques, là, pour l'instant, visiblement.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, pas du tout, pas du tout, simplement Non non, pas de paires de claques, je n'en ai ni les moyens, ni l'intention
BRUCE TOUSSAINT
Non mais vous pourriez avoir un mot un peu aimable, de compréhension pour eux, pour essayer de les faire revenir dans le champ.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, je veux parler à tous ceux qui, de bonne foi, se posent des questions, ceux qui ont décidé, vous le voyez tous les jours, vous les invitez d'ailleurs un certain nombre de fois, je ne vous le reproche pas, mais il y a une campagne d'une certaine fraction de la gauche contre François HOLLANDE et donc, tous les moyens sont bons, y compris à cette occasion, mais moi je ne rentre pas, évidemment, dans ce jeu-là.
BRUCE TOUSSAINT
Christophe BARBIER vous posait à la fin de son édito, la question suivante : le Congrès sera-t-il réussi, uniquement si vous êtes sûr d'avoir la majorité des 3/5ème, ou, quoi qu'il arrive ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, j'allais dire, enfin, d'abord, quoi qu'il arrive, il faut d'abord que le texte soit voté de façon conforme à l'Assemblée nationale et au Sénat. S'il l'est, je pense que nous serons très largement en situation de réunir le Congrès à Versailles et donc d'adopter rapidement cette réforme constitutionnelle. Il faut vous dire que nos les téléspectateurs, nos concitoyens, se disent : « Mais qu'est-ce qu'ils prennent comme temps », etc., c'est parce qu'il y a des délais constitutionnels, et on n'a pas le droit de il doit y avoir six semaines entre le texte en Conseil des ministres et l'Assemblée nationale, puis quatre semaines avant le Sénat. Donc, ça dure, ça dure, ça lasse un peu, j'en ai tout à fait conscience, mais il faut que nous respections les délais de la Constitution, c'est d'ailleurs des délais normaux, quand on réforme la Constitution, il faut un minimum de délais, du débat, même si parfois le débat tourne en rond, objectivement.
BRUCE TOUSSAINT
Bon, c'est compliqué, néanmoins, on voit bien que cette semaine
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est compliqué, quand on veut rendre compliqué quelque chose qui est relativement simple, à savoir de constater le fait que des terroristes qui ont commis des actes graves contre la population française, ont rompu le contrat national, ça c'est quelque chose d'assez simple. Deuxièmement d'inscrire dans la Constitution les garanties démocratiques pour que l'état d'urgence ne soit plus adopté dans des circonstances
BRUCE TOUSSAINT
Ça c'est le fond.
JEAN-MARIE LE GUEN
Voilà. Donc il y a deux choses importantes, qui sont de bon sens, après on peut toujours compliquer les choses, effectivement.
BRUCE TOUSSAINT
Alors, un malheur n'arrivant jamais seul, pour le gouvernement, Arnaud MONTEBOURG fait son come-back. Voici un livre qui
JEAN-MARIE LE GUEN
Pourquoi voulez-vous que ce soit un malheur ?
BRUCE TOUSSAINT
J'essaie de vous provoquer un peu. Ça s'appelle « L'alternative Arnaud MONTEBOURG », c'est un livre qui est écrit par un journaliste, auquel Arnaud MONTEBOURG a participé, en donnant son avis, notamment sur plusieurs sujets, notamment des sujets économiques. Bon, alors, il y a les bonnes feuilles qui sont sorties. Bon, c'est dur, quand même, pour la politique gouvernementale. Ce qu'il dit, il dit par exemple, il évoque un Sarkhollandisme économique, il dit qu'au fond le PS et Les Républicains font la même politique économique, la même politique fiscale, qui consiste à faire payer les classes moyennes. Bon, qu'est-ce que ça vous inspire ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, c'est pour partie un discours connu, c'est pour partie c'est un discours qui manque me semble-t-il de justice et de précision, voilà. Nous verrons bien, je n'ai pas lu son livre. Je pense que nous devons tous, dans ces circonstances normales, ouvrir les débats, de ce point de vue, et certains débats peuvent être un peu polémiques, je le comprends, mais j'appelle tout le monde à beaucoup d'humilité aussi, surtout quand on a participé pendant trois ans au gouvernement.
BRUCE TOUSSAINT
Oui. Il pourrait être candidat à la présidentielle, c'est ce que certains disent.
JEAN-MARIE LE GUEN
Le problème est de savoir si ça fait avancer l'intérêt national. Après, sa candidature, elle est libre.
BRUCE TOUSSAINT
Manuel VALLS et Stéphane LE FOLL, ainsi qu'Emmanuel MACRON, vont se recevoir à Matignon les représentants des enseignes LECLERC, CARREFOUR, AUCHAN, SYSTEME U, parce que du côté des agriculteurs, là ce n'est plus l'alerte orange, c'est l'alerte rouge. Qu'est-ce qui peut résoudre la crise, aujourd'hui ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Il faut un effort de solidarité nationale, considérable, et pas simplement par le biais d'aide aux agriculteurs, ce qui a été fait largement par Stéphane LE FOLL. Mais il faut une prise de conscience, notamment la grande distribution, je pense, a un rôle à jouer. Qu'est-ce qui se passe ? C'est une crise de marché, comme on dit, en termes, ça veut dire tout simplement que les prix ne sont plus adaptés, tout simplement, aux coûts réels des producteurs, et donc ces prix sont mondiaux, mais néanmoins, on doit créer un minimum, j'allais dire, d'écosystèmes dans notre pays. Alors, il doit y avoir des évolutions dans la chaine de production, et il faut ici que la chaine de distribution tende la main à cette chaine de production. On ne peut pas être aveugle, et ne pas considérer, lorsqu'on est un consommateur français, lorsqu'on est un distributeur français, que l'on doit être responsable aussi de ce qui se passe en amont, c'est-à-dire la qualité, l'authenticité, mais aussi la productivité de ce métier, et de ce beau métier qu'est l'agriculture.
BRUCE TOUSSAINT
Cette crise des agriculteurs se déroule sur fond de rumeur de remaniement, ce n'est pas simple, à mon avis, pour Stéphane LE FOLL, le ministre de l'Agriculture. C'est pour cette semaine, d'ailleurs, le remaniement ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, je n'en sais rien. Vous savez que le remaniement peut se poser, et c'est pour ça qu'il y a des rumeurs, parce qu'on sait qu'il y a déjà une ministre qui souhaite quitter le gouvernement pour exercer des responsabilités, je parle de Sylvia PINEL
BRUCE TOUSSAINT
Oui.
JEAN-MARIE LE GUEN
pour exercer des responsabilités au plan régional.
BRUCE TOUSSAINT
Il y avait aussi Laurent FABIUS, qui devrait quitter le Quai d'Orsay.
JEAN-MARIE LE GUEN
Vous en avez entendu parler, et donc voilà, donc il peut y avoir des changements, mais encore une fois, je ne suis pas maitre de ce genre de circonstances.
BRUCE TOUSSAINT
Et vous, vous avez demandé quoi alors ? Comment ça se passe ? On demande quelque chose, on passe un coup de fil ? On attend fébrilement ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ça dépend des personnes.
BRUCE TOUSSAINT
Et vous alors ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Moi je suis assez serein, la sérénité c'est tout. J'essaye de vivre les choses de façon la plus collective possible, ce qui n'est pas toujours évident, pas dans ce gouvernement plus qu'un autre mais dans cette période, et avec la culture qui est la nôtre, qui est souvent une culture très individualiste. Vous voyez, souvent l'étalement des égos l'emporte sur d'autres considérations. Donc essayons d'être un peu collectifs, c'est ce que nous demandent aussi nos concitoyens.
BRUCE TOUSSAINT
Les écolos pourraient revenir au gouvernement. Nicolas HULOT a dit non, peut-être qu'on peut trouver quelqu'un d'autre, non ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je le souhaite.
BRUCE TOUSSAINT
Emmanuelle COSSE par exemple, elle pourrait être ministre de l'Ecologie. Ce serait une belle prise, non ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ce n'est pas comme ça que je dirais. Je souhaiterais, moi, que ce qui a été le contrat finalement entre les socialistes et les écologistes, qui s'est interrompu dans les circonstances que vous connaissez, par les personnes que vous connaissez, puisse être revalorisé. Surtout quand on voit que ce gouvernement a réalisé la COP21, ce qui est quand même une performance extraordinaire dans le volontarisme en matière d'environnement. Je pense que des écologistes authentiques ont leur place dans le gouvernement.
BRUCE TOUSSAINT
« Authentiques » ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Authentiques. Ceux qui sont animés par la problématique de l'environnement et de ce combat, et non pas par une autre culture.
BRUCE TOUSSAINT
La une du Parisien ce matin, c'est clair : « Le procès d'un menteur », Jérôme CAHUZAC. Vous avez toujours des contacts avec lui ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non.
BRUCE TOUSSAINT
Non. Depuis quand ? Depuis sa démission ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Depuis la révélation de ces éléments, oui. Non, non.
BRUCE TOUSSAINT
C'est toujours un traumatisme cette affaire.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui. Bien sûr, oui. On ne peut pas dire le contraire.
BRUCE TOUSSAINT
Ça restera un des symboles du quinquennat.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, c'est un accident terrible du quinquennat effectivement. J'entendais ce que disait Christophe BARBIER tout à l'heure, je ne partage pas cette idée. Je pense que c'est une responsabilité individuelle, ce n'est pas une responsabilité collective. Il a évidemment démissionné dès que la vérité a été confirmée et la loi a bougé depuis. Personne ne peut garantir que dans un collectif, tout le monde fonctionne bien.
BRUCE TOUSSAINT
Vous lui en voulez encore ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, lui en vouloir, oui. Oui, oui.
BRUCE TOUSSAINT
Il faut dire les choses.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, oui. Je n'aime pas beaucoup en vouloir aux gens.
BRUCE TOUSSAINT
Mais la vérité, c'est oui.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, bien sûr, oui. A la fois au plan moral et au plan politique, il y a une double faute grave. Très grave.
BRUCE TOUSSAINT
Ce sera un des symboles du quinquennat, je le disais. Il y a ce procès qui s'ouvre. Vous allez me dire : « Je laisse la justice faire son travail, je n'ai pas à me prononcer sur un procès en cours », mais malgré tout ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Là franchement, autant vous pouvez me solliciter en disant que je lui en veux mais pour le reste, la justice doit faire son travail. J'y suis personnellement très attaché.
BRUCE TOUSSAINT
Deux dernières questions, Jean-Marie LE GUEN. La première, donc La Rochelle c'est fini, l'université d'été du PS. Direction Nantes.
JEAN-MARIE LE GUEN
Il faut changer de temps en temps.
BRUCE TOUSSAINT
Mais pourquoi en fait ? On n'a pas bien compris le truc. C'est le maire de La Rochelle ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, je ne crois pas. Il ne faut pas chercher la localisation, il faut voir la volonté de changement que Jean-Christophe CAMBADELIS veut prolonger, y compris dans les formes de travail du Parti socialiste. Je pense que ce sera quelque chose de beaucoup plus ouvert.
BRUCE TOUSSAINT
C'est une époque, une page qui se tourne.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ce n'est pas inutile.
BRUCE TOUSSAINT
Ce n'est pas inutile pourquoi ? Il faut un nouveau PS ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui. Oui, oui, bien sûr. Jean-Christophe CAMBADELIS y travaille, d'ailleurs avec un mandat collectif. Il faut effectivement s'élargir. Il y a une forme d'action politique, y compris par certains aspects et une idéologie qui est aujourd'hui plutôt celle du XXème siècle que du XXIème siècle donc il faut bouger bien sûr.
BRUCE TOUSSAINT
Oui, oui. Il faudra peut-être remettre un peu sur le tapis aussi le nom. C'est un autre sujet qui pourra éventuellement
JEAN-MARIE LE GUEN
Je ne crois pas que ce soit à l'ordre du jour, mais le fait que le Parti socialiste soit au coeur d'un rassemblement plus vaste, que ce rassemblement plus vaste soit l'élément moteur, je le crois oui.
BRUCE TOUSSAINT
Et enfin, ce soir sur Canal+, une nouvelle série. C'est un thriller politique, huit épisodes, ça s'appelle « Baron Noir », c'est avec Kad MERAD et Niels ARESTRUP. A mon avis ça peut vous intéresser, parce que ce sont deux héros qui sont socialistes. Ça raconte les coulisses du pouvoir mais surtout, comme ça, l'affrontement entre ces deux hommes. Vous avez envie de jeter un oeil à ça ou pas ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, je l'ai enregistré, oui.
BRUCE TOUSSAINT
Très bien. Vous avez programmé.
JEAN-MARIE LE GUEN
Programmé l'enregistrement, voilà.
BRUCE TOUSSAINT
Certains disent, c'était le cas d'un article du Monde, que ce Baron Noir joué par Kad MERAD c'est une espèce de portrait en gros de Julien DRAY par exemple comme ça, un homme un petit peu trouble dans le jeu politique.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non. Je connais trop Julien DRAY. Non, il y a des traits de caractère qui peuvent être pris ici ou là, puisqu'y compris ce sont des gens qui ont travaillé avec lui qui ont écrit ce film.
BRUCE TOUSSAINT
En effet, un ancien socialiste qui a écrit la série.
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est quelqu'un qui tout simplement apparemment a du talent, d'après ce que je me suis laissé dire.
BRUCE TOUSSAINT
Député-maire de Dunkerque, Kad MERAD.
JEAN-MARIE LE GUEN
Kad MERAD, voilà. Je ne sais pas si c'est caricatural ou si c'est une vraie série qui, comme beaucoup de séries, montre aussi la réalité des choses.
BRUCE TOUSSAINT
C'est assez violent, il y a beaucoup de haine et quelque chose me dit que c'est en-dessous de la réalité.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, je crois que c'est un peu un milieu Je voudrais être sûr que dans d'autres professions, les rapports ne soient pas aussi tendus. Je ne veux pas vous interroger sur la vôtre.
BRUCE TOUSSAINT
Ecoutez, vous le regardez et puis la prochaine fois qu'on aura le plaisir de vous accueillir, vous me direz si c'est en-dessous de la réalité ou pas.
JEAN-MARIE LE GUEN
Volontiers, avec plaisir. Avec plaisir.
BRUCE TOUSSAINT
Merci beaucoup Jean-Marie LE GUEN. Bonne journée à vous.
JEAN-MARIE LE GUEN
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 février 2016