Interview de M. Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'économie des finances et de l'industrie, à Europe 1 le 3 février 1999, sur l'application de la loi sur les 35 heures dans les entreprises publiques, le rapport Roché sur le temps de travail des fonctionnaires, l'encouragement aux fusions entre banques françaises, la procédure de la privatisation future du Crédit Lyonnais et le Comité pour le passage à l'an 2000.

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Média : Europe 1

Texte intégral

J.-P. Elkabbach
Les syndicats de La Poste ont une douzaine de jours pour signer ou non un accord-cadre sur les 35 heures qui concerne plus de 300 000 salariés, en majorité des fonctionnaires. Vous vous en êtes aussitôt félicité. Est-ce que le principe, pour vous, de cet accord, c’est un donnant-donnant : flexibilité, annualisation, maintien de la politique salariale ? Ou un renforcement des avantages acquis ?

D. Strauss-Kahn
- « C’est un gagnant-gagnant. J’ai beaucoup tenu, avec C. Pierret qui s’occupe de ces questions auprès de moi, à ce que les entreprises sous tutelle du ministre de l’Economie et des Finances - ça a été le cas d’EDF, on en a parlé un peu avant, c’est maintenant le cas de La Poste - soient exemplaires en matière de réduction de la durée du travail. C’est un gagnant-gagnant pourquoi ? Parce que c’est un gagnant pour les salariés, qui vont pouvoir avoir les 35 heures sans réduction de salaire ; pour les usagers, parce que ça va permettre des ouvertures de bureaux, des services rendus aux usagers, aux clients de La Poste qui seront améliorés ; et pour l’entreprise, qui va pouvoir organiser sa production et son évolution dans des conditions prévues avec les syndicats. »

J.-P. Elkabbach
Ça veut dire corriger tout ce qui va mal ou qui ne va pas assez bien ? C’est une manière de reconnaître qu’il y a des choses qui ne vont pas bien ?

D. Strauss-Kahn
- « Oui, oui, c’est facile ça. Il y a toujours eu des choses qui ne vont pas assez bien. La Poste fonctionne plutôt bien, mais il y a toujours des choses à améliorer, et notamment dans cet accord, le service à la clientèle va être amélioré. »

J.-P. Elkabbach
Pour l’EDF on dit que l’Etat va donner autour de 600 millions. Et pour La Poste ?

D. Strauss-Kahn
- « Non, pour EDF, on en a déjà parlé. On verra comment se présente la deuxième loi sur la RTP. Pour La Poste, il y a des relations financières déjà entre l’Etat et La Poste. Et donc, dans le contrat de plan qui définit ces relations financières, pour les années qui viennent, entre l’Etat et la Poste, a été prévu tout ce qui devait être prévu. Donc il n’y aura pas de subventions particulières de l’Etat à La Poste pour mettre en œuvre cet accord. »

J.-P. Elkabbach
A La Poste, M. Strauss-Kahn, et à l’EDF l’emploi est donc protégé, développé. Si je comprends bien les 35 heures c’est bon là où on ne les attendait pas, c’est-à-dire : dans les entreprises publiques ?

D. Strauss-Kahn
- « Je ne dirais pas exactement ça. La Poste, vous avez raison, ça va faire des milliers d’emplois en plus, par rapport à ce qui se serait passé sinon. Les 35 heures c’est bon partout. Mais là où l’actionnaire est l’Etat, eh bien il puisse à la négociation et il y arrive. Et donc si lui il y arrive, on doit pouvoir y arriver ailleurs. »

J.-P. Elkabbach
Oui, mais il prend de l’argent de sa poche ou de la poche des contribuables, ce qui n’était pas tellement prévu…

D. Strauss-Kahn
- « Pas pour La Poste justement. Je viens de vous dire qu’il n’y avait rien… »

J.-P. Elkabbach
D’accord. Mais la SNCF par exemple. Est-ce que, d’une manière plus générale, pour la RATP, la SNCF, J.-G. Gayssot ayant promis un geste, vous avez calculé le coût global des 35 heures dans le secteur public ?

D. Strauss-Kahn
- « Le problème dans les entreprises publiques n’est pas différent des entreprises privées. Il faut que les accords soient des accords de droit commun. C’est-à-dire que, pour ces entreprises-là, les avantages qu’elles peuvent tirer du passage aux 35 heures soient les mêmes que les avantages qui existent pour les entreprises privées. »

J.-P. Elkabbach
Mais c’est plus dur à faire dans le privé ?

D. Strauss-Kahn
- « C’est parfois plus dur à faire dans le privé, encore que ça dépend beaucoup de la volonté de discuter. Je suis très frappé de voir les chefs d’entreprise que je rencontre maintenant, me dire : finalement, j’étais contre les 35 heures mais je vois ce que ça nous permet de discuter, combien ça rouvre la négociation, et finalement on va y gagner. Et c’est pour ça qu’il y a tellement d’accords qui sont en cours de négociation. »

J.-P. Elkabbach
Donc M. Aubry peut être contente ?

D. Strauss-Kahn
- « J’espère. »

J.-P. Elkabbach
Pourquoi, elle pourrait ne pas l’être ?

D. Strauss-Kahn
- « Non, j’espère qu’il y aura suffisamment d’accords pour qu’elle le soit totalement. »

J.-P. Elkabbach
L’Inspection des finances qui dépend de vous, publie une note qui n’est pas restée confidentielle : elle constate des anomalies sur le travail réel des fonctionnaires. En gros : les 35 heures, ils ne les font pas. Qu’en pensez-vous ?

D. Strauss-Kahn
- « Vous savez, on s’intéresse toujours aux trains qui n’arrivent pas à l’heure et pas à ceux qui arrivent à l’heure. L’immense majorité des fonctionnaires sont extrêmement dévoués au service public et y consacrent des heures et parfois plus d’heures que celles qui leur sont payées. Mais il peut y avoir des anomalies. Et la note à laquelle vous faites allusion, c’est son travail à l’inspection, c’est de pointer ce qui ne va pas, enfin ce qui va. Donc on va, dans la discussion qui va exister, voir comment on peut corriger ces anomalies. »

J.-P. Elkabbach
Il y a du laisser-aller ?

D. Strauss-Kahn
- « Il y en a un peu partout, ça existe partout, même les fonctionnaires ne sont pas des anges. »

J.-P. Elkabbach
La note, vous la désavouez ou vous la reconnaissez ? Vous l’intégrerez dans vos réflexions ?

D. Strauss-Kahn
- « C’est une note qui a été demandée par la mission de M. Roché qui travaille sur le rapport sur les 35 heures dans la fonction publique. Cette mission a demandé à plusieurs services d’inspection, dans plusieurs ministères, de faire des notes pour voir où ça en était. Le ministère des Finances l’a fait comme les autres. Et donc il pointe un certain nombre de situations qu’il faut sans doute corriger. »

J.-P. Elkabbach
Ce rapport Roché qui a été annoncé, qui a été remis au Premier ministre, dont la publication a été différée, sera-t-il rendu public ? On connaîtra toute la vérité ?

D. Strauss-Kahn  
- « Absolument, la transparence sera totale. Il sera rendu public, je pense la semaine prochaine. »

J.-P. Elkabbach
Est-ce que c’est vrai que vous avez dit - parce que la boutade sort tout le temps : « Les 35 heures oui, par étape. D’abord 31, 32 heures, 33 heures » ?

D. Strauss-Kahn
- « Cette boutade je l’ai entendue, tout le monde l’a répétée. Mais je ne la reprends pas à mon compte. Je vous l’ai dit : les fonctionnaires, contrairement à ce qu’on pense beaucoup dans ce pays, sont des gens qui ne sont pas parfaits, comme nous tous, - d’ailleurs moi-même je suis fonctionnaire, donc je me mets dans le lot - mais qui travaillent et qui font… »

J.-P. Elkabbach
Et qui votent…

D. Strauss-Kahn
- « Non, non. Ils votent pour qui ils veulent, mais ils travaillent. Et le service public dans notre pays, quand on le compare à beaucoup d’autres pays, n’a pas à rougir. »

J.-P. Elkabbach
Si vous étiez dans l’opposition, est-ce que vous ne diriez pas : il faut moderniser d’urgence l’administration et l’Etat ?

D. Strauss-Kahn
- « Attendez, je suis au Gouvernement et je dis : il faut moderniser d’urgence l’administration et l’Etat. L’efficacité de notre système, mais aussi le service rendu aux usagers, aux Français, a besoin d’être amélioré. Il y a un formidable chantier. Je l’ai lancé dans mon ministère, c’est pas toujours facile - mais nous avons besoin absolument d’améliorer les services rendus aux usagers de l’Etat. C’est une des réformes fondamentales des années qui viennent. »

J.-P. Elkabbach
Et quand vous avez lu ces excès ou ces abus, vous… avez été surpris ? Non ?

D. Strauss-Kahn
- « Oui, mais attendez. Le problème n’est pas… Il y a 180 000 agents au ministère des Finances. Ce n’est pas parce qu’il peut y avoir certains qui dérapent par rapport à ce qu’ils devraient faire que c’est le centre du problème. »

J.-P. Elkabbach
Mais il vaut mieux qu’ils ne dérapent pas ?

D. Strauss-Kahn
- « Evidemment Mais il y en a toujours. Je ne suis pas sûr qu’à Europe 1, il n’y ait pas quelques journalistes qui, parfois, ne font pas exactement… »

J.-P. Elkabbach
Il n’y a pas 180 000 personnes...

D. Strauss-Kahn
- « Vous avez raison. Ce qui compte, c’est qu’on soit capable - et moi je m’y attelle avec C. Sautter extrêmement fermement - de réformer le ministère des Finances pour qu’il rende un meilleur service à la population. »

J.-P. Elkabbach
D. Strauss-Kahn vous disposez, ce matin, tout de même, d’une bonne nouvelle dans le budget 1998, ai-je lu, le budget de l’Etat : le déficit a baissé en exécution de 10,5 milliards. D’abord bravo ! Est-ce que ça peut continuer ?

D. Strauss-Kahn
- « D’abord c’est la deuxième bonne nouvelle, parce que la première c’était l’accord à La Poste. La deuxième, c’est celle-là. Oui, ça peut continuer. Je crois que ce qui caractérise ce Gouvernement, en matière budgétaire, c’est qu’il fait ce qu’il a dit. Et en matière de dépenses, vous venez de le dire, finalement, on arrive à la fin de l’année 1998 en ayant dépensé moins que ce qu’on avait prévu. Il y a un déficit moins grand que ce qui était prévu. C’est bon pour l’économie et c’est bon pour l’emploi. »

J.-P. Elkabbach
Pour que ça continue vous allez couper dans certaines dépenses ? Lesquelles ?

D. Strauss-Kahn
- « Non, tenir juste, c’est respecter ce qu’on a dit. Après, on peut avoir quelques bonnes nouvelles, là notamment, les taux d’intérêt ont baissé et donc le service de la dette, - ce qu’on doit payer comme intérêts à ceux ou à quoi on doit de l’argent -, a baissé. Et donc on arrive au bout du compte, avec finalement moins de dépenses. Mais il faut tenir. Il faut tenir ce qu’on a dit au début. D’abord c’est le respect du Parlement et puis c’est le respect de l’argent des Français. »

J.-P. Elkabbach
Un autre thème : le Président Chirac avait conseillé aux banques françaises de se rassembler, de se muscler. Apparemment elles le font - la fusion Société Générale-Paribas c’est sans doute du muscle ; je ne sais pas s’il y a du dopage ou pas. Vous, vous encouragez les fusions, les rapprochements ? Est-ce qu’il en faut de nouvelles ?

D. Strauss-Kahn
- « Oui. Depuis que le Gouvernement est en place, j’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de réunir les présidents de banques, de m’adresser à l’Association française des banques, de mettre en place des procédures pour essayer de faire en sorte que naissent, en France, de grands géants de la banque mondiale. On a besoin de cela. Il y en a un, c’est le Crédit Agricole, et à l’international, sa banque Indosuez. Mais il n’y en avait qu’un. Maintenant nous en aurons deux si, comme je l’espère, tout ce projet entre la Générale et Paribas arrive à son terme. Nous aurons un deuxième grand acteur mondial et c’est très bien. Il fallait aller dans ce sens-là, comme ça a été le cas dans l’assurance, par exemple il y a quelques années, entre Axa et UAP. »

J.-P. Elkabbach
Il en faut d’autres ?

D. Strauss-Kahn
- « Si on peut en avoir d’autres, il en faudrait d’autres. Et bien sûr, la plupart des banques sont des banques du secteur privé, donc c’est elles que ça concerne. Mais dans la mesure où elle le peut, peu à peu, l’administration - le ministère des Finances - doit y contribuer. »

J.-P. Elkabbach
Et vous pensez qu’il vaut mieux se marier entre Français ou qu’on peut se "pacser" avec des étrangers ? Ou se marier avec eux ?

D. Strauss-Kahn
- « C’est-à-dire que… »

J.-P. Elkabbach
Parce qu’il y en a qui rôdent autour d’ici.

D. Strauss-Kahn
- « Il y en a qui rôdent partout. Mais nous rôdons aussi autour des autres. Regardez quand Axa achète le Guardian qui est une grande entreprise d’assurance britannique, ça a été annoncé hier, on rôde aussi chez les autres. Il faut être suffisamment fort chez soi pour être capable, ensuite, de se marier avec les autres dans des conditions équilibrées. »

J.-P. Elkabbach
Le Crédit Lyonnais va être privatisé, si je me rappelle bien c’est au printemps, vous êtes le chef d’orchestre, vous allez choisir, d’une certaine façon, les actionnaires. Est-ce que vous les préférez complémentaires ou même concurrents, d’aujourd’hui ou d’hier ?

D. Strauss-Kahn
- « Le Crédit Lyonnais va être privatisé puisque c’est ce que la Commission de Bruxelles a décidé, à la suite de toutes les aides dont le redressement du Crédit Lyonnais a eu besoin. Je ne choisis pas les actionnaires. Je mets en place une procédure, qui est une procédure… »

J.-P. Elkabbach
Un cahier des charges, la commission de la privatisation…

D. Strauss-Kahn
- « Absolument. Il y aura donc des candidats. Et en fonction des meilleures offres finalement, il y aura une alliance qui se fera entre le Crédit Lyonnais et un certain nombre, un, plusieurs actionnaires. »

J.-P. Elkabbach
Vous avez une recommandation, une préférence ?

D. Strauss-Kahn
- « Je n’ai pas de préférence. Et si j’en avais je n’en exprimerais aucune. Je suis là pour que la procédure soit équilibrée, juste entre tous ceux qui voudront participer à l’avenir du Crédit Lyonnais. La seule chose que je souhaite, c’est que ce que nous mettrons en place, soit quelque chose qui permette, en effet, à cette banque qui aujourd’hui s’est redressée, qui a su rompre avec son passé, d’avoir un bel avenir. »

J.-P. Elkabbach
Tout ça se fera selon quels principes clés ?

D. Strauss-Kahn
- « Eh bien, il y a un cahier des charges qui définit les éléments de cette opération qui sera connue grosso modo dans un mois. Et à partir de là, il y aura des candidatures, il y aura une commission, comme vous le savez, des participations et transferts, qui évaluent les valeurs. Tout cela est totalement transparent, totalement clair, et doit faire sortir le pays de ce mauvais scénario qui s’est engagé il y a longtemps et dont je trouve qu’il n’a pas été obligatoirement très bien traité par les pouvoirs publics dans le passé, et qui s’appelle le Crédit Lyonnais. Aujourd’hui, il faut regarder le Crédit Lyonnais de façon positive. C’est une banque qui voit l’avenir peint de jolies couleurs, parce que c’est une banque qui a su se redresser et se débarrasser de ce qui l’avait lourdement grevé dans le passé. »

J.-P. Elkabbach
Il y en a beaucoup qui le considèrent comme une proie facile…

D. Strauss-Kahn
- « Non, je ne crois pas du tout que ce soit "une proie facile". C’est un associé potentiel. »

J.-P. Elkabbach
Voilà. On a à peu près une minute pour dire ce que vous allez faire tout à l’heure. L. Jospin installe, aujourd’hui chez vous à Bercy, le Comité de 60 sages pour le passage à l’an 2000. Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça veut dire aussi que les entreprises françaises, y compris les PME, seront prêtes, sont à l’heure au rendez de 2000 ?

D. Strauss-Kahn
- « Vous savez ce que c’est que le bogue de l’an 2000. C’est le fait que les ordinateurs n’ont pas été prévus, comme ils codent les années sur deux chiffres, pour passer l’an 2000. L’an 2000 ça va être 00, 1999 c’est 99, mais l’an 2000 c’est 00 et on peut confondre avec l’an 1900. Et donc pour beaucoup d’ordinateurs ça va faire des problèmes, ils peuvent s’arrêter, détruire des fichiers etc. Ce qu’il faut avoir en tête, c’est que tous les systèmes sont concernés. Nous sommes tous concernés et pas seulement les ordinateurs des entreprises. Il y a dans les bâtiments, des horloges électroniques sur les ascenseurs par exemple, il y en a dans beaucoup d’endroits. On est tous concernés. On peut adapter les systèmes, corriger. Pour cela il faut s’en occuper, prendre contact avec les fabricants, prendre contact avec… »

J.-P. Elkabbach
Ça pourrait ne pas marcher ?

D. Strauss-Kahn
- « Il y en a sans doute qui ne seront pas adaptés et qui ne marcheront pas. Mais justement, votre question est importante parce que le niveau de préparation des entreprises est très variable. Certaines l’ont fait - les grandes entreprises - pas beaucoup, pas suffisamment les petites entreprises. Alors moi je m’efforce depuis septembre 1997, avec le Premier ministre, de sonner l’alerte, d’informer. Des campagnes de publicité ont eu lieu. Des milliers de lettres, des centaines de milliers - 800 000 lettres - ont été envoyées par C. Pierret et moi aux différentes entreprises. Et aujourd’hui, L. Jospin vient à Bercy mettre en place le Comité pour le passage à l’an 2000, un peu dans le même modèle que le Comité pour le passage à l’euro, qui réunit des entreprises, des syndicalistes, des administrations etc., pour suivre ce qui se passe, alerter. Pour le passage à l’euro, ce comité a très bien fonctionné et vous l’avez vu, le passage à l’euro, au 1er janvier 1999 s’est très bien passé. Il faut qu’on continue à travailler dans cette direction-là. Si nous nous mobilisons tous, nous serons prêts pour le passage à l’an 2000, et il n’y aura pas le fameux bogue et les fameux ordinateurs qui s’arrêteront. Mais il faut encore que, notamment dans les PME, les principaux secteurs, les principaux acteurs se mobilisent. Ils n’ont pas encore fait la totalité du travail à produire. »