Texte intégral
Q – Comment voyez-vous la Poste de l'an 2000 ?
Christian Pierret (secrétaire d'État à l'Industrie). – Nous voulons qu'elle reste un véritable service public, en maintenant la présence postale sur l'ensemble du territoire bien que 40 % de son chiffre d'affaires soit dans un environnement concurrentiel.
Q – Des milliers de bureaux, notamment en zone rurale, sont réputés être « déficitaires ». Que faut-il en faire ?
– La Poste est un service public porteur des valeurs d'aménagement du territoire. Mais c'est vrai que, sur 17 000 bureaux, 5 000 ont une activité inférieure à 4 heures par jour. De plus, la moitié des 750 zones urbaines sensibles sont privées de présence postale. Je veux conserver l'égalité d'accès de toutes les personnes, entreprises comme particuliers ! Le contrat d'objectif et de progrès 1998-2001 donne à la Poste les moyens d'assumer cette responsabilité.
Q – Quels sont précisément ces moyens supplémentaires ?
– L'État va faire un effort financier sans précédent pour aider la Poste : il va couvrir le surcoût de la charge des retraites des postiers, ce qui représente trois milliards de francs sur quatre ans. La Poste aura également la liberté de placer progressivement sur le marché la trésorerie des CCP, ce qui lui apportera des recettes supplémentaires de l'ordre de 500 millions de francs. L'État va parallèlement augmenter sa contribution au transport de la presse.
Q – Cela signifie-t-il qu'il n'y aura plus de fermeture de bureaux de poste à l'avenir ?
– Ce que je veux, c'est une poste réactive, plus présente dans certains milieux ruraux aussi bien que dans les banlieues défavorisées. Des agences et des bureaux vont donc être créés. Mais cela dépend conjointement de la Poste et des initiatives locales. Un partenariat va se mettre en place entre les collectivités locales qui le désirent, les régions, l'État et les autres services publics (ANPE, administrations…).
Q – Ces dernières années, la Poste n'a pas tenu ses objectifs de délais d'acheminement du courrier.
– C'est vrai, même si elle a progressé, la Poste reconnaît qu'elle n'a pas rempli tous ses objectifs. En particulier nous n'avons pas atteint en France le niveau de J + 1 qui est atteint à l'étranger. La Poste peut donc faire mieux. Pour réduire les files d'attentes aussi. On a tenté d'améliorer la situation, par la formation des postiers, par la création de plusieurs centaines d'emplois jeunes qui facilitent l'accès au service public des personnes âgées, des handicapés et des plus modestes parmi nos compatriotes.
Q – A quelle date la Poste lancera-t-elle ses premiers produits d'assurance santé ?
– La Poste va élargir l'assurance des personnes dès la fin de cette année de manière expérimentale, dans plusieurs départements, puis en fonction des résultats elle étendra cette activité.