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Le Parisien : La Poste affirme ne supprimer ni emplois, ni bureaux jusqu'en 1997. Pourra-t-elle, concurrence oblige, tenir longtemps ce discours alors qu'on évoque un important sureffectif ?
François Fillon. : Oui, parce que les gains de productivité de la Poste passent non seulement par une bonne maîtrise mais aussi par le développement de sa politique commerciale. Pour accroître son activité, la Poste a besoin de son réseau de 17 000 points de contact et d'augmenter le nombre d'agents en contact avec le public. Ne pas l'autoriser à ce sursaut commercial serait l'engager vers la spirale du déclin.
Le Parisien : Quelles conséquences concrètes cette réforme aura-t-elle pour les usagers ?
François Fillon : Je confirme que cette réorganisation du réseau n'entraînera aucune fermeture, ni de transformation de bureaux, ni de suppression d'emplois. Elle a pour objectif l'amélioration de la qualité du service pour les clients de la Poste. La réorientation de ses bureaux vers le service et le conseil des particuliers et professionnels et l'augmentation du nombre d'agents au contact du public permettra un meilleur accueil. Le nombre de conseillers financiers devrait être porté de 4 500 à 6 000 d'ici à la fin de l'année et celui des conseillers courriers de 450 aujourd'hui à 600.
Le Parisien : La loi Pasqua sur l'aménagement du territoire institue une aide financière de l'Etat aux services publics en zones rurales défavorisées. Quelles sont les intentions du gouvernement en la matière ?
François Fillon : La Poste bénéficie depuis 1991 d'un avantage fiscal qui représente environ 1,3 milliard. Il est destiné à compenser le coût des contraintes imposées en matière d'aménagement du territoire. Par ailleurs, je me bats à Bruxelles pour que le champ des services sous monopole à la Poste soit suffisamment large pour qu'elle puisse faire face à ses contraintes de service public, dont celles au titre de l'aménagement du territoire, grâce à la péréquation tarifaire.
La loi du 2 juillet 1990, qui a transformé la Poste en entreprise publique, a prévu que le gouvernement dépose d'ici à la fin de 1996 un rapport au Parlement retraçant les contraintes de desserte de l'ensemble du territoire qui s'imposent à la Pose et les charges qui en résultent pour l'exploitant. Le gouvernement se prononcera dans ce cadre.