Déclaration de M. Edouard Balladur, Premier ministre, sur la place de la région Bourgogne dans la politique d'aménagement du territoire, Dijon le 29 avril 1994.

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Circonstance : Déplacement de M. Edouard Balladur, dans le cadre du débat sur l'aménagement du territoire, à Dijon le 29 avril 1994

Texte intégral

Monsieur le maire,
Messieurs les parlementaires,
Monsieur le président du conseil général,
Monsieur le président du conseil régional,
Mesdames et messieurs,
Je voudrais d'abord vous dire combien je me réjouis d'être parmi vous aujourd'hui en cet Hôtel de Ville de Dijon. Je vous remercie, monsieur le maire, pour la cordialité de votre accueil et de vos propos.
Je tiens, ici, à rendre un hommage particulier à M. Robert POUJADE. Il a été le premier des Ministres français chargé à titre exclusif de la protection de notre environnement. Il a su démontrer dans les importantes responsabilités gouvernementales qui ont été les siennes et en tant que maire de Dijon, sa volonté et sa capacité à défendre l'intérêt général au service de nos concitoyens.
Capitale historique de la Bourgogne, Dijon et son agglomération comptent parmi les grandes villes de France.
Monsieur le maire, vous êtes le vice-président de l'association nationale des grandes villes. Nous avons souvent l'occasion de réfléchir sur la place que ces villes doivent tenir pour un développement géographique harmonieux du pays. Vous êtes de ceux qui, dans le débat national sur l'aménagement du territoire, ont surmonté l'opposition traditionnelle entre villes et campagne, entre Paris et la province. A Dijon, et en Bourgogne de façon générale, vous savez combien une telle polémique serait nuisible. Vous avez choisi de jouer des complémentarités pour mieux répondre aux besoins de nos concitoyens.
Je vous sais gré de votre contribution à la définition de notre politique d'aménagement du territoire.
Le troisième contrat de plan qui engage l'Etat et la région bourguignonne jusqu'en 1998 est, à plusieurs titres, bénéfique pour la ville de Dijon. La rocade Est sera achevée et, au Sud de la ville, une plateforme logistique sera réalisée. Plusieurs grands équipements sont également prévus, avec au premier chef ceux de l'enseignement supérieur. Autant de preuves de la solidarité qui lie les collectivités et l'Etat et joue en faveur de la capitale régionale.
Cette action s'accompagne d'un certain nombre d'aides aux zones rurales, décidées dans le cadre du contrat de plan, ou venues des crédits européens. Les enjeux du monde rural sont en effet essentiels en Bourgogne.
La réalisation du schéma directeur des lignes ferroviaires à grande vitesse est de toute importance.
Le ministre de l'Equipement vient d'approuver le cahier des charges des études préalables au lancement du TGV Rhin-Rhône. Je sais le débat qui s'est engagé ces derniers mois entre les régions d'Alsace, de Franche-Comté et de Bourgogne, et au sein de chacune d'entre elles.
La première partie du tracé doit aujourd'hui retenir en priorité notre attention. Il s'agit de faire en sorte qu'une liaison puisse le plus vite possible relier Mulhouse à Dijon, en application de la politique nationale des transports.
Il convient par ailleurs de faire en sorte que la seconde phase du projet, nécessairement plus lointaine, laisse ouvertes toutes les possibilités vers le Nord et vers le Sud.
L'objectif est bien, pour la région, de tirer le meilleur parti économique d'un tel équipement. Comment Dijon et la Bourgogne pourraient-ils ne pas être directement concernés par une telle perspective ?
Vous avez évoqué la création d'un auditorium. La ville mérite ce projet ambitieux dont la réalisation me paraît particulièrement souhaitable. Je vous garantis le soutien du Gouvernement. J'ai demandé au ministre de la Culture d'accélérer le cours des expertises artistiques et financières et de vous faire savoir le montant de la subvention dans les trois prochains mois.
L'aide globale de l'Etat ne saurait être inférieure à 80 millions de francs.
Pour l'implantation de nouvelles institutions publiques nationales, je vous confirme la création d'une école d'architecture à Dijon. Trois écoles seulement seront ouvertes en France dans les cinq prochaines années, dont celle de Dijon. Je souhaite que cette école d'architecture revête un caractère national particulier et qu'elle se spécialise dans la protection et la sauvegarde de nos monuments.
Cette décision sera complétée par d'autres initiatives, et par le transfert d'institutions publiques parisiennes. L'Etat est bien conscient des atouts qu'offre Dijon et qui peuvent bénéficier au pays tout entier. Les propositions locales doivent pouvoir se fédérer pour concrétiser un pôle de compétence publique. L'Etat y contribuera, je m'y engage.
Dans cet esprit, la fonction militaire de Dijon est renforcée. Sur la proposition du ministre de la Défense, certains éléments du groupement des fusiliers commando de l'air seront regroupés ici.
Un Etat-major, commandé par un officier général, et un centre d'instruction seront prochainement installés, ce qui représente environ 450 militaires.
Ainsi le rôle essentiel que joue Dijon dans le dispositif de défense français se trouve-t-il confirmé grâce au renforcement de la base aérienne.
Votre ville est une métropole. Le Gouvernement l'aidera de son mieux : le développement des grandes villes de France est en effet une nécessité pour un développement national équilibré et dynamique.