Texte intégral
WILLIAM LEYMERGIE
Pour l'instant, ce sont « Les 4 vérités », et ce matin c'est Guillaume DARET qui reçoit Jean-Vincent PLACE, qui est secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat et à la Simplification.
GUILLAUME DARET
Bonjour à tous. Bonjour Jean-Vincent PLACE.
JEAN-VINCENT PLACE
Bonjour Guillaume DARET.
GUILLAUME DARET
Manuel VALLS vient d'arriver au Salon de l'Agriculture, ça a été chahuté pour François HOLLANDE qui a été sifflé, hué, massivement samedi. Qu'est-ce que vous pensez de ces accueils ?
JEAN-VINCENT PLACE
Par définition, ce n'est pas très poli ni très républicain d'accueillir le président de la République ainsi. Après, c'est la démocratie, il y a des modes d'expression, même si on peut les critiquer, voire les condamner, et puis surtout il faut écouter les agriculteurs, les agriculteurs français, c'est ce qu'a fait
GUILLAUME DARET
Vous comprenez cette colère des agriculteurs ?
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, je comprends cette colère, je comprends ce qui se passe, je voit aussi ce que sont les méfaits de ce qui a pu être fait par le gouvernement précédent, par rapport aux quotas laitiers et par rapport à la loi de modernisation de l'économie, qui porte bien mal son nom, parce que justement ça a donné les pleins pouvoirs aux grands distributeurs au détriment des agriculteurs du terrain.
GUILLAUME DARET
Est-ce que ça justifie d'insulter le président de la République, pour autant ?
JEAN-VINCENT PLACE
Non, c'est inexcusable d'insulter le président de la République, je viens de vous le dire, après, moi je le dis, je ne vais pas jeter l'opprobre sur la plupart des éleveurs, des agriculteurs, de ceux qui sont dans la difficulté aujourd'hui, au regard de la crise de surproduction que nous vivons, pour beaucoup de raisons, qui sont internationales, qui sont liées aussi à l'embargo russe, qu'il faudra revoir, je pense, et rediscuter, ce qui est la position du gouvernement, évidemment, à Bruxelles, il faut
GUILLAUME DARET
Pourtant on a l'impression qu'il y a presque une forme de tolérance. Il y a eu des ouvriers, un ouvrier la semaine dernière, militant de la CGT, qui a été condamné à 250 d'amende, pour outrage à Manuel VALLS, là il y en a eu deux interpellés, ils ont été relâchés.
JEAN-VINCENT PLACE
Ecoutez, ce qui est important, c'est que la Salon a lieu, c'est qu'il y a une crise et qu'il faut régler cette crise. Il y a des solutions nationales, elles ont été mises en place par le Premier ministre et par Stéphane LE FOLL, c'est la question des aides d'urgence, 700 millions, à cet été 2015, c'est la question de la baisse des cotisations sociales et c'est aussi l'accélération du paiement des aides, parce que moi je suis d'ailleurs secrétaire d'Etat à la Simplification, donc c'est un sujet qui m'importe, parce que la réalité c'est la parole politique, mais ce sont les actes et dans quels délais on peut essayer d'aider ceux qui sont en difficultés notamment les plus petits et les plus modestes, et aujourd'hui il y a un vrai sujet, qui a été très clairement dit par le président de la République, c'est la question du rapport aujourd'hui de pouvoir d'achat entre les agriculteurs et la grande distribution, c'est de un pour deux, c'est incroyable à quel point cela a dérivé. Et quand on voit aujourd'hui la crise de production, de surproduction et donc la baisse de prix des cours mondiaux, voilà le coeur du débat, et il faut régler ce problème, parce que nous avons besoin des agriculteurs. Moi je suis écologiste, je peux vous dire que je sais que les agriculteurs sont souvent les premiers, les écologistes, sur le territoire national.
GUILLAUME DARET
Alors, vous êtes écologistes, hier Ségolène ROYAL annonçait qu'elle voulait prolonger de dix ans la durée de vie des centrales nucléaires. Ça ne vous pose aucun problème, ça, en tant qu'écologiste ?
JEAN-VINCENT PLACE
Mais moi je trouve je vais répondre à votre question
GUILLAUME DARET
Oui ou non ?
JEAN-VINCENT PLACE
mais ce n'est pas ce qu'elle a dit.
GUILLAUME DARET
Non, mais elle a dit que sous réserve
JEAN-VINCENT PLACE
Voilà
GUILLAUME DARET
de la réponse de l'Autorité de sûreté nucléaire, elle pourrait prolonger. Est-ce que vous êtes content ou pas de cette décision ?
JEAN-VINCENT PLACE
Mais je n'ai pas à être le sujet est complexe et c'est impossible de répondre en une phrase, et vous allez me laisser vraiment une minute 30 pour essayer d'expliquer le sujet. Nous nous sommes convenu, dans la loi de transition énergétique qui a été votée par le Parlement et votée par les députés et sénateurs écologistes, de la baisse à 50 %, on est à 73 % actuellement, de la part du nucléaire.
GUILLAUME DARET
Horizon 2025.
JEAN-VINCENT PLACE
Aujourd'hui, 58 réacteurs, oui, je sais, c'est un peu compliqué à 08h00 du matin, on produit 63,2 GW, donc il y a un plafonnement à 63,2 GW, nous n'irons pas au-delà.
GUILLAUME DARET
On est d'accord.
JEAN-VINCENT PLACE
Donc, ce qui est prévu, c'est que quand l'EPR va s'installer, peut-être, même si moi je ne suis pas un partisan de l'EPR
GUILLAUME DARET
On ferme d'autres on est d'accord.
JEAN-VINCENT PLACE
On ferme, notamment Fessenheim et les deux réacteurs qu'il y a là-bas à Fessenheim. Et donc, à partir de ce moment-là, qu'est-ce qui va se passer ? En 2018, sous l'autorité de l'ASN, l'Autorité de Sûreté nucléaire, eh bien il y aura un arbitrage à faire pour ne pas dépasser les 63,2 MW, et tout à la fois moderniser. Donc, moi
GUILLAUME DARET
Parce que certains de vos collègues écologistes, qui ne sont pas au gouvernement, considèrent que c'est une humiliation pour vous qui êtes au gouvernement.
JEAN-VINCENT PLACE
Moi, pour moi, j'ai une référence sur ce sujet, il y en a un qui est particulièrement écologiste et qui suit cette loi de transition énergétique, et qui connait parfaitement ces sujets, c'est mon ami Denis BAUPIN, le vice-président de l'Assemblée nationale, et il dit des choses très simples, c'est que, dans le cadre de cette loi, la loi ne dit pas la sortie du nucléaire. Moi je suis, à titre personnel, pour la sortie du nucléaire.
GUILLAUME DARET
Elle dit la réduction de la part du nucléaire.
JEAN-VINCENT PLACE
C'est 50 %. Pour arriver à ces 50 %, à un moment où un autre, il y aura
GUILLAUME DARET
Donc ça ne vous scandalise pas, effectivement, sur cet aspect-là. En une phrase
JEAN-VINCENT PLACE
Attention, Guillaume DARET, pas toutes les centrales, c'est-à-dire qu'il y aura quelques centrales qui auront vocation à être modernisées, mais je conclus là-dessus et je le dis aussi pour mes collègues du gouvernement, attention, la filiale nucléaire aujourd'hui telle qu'elle est, avec les échecs de l'EPR, et en Finlande et à Flamanville, c'est plutôt au bord de la faillite, donc très sincèrement, je ne vois même pas comment on va trouver l'argent pour prolonger. Donc c'est pour ça que le coté mot d'ordre de « on va prolonger de dix ans », va arriver face à une forme de réalisme et de pragmatisme, qui fait que de toute façon, il va falloir aller beaucoup plus vite sur les énergies renouvelables et sur la maitrise de l'énergie pour les Françaises et les Français, c'est ça vraiment le sujet de demain, surtout dans la COP21.
GUILLAUME DARET
Quelque chose de très concret, Jean-Vincent PLACE, vous avez en charge la simplification, je crois que vous allez annoncer bientôt la mise en place, notamment sur le plan Internet, d'un identifiant unique, c'est-à-dire quand on paie ses impôts, qu'on va à la CAF, on est toujours un peu perdu, on ne se rappelle jamais le mot de passe et identifiant
JEAN-VINCENT PLACE
C'est vrai.
GUILLAUME DARET
Désormais on aura un identifiant unique, avec un seul portail. C'est ça ?
JEAN-VINCENT PLACE
En effet, on va annoncer, le gouvernement et donc moi-même, en avril/mai, la création de FranceConnect. FranceConnect, l'objectif ça va être de mutualiser l'ensemble des sites Internet qui sont liés aux services au public, donc pour les citoyennes et les citoyens qui sont en connexion, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avec l'administration française, pour régler tous les problèmes, pour régler tous les papiers. Donc, de plus en plus, dématérialiser, de plus en plus rapide, de plus en plus simple, ça c'est vraiment une grande ambition, et c'est la volonté du président de la République qui a présenté le choc de simplification en 2013, eh bien au bout de trois ans, eh bien ça se réalise
GUILLAUME DARET
On aura un identifiant qui nous permettra d'aller payer ses impôts, de
JEAN-VINCENT PLACE
Exactement, et d'autres mesure que j'annoncerai sous l'autorité du Président de la République et du Premier ministre, d'ici trois mois, pour faciliter
GUILLAUME DARET
La CAF, par exemple, vous parliez des rendez-vous.
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, les rendez-vous, directement sur Internet, pouvoir prendre ses rendez-vous avec la CAF, ça se fait déjà par exemple à la CAF du Val-de-Marne, de l'Allier et de la Savoie
GUILLAUME DARET
Ça sera généralisé ?
JEAN-VINCENT PLACE
Et il y a une volonté de généraliser d'ici la fin de l'année, et vraiment, je vous le dis, on fait beaucoup de blabla parait-il en politique, eh bien moi, avec le gouvernement je réalise des choses pour faciliter la vie des Françaises et des Français, c'est mon ambition.
GUILLAUME DARET
La loi El Khomri, vous la soutenez sans réserve. Est-ce que pour autant le gouvernement peut rester sourd face à ces contestations ? Il y a près de 765 000 signataires, ce matin, de la pétition qui s'oppose à cette loi.
JEAN-VINCENT PLACE
Mais, de la même manière, il y a eu une discussion au sein du gouvernement, il y a un avant-projet qui a été envoyé. Moi, évidemment, je suis solidaire, en plus je suis solidaire, d'autant plus que je partage sur le fond, justement, la volonté de faire en sorte qu'on réforme, parce qu'on ne peut pas rester tel qu'on est aujourd'hui. Aujourd'hui il y a 13 % des contrats qui se font en CDI
GUILLAUME DARET
Mais est-ce qu'il ne faut pas écouter ? Il y a ces jeunes, il y a des syndicats qui disent : c'est pas possible.
JEAN-VINCENT PLACE
Guillaume DARET, c'est exactement ça. La loi doit être présenté le 9 mars, le 9 mars on est à 10 jours, il y a une discussion à avoir.
GUILLAUME DARET
Il ne faut pas reporter pour calmer les choses ?
JEAN-VINCENT PLACE
Ça c'est une décision qui sera prise au niveau du Premier ministre
GUILLAUME DARET
Vous en pensez quoi ?
JEAN-VINCENT PLACE
et je n'ai pas de commentaire à faire là-dessus. Mais, rapidement, sur le sujet, les syndicats, on va les réécouter cette semaine, on va voir si on est sur le 9 mars ou si on va au-delà, c'est le Premier ministre et le président de la République qui décideront ce sujet de calendrier, et puis évidemment on va intégrer des propositions, et je le dis aussi, rien n'est intangible, on va intégrer des amendements du Parlement. Enfin, on ne peut pas dire qu'aujourd'hui cette majorité n'écoute pas le Parlement et y compris sa propre majorité. Donc, avant-projet au Conseil d'Etat, discussion avec les syndicats, discussion avec le Parlement, sa majorité et y compris son opposition, parce que c'est extrêmement important, dans une démocratie apaisée, d'écouter son opposition
GUILLAUME DARET
Et d'ailleurs vous avez dit que vous étiez prêt à travailler avec certaines personnalités de droite
JEAN-VINCENT PLACE
Bien sûr !
GUILLAUME DARET
qui ont dit qu'elles voteraient cette loi. Un mot justement
JEAN-VINCENT PLACE
Frédéric LEFEBVRE ou Xavier BERTRAND disent : moi je voterai la loi
GUILLAUME DARET
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ont dit qu'ils la voteraient. Un mot justement de politique, du débat autour de cette primaire. Vous avez dit que vous souhaitez la candidature de François HOLLANDE, que si le chef de l'Etat est candidat, a priori pas de primaires.
JEAN-VINCENT PLACE
C'est la logique institutionnelle.
GUILLAUME DARET
S'il ne l'était pas, qui est le mieux placé pour représenter la gauche ? Est-ce que ce serait Manuel VALLS ?
JEAN-VINCENT PLACE
Moi, je ne vais pas de politique fiction, d'ailleurs je ne tiens pas à dire que la primaire est une astuce politicienne. La primaire de gauche est quelque chose d'intéressant, à partir du moment où on veut débattre du projet, qu'est-ce qu'on veut faire ? Est-ce que même tirer un bilan, moi je suis d'accord pour tirer un bilan des cinq années.
GUILLAUME DARET
Mais si par exemple le président ne se représente pas, c'est une hypothèse, est-ce qu'il faut une primaire, dans ce cas-là ?
JEAN-VINCENT PLACE
Guillaume DARET, moi je ne suis pas dans la fiction, je vous l'ai dit, je soutiens le président de la République et son action et celle du gouvernement, je pense que c'est le meilleur candidat, et d'évidence c'est le cas, dans tous les sondages pour la gauche, même si nous sommes dans une certaine forme de difficultés
GUILLAUME DARET
Il est battu dans tous les cas au premier tour.
JEAN-VINCENT PLACE
Il nous faut unir c'est tout de même le meilleur candidat. Il nous faut unir et rassembler davantage, il faut convaincre, il faut expliquer l'action, et je le dis aussi très clairement, il faut continuer à réformer et c'est ce à quoi je vais m'atteler, à mon niveau, cette année encore.
GUILLAUME DARET
Merci beaucoup Jean-Vincent PLACE.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 février 2016
Pour l'instant, ce sont « Les 4 vérités », et ce matin c'est Guillaume DARET qui reçoit Jean-Vincent PLACE, qui est secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat et à la Simplification.
GUILLAUME DARET
Bonjour à tous. Bonjour Jean-Vincent PLACE.
JEAN-VINCENT PLACE
Bonjour Guillaume DARET.
GUILLAUME DARET
Manuel VALLS vient d'arriver au Salon de l'Agriculture, ça a été chahuté pour François HOLLANDE qui a été sifflé, hué, massivement samedi. Qu'est-ce que vous pensez de ces accueils ?
JEAN-VINCENT PLACE
Par définition, ce n'est pas très poli ni très républicain d'accueillir le président de la République ainsi. Après, c'est la démocratie, il y a des modes d'expression, même si on peut les critiquer, voire les condamner, et puis surtout il faut écouter les agriculteurs, les agriculteurs français, c'est ce qu'a fait
GUILLAUME DARET
Vous comprenez cette colère des agriculteurs ?
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, je comprends cette colère, je comprends ce qui se passe, je voit aussi ce que sont les méfaits de ce qui a pu être fait par le gouvernement précédent, par rapport aux quotas laitiers et par rapport à la loi de modernisation de l'économie, qui porte bien mal son nom, parce que justement ça a donné les pleins pouvoirs aux grands distributeurs au détriment des agriculteurs du terrain.
GUILLAUME DARET
Est-ce que ça justifie d'insulter le président de la République, pour autant ?
JEAN-VINCENT PLACE
Non, c'est inexcusable d'insulter le président de la République, je viens de vous le dire, après, moi je le dis, je ne vais pas jeter l'opprobre sur la plupart des éleveurs, des agriculteurs, de ceux qui sont dans la difficulté aujourd'hui, au regard de la crise de surproduction que nous vivons, pour beaucoup de raisons, qui sont internationales, qui sont liées aussi à l'embargo russe, qu'il faudra revoir, je pense, et rediscuter, ce qui est la position du gouvernement, évidemment, à Bruxelles, il faut
GUILLAUME DARET
Pourtant on a l'impression qu'il y a presque une forme de tolérance. Il y a eu des ouvriers, un ouvrier la semaine dernière, militant de la CGT, qui a été condamné à 250 d'amende, pour outrage à Manuel VALLS, là il y en a eu deux interpellés, ils ont été relâchés.
JEAN-VINCENT PLACE
Ecoutez, ce qui est important, c'est que la Salon a lieu, c'est qu'il y a une crise et qu'il faut régler cette crise. Il y a des solutions nationales, elles ont été mises en place par le Premier ministre et par Stéphane LE FOLL, c'est la question des aides d'urgence, 700 millions, à cet été 2015, c'est la question de la baisse des cotisations sociales et c'est aussi l'accélération du paiement des aides, parce que moi je suis d'ailleurs secrétaire d'Etat à la Simplification, donc c'est un sujet qui m'importe, parce que la réalité c'est la parole politique, mais ce sont les actes et dans quels délais on peut essayer d'aider ceux qui sont en difficultés notamment les plus petits et les plus modestes, et aujourd'hui il y a un vrai sujet, qui a été très clairement dit par le président de la République, c'est la question du rapport aujourd'hui de pouvoir d'achat entre les agriculteurs et la grande distribution, c'est de un pour deux, c'est incroyable à quel point cela a dérivé. Et quand on voit aujourd'hui la crise de production, de surproduction et donc la baisse de prix des cours mondiaux, voilà le coeur du débat, et il faut régler ce problème, parce que nous avons besoin des agriculteurs. Moi je suis écologiste, je peux vous dire que je sais que les agriculteurs sont souvent les premiers, les écologistes, sur le territoire national.
GUILLAUME DARET
Alors, vous êtes écologistes, hier Ségolène ROYAL annonçait qu'elle voulait prolonger de dix ans la durée de vie des centrales nucléaires. Ça ne vous pose aucun problème, ça, en tant qu'écologiste ?
JEAN-VINCENT PLACE
Mais moi je trouve je vais répondre à votre question
GUILLAUME DARET
Oui ou non ?
JEAN-VINCENT PLACE
mais ce n'est pas ce qu'elle a dit.
GUILLAUME DARET
Non, mais elle a dit que sous réserve
JEAN-VINCENT PLACE
Voilà
GUILLAUME DARET
de la réponse de l'Autorité de sûreté nucléaire, elle pourrait prolonger. Est-ce que vous êtes content ou pas de cette décision ?
JEAN-VINCENT PLACE
Mais je n'ai pas à être le sujet est complexe et c'est impossible de répondre en une phrase, et vous allez me laisser vraiment une minute 30 pour essayer d'expliquer le sujet. Nous nous sommes convenu, dans la loi de transition énergétique qui a été votée par le Parlement et votée par les députés et sénateurs écologistes, de la baisse à 50 %, on est à 73 % actuellement, de la part du nucléaire.
GUILLAUME DARET
Horizon 2025.
JEAN-VINCENT PLACE
Aujourd'hui, 58 réacteurs, oui, je sais, c'est un peu compliqué à 08h00 du matin, on produit 63,2 GW, donc il y a un plafonnement à 63,2 GW, nous n'irons pas au-delà.
GUILLAUME DARET
On est d'accord.
JEAN-VINCENT PLACE
Donc, ce qui est prévu, c'est que quand l'EPR va s'installer, peut-être, même si moi je ne suis pas un partisan de l'EPR
GUILLAUME DARET
On ferme d'autres on est d'accord.
JEAN-VINCENT PLACE
On ferme, notamment Fessenheim et les deux réacteurs qu'il y a là-bas à Fessenheim. Et donc, à partir de ce moment-là, qu'est-ce qui va se passer ? En 2018, sous l'autorité de l'ASN, l'Autorité de Sûreté nucléaire, eh bien il y aura un arbitrage à faire pour ne pas dépasser les 63,2 MW, et tout à la fois moderniser. Donc, moi
GUILLAUME DARET
Parce que certains de vos collègues écologistes, qui ne sont pas au gouvernement, considèrent que c'est une humiliation pour vous qui êtes au gouvernement.
JEAN-VINCENT PLACE
Moi, pour moi, j'ai une référence sur ce sujet, il y en a un qui est particulièrement écologiste et qui suit cette loi de transition énergétique, et qui connait parfaitement ces sujets, c'est mon ami Denis BAUPIN, le vice-président de l'Assemblée nationale, et il dit des choses très simples, c'est que, dans le cadre de cette loi, la loi ne dit pas la sortie du nucléaire. Moi je suis, à titre personnel, pour la sortie du nucléaire.
GUILLAUME DARET
Elle dit la réduction de la part du nucléaire.
JEAN-VINCENT PLACE
C'est 50 %. Pour arriver à ces 50 %, à un moment où un autre, il y aura
GUILLAUME DARET
Donc ça ne vous scandalise pas, effectivement, sur cet aspect-là. En une phrase
JEAN-VINCENT PLACE
Attention, Guillaume DARET, pas toutes les centrales, c'est-à-dire qu'il y aura quelques centrales qui auront vocation à être modernisées, mais je conclus là-dessus et je le dis aussi pour mes collègues du gouvernement, attention, la filiale nucléaire aujourd'hui telle qu'elle est, avec les échecs de l'EPR, et en Finlande et à Flamanville, c'est plutôt au bord de la faillite, donc très sincèrement, je ne vois même pas comment on va trouver l'argent pour prolonger. Donc c'est pour ça que le coté mot d'ordre de « on va prolonger de dix ans », va arriver face à une forme de réalisme et de pragmatisme, qui fait que de toute façon, il va falloir aller beaucoup plus vite sur les énergies renouvelables et sur la maitrise de l'énergie pour les Françaises et les Français, c'est ça vraiment le sujet de demain, surtout dans la COP21.
GUILLAUME DARET
Quelque chose de très concret, Jean-Vincent PLACE, vous avez en charge la simplification, je crois que vous allez annoncer bientôt la mise en place, notamment sur le plan Internet, d'un identifiant unique, c'est-à-dire quand on paie ses impôts, qu'on va à la CAF, on est toujours un peu perdu, on ne se rappelle jamais le mot de passe et identifiant
JEAN-VINCENT PLACE
C'est vrai.
GUILLAUME DARET
Désormais on aura un identifiant unique, avec un seul portail. C'est ça ?
JEAN-VINCENT PLACE
En effet, on va annoncer, le gouvernement et donc moi-même, en avril/mai, la création de FranceConnect. FranceConnect, l'objectif ça va être de mutualiser l'ensemble des sites Internet qui sont liés aux services au public, donc pour les citoyennes et les citoyens qui sont en connexion, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avec l'administration française, pour régler tous les problèmes, pour régler tous les papiers. Donc, de plus en plus, dématérialiser, de plus en plus rapide, de plus en plus simple, ça c'est vraiment une grande ambition, et c'est la volonté du président de la République qui a présenté le choc de simplification en 2013, eh bien au bout de trois ans, eh bien ça se réalise
GUILLAUME DARET
On aura un identifiant qui nous permettra d'aller payer ses impôts, de
JEAN-VINCENT PLACE
Exactement, et d'autres mesure que j'annoncerai sous l'autorité du Président de la République et du Premier ministre, d'ici trois mois, pour faciliter
GUILLAUME DARET
La CAF, par exemple, vous parliez des rendez-vous.
JEAN-VINCENT PLACE
Oui, les rendez-vous, directement sur Internet, pouvoir prendre ses rendez-vous avec la CAF, ça se fait déjà par exemple à la CAF du Val-de-Marne, de l'Allier et de la Savoie
GUILLAUME DARET
Ça sera généralisé ?
JEAN-VINCENT PLACE
Et il y a une volonté de généraliser d'ici la fin de l'année, et vraiment, je vous le dis, on fait beaucoup de blabla parait-il en politique, eh bien moi, avec le gouvernement je réalise des choses pour faciliter la vie des Françaises et des Français, c'est mon ambition.
GUILLAUME DARET
La loi El Khomri, vous la soutenez sans réserve. Est-ce que pour autant le gouvernement peut rester sourd face à ces contestations ? Il y a près de 765 000 signataires, ce matin, de la pétition qui s'oppose à cette loi.
JEAN-VINCENT PLACE
Mais, de la même manière, il y a eu une discussion au sein du gouvernement, il y a un avant-projet qui a été envoyé. Moi, évidemment, je suis solidaire, en plus je suis solidaire, d'autant plus que je partage sur le fond, justement, la volonté de faire en sorte qu'on réforme, parce qu'on ne peut pas rester tel qu'on est aujourd'hui. Aujourd'hui il y a 13 % des contrats qui se font en CDI
GUILLAUME DARET
Mais est-ce qu'il ne faut pas écouter ? Il y a ces jeunes, il y a des syndicats qui disent : c'est pas possible.
JEAN-VINCENT PLACE
Guillaume DARET, c'est exactement ça. La loi doit être présenté le 9 mars, le 9 mars on est à 10 jours, il y a une discussion à avoir.
GUILLAUME DARET
Il ne faut pas reporter pour calmer les choses ?
JEAN-VINCENT PLACE
Ça c'est une décision qui sera prise au niveau du Premier ministre
GUILLAUME DARET
Vous en pensez quoi ?
JEAN-VINCENT PLACE
et je n'ai pas de commentaire à faire là-dessus. Mais, rapidement, sur le sujet, les syndicats, on va les réécouter cette semaine, on va voir si on est sur le 9 mars ou si on va au-delà, c'est le Premier ministre et le président de la République qui décideront ce sujet de calendrier, et puis évidemment on va intégrer des propositions, et je le dis aussi, rien n'est intangible, on va intégrer des amendements du Parlement. Enfin, on ne peut pas dire qu'aujourd'hui cette majorité n'écoute pas le Parlement et y compris sa propre majorité. Donc, avant-projet au Conseil d'Etat, discussion avec les syndicats, discussion avec le Parlement, sa majorité et y compris son opposition, parce que c'est extrêmement important, dans une démocratie apaisée, d'écouter son opposition
GUILLAUME DARET
Et d'ailleurs vous avez dit que vous étiez prêt à travailler avec certaines personnalités de droite
JEAN-VINCENT PLACE
Bien sûr !
GUILLAUME DARET
qui ont dit qu'elles voteraient cette loi. Un mot justement
JEAN-VINCENT PLACE
Frédéric LEFEBVRE ou Xavier BERTRAND disent : moi je voterai la loi
GUILLAUME DARET
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ont dit qu'ils la voteraient. Un mot justement de politique, du débat autour de cette primaire. Vous avez dit que vous souhaitez la candidature de François HOLLANDE, que si le chef de l'Etat est candidat, a priori pas de primaires.
JEAN-VINCENT PLACE
C'est la logique institutionnelle.
GUILLAUME DARET
S'il ne l'était pas, qui est le mieux placé pour représenter la gauche ? Est-ce que ce serait Manuel VALLS ?
JEAN-VINCENT PLACE
Moi, je ne vais pas de politique fiction, d'ailleurs je ne tiens pas à dire que la primaire est une astuce politicienne. La primaire de gauche est quelque chose d'intéressant, à partir du moment où on veut débattre du projet, qu'est-ce qu'on veut faire ? Est-ce que même tirer un bilan, moi je suis d'accord pour tirer un bilan des cinq années.
GUILLAUME DARET
Mais si par exemple le président ne se représente pas, c'est une hypothèse, est-ce qu'il faut une primaire, dans ce cas-là ?
JEAN-VINCENT PLACE
Guillaume DARET, moi je ne suis pas dans la fiction, je vous l'ai dit, je soutiens le président de la République et son action et celle du gouvernement, je pense que c'est le meilleur candidat, et d'évidence c'est le cas, dans tous les sondages pour la gauche, même si nous sommes dans une certaine forme de difficultés
GUILLAUME DARET
Il est battu dans tous les cas au premier tour.
JEAN-VINCENT PLACE
Il nous faut unir c'est tout de même le meilleur candidat. Il nous faut unir et rassembler davantage, il faut convaincre, il faut expliquer l'action, et je le dis aussi très clairement, il faut continuer à réformer et c'est ce à quoi je vais m'atteler, à mon niveau, cette année encore.
GUILLAUME DARET
Merci beaucoup Jean-Vincent PLACE.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 février 2016