Texte intégral
Le projet de loi des finances dévoilé ce matin, ne répond ni aux attentes des salariés, ni aux besoins d'une relance de l'emploi. Les grands gagnants de ce budget sont les entreprises.
La réforme de la fiscalité, portant une réelle revalorisation du travail, n'est toujours pas engagée. Certes, de nouveaux ajustements sont décidés. Mais les réductions de la TVA et de certaines taxes indirectes n'auront que des effets minimes sur le pouvoir d'achat des ménages modestes. Le gouvernement n'y consacre que 10 milliards sur les 21 milliards de baisse des impôts pour 99. L'effort demandé aux ménages les plus fortunés, au travers notamment des impôts sur le patrimoine, reste symbolique.
Il y a deux poids deux mesures.
Les grands gagnants de ce budget sont les entreprises qui, sans la moindre contrepartie en matière d'emplois, empochent immédiatement 13 milliards d'allégements. Dans 5 ans c'est plus de 90 milliards, soit 60 % de la taxe professionnelle payée par les entreprises aux collectivités locales, qui seront pris en charge par l'Etat, c'est à dire par tous les contribuables. Un beau cadeau !
Côté dépenses la priorité est la réduction des déficits. Certes quelques secteurs sont préservés : environnement, culture, tourisme, justice et dans une moindre mesure éducation, mais au prix de suppressions d'emplois dans d'autres ministères et de la poursuite de l'austérité en matière d'investissements publics. Les inquiétudes sont grandes pour les moyens de fonctionnement des services publics locaux et les retraites. Les privatisations risquent d'être, plus que jamais, à l'ordre du jour.
La crise financière et le recul prévisible de la croissance mondiale auraient pourtant nécessité des réformes structurelles de la fiscalité et des finances publiques. Des mesures de justice fiscale seraient facteur de confiance et de soutien de la consommation. Des services publics rénovés et développés pourraient être un point d'appui solide pour une croissance durable. La mise à plat des 150 milliards de crédits à l'emploi permettraient de dégager de nouveaux moyens d'action. Il y a donc matière légitime à demander plus aux entreprises qui ont engrangé des profits contre l'emploi ainsi qu'aux revenus financiers qui se moquent bien du besoin de développement social.
La CGT fera tout pour que ces problèmes soient clairement posés dans les semaines à venir, non seulement dans le débat parlementaire, mais aussi vis à vis d'un patronat qui entend se défausser de ses responsabilités dans le seul but d'accroître ses profits.