Texte intégral
Je ne vais pas vous raconter d'histoires : cette visite est un peu particulière, et j'ai été mise en garde par une partie de mon entourage.
Placez « secrétaire d'Etat écologiste », « biodiversité » et « aéroport » dans la même phrase et vous avez les ingrédients d'une bonne polémique et d'un procès d'intentions en trahison !
Eh bien, justement, j'ai tenu à cette visite.
Parce qu'elle me permet de saluer une démarche qui illustre une écologie constructive, pragmatique et concrète. Et parce qu'elle permet quelques mises au point.
Je commencerai donc par évacuer les faux-débats.
Je ne suis pas venue vous dire que les aéroports sont, en soi, des « paradis » pour la biodiversité, et ce pour au moins deux raisons.
La première, la plus évidente, c'est que chacun sait que construire un aéroport sur des zones naturelles ou agricoles va avoir un impact négatif fort sur la biodiversité.
Si certaines zones aéroportuaires peuvent accueillir de la biodiversité, l'existence d'infrastructures s'accompagne nécessairement d'une imperméabilisation des sols, pour les pistes, les bâtiments et les routes qui y conduisent, induit une fréquentation accrue, génère du bruit, une pollution de l'air voire des sols.
C'est pourquoi, en tant qu'écologiste, je suis toujours favorable à l'optimisation des infrastructures existantes plutôt qu'à la construction de nouveaux aéroports.
Je pense que lorsqu'on peut éviter (en vertu de la fameuse séquence, éviter, réduire, compenser, explicitée et rendue plus opérationnelle grâce à la loi sur la biodiversité votée cet été) oui, en vertu de cette séquence, lorsqu'on peut éviter, il faut éviter.
Je suis d'ailleurs convaincue que la loi sur la reconquête de Biodiversité, de la Nature et des Paysages amènera à l'avenir à appréhender cette question de la création d'infrastructures aéroportuaires autrement que cela a été le cas par le passé.
La deuxième raison pour laquelle les aéroports ne sont pas des paradis pour la biodiversité tient dans les contraintes de gestion qui existent, et qui sont fortes.
Certaines espèces peuvent s'en satisfaire, mais pas toutes.
Je pense notamment aux espèces forestières, par exemple. Alors, certes, les aéroports ne « sauveront » pas la biodiversité.
Mais ils peuvent concourir à renforcer la présence de certaines espèces et de certains milieux, et c'est ce que vous avez brillamment démontré au cours de cette visite.
Ce que nous avons vu aujourd'hui, c'est la concrétisation d'un engagement de la compagnie, qui avait été labélisé dans le cadre de la Stratégie Nationale de la Biodiversité en 2015.
Je tiens à le signaler, car je viens de lancer un nouvel appel à engagements pour 2016 : vos réalisations et vos résultats démontrent que cette stratégie, qui mobilise tant d'acteurs, essentiellement privés, est une réussite. Les engagements que vous aviez pris, et que vous avez tenus, reposaient sur un certain nombre de principes.
Le premier de ces principes, c'est celui de la mobilisation du personnel d'aéroports régionaux pour inventorier et suivre la biodiversité sur les sites : cette démarche contribue à la sensibilisation du personnel de terrain. Cela permet à chacun de découvrir la biodiversité dont il a la charge au quotidien.
Vous avez, pour mener à bien le projet, mis en place une association dédiée (Hop ! Biodiversité) qui coordonne les actions et centralise les données récoltées : la compagnie que vous représentez assume ainsi un rôle d'entrainement important, qui va au-delà de sa vocation première, de façon volontaire. C'est une traduction concrète du principe de responsabilité sociale et environnementale.
Je veux saluer également la légitimité scientifique de la démarche engagée. Vous utilisez pour la mener des protocoles de sciences participatives : c'est un gage de sérieux des données qui permet de les intégrer à un réseau national cohérent.
Le pilotage du projet, réalisé par un comité scientifique composé d'experts de renom vient garantir votre démarche. Vous avez su vous entourer d'un comité scientifique qui associe beaucoup de chercheurs du Muséum national d'Histoire naturelle mais aussi d'universités ou centres de recherche. C'est très important, car les actions sur la biodiversité, pour ne pas être de la poudre aux yeux ou du greenwashing, doivent reposer sur des méthodes et des données scientifiques.
Cette démarche n'est pas seulement celle d'une observation : elle est utile, j'allais dire indispensable à l'action. Ainsi, les données récoltées pourront servir à donner des préconisations de gestion des aéroports pour préserver ou améliorer la biodiversité présente dans ces espaces sous contrainte.
La première de ces contraintes, c'est bien évidemment celle de la sécurité.
Cela amène le monde de l'aéronautique à employer une expression qui, du point de vue d'une secrétaire d'Etat à la biodiversité, n'est pas sans poser question : je veux parler du « Péril aviaire ».
De manière générale, les oiseaux ne sont pas un « péril » mais une source de vie. Ils jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des écosystèmes.
Et pour autant, chacun est bien conscient que, dans certaines circonstances, des oiseaux peuvent être une source de problèmes et de risques pour la sécurité des avions, et donc de leurs passagers.
Usagère de l'avion pour vous faire une confidence, uniquement en dernier recours, et cela tient plus à une peur irraisonnée qu'à une position idéologique, je suis attentive et même très soucieuse de la sécurité.
Et si cela ne m'enthousiasme pas de devoir valider des mesures visant à empêcher une espèce menacée de se reproduire ou à l'obliger à quitter des lieux dans lesquels elle a trouvé refuge, je suis pragmatique : si cela répond à un impératif de sécurité aérienne, je l'admets volontiers.
Mais plutôt que d'adopter des mesures aveugles, j'entends que l'approche de ces questions réponde à une logique cohérente et globale. C'est là que l'observation fine de ce qui se passe sur le terrain est essentielle.
Je rappellerai l'exemple de cet aéroport du Sud-Ouest qui demandait la destruction de milans qui volaient à proximité des pistes.
Mais, enquête faite, si les milans étaient là, c'est parce qu'on avait installé à proximité une décharge qui attirait ces oiseaux.
Je vais d'ailleurs saisir cette occasion pour vous donner un scoop. Le Commissariat Général à l'Environnement et au Développement Durable a produit un rapport sur les outardes canepetières sur l'aéroport de Marseille-Provence.
Je suis en train de me prononcer sur les recommandations.
Parce que je suis pragmatique, je vais accepter la très grande majorité des recommandations de ce rapport MAIS A UNE CONDITION : Que l'avant dernière recommandation devienne la première et qu'elle soit mise en oeuvre préalablement.
Cette recommandation est je cite « d'intégrer de façon très attentive dans la gestion des autorisations administratives au niveau départemental et régional, la préservation des espaces naturels favorables aux outardes et d'organiser annuellement dans les Bouches-du-Rhône une réunion de bilan et de prospective sur ce sujet. »
Si je vous cite cet exemple, c'est qu'il est au coeur de la problématique qui voit trop souvent s'opposer préservation d'espèces menacées donc défense de la biodiversité et activités économiques.
Si on adopte des attitudes dogmatiques pas question d'agir contre une espèce menacée, par principe ou, à l'inverse, priorité absolue aux activités humaines, et au diable les oiseaux ! on n'avance à rien.
Observer, mesurer, comprendre les logiques de la nature, c'est réaliser que si l'outarde, espèce menacée, s'installe sur l'aéroport de Marseille Provence, c'est parce que ses populations augmentent c'est une bonne chose et qu'elle peine à trouver hors l'aéroport, des milieux adaptés.
Il faut donc offrir des alternatives à l'outarde autant que traiter la question de la sécurité sur le site de l'aéroport.
Les aéroports ne sont pas seulement des espaces soumis à contraintes d'exploitation et de sécurité qui amènent parfois à déroger à des règles de protection d'espèces : ce sont également des espaces peu fréquentés, souvent de type prairial voire steppique, soit des milieux par nature intéressants pour leur biodiversité.
Votre action peut permettre d'en faire des conservatoires de la biodiversité pour certaines espèces animales ou végétales, vous m'avez parlé du champ d'orchidées, par exemple, à condition que la nature soit prise en compte dans vos process, dans la gestion du site.
Votre opération, votre organisation, y contribuent grandement.
Je suis donc venue saluer une action qui témoigne d'une prise de conscience et d'une volonté d'agir.
Cette prise de conscience, soyons lucides, n'est pas partagée encore comme elle le devrait dans la société.
A la différence du réchauffement climatique, perceptible dans la vie quotidienne de chacune et chacun d'entre nous, et perçu comme une vraie menace, la perte de biodiversité apparait encore trop souvent comme une question accessoire, notamment lorsque des activités économiques en sont la source.
Et pourtant. Pourtant la perte de biodiversité nous concerne tous, en tant que citoyens, en tant qu'acteurs économiques, en tant que responsables politiques.
Cette biodiversité menacée, il est possible d'en enrayer la perte, il est même possible de la reconquérir.
Cela passe par des choix politiques dans nos aménagements, dans la réduction des produits polluants, dans la protection des espèces. .C'est ce que nous avons fait avec la loi sur la biodiversité.
Mais cela passe aussi, et j'allais dire avant tout, par des actes citoyens et par l'engagement de tous les acteurs, et notamment des entreprises.
Et je crois que le meilleur moyen de susciter des vocations est encore de valoriser non seulement des projets mais surtout des réussites avérées.
C'est le sens de l'opération "la biodiversité en action" que je vais lancer dans les prochains jours.
Cette opération poursuit un double but : d'une part, constituer une base de données d'actions menées par des entreprises, des écoles, des associations, des collectivités, et qui contribuent à la préservation et à la reconquête de la biodiversité au quotidien.
Parce qu'il est positif d'encourager des projets innovants c'est ce qui vous a valu la labellisation SNB mais il est tout aussi important de démontrer que tout le monde peut contribuer à la défense de la biodiversité et à sa reconquête, en s'inspirant de ce qui marche et des expériences d'autrui.
C'est pourquoi un site internet regroupera les actions identifiées. Pour servir d'exemples, pour inspirer, pour inciter.
Et le deuxième objectif de cette opération est de faire entrer pleinement la défense de la biodiversité dans le quotidien des Français.
Parce que la biodiversité est souvent perçue comme une question lointaine, compliquée, parfois un peu technocratique.
Nous entendons changer cela, en communicant auprès de la presse locale sur les projets menés sur les territoires.
Parce que vous êtes passé de l'intention à la réalisation, du projet à la réussite, je souhaite vivement que vous vous inscriviez dans cette dynamique naissante, et que votre projet mené à bien intègre cette opération, que vous puissiez désormais afficher le logo "j'agis pour la biodiversité" qui sera la marque de cette opération.
Mesdames et messieurs, j'avais promis d'être brève, et je m'en tiendrai donc là. Non sans avoir, et ce n'est pas une figure de style, mais bien une marque de reconnaissance, salué ceux qui sont à l'origine ou chevilles ouvrières de ce projet.
Tous les salariés de Hop! engagés dans cette démarche et qui y contribuent, bien évidemment, mais également deux personnalités qui, outre leur grande compétence dans leur domaine, ont une conscience élevée de l'intérêt de la biodiversité.
Je veux parler de Lionel GUERIN et Patrick GANDIL.
Je ne voudrais pas manquer aussi de remercier François BOUVIER, la cheville ouvrière de cette opération et ses deux acolytes Julia et Roland SEITRE qui coordonnent le travail de terrain.
Merci pour votre accueil, merci pour votre temps, et merci pour cette belle démonstration de la biodiversité en action.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 16 septembre 2016
Placez « secrétaire d'Etat écologiste », « biodiversité » et « aéroport » dans la même phrase et vous avez les ingrédients d'une bonne polémique et d'un procès d'intentions en trahison !
Eh bien, justement, j'ai tenu à cette visite.
Parce qu'elle me permet de saluer une démarche qui illustre une écologie constructive, pragmatique et concrète. Et parce qu'elle permet quelques mises au point.
Je commencerai donc par évacuer les faux-débats.
Je ne suis pas venue vous dire que les aéroports sont, en soi, des « paradis » pour la biodiversité, et ce pour au moins deux raisons.
La première, la plus évidente, c'est que chacun sait que construire un aéroport sur des zones naturelles ou agricoles va avoir un impact négatif fort sur la biodiversité.
Si certaines zones aéroportuaires peuvent accueillir de la biodiversité, l'existence d'infrastructures s'accompagne nécessairement d'une imperméabilisation des sols, pour les pistes, les bâtiments et les routes qui y conduisent, induit une fréquentation accrue, génère du bruit, une pollution de l'air voire des sols.
C'est pourquoi, en tant qu'écologiste, je suis toujours favorable à l'optimisation des infrastructures existantes plutôt qu'à la construction de nouveaux aéroports.
Je pense que lorsqu'on peut éviter (en vertu de la fameuse séquence, éviter, réduire, compenser, explicitée et rendue plus opérationnelle grâce à la loi sur la biodiversité votée cet été) oui, en vertu de cette séquence, lorsqu'on peut éviter, il faut éviter.
Je suis d'ailleurs convaincue que la loi sur la reconquête de Biodiversité, de la Nature et des Paysages amènera à l'avenir à appréhender cette question de la création d'infrastructures aéroportuaires autrement que cela a été le cas par le passé.
La deuxième raison pour laquelle les aéroports ne sont pas des paradis pour la biodiversité tient dans les contraintes de gestion qui existent, et qui sont fortes.
Certaines espèces peuvent s'en satisfaire, mais pas toutes.
Je pense notamment aux espèces forestières, par exemple. Alors, certes, les aéroports ne « sauveront » pas la biodiversité.
Mais ils peuvent concourir à renforcer la présence de certaines espèces et de certains milieux, et c'est ce que vous avez brillamment démontré au cours de cette visite.
Ce que nous avons vu aujourd'hui, c'est la concrétisation d'un engagement de la compagnie, qui avait été labélisé dans le cadre de la Stratégie Nationale de la Biodiversité en 2015.
Je tiens à le signaler, car je viens de lancer un nouvel appel à engagements pour 2016 : vos réalisations et vos résultats démontrent que cette stratégie, qui mobilise tant d'acteurs, essentiellement privés, est une réussite. Les engagements que vous aviez pris, et que vous avez tenus, reposaient sur un certain nombre de principes.
Le premier de ces principes, c'est celui de la mobilisation du personnel d'aéroports régionaux pour inventorier et suivre la biodiversité sur les sites : cette démarche contribue à la sensibilisation du personnel de terrain. Cela permet à chacun de découvrir la biodiversité dont il a la charge au quotidien.
Vous avez, pour mener à bien le projet, mis en place une association dédiée (Hop ! Biodiversité) qui coordonne les actions et centralise les données récoltées : la compagnie que vous représentez assume ainsi un rôle d'entrainement important, qui va au-delà de sa vocation première, de façon volontaire. C'est une traduction concrète du principe de responsabilité sociale et environnementale.
Je veux saluer également la légitimité scientifique de la démarche engagée. Vous utilisez pour la mener des protocoles de sciences participatives : c'est un gage de sérieux des données qui permet de les intégrer à un réseau national cohérent.
Le pilotage du projet, réalisé par un comité scientifique composé d'experts de renom vient garantir votre démarche. Vous avez su vous entourer d'un comité scientifique qui associe beaucoup de chercheurs du Muséum national d'Histoire naturelle mais aussi d'universités ou centres de recherche. C'est très important, car les actions sur la biodiversité, pour ne pas être de la poudre aux yeux ou du greenwashing, doivent reposer sur des méthodes et des données scientifiques.
Cette démarche n'est pas seulement celle d'une observation : elle est utile, j'allais dire indispensable à l'action. Ainsi, les données récoltées pourront servir à donner des préconisations de gestion des aéroports pour préserver ou améliorer la biodiversité présente dans ces espaces sous contrainte.
La première de ces contraintes, c'est bien évidemment celle de la sécurité.
Cela amène le monde de l'aéronautique à employer une expression qui, du point de vue d'une secrétaire d'Etat à la biodiversité, n'est pas sans poser question : je veux parler du « Péril aviaire ».
De manière générale, les oiseaux ne sont pas un « péril » mais une source de vie. Ils jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des écosystèmes.
Et pour autant, chacun est bien conscient que, dans certaines circonstances, des oiseaux peuvent être une source de problèmes et de risques pour la sécurité des avions, et donc de leurs passagers.
Usagère de l'avion pour vous faire une confidence, uniquement en dernier recours, et cela tient plus à une peur irraisonnée qu'à une position idéologique, je suis attentive et même très soucieuse de la sécurité.
Et si cela ne m'enthousiasme pas de devoir valider des mesures visant à empêcher une espèce menacée de se reproduire ou à l'obliger à quitter des lieux dans lesquels elle a trouvé refuge, je suis pragmatique : si cela répond à un impératif de sécurité aérienne, je l'admets volontiers.
Mais plutôt que d'adopter des mesures aveugles, j'entends que l'approche de ces questions réponde à une logique cohérente et globale. C'est là que l'observation fine de ce qui se passe sur le terrain est essentielle.
Je rappellerai l'exemple de cet aéroport du Sud-Ouest qui demandait la destruction de milans qui volaient à proximité des pistes.
Mais, enquête faite, si les milans étaient là, c'est parce qu'on avait installé à proximité une décharge qui attirait ces oiseaux.
Je vais d'ailleurs saisir cette occasion pour vous donner un scoop. Le Commissariat Général à l'Environnement et au Développement Durable a produit un rapport sur les outardes canepetières sur l'aéroport de Marseille-Provence.
Je suis en train de me prononcer sur les recommandations.
Parce que je suis pragmatique, je vais accepter la très grande majorité des recommandations de ce rapport MAIS A UNE CONDITION : Que l'avant dernière recommandation devienne la première et qu'elle soit mise en oeuvre préalablement.
Cette recommandation est je cite « d'intégrer de façon très attentive dans la gestion des autorisations administratives au niveau départemental et régional, la préservation des espaces naturels favorables aux outardes et d'organiser annuellement dans les Bouches-du-Rhône une réunion de bilan et de prospective sur ce sujet. »
Si je vous cite cet exemple, c'est qu'il est au coeur de la problématique qui voit trop souvent s'opposer préservation d'espèces menacées donc défense de la biodiversité et activités économiques.
Si on adopte des attitudes dogmatiques pas question d'agir contre une espèce menacée, par principe ou, à l'inverse, priorité absolue aux activités humaines, et au diable les oiseaux ! on n'avance à rien.
Observer, mesurer, comprendre les logiques de la nature, c'est réaliser que si l'outarde, espèce menacée, s'installe sur l'aéroport de Marseille Provence, c'est parce que ses populations augmentent c'est une bonne chose et qu'elle peine à trouver hors l'aéroport, des milieux adaptés.
Il faut donc offrir des alternatives à l'outarde autant que traiter la question de la sécurité sur le site de l'aéroport.
Les aéroports ne sont pas seulement des espaces soumis à contraintes d'exploitation et de sécurité qui amènent parfois à déroger à des règles de protection d'espèces : ce sont également des espaces peu fréquentés, souvent de type prairial voire steppique, soit des milieux par nature intéressants pour leur biodiversité.
Votre action peut permettre d'en faire des conservatoires de la biodiversité pour certaines espèces animales ou végétales, vous m'avez parlé du champ d'orchidées, par exemple, à condition que la nature soit prise en compte dans vos process, dans la gestion du site.
Votre opération, votre organisation, y contribuent grandement.
Je suis donc venue saluer une action qui témoigne d'une prise de conscience et d'une volonté d'agir.
Cette prise de conscience, soyons lucides, n'est pas partagée encore comme elle le devrait dans la société.
A la différence du réchauffement climatique, perceptible dans la vie quotidienne de chacune et chacun d'entre nous, et perçu comme une vraie menace, la perte de biodiversité apparait encore trop souvent comme une question accessoire, notamment lorsque des activités économiques en sont la source.
Et pourtant. Pourtant la perte de biodiversité nous concerne tous, en tant que citoyens, en tant qu'acteurs économiques, en tant que responsables politiques.
Cette biodiversité menacée, il est possible d'en enrayer la perte, il est même possible de la reconquérir.
Cela passe par des choix politiques dans nos aménagements, dans la réduction des produits polluants, dans la protection des espèces. .C'est ce que nous avons fait avec la loi sur la biodiversité.
Mais cela passe aussi, et j'allais dire avant tout, par des actes citoyens et par l'engagement de tous les acteurs, et notamment des entreprises.
Et je crois que le meilleur moyen de susciter des vocations est encore de valoriser non seulement des projets mais surtout des réussites avérées.
C'est le sens de l'opération "la biodiversité en action" que je vais lancer dans les prochains jours.
Cette opération poursuit un double but : d'une part, constituer une base de données d'actions menées par des entreprises, des écoles, des associations, des collectivités, et qui contribuent à la préservation et à la reconquête de la biodiversité au quotidien.
Parce qu'il est positif d'encourager des projets innovants c'est ce qui vous a valu la labellisation SNB mais il est tout aussi important de démontrer que tout le monde peut contribuer à la défense de la biodiversité et à sa reconquête, en s'inspirant de ce qui marche et des expériences d'autrui.
C'est pourquoi un site internet regroupera les actions identifiées. Pour servir d'exemples, pour inspirer, pour inciter.
Et le deuxième objectif de cette opération est de faire entrer pleinement la défense de la biodiversité dans le quotidien des Français.
Parce que la biodiversité est souvent perçue comme une question lointaine, compliquée, parfois un peu technocratique.
Nous entendons changer cela, en communicant auprès de la presse locale sur les projets menés sur les territoires.
Parce que vous êtes passé de l'intention à la réalisation, du projet à la réussite, je souhaite vivement que vous vous inscriviez dans cette dynamique naissante, et que votre projet mené à bien intègre cette opération, que vous puissiez désormais afficher le logo "j'agis pour la biodiversité" qui sera la marque de cette opération.
Mesdames et messieurs, j'avais promis d'être brève, et je m'en tiendrai donc là. Non sans avoir, et ce n'est pas une figure de style, mais bien une marque de reconnaissance, salué ceux qui sont à l'origine ou chevilles ouvrières de ce projet.
Tous les salariés de Hop! engagés dans cette démarche et qui y contribuent, bien évidemment, mais également deux personnalités qui, outre leur grande compétence dans leur domaine, ont une conscience élevée de l'intérêt de la biodiversité.
Je veux parler de Lionel GUERIN et Patrick GANDIL.
Je ne voudrais pas manquer aussi de remercier François BOUVIER, la cheville ouvrière de cette opération et ses deux acolytes Julia et Roland SEITRE qui coordonnent le travail de terrain.
Merci pour votre accueil, merci pour votre temps, et merci pour cette belle démonstration de la biodiversité en action.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 16 septembre 2016