Article de M. François Fillon, ministre délégué à la poste aux télécommunications et à l'espace, dans "La Volonté" d'avril 1997, sur les projets et mesures du gouvernement en faveur des PME-PMI dans les domaines des technologies de l'information et des services postaux.

Prononcé le 1er avril 1997

Intervenant(s) : 
  • François Fillon - Ministre délégué à la poste aux télécommunications et à l'espace

Média : LA VOLONTE

Texte intégral

Les PME peuvent compter sur un service postal moderne et performant

Les PME s’affirment désormais, aux côtés des grands groupes, comme des acteurs essentiels de la croissance économique, de la création d’emplois et de l’innovation dans notre pays.

À l’heure où notre pays est confronté, avec l’accélération de la mondialisation et l’émergence de la société de l’information, à de nouveaux défis économiques et technologiques, il est plus que jamais essentiel qu’elles puissent jouer pleinement ce rôle.

C’est avec cet impératif à l’esprit que j’ai veillé à ce que l’action de mon ministère crée des conditions favorables au développement des PME-PMI françaises. Qu’il s’agisse d’accélérer leur ancrage dans la société de l’information ou de permettre aux entreprises – grandes et petites – du secteur des télécommunications de tirer parti de l’ouverture à la concurrence, une attention particulière a été accordée aux besoins spécifiques des PME-PMI.

S’agissant du secteur français des technologies de l’information, fort d’un tissu de PME-PMI performantes, j’ai notamment souhaité que la forte capacité d’innovation de ces dernières soit à la fois reconnue et soutenue.

C’est dans cet esprit qu’a été lancé à mon initiative par l’ANVAR un appel à propositions destiné aux PME-PMI et visant à promouvoir l’innovation dans le domaine des technologies de l’information. Les projets sélectionnés dans ce cadre font l’objet d’un soutien financier significatif à la R&D, l’ANVAR disposant à cette fin d’un budget global de 120 MF en 1997.

Cette initiative doit permettre l’émergence de nouveaux acteurs français sur un marché où, d’une PME développant une réelle innovation à une grande entreprise d’envergure internationale, il peut n’y avoir que quelques mois !

À l’heure où le « retard français » occupe encore trop souvent le devant de la scène, il est d’ailleurs salutaire de mettre en lumière les avancées technologiques dont les PME françaises sont à l’origine et qu’elles ont su valoriser sur un marché extrêmement compétitif. L’entrée récente d’une PME comme ILOG au NASDAQ – consécration réservée aux entreprises de haute technologie les plus en pointe sur le marché américain – en est, par exemple, une démonstration éclatante : les pépinières de talents et les « start-up » les plus prometteuses ne poussent pas uniquement dans la Silicon Valley !

En France et en Europe, constituer un tissu de PME-PMI performantes dans ce secteur est un impératif renforcé par l’explosion du marché des télécommunications, l’apparition de nouveaux acteurs et l’évolution accélérée des technologies, comme l’a encore rappelé récemment le rapport rédigé par MM. Lombard et Kahn. Dans le contexte économique et social que nous connaissons, nous avons besoin en France d’entreprises de haute technologie qui savent conquérir les marchés extérieurs.

Ma conviction est que l’action d’un pôle de recherche aussi prestigieux aux l’INRIA (1), partenaire et actionnaire de plusieurs PME très en pointe dans ce secteur, et notamment d’ILOG, est essentiel à cet égard.

C’est pourquoi je suis favorable à la création d’une société de capital-risque issue de l’INRIA et destinée aux technologies de l’information dans les domaines de compétences de l’Institut. La mise en place de cet outil nouveau doit permettre de relancer un mouvement de soutien aux PME-PMI françaises du secteur, à tous les stades de leur développement.

Les PME-PMI ont par ailleurs, en tant qu’utilisateurs des nouvelles technologies de la communication, beaucoup à attendre de la révolution technologique que nous vivons. Les outils qu’elle met à leur disposition – l’Internet, le télétravail, la visio-conférence… – sont en effet le gage d’une plus grande flexibilité, d’une meilleure réactivité et partant, d’une compétitivité renouvelée.

Mon espoir est donc que les PME-PMI sauront tirer parti des nombreuses et fortes mesures prises par mon ministère pour élargir et accélérer l’accès de nos entreprises et de nos concitoyens aux nouvelles technologies de l’information. Il s’agit, pour elles, de réussir leur rendez-vous avec l’avenir.

S’il est indispensable de veiller à ce que les PME puissent dès aujourd’hui s’approprier les nouvelles technologies de la communication, il est tout aussi essentiel qu’elles puissent durablement compter, au quotidien, sur un service postal moderne et performant. Je n’ignore naturellement pas cette attente, en tant que ministre en charge de La Poste.

C’est pourquoi je me félicite que La Poste ait mis en œuvre une politique ambitieuse pour répondre à leurs besoins spécifiques en matière de services postaux. Cette politique s’articule autour de deux grandes priorités : faciliter l’accès des professionnels aux services postaux, adapter et élargir l’offre de prestations qui leur est proposée. L’aménagement d’espaces destinés aux PME-PMI dans les bureaux de Poste – les « Carrés Pro » – est l’une des mesures fortes qui résultent de cette attention particulière accordée aux PME et à leurs attentes. Ce ne sont ainsi pas moins de 180 « Carrés Pro » qui ont été ouverts dans les grands bureaux de poste. La plupart sont situés en centre-ville, où les PME sont le plus souvent implantés, La Poste veillant parallèlement à installer des espaces dédiés aux PME dans les zones d’activités artisanale et industrielle plus excentrés. À ces « Carrés Pro » viennent désormais s’ajouter des « Points Courrier » – ils sont 37 actuellement – qui permettent aux PME regroupées dans une zone d’activité spécifique (artisanale, industrielle ou centre d’affaires), éloignée du bureau de poste et difficile d’accès, de pouvoir effectuer facilement leurs envois ou bénéficier d’une mise à disposition de leur courrier. Ces « Points Courrier » sont réalisés en partenariat avec les acteurs économiques – chambre de commerce et d’industrie, union patronale, syndic, municipalités… – qui mettent à disposition des locaux en contrepartie du matériel fourni par La Poste.

La clientèle des Carrés Pro dispose d’au moins deux personnes affectées à ses besoins et chargées de la conseiller dans sa démarche d’utilisation des services postaux.

La Poste a par ailleurs développé au cours de ces dernières années des services à valeur ajoutée et conçu des produits spécialement adaptés aux besoins des PME-PMI.

Dans les établissements dotés de structures d’accueil spécifiques, La Poste propose par exemple à ses clients professionnels, outre les services classiques, la prise en charge des opérations liées à l’affranchissement du courrier, de manière régulière ou ponctuelle, et des prestations d’abonnement aux boîtes postales.

Elle propose aussi des services complémentaires au métier du courrier, tels que la reproduction de documents couleur et leur diffusion à des correspondants ou le conseil et l’assistance aux « mailings » de prospection.

Ce conseil s’accompagne, depuis 1994, d’un travail d’initiation et de formation aux techniques du marketing direct, dans le cadre d’un « Tour de France du marketing direct », et du lancement, en 1997, de nouveaux produits – tels que Postcible et Créaposte – qui viendront enrichir l’offre intégrée de La Poste dans ce domaine.

L’offre de services destinés aux PME est d’ores et déjà très large, puisqu’elle intègre l’offre de collecte groupée ou encore l’accès aux services offerts par ses filiales : le traitement interne du courrier par Dynapost et la prise en charge et la fabrication du courrier d’origine informatique par Datapost, en particulier.

Enfin, La Poste a complété sa gamme de produits prêt-à-poster par des modèles d’enveloppes pré-timbrées à fenêtre, plus particulièrement destinées aux PME/PMI qui peuvent désormais utiliser ce service pour leur courrier dactylographié ou issu d’imprimantes.

Cette politique de simplification et d’enrichissement de la gamme de produits destinés aux PME et professionnels est complétée par des mesures tarifaires spécifiques. La Poste offre en effet à ses clients professionnels un prix de vente dégressif pour les prêt-à-poster par lots et pratique une politique tarifaire fondée sur la fidélisation, l’acquisition de cartes et certains contrats donnant accès à des réductions sur l’abonnement à certains services.

C’est donc dans une action gouvernementale soucieuse, dans son ensemble, de donner aux PME les moyens de rester des acteurs essentiels de la croissance de l’économie française que s’inscrit toute l’action de mon ministère et de La Poste.

 

(1) Institut national de recherche en informatique et en automatique.