Conférence de presse de M. Yves Galland, ministre délégué au commerce extérieur, sur les mesures relatives à l'amélioration des performances des PME à l'exportation, Paris le 12 février 1997.

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Circonstance : Conférence de presse à l'occasion de l'opération "Objectifs : marchés mondiaux" à Paris le 12 février 1997

Texte intégral

Voilà, je suis à votre disposition pour répondre à ces questions. Nous avons, je vous le dis, l’ambition avec cette organisation d’« Objectifs : marchés mondiaux » de faire une opération jamais réalisée au préalable sur laquelle quand je fixe 10 000 PME, je vous garantis qu’elles seront là et que je crois être en dessous de la vérité dans le chiffre que j’ai indiqué.

Q. : Prévoyez-vous une aide financière ou un dégrèvement fiscale ou quelque chose de motivant de cet ordre-là pour les PME, parce que très souvent elles partent accompagner divers organismes, on leur donne des dossiers mais ensuite, financièrement elles découvrent qu’elles n’ont peut-être pas les moyens, surtout les plus petites de partir à l’étranger, de déduire leurs frais à l’étranger, etc.

R. : Madame, c’est pour cela que je vous ai dit tout à l’heure que nous avions apporté un certain nombre de réformes pour les PME d’ores et déjà en 1996 et c’est pour cela que je vous ai indiqué que nous avions apporté des réformes en particulier sur l’assurance prospection, l’assurance foire, le CODEX, la participation aux protocoles financiers.

Je crois que ce sont des éléments qui sont des éléments qui nous étaient demandés par les entreprises et les PME et toute l’orientation et l’aménagement budgétaire qui a été fait, a été fait au profit des PME.

En la circonstance, il n’y a pas d’action particulière de dégrèvement. Il y a ce que nous demandent les PME et qui est massif, c’est un service personnalisé. Vous savez les PME sont très diverses et ce qu’elles veulent, c’est en fonction de leurs marchés, de leurs niches, pouvoir avoir des informations sur les pays qui les intéressent, les marchés qui sont les leurs, les contacts qu’elles peuvent prendre et donc d’être véritablement accompagnées de façon opérationnelle.

Dernière chose, ce qui est très important, c’est le suivi dans ce genre d’affaire. Ce qui est extrêmement onéreux pour une entreprise, c’est cette démarche à l’exportation que nous allons faciliter par ces entretiens personnalisés par des contacts, cette première approche sur laquelle nous avons pris un certain nombre d’initiatives, tel partenariat France mais que seulement quelques centaines de PME, dont seulement quelques centaines de PME peuvent bénéficier chaque année et je vais développer considérablement dans le cadre des CSNE et dans le cadre du volontariat, les jeunes en temps partagé pour les PME, c’est-à-dire que, aujourd’hui, ce qu’il y a de plus difficile, c’est d’avoir un cadre export à l’international qui assure le suivi et l’intendance. Donc, nous allons faire en sorte que trois ou quatre PME puissent avoir beaucoup plus de facilités aujourd’hui de partager ce qu’elles vous demandent c’est-à-dire par l’intermédiaire de ces jeunes. J’ajoute que nous avons un intérêt majeur à le faire, c’est indispensable pour les PME mais je vous signale que ceci se transforme à hauteur de 70 % pour les PME sur le passé en emploi définitif. Donc, vous voyez qu’à la fois c’est un service que nous rendons aux PME et que c’est un gisement d’emplois considérable pour les jeunes si nous arrivons à atteindre notre objectif. Oui, président (INAUDIBLE).

Moi, je voudrais ajouter qu’il n’y a pas que l’argent, il y a le fait de pouvoir offrir aux entreprises et aux PME des contacts et des informations très pratiques. Or, il y a une institution qui est celle des conseillers du commerce extérieur, il y a 3 000 dirigeants d’entreprises qui ont été nommés par les pouvoirs publics en raison de leurs compétences internationales et aussi en raison de leur acceptation d’un service qui est celui d’apporter bénévolement des informations aux entreprises. Il y en a 3 400 dont plus de la moitié dans le monde entier. Ces dirigeants d’entreprises sont à la disposition de leurs pairs, plus jeunes, plus junior dans le domaine du développement international pour leur apporter des informations pratiques sur les erreurs qu’il ne faut pas commettre dans tel ou tels pays ou les conseils les plus terrains. Cette institution est vraiment là à la disposition des PME.

J’ajoute que dans les meilleurs experts français sur les marchés mondiaux qui seront présents, les 700 dont je vous ai parlé, il y en a 20 % qui deviendront les conseillers du commerce extérieur, président David ?

Pour répondre à la question de (INAUDIBLE), il n’y a pas que l’argent comme l’a dit Paul-Henri Daniel mais il y a aussi l’argent. Donc, pour un certain nombre de patrons de PME, des dépenses de prospection à l’étranger, ce sont des dépenses lourdes et cela prend beaucoup de temps. C’est pour cela qu’il y a une procédure que vous connaissez que gère la DRE qui est l’assurance prospection qui a pour objet de prendre en charge les dépenses de prospection des PME. La France est le seul pays d’Europe qui a cette procédure (INAUDIBLE). Nous sommes en train de l’améliorer de deux façons, un, en accélérant son instruction parce que, pour le moment, c’est un petit peu long entre le moment où on dépose une demande et où celle-ci est acceptée. Nous sommes en train d’accélérer les délais d’instruction de cette procédure et deuxièmement, en prenant en considération les dépenses de prospection au sens le plus large, c’est-à-dire non seulement les frais d’hôtel, de prospection mais les catalogues, le cadre export. Donc, on essaie d’alléger au maximum les dépenses de prospection des entreprises et cela est réservé exclusivement aux PME. Cette procédure est une procédure exclusivement réservée aux PME, (INAUDIBLE) pas de dégrèvement fiscaux mais aider les entreprises à financer…

Sur l’assurance prospection, pour vous dire une chose, c’est que nous allons encore élargir la base puisque nous allons permettre désormais de couvrir ces dépenses de prospection des entreprises qui sont à la recherche de partenaires à l’étranger. Parce que les stratégies des entreprises évoluent et que maintenant, de plus en plus, elles prévoient des implantations à l’étranger et donc, vont être éligibles dans l’assurance prospection, les dépenses qui sont destinées à créer des sociétés conjointes, à racheter des entreprises locales ou à créer une implantation de production ex-nihilo.

Si vous m’y autorisez, cela m’amène à vous faire une analyse parce que naturellement, on me dit tout de suite « oui, oui, oui » et alors comme cela, délocalisation ; Sur les filiales françaises qui sont créées à l’étranger – rachat, investissements et autres – les échanges entre les maisons mères installées en France et leurs filiales à l’étranger représentent 36 % de nos exportations, des maisons mères vers les filiales, 18 % de nos importations, des filiales vers les maisons mères et cela représente pour le France un excédent de 150 milliards de francs. Voici la réalité de ce que l’on a souvent caractérisé de délocalisation meurtrière mais qui sont en fait des têtes de pont très porteuses pour notre commerce extérieur. Donc, je voulais vous le dire simplement parce que comme nous élargissons l’assurance prospection dans ces champs, il faut qu’on voit bien pourquoi nous le faisons également.

Vous trouverez d’ailleurs en ce qui concerne les aspects financiers, toute une fiche avec le CODEX sur les…, il n’y a pas que l’argent mais il y a l’argent, je suis tout à fait, d’ailleurs je dirais que l’argent n’est pas étranger du tout, en particulier sur les PME mais sur les PME, n’est-ce pas, c’est un ensemble de services, au-delà des aspects financiers qui est indispensable. Vous pouvez donner de l’argent, ne pas amener les aides dont nous parlons aujourd’hui, ne pas amener ce qui recueille d’ores et déjà sur cet « Objectif : marchés mondiaux », je crois à un écho extraordinaire de la part des quelques décideurs qui y ont participé et à ce moment-là vous aurez donné de l’argent et vous trouverez des PME qui se trouveront dans une première implantation qui sera ratée et donc il faut que nous fassions très attention à cela. Avez-vous d’autres questions ?

Q. : Oui. Le président Flaho.

R. : Ce n’est pas une question ou c’est une intervention sur la participation.

Oui, je voudrais intervenir en complément de ce qui vient d’être dit. Si l’argent n’est pas le seul problème qui préoccupe les PME (INAUDIBLE) important mais qu’il est peut-être encore plus important d’informer en amont les candidats à l’exportation. Et c’est ce que nous faisons dans les chambres de commerce et d’industrie, c’est une de nos missions importantes que d’essayer de susciter des vocations exportatrices. Pour cela, nous devons organiser des réunions thématiques sur les marchés porteurs, sur les aides à l’exportation bien entendu et nous le faisons en partenariat. Je peux vous dire que dans la circonscription de la chambre de commerce et d’industrie de Paris, qui comporte quatre  départements, Paris intra-muros, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, nous travaillons beaucoup avec les partenaires que sont les collectivités territoriales, conseil général en particulier, les conseillers du commerce extérieur, la chambre des métiers, les clubs des exportateurs, l’union patronale et, ensemble, nous organisons des séances pour précisément informer les PME et PMI sur la nécessité qu’elles ont d’exporter ou non car il y a bien sûr le suivi dont on parlait tout à l’heure mais il y a aussi ce qui le précède et c’est très important que de détecter les candidats à l’exportation.

Moi, je me réjouis beaucoup de cette grande manifestation du mois de septembre. C’est une des rares occasions de réunir en un seul lieu, au même moment, tous ceux qui concourent à aider les entreprises françaises à exporter. Si l’union fait la force, c’est bien connu, je dirais que, par contre, l’éparpillement engendre la faiblesse et aujourd’hui, nous sommes faibles, il faut bien le reconnaître, encore à l’exportation car même si nous avons un très bon rand, nous le devons surtout à nos grandes locomotives que nous retrouvons partout dans le monde qui accompagnent d’ailleurs les ministres à chacun de leurs déplacements mais il faut aussi, il ne faut pas perdre de vue que dans un certain nombre de pays aujourd’hui des concurrents comme l’Italie qui dament le pion et  notre différence les Italiens, eux, sont beaucoup plus forts en ce qui concerne les PME-PMI à l’exportation. C’est vraiment là que nous devons porter notre effort. Voilà pourquoi, je me réjouis de cette grande manifestation. Nous représentons à la CCIT 277 000 entreprises. Sur ces 277 000, je peux vous dire qu’il y a 260 000 PME et aujourd’hui nous ne comptons parmi elles que 4 500 petites entreprises exportatrices. Vous voyez le potentiel et donc dans les 10 000 que citait tout à l’heure le ministre, on pourrait les trouver dans la seule circonscription de la chambre de commerce de Paris. Mais telle n’est pas notre intention. On va essayer de le faire au plan national et en tant que premier vice-président de l’assemblée nationale des chambres de commerce et d’industrie, je peux vous dire que nous allons faire une très grande prospection. Je crois enfin que cette manifestation est de bon augure pour la création de ce guichet unique que mentionnait tout à l’heure le ministre je crois. Encore une fois, c’est important que les petites et moyennes entreprises sachent qu’il y a un endroit (INAUDIBLE), un seul, de même qu’il n’y en a qu’un pour la création de formalités de l’entreprise qui se trouve dans les chambres de commerce. De même à l’avenir, j’espère qu’elles n’auront pas trop de difficultés à trouver le point de départ pour pouvoir exporter.

Sur ce que vient de dire le président Flaho, juste un mot parce que c’est capital. Ce n’est pas difficile de faire venir 10 000 PME. C’est très difficile de faire venir 10 000 PME qui sont vraiment dans la cible de celles qu’on peut porter à l’exportation qui peuvent développer. C’est pour cela que je vous ai cité quelques chiffres arides au début, qui peuvent développer et participer ces 150 milliards qui nous manquent et donc le travail que nous allons faire qui va être un travail extrêmement pointu avec ceux qui m’entourent, cela va être d’avoir les bonnes PME, les 10 000 bonnes PME qui représentent un potentiel essentiellement à court terme dans cette manifestation et je vous garantis que c’est tout le travail que nous allons réaliser et que c’est un travail très pointu parce qu’une PME qui arrivera, aura annoncé qu’elle vient dans une journée et il faudra naturellement qu’elle retire son dossier, qu’elle sache qu’à 9 h 30, elle commence par le stand Brésil, qu’à 10 heures, elles est sur le stand  Chili, qu’à 10 h 30, elle est sur le stand Russie parce qu’elle aura… etc. Il faut voir que tout soit planifié de cette façon parce que c’est, quand on veut faire de la personnalisation, il faut la faire à la perfection. J’ai oublié de vous dire naturellement que l’opérateur sera l’organisme CFME ACTIM, organisme de promotion qui a trait à un réel savoir-faire et à qui j’ai voulu absolument confier. J’avais prévu ceci, il vous a peut-être échappé que nous avions trois grandes manifestations cette année à l’étranger, la quatrième étant celle-ci qui est (INAUDIBLE) à la France.

Je voulais vous poser une question parce qu’en fait, le problème essentiel des PME lorsqu’elles tentent d’aller sur les marchés émergents qui sont, par essence, les plus intéressants, c’est que souvent sur marchés émergents qui sont, par essence, les plus intéressants, c’est que souvent sur ces marchés, les législations sont toutes aussi émergents que le marché. Comment pouvez-vous les aider pour durer ? C’est-à-dire attendre la bonne opportunité (INAUDIBLE) quand on est une grosse entreprise, je pense particulièrement au Vietnam par exemple où les grosses entreprises peuvent éventuellement louer un bureau et s’installer et attendre que la législation des investissements soient mise en place, une PME, comment fait-elle parce que son chef d’entreprise ne peut pas forcément faire plusieurs allers/retours, être là au bon moment quand le formulaire change, etc. ? Comment pouvez-vous les aider, (INAUDIBLE) les ambassades ou les postes d’expansion ne peuvent pas prendre en charge tous les dossiers non plus ?

Madame, c’est assez classique de dire « très bonne question » mais c’est vraiment une bonne question et c’est la question qui est la révélatrice de ce qu’il faut que nous fassions sur une diversité de services à l’attention des PME parce que ces problèmes juridiques sont naturellement au cœur des difficultés que peuvent avoir des PME. Premièrement, dans cet « objectif : marchés mondiaux », les PME qui vont choisir un certain nombre de pays vont dans leur entretien personnalisé avoir en même temps l’expertise juridique naturellement. Ceci n’est pas suffisant. Une fois qu’elles ont l’expertise juridique il faut qu’elles puissent passer les barrières juridiques. C’est aussi tout un tas de réformes et d’engagements que nous faisons.

D’abord, nous signons des accords de protection des investissements avec un certain nombre de pays, j’en signe chaque année de plus en plus, pour pouvoir garantir nos entreprises. La seconde, le système du portage de partenariat France est un système de portage qui justement permet pour les entreprises qui en bénéficient de pouvoir bénéficier du service juridique et de l’aide juridique du porteur et de pouvoir bénéficier de l’asile et de la période de transition et de soulever ces difficultés. Troisièmement, quand je vous parlais tout à l’heure de volontaire à l’international, CSNE, partagés en entreprise, c’est justement le type de service qu’ils vont être amenés à rendre. Enfin, naturellement, les postes d’expansion économiques dans la personnalisation PME, je vous ai dit que j’avais nommé 162 responsables de PME dans les postes, ont ce rôle également. C’est donc un ensemble de dispositifs qui sont faits pour aider les PME à régler et à répondre à ce…, rien n’est parfait mais je peux vous dire que la situation d’aujourd’hui et de demain par rapport à la situation d’hier n’a rien à voir sur la possibilité d’aider réellement les PME à affronter ce type de difficultés.

Monsieur le ministre, quand pensez-vous que l’exemple du centre du French business center de Singapour sera suffisamment probant pour éventuellement pouvoir la…, j’allais dire la répandre ailleurs (INAUDIBLE) pour le moment elle est encore un peu jeune mais (INAUDIBLE) facilite l’implantation des PME dans la zone, pensez-vous...

Chère Madame, c’est une excellente question aussi. Je suis dans ma redite parce que quand je vous ai dit tout à l’heure que j’allais faire une conférence avec une charte nationale pour l’exportation, cela veut dire que je vais essayer de rendre complémentaire les actions des différents acteurs avec un certain nombre de priorités nationales qui seront prises en charge. Aujourd’hui, chacun doit optimiser ses budgets. À Singapour, il y a eu par exemple des implantations françaises qui se sont faites en dehors de ce centre. Ce qui n’est pas raisonnable et ce qui n’est pas heureux et c’est ce que je voudrais éviter pour l’avenir et par ailleurs, ensemble, il faut que les uns et les autres, vous savez, c’est assez étonnant parce qu’il faut dépasser l’histoire du centre de Singapour. Je suis stupéfait quand aujourd’hui je constate que, pour des raisons historiques, telle région a une antenne en Tchéquie, qui est une antenne qui avait un certain nombre de caractéristiques et un savoir-faire et une efficacité extraordinaires dont elle bénéficie seule et qu’elle n’utilise pas à plein. Si vous voulez mettre à plat toutes ces implantations qui existent de par le monde par des initiatives françaises et qui en sont pas du tout rentabilisés, utilisées de façon efficace, vous découvrirez que nous avons là un gisement formidable.

J’ai répondu indirectement à votre question parce que je pense d’abord que sur ce french business center à Singapour, on ne peut pas le démultiplier dans 50 pays dans le monde et il y a peut-être une demi-douzaine d’exemples qui peuvent voir le jour, le président Flaho qui en est un actionnaire et un observateur va vous en parler savamment, donc il faut qu’ensemble les uns et les autres puissent dire ce qui peut être fait. Le système tel que je l’ai vu, moi, je l’ai visité, il n’y a pas très longtemps puisque j’y étais à l’occasion de l’OMC. C’est un système extrêmement intéressant, qui marche bien, qui n’est pas encore à son seuil de rentabilité et nous espérons que cela va basculer cette année. À partir du moment où cela aura basculé cette année, je crois qu’on pourra se poser la question et ce n’est pas moi, ce sont les chambres de commerce qui le feront mais ce que je souhaite, c’est que ce soit optimisé dans le cadre de cette action nationale des différents acteurs pour que les uns et les autres puissent participer des initiatives de chacun ? Président Flaho !

Oui. Je voulais dire puisque c’est la chambre de commerce de Paris avec (INAUDIBLE) de commerce français, nous avons ensemble créé ce FBC, ce French business center. Aujourd’hui, il est à 63 % (INAUDIBLE) et au 1er avril (INAUDIBLE). (INAUDIBLE), il sera à 70 % et nous aurons atteint à ce moment-là le point d’équilibre et nous espérons monter en puissance mais vous savez que c’est un petit peu contraire aux habitudes françaises. On est très individualiste, on a du mal à faire cohabiter (INAUDIBLE), cohabiter des entreprises (INAUDIBLE) qui ont des objectifs tout à fait différents. Nous avons du mal d’ailleurs à (INAUDIBLE) en France (INAUDIBLE) l’entreprise (INAUDIBLE) monnaie courante dans notre pays (INAUDIBLE) entreprise à l’étranger (INAUDIBLE) center, c’est difficile à faire passer dans les (INAUDIBLE) mais vous voyez, en l’espace de deux ans malgré tout, on aura quand même atteint notre objectif et vous savez que les entreprises ne restent que deux ou trois ans, nous les poussons dehors au bout de deux ou trois ans ou bien elles développent là dans la région du sud-est asiatique, elles peuvent voler de leurs propres ailes et à ce moment-là on en attire d’autres pour servir de vivier à ces entreprises. Mais j’espère qu’on pourra répéter cette expérience ailleurs et en particulier en Chine. Je souhaite qu’un jour on puisse ouvrir de la même façon un Business…

Q. : Pensez plutôt à Shanghai, à Pékin, à Buran ?

R. : Alors là, vous savez, je dirai que ce n’est pas un FBC qu’on devrait avoir en Chine, c’est trois ou quatre mais je ne peux pas vous dire où on en est. Demander à Buran parce que c’est un centre important d’automobile françaises mais peut-être Shanghai aujourd’hui est en pointe (INAUDIBLE).

(INAUDIBLE) en aparté. Je fais un voyage en Chine à la fin du mois. J’emmène avec moi une quarantaine d’entreprises et ce voyage sera un voyage un peu particulier en ce sens que j’ai pu constater en Chine que maintenant la décision commençait à être décentralisée et donc je passerai assez peu de temps à Pékin et j’emmènerai ces entreprises, là encore avec des entretiens très personnalisés et un bilan ensuite avec des responsables des régions dans lesquelles j’irai, dans trois régions que je visiterai en profondeur. Monsieur...

(INAUDIBLE) Daniel et Shanghai (INAUDIBLE).

Q. : Et donc, nous allons… (INAUDIBLE) Pardon ?

(INAUDIBLE)

R. : Indirectement.

Q. : Avez-vous beaucoup de PME dans les 40 ?

R. : 95 %.

Sur les 140 000 PME exportatrices potentielles, vous allez en retenir 10 000 pour votre opération de septembre. Selon quels critères y en a-t-il 130 000 qui ne feront pas partie de l’opération ?

Ce n’est pas qu’elles ne font pas partie de l’opération vous savez. Ce n’est pas qu’elles ne font pas partie de l’opération. Je veux dire si nous sommes débordés par le succès, si nous en avons 20 000 qui viennent, il faudra qu’on adapte notre système encore que les locaux ne sont pas extensibles et que cela m’inquiéterait un peu. Cependant, je vous ai dit quel était le potentiel. Nous allons cibler avec les chambres de commerce, avec les conseillers du commerce extérieur, avec nos propres fichiers, avec la Coface, nous avons, nous allons cibler les entreprises qui nous paraissent le mieux à même aujourd’hui de pouvoir bénéficier d’une telle formule personnalisée qui doit être une mise sur orbite. Le premier ciblage, je vous l’ai dit, ce sont les 40 000 PME qui représentent 2 %. Voilà la première cible et la cible prioritaire car nous avons tout intérêt et pour elles et pour le pays à faire en sorte que ce soit les entreprises qui sont les mieux préparées aujourd’hui qui bénéficient de ce service pour pouvoir aller à l’exportation. Cependant, nous ne pouvons pas exclure celle qui sont les PME de demain et donc nous aurons un effort accru sur les 40 000 et une information sur les 10 000 Nous avons fait un pronostic qui est un objectif et deçà duquel nous ne descendrons pas qui est de 10 000, si le succès devait être au-delà de nos espérances, on ferait face.

Q. : Y a-t-il des secteurs particuliers, d’activités qui vous intéressent plus que d’autres ?

R. : Non, on constate avec une très grande surprise que vous avez des PME qui ont des niches et quand elles ont des niches, elles peuvent en profiter, elles ont des niches spécifiques. Ce que nous faisons c’est que par pays, ce sont les fiches que vous retrouvez dans le dossier jaune, nous indiquons aux PME quelles sont les possibilités, les potentialités de marché que nous voyons arriver dans les pays. Cela nous le faisons mais en dehors de cela, une PME qui a une niche et qui pense pouvoir l’utiliser dans un pays donné, elle va choisir parce qu’elle a quand même une idée les cinq pays sur lesquels elle va chercher à l’approfondir. C’est dans ces cinq pays qu’elle aura des entretiens personnalisés et que nous allons l’aider de façon très concrète comme je vous l’ai dit tout à l’heure, soit sur des informations de marchés, je le répète, soit sur les entretiens, soit sur des prises de rendez-vous, à pouvoir exploiter sa niche.

Q. : Vous parliez tout à l’heure des superpositions des initiatives. Va-t-on arriver à assister à une bataille rangée entre différents organismes pour obtenir un guichet unique (INAUDIBLE) ?

R. : Non. Premièrement le guichet unique ne sera pas en région, il sera départemental. Deuxièmement, il n’y aura pas de bataille rangée, je peux vous dire que cette bataille, elle est déjà derrière nous et que le guichet unique sera certainement, je ne veux pas anticiper mais sera centré unique sera certainement, je ne veux pas anticiper mais sera centré autour d’une chambre de commerce départementale.

Voyez-vous, une des façon d’essayer de réussir, c’est de mener une concertation approfondie, ce que je fais depuis trois mois dans le silence en voyant les différents acteurs, les représentants des conseils régionaux, les représentants des conseils généraux, les représentants des maires de France, les représentants des conseillers du commerce extérieur, du club des exportateurs des chambres de commerce, la Coface, les DRCE c’est nous-mêmes et donc d’essayer de recueillir l’ensemble de leurs informations et de leurs vues. Je constate deux choses.

La première, c’est qu’il y a une prise de conscience qu’il y a une amélioration considérable à apporter. Les gens réalisent maintenant que c’est un peu ridicule de voir une mission, une chambre de commerce dans un pays avec une mission d’une région dans le même pays à trois semaines d’intervalle et que cela ne permet pas ni aux uns ni aux autres d’avoir les bons interlocuteurs ni la bonne crédibilité. Ils réalisent qu’ils ont des investissements qu’ils n’optimisent pas et des investissements des autres qu’ils ne connaissent pas. Ils réalisent qu’ils ont un problème financier et budgétaire et qu’il va falloir maintenant le rentabiliser au maximum. Donc, c’est sur toutes ces bases que nous sommes en train de mettre à plat cette conférence et cette charte et j’ai bon espoir d’y arriver mais vous savez j’ai été ministre des collectivités locales il y a dix ans, je suis bien placé pour vous dire que je ne vais pas imposer quelque chose aux collectivités locales mais que cela ne peut se faire que par un volontarisme partagé, une concertation. J’ai l’impression que les esprits sont très préparés. Je vous rappelle que le gouvernement de Michel Rocard l’avait essayé, peut-être sous une autre tentative en 1988, parce qu’il y a longtemps que ce problème dure, en 88-89, qu’il n’avait pas réussi et moi, je me donne maintenant deux mois pour aboutir.

Q. : Monsieur le ministre, j’avais cru comprendre qu’à une réunion récente de chambre (INAUDIBLE) de commerce à l’étranger, vous avez demandé (INAUDIBLE) le partage (INAUDIBLE) tâches entre les postes d’expansion (INAUDIBLE) vous avez accueilli très (INAUDIBLE) leur demande, vous avez dit que c’était un sujet difficile (INAUDIBLE) qui durait depuis très longtemps et (INAUDIBLE) sujet délicat. Où en êtes-vous ?

R. : Chère Madame, vous êtes très bien informée. Les chambres de commerce à l’étranger m’ont posé la question d’une façon d’ailleurs assez virile dans une réunion animée, sympathique mais animée. Mon observation a été d’abord la suivante. La répartition des tâches entre les postes d’expansion économique et les chambres de commerce à l’étranger, je souhaite qu’il y ait un dénominateur commun minimum dans le monde pour la lisibilité de l’entreprise. Parce que s’il n’y a pas un dénominateur commun minimum et si on fait du sur-mesure partout, il n’y a qu’à faire du bilatéral, cela ira plus vite. Sur ce dénominateur commun minimum. J’ai envoyé un questionnaire aux différents chambres de commerce pour avoir leur avis sur ce que devait être la répartition…

… ni les mêmes moyens et qu’il faut donc commercer par savoir ce qu’elles peuvent toutes faire et ensuite nous verrons si des aménagements sont possibles sur, pays par pays, il y a déjà des négociations qui ont commencé entre les postes et les chambres. Voilà, où nous en sommes mais moi, vous savez, j’avance avec beaucoup de prudence et de pragmatisme sur ces sujets. C’est bien d’avoir une frustration et ce que j’ai dit aux chambres de commerce internationales, c’est qu’encore faut-il pouvoir concrétiser matériellement cette frustration dans quelque chose d’opérationnel. C’est le passage à l’acte qui est un peu plus délicat là mais je comprends que nous devons là encore clarifier les choses.

Q. : Monsieur le ministre, s’agissant des postes et des chambres, je crois qu’une opération pilote avait été lancée au Royaume-Uni pour essayer de réunir à la fois le poste expansion économique et la chambre de commerce dans un même établissement. Où en est cette expérience ?

R. : Oui, Monsieur Lajuji va vous répondre sur cette expérience concrète. Permettez-moi simplement de vous dire que voilà un exemple pratique de ce qui n’est pas généralisable. Pourquoi ? La chambre de commerce en Grande-Bretagne est très importante. Je suis allée l’année dernière à son assemblée et à son banquet de clôture. C’est une chambre de commerce comme nous en avons peu dans le monde. Ce qu’elle peut faire, elle, n’est pas démultipliable sur de très nombreuses chambres de commerce que nous avons ; Sur l’exemple pratique, Monsieur Lajuji…

Oui, Monsieur le ministre, ce qui a été défini d’un commun accord, entre autres d’ailleurs, entre le poste d’expansion économique, les postes d’expansion économique du Royaume-Unis et la chambre de commerce française en Grande-Bretagne, c’est une prestations lourde et commune d’approche du marché, baptisée « Objectif : Grande-Bretagne ». Pour la mener à bien, il y aura regroupement physique dans les locaux du poste, les postes bien tendus et l’équipe (INAUDIBLE) aux entreprises de la chambre de commerce française en Grande-Bretagne. Le produit a d’ores et déjà commencé (INAUDIBLE).

Q. : Donc l’opération est en cours ?

R. : Absolument.

Oui. L’opération est en cours mais c’est ce que je vous disais tout à l’heure, ce qui est possible en Grande-Bretagne, à l’évidence ne l’est pas dans de très nombreux pays dans le monde. Bien, je vais être obligé de vous quitter, d’abord parce que les réunions denses sont les meilleures. Simplement pour conclure sur deux choses, cette opération « Objectif : marchés mondiaux » je l’ai montée en liaison et en collaboration très étroite avec le Premier ministre. Nous avons décidé ensemble que ceci devait être une de nos priorités d’action dans l’ensemble des réformes du commerce extérieur que nous avons entamée. La deuxième chose, je vous donne rendez-vous, Jean-François, c’est le 25 à 8 h 45, si vous êtes là à 8 h 46, j’aurai déjà donné le chiffre à cause des marchés, donc retrouvons-nous à 8 h 30, on prendra un café sympathique avant et là je vous donnerai non seulement le résultat de l’excédent de notre commerce extérieur pour 1996 mais je vous dirai également les enseignements que j’en tire et les perspectives que nous nous traçons. Voilà. Merci.