Déclaration de M. Marc Vilbenoît, président de la CFE CGC, sur le bilan de son action depuis son élection en 1993, et sur les axes d'actions futurs de la CFE-CGC, Deauville le 28 juin 1996, publiée dans "La Lettre confédérale" du 15 juillet 1996.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : 30ème congrès de la CFE CGC à Deauville du 26 au 28 juin 1996

Texte intégral

Le programme d’orientations de Marc Vilbenoît pour la CFE-CGC


Mes chers amis, me voici devant vous ! Je brigue donc vos suffrages pour un second mandat. La moindre des choses, me semble-t-il, c’est que je vous rende compte du premier, partant du principe que, si je fais ce que je dis, il n’y a aucune raison valable pour que je vous dise pas ce que j’ai fait !

En 1993, vous m’avez élu sur un contrat de resyndicalisation de l’action de la Confédération. Deux ans et demi après : le contrat est rempli !

Un contrat rempli

En effet, si vous regardez ce qui a été fait d’octobre 1993 à ce jour, vous verrez une CFE-CGC plus tournée vers ses militants, grâce notamment à une stratégie d’information et de communication interne renforcée, servie par une politique budgétaire maîtrisée et volontariste.

Des finances au service de l’action syndicale.

J’ai réorienté largement les moyens budgétaires vers la formation, l’appui aux militants et l’action de terrain, tout en contenant l’évolution de la cotisation confédérale, laquelle n’a pas augmenté en francs constants entre 1993 et 1996.

J’ai d’ailleurs trouvé un appui massif auprès de vous puisque, à chaque fois, les budgets ont été adoptés avec plus de 80 % de votes positifs !

Je veux insister comme l’ont fait avant moi le trésorier national et le trésorier adjoint, sur le fait que nous avons largement provisionné les échéances futures, qu’il s’agisse du siège confédéral ou des élections prud’homales.

E tout état de cause, demain, la Confédération sera en situation de se battre là, où et quand il faudra !

Une CFE-CGC plus tournée vers ses militants ?

Oui, assurément ! Et d’abord vers ses adhérents, qui ont connu une progression légère mais continue, de leur nombre. Depuis cinq ans, la chute régulière des adhésions constatée depuis 1977 est enrayée.

Cela nous donne maintenant une base solide pour construire ensemble une politique ambitieuse de recrutement. J’y reviendrai.

Ensuite, les militants pour lesquels rappelez-vous, nous avons organisé des journées d’action spécifiques sur les comités d’entreprise européens, sur la Sécurité sociale, sur la formation professionnelle, sur l’emploi.

Mais aussi, les fédérations et les unions avec lesquelles, chaque fois qu’elles l’ont voulu, j’ai été sur le terrain, manifester dans la rue, distribuer des tracts à l’entrée des usines, défendre jusque dans l’entreprise des militants CFE-CGC matraqués par leur patron.

Une CFE-CGC sur une dynamique de progrès

Et tout cela a payé. Ce n’est pas, croyez-le bien, propos de tribune. Je vous parle : élections ! Je vous parle : Résultats ! Une CFE-CGC que j’ai voulue plus militante, plus syndicale, c’est :

La première place dans le collège cadres avec 37,2 % des voix pour les élections dans les conseils d’administration en 1994 et 11,03 % tous collèges confondus ! Voilà un bel objectif pour les prud’homales de 1997 !

La deuxième place dans les élections MSA en 1995 avec une progression de plus de 27 % des voix sur 1989 !

La progression dans la quasi-totalité des élections aux caisses AGIRC depuis décembre 1995 (+ 1 ou 2 sièges à chaque fois).

Non, mes chers amis, la CFE-CGC n’est pas moribonde, comme certains sondages récents commandés pour les besoins de la cause voudraient – avec quelle délectation morbide – le montrer. C’est un pur fantasme. Je vous le dis, je vous le redis :

Oui ! nous pouvons être fiers de notre organisation syndicale ! Oui ! nous pouvons être fiers d’être militants CFE-CGC ! Non ! nous n’avons pas à raser les murs comme certains nous y engagent.

Parlons communication

Puisque l’on en est à tout se dire :

En interne, jamais autant d’information n’est partie de la rue de Gramont vers vous, vers les fédérations, les syndicats, les unions, les militants, les adhérents. Jamais !

À l’extérieur, je veux affirmer ici deux choses :

La première, comme je le dis dans mon livre, ceux qui trouvaient que mon prédécesseur parlait trop, ont vite trouvé que je ne parlais pas assez ! Eh oui, mes amis ! C’est comme cela !

Mais plus sérieusement, revenons un instant sur les événements de novembre-décembre 1995, puisqu’il paraît – j’ai entendu cela – que la Confédération a été aux « abonnés absents » pendant cette période. En réalité, de quoi s’agissait-il ? De grèves de fonctionnaires et d’agents des services publics ! Et quelle a été la position de l’Union fédérale des cadres des fonctions publiques CFE-CGC et celle de l’IEG ex-UNCM et celle de la RATP-CFE-CGC et celle de la SNCF-CFE-CGC ? Pas de participation à la grève !

Il est certain que dans le monde médiatique qui est le nôtre, l’événement, c’est la grève des autres, le non-événement, c’est la volonté de la CFE-CGC de participer de façon constructive à la résolution des problèmes.

Je vous l’ai dit au Cirque d’Hiver en septembre dernier : nous sommes tous trop rai-son-nables ! Traiter les dossiers, comme le fait la CFE-CGC plutôt que défiler dans la rue c’est semble-t-il médiatiquement incorrect !

Mais, surtout, moi, je respecte mes fédérations : quand elles m’appellent à manifester à leur tête, moi, j’y vais ; quand elles me font savoir qu’elles ne participent pas au mouvement, moi, j’en tire les conséquences.

Moi, je respecte mes fédérations !

Moi, quand la fédération de la Métallurgie CFE-CGC signe un accord sur le temps de travail, à l’inverse de Blondel, avec sa propre fédération, je ne me précipite pas sur les micros pour la désavouer publiquement ! Moi, je ne tire pas sur les miens ! Et tant pis si cela fait un papier ou une télé en moins !

Et laissez-moi vous dire encore une ou deux choses, à propos de novembre/décembre 1995 : qui, en définitive, a le mieux servi les intérêts de ses mandants et ceux de sa Confédération ? Qui ? Celui qui courait de micros en caméras, en assurant certes sa promotion personnelle mais aux dépens des intérêts de ses mandants et qui en définitive perd la chair de sa chair, la CNAM ? Ou celui qui œuvrait pour l’encadrement à une vraie réforme de la Sécurité Sociale, garantissant l’avenir, et qui a récupéré la chair de notre chair avec l’AGIRC, je veux dire la CNAV ! Qui mes amis ? Répondez, dites-le-moi ! Et puis, moi, président de la CFE-CGC, moi, Marc Vilbenoît, quand je vais dans une manifestation de mon organisation, je voudrais vous faire remarquer que je n’ai pas besoin de garde rapprochée !

Voilà pour le passé

Parlons maintenant d’avenir, des trois ans qui viennent et des perspectives qu’ils ouvrent.

Unir pour agir ouvrir pour conquérir

Je vous propose un nouveau contrat syndical qui se résume par ces quatre mots clés structurant l’avenir de notre Confédération.

Unir

Oui, en définitive, ce que vous demandez mes amis, cela revient à militer et construire ensemble.

Tout le reste dépend de la qualité de notre syndicalisme :
    – la place de notre organisation ;
    – son poids électoral ;
    – ses propositions ;
    – son influence.

Tout cela dépend de notre volonté réaffirmée dans son principe, renouvelée dans ses méthodes, de militer et construire ensemble.

Je vous propose d’abord de continuer l’œuvre entreprise depuis octobre 1993 de resyndicalisation de la CFE-CGC.

Il nous faut, en premier, nous interroger sur le type de syndicalisme que nous volons pour demain.

Le politique a considérablement bougé dans ses lieux de pouvoir et a conquis de nouveaux territoires (la région, l’Europe).

L’économique explose chaque jour son cadre traditionnel sous les coups de boutoir de la mondialisation des échanges et des productions. L’Hexagone n’est plus pour lui, au mieux qu’une base arrière, au pire qu’une simple référence culturelle !

Et le syndicalisme ? Il serait là. Immuable ! Campé sur ses positions établies. Établies pour l’éternité sans doute ! Immuable ? Me chers amis, attention : le politique et l’économique courent loin devant nous ! Il nous faut maintenant réagir sous peine de ne plus jamais les rattraper.

Il nous faut des structures plus adaptées et plus solidaires. Il nous faut des militants plus proches et mieux soutenus.

S’agissant des structures

La perspective est simple : il nous faut gagner de nouveaux territoires et consolider ceux qui sont naturellement les nôtres.

Mes chers amis, nos nouvelles frontières, elles sont au nombre de trois :
    – il nous faut reconquérir l’entreprise ;
    – développer notre présence territoriale ;
    – conquérir l’Europe.

Ce sont les trois défis que la CFE-CGC doit relever et surtout gagner dans les trois prochaines années pour aborder en position de force le XXIe siècle.

Et, je vous le dits tout de suite : je n’ai pas l’intention de concocter tout seul dans mon coin je ne sais quelle potion magique, qui réglerait tout comme par enchantement. Le sujet est trop important pour qu’il soit traité confidentiellement et à la va-vite…

Je réunirai un groupe de travail, représentatif de toutes les composantes de la Confédération, qui sera chargé de présenter un projet d’ensemble. Ce projet, ce sera :

« Pour une nouvelle CFE-CGC »

Et si vous en êtes d’accord, pour bien marquer notre volonté de refonder notre syndicalisme, de lui donner sa véritable dimension, ce projet sera soumis à une Assemblée générale extraordinaire convoquée pendant la mandature à seule fin de définir les nouvelles frontières de la nouvelle CFE-CGC.

S’agissant des militants

Il est clair qu’ils constituent l’ossature sans laquelle rien ne tient.

Il est clair qu’ils constituent notre fer de lance, celui sans lequel l’action est impossible. Eh bien, ce fer de lance, nous devons être plus proche de lui et lui, plus proche de nous.

Bref, nous devons, eux et nous, gagner en réactivité, j’ai envie de dire : en complicité. Pour cela, je veux développer trois moyens d’action :

L’information

Par le recours aux moyens modernes de communication interne. Vous avez vu : la CFE-CGC est déjà sur internet, mais en attendant de rendre encore plus performant le produit, je mettrai en place un réseau unique, général, à accès multiples et à consultation instantanée.

La formation

Nous avons déjà beaucoup fait en la matière, aussi bien en termes budgétaires qu’en nouveaux outils pédagogiques.

Je développerai une initiative que nous avons prise et qui a été vivement appréciée : des moyens audiovisuels dédiés à la formation syndicale.

Il nous faudra également – et je compte ici sur le nouveau département du comité exécutif créé à cet effet – « revisiter » la nature, le rôle, les objectifs de la formation syndicale pour en faire un véritable instrument de promo-syndicale.

Il faut que les militants d’aujourd’hui soient amenés progressivement, mais naturellement à être les responsables de demain.

Des conférences périodiques par type de mandat

La CFE-CGC, ce sont des milliers de militants qui détiennent en son nom autant de mandats. Que d’expériences accumulées, que de savoirs additionnés, mais en même temps que de gâchis constatés, dès lors que cette expérience et ces savoirs ne sont pas mis en commun, partagés.

La Confédération doit prendre l’initiative de réunir ses militants pour renforcer les échanges et favoriser l’efficacité de leur militantisme.

Vous l’avez bien compris, je veux, avec vous, une CFE-CGC plus en prise avec son temps, plus musclée, plus présente auprès de l’encadrement, plus présente pour le représenter.

Mes chers amis, ce que je vous propose c’est une CFE-CGC 365 jours par an présente pour l’encadrement !

Agir

Oui, mes chers amis, unir les forces vives de l’encadrement autour d’une CFE-CGC restructurée, n’est pas une fin en soi !

Il nous faut agir, évidemment ! Unir vite, pour agir mieux ! Mais, agir, comment ? Et, surtout, pour quoi faire ?

Agir syndicalement en 1996, qu’est-ce que ça veut dire ? Pour moi, aujourd’hui, il ne peut y avoir qu’une seule vraie priorité à l’action syndicale, celle qui réponde au « pourquoi » avant de se soucier du « comment » : c’est l’homme !

Agir syndicalement aujourd’hui, peut-il avoir une autre finalité que celle qui consiste à prévenir, contrer et réparer les dégâts, d’une économie rendue folle par sa financiarisation excessive et par la mise en concurrence mondiale de systèmes profondément déséquilibrés :
    – la maîtrise de la technologie est d’un côté ;
    – la main-d’œuvre bon marché est de l’autre.

Ne faut-il pas également s’inquiéter de l’incapacité de faire d’un pouvoir politique qui, parce qu’il ne maîtrise plus ou si peu l’économie, essaie de récupérer le social ?

C’est là, mes amis, notre combat syndical. C’est ici que nous devons agir pour remettre l’homme au centre de tout et redonner du sens à cette société qui s’égare.

Ce que je vous demande, c’est :
    – de ne jamais nous résigner à ce qu’il y ait plus de 3 millions de chômeurs ;
    – de ne jamais accepter qu’une démocratie comme la nôtre continue à tolérer, en son sein, plus de 5 millions d’exclus ;
    – de ne plus supporter que nos jeunes frappent en vain à la porte des entreprises, ouvrant déjà leur vie d’adulte par un sentiment lourd d’angoisse, voire de désespoir ;
    – de ne plus supporter que les salariés soient jetés des entreprises, avant 50 ans parfois.

Ce que je vous propose, c’est : un devoir syndical d’indignation ! S’indigner ce n'est ne pas accepter et ne pas accepter c’est déjà agir.

Alors, agir, comment ?

1er axe d’action :

Garantir un développement économique durable par une revalorisation des revenus du travail

1. Salaires et gains de productivité

Il est clair qu’il n’est pas de développement durable possible s’il n’est tiré par une consommation intérieure suffisamment soutenue. En 20 ans, la part du travail dans le revenu national est passée de 53 à 43 %, perdant 10 points au profit des revenus financiers.

Alors, je dis stop ! Il est temps, plus que temps, de renverser la vapeur et d’affecter à nouveau une part des gains de productivité aux salariés, qui en sont d’ailleurs largement à l’origine.

Je demanderai que soit négocié, dans le cadre du Plan, lieu idéal pour inscrire dans la durée et la cohérence l’action publique et celle des partenaires sociaux, un nouveau contrat national de répartition des gains de productivité.

C’est sur cette base qu’il faudra engager une action syndicale déterminée pour obtenir la réouverture des grilles de salaires et de classification.

Cela est d’autant plus possible que l’inflation qui était – souvenez-vous en – la cause de tous nos maux, est jugulée.

L’encadrement non seulement a subi la désindexation et la rigueur, mais aussi le nivellement des écarts hiérarchiques. Les rémunérations doivent être la contrepartie des compétences et de la prise de responsabilité.

2. L’impôt sur le revenu

Mais les salaires ne forment pas tout le revenu ! Je n’aurai garde d’oublier, mes Chers amis, l’indispensable baisse de l’impôt sur le revenu que l’encadrement de France paie, à lui seul, à hauteur de 80 % !

Il suffit avec les réformes fiscales du « grand soir ». Il suffit avec les rapports d’experts qui s’entassent dans les tiroirs. Il suffit avec les critères de Maastricht.

Il nous faut des mesures immédiates, telles que la baisse directe, simple et efficace du prochain tiers provisionnel.

Il nous faut aussi des engagements de l’État :
    – pas question de supprimer l’abattement de 20 % pour les salariés ;
    – pas question non plus de pénaliser les familles moyennes en fiscalisant les allocations familiales.

Une fois la mesure prise et ces garanties donnée, alors on pourra rediscuter des grandes réformes fiscales dont l’objet essentiel est, je le rappelle le rééquilibrage entre la fiscalité du travail et celle du capital, de même que pour les prélèvements sociaux.

A cet égard, il est urgent de créer :

3. La cotisation sociale des entreprises

Fondée sur la valeur ajoutée ou les excédents d’exploitation et qui, en outre, aurait pour effet d’introduire un bonus en faveur des embauches et un malus en cas de suppression d’emplois.

4. La déductibilité de la CSG et des prélèvements assimilés

Je n’aurai garde d’oublier de la revendiquer, comme nous le faisons depuis sa création. Cela représente 20 milliards à rendre à la consommation.

Cette majorité l’a promise. Nous ne nous lasserons pas de l’exiger. Et nous l’aurons cette déductibilité !

5. Le ménage des aides aux entreprises

Ces aides, financées par le Budget – donc nos impôts – ne doivent demeurer que là où il y a création directe, certaine et contrôlée d’emplois.

2ème axe d’action :

Réduire l’incertitude

Si l’adaptation est nécessaire, si les mutations de notre société sont évidentes, nous l’avons vu hier toute la journée, cela ne veut pas dire, cela ne doit pas vouloir dire : précarisation.

Je prétends qu’on peut adapter sans précariser. Pour les jeunes, pour les salariés, pour l’encadrement et les retraités aussi, nous devons être des réducteurs d’incertitude, des créateurs de garanties nouvelles.

Mes chers amis, nos vrais avantages acquis sont ceux que nous construisons nous-mêmes pour demain et non pas la reconduction à l’identique, quelles que soient les évolutions constatées, des solutions du passé.

1. Réduire l’incertitude passe par une redéfinition du pouvoir dans l’entreprise :

Sujet cher à la CFE-CGC ! Mais sujet toujours d’actualité car jamais traité.

1997 sera le 30e anniversaire de la participation voulue par le Général de Gaulle, au sens association capital-travail. Mais ce sera un anniversaire triste ! Je veux en faire un anniversaire utile, celui d’un renouveau !

Voyez-vous, l’entreprise aujourd’hui ne se soucie plus que de l’actionnaire :

C’est économiquement inquiétant, car cela conduit à privilégier le court terme sur ses capacités de développement de moyen et long termes. C’est contre l’investissement !

Mais c’est aussi institutionnellement inquiétant, car cela tend à aggraver considérablement le déséquilibre de la répartition du pouvoir dans l’entreprise, au détriment des salariés bien entendu.

Je prétends que la réponse au corporate governance c’est la participation dans les conseils d’administration et de surveillance !

Seule la codétermination permettra aux salariés et à l’encadrement de peser le plus en amont possible, sur les décisions impliquant notamment l’emploi :

Réduire l’incertitude cela commence déjà par plus de contrôle social dans les entreprises.

2. Mais réduire l’incertitude c’est aussi renforcer le contrôle des plans sociaux.

On va encore me dire que je tombe dans le dirigiste ! Vous savez, quand un robinet fuit, il ne sert à rien d’éponger si on n’arrête pas la fuite !

Compte tenu de l’état de l’emploi dans notre société, de l’incapacité évidente des différents gouvernements qui se sont succédé à apporter des remèdes efficaces, de l’entêtement stupide des entreprises à ne voir dans leurs ressources humaines qu’une simple variable d’ajustement je dis encore : stop !

Il faut commencer par arrêter l’hémorragie, avant d’en traiter les séquelles… Il est clair que plus aucune entreprise, à commencer par celles qui font des bénéfices, ne doit pouvoir licencier en toute impunité sous peine de reporter sur une société déjà ô combien fragilisée, le poids de son irresponsabilité.

Compte tenu de la gravité de la situation de l’emploi.

Je demande un moratoire d’un an sur toute nouvelle mesure de licenciement qui ne serait pas justifiées dans le cadre d’une convention passée avec le comité d’entreprise.

Bien entendu, je demande le maintien absolu du contrôle judiciaire, que le patronat essaie en permanence de faire supprimer, et j’en profite pour saluer l’œuvre de la chambre sociale de la Cour de Cassation qui, arrêt après arrêt, construit une jurisprudence courageuse, innovante et porteuse de cohésion sociale.

3. Réduire l’incertitude, c’est encore mettre en œuvre dans les plus courts délais notre contrat de générations.

Il s’agit, je vous le rappelle de 200 000 emplois proposés à des jeunes en contrepartie d’une allocation de revenus accordée à partir de 55 ans aux salariés ayant cotisé plus de 38 ans à la Sécurité sociale.

J’ai obtenu lors du dernier sommet sur l’emploi des jeunes, qui s’est tenu à Matignon le 13 juin dernier, le principe de l’engagement de l’Etat d’abonder le mécanisme pour le rendre opérationnel plus vite.

Mes Chers amis, l’accord du 6 septembre 1995 : c’est nous qui l’avions voulu ! Son élargissement c’est nous qui l’obtiendrons !

4. Enfin réduire l’incertitude c’est consolider la Protection sociale et garantir les retraites.

Cet aspect des choses vous est trop connu pour que je le développe longuement. Mais c’est un élément déterminant de la confiance dans l’avenir. La protection contre les aléas physiques ou économiques de la vie est un facteur essentiel de la cohésion de la société.

Nous ne la laisserons jamais à des apprentis sorciers : réformer pour sauvegarder, c’est notre principe d’action depuis une décennie. C’est souvent difficile mais c’est indispensable pour rendre compatibles performance économique et protection sociale.

Je vous propose de poursuivre dans la voie tracée, celle de la réforme mais aussi celle de la défense des solidarités.

Maîtriser les dépenses de santé, créer l’allocation parentale de libre choix et préserver l’accès aux allocations familiales des familles moyenne, garantir le contrat de générations qui doit lier les revenus des actifs et des retraités, réformer les contributions patronales et redonner à la CSG son statut de cotisation seront les fils rouges de cette action.

En matière de retraite et de prise en compte de la dépendance, nos retraités seront associés à la définition, à la négociation et à la mise en œuvre des mesures qui les concernent.

3e axe d’action :

Réorganiser la vie et le temps du travail

La véritable transformation sociale passe par cette réorganisation des temps de la vie qui ne peuvent rester calés sur le modèle ancien des temps séparés et étanches : école jusqu’à 14 ou 16 ans, travail jusqu’à 65 ans puis 60 ans, retraite ensuite et de plus en plus longue.

N’avons-nous pas, à la CFE-CGC, inventé, il y a des décennies, sous le nom de retraite à la carte, la retraite progressive ?

N’avons-nous pas revendiqué, il y a une dizaine d’années, l’intégration du temps de formation continue dans le temps de travail et le chèque formation ?

1. Aménager et réduire le temps de travail

Apporter de réelles garanties collectives adaptées aux nouvelles organisations du travail.

L’intérêt des négociations de branche impulsées par l’accord du 31 octobre 1995 avec le CNPF est de tenter de mettre fin à plus d’une décennie d’atomisation du droit social. Dans ces négociations, l’objectif est de créer des gains de productivité par une meilleure utilisation de l’outil productif, sans pour autant que l’entreprise ne les capte tous.

Organiser conventionnellement la flexibilité des horaires, l’annualisation des rémunérations, l’utilisation des heures supplémentaire… exige en retour des améliorations et des garanties pour les salariés. Réduction du temps de travail notamment, permettant une meilleure conciliation du travail et de la vie familiale et ce, y compris pour l’Encadrement surchargé, livré à des horaires indécents. Pour lui - conditions sine qua non – des formes adaptées de journées capitalisables doivent impérativement être prévues.

Mais au-delà, une part de ces gains doit être affecté à la création d’emplois rendue possible, par la réduction du temps de travail des salariés en poste. Sous des formules diverses : embauches classiques, intégration de chômeurs, accès au premier emploi des jeunes…

Si les négociations sociales, qu’en tant qu’organisation réformiste nous privilégions, n’apportent pas les résultats que nous en espérons et que l’urgence impose, nous agirons pour qu’une loi-cadre vienne régir, dans les principes, l’aménagement et la réduction du temps de travail.

Dans cette continuité de l’assouplissement des enchaînements, des réformes sont à engager, des droits nouveaux à conquérir.

2. Des réformes à engager et des droits nouveaux à conquérir

Une réforme du premier cycle des formations supérieures, la nécessité de formations diversifiées et professionnalisées est évidemment liée à l’impossibilité de laisser se maintenir une hypocrite sélection par l’échec dans des filières d’autant plus générales et nombreuses qu’elles ne garantissent aucun débouché.

Une généralisation du stage en entreprise dans le cursus supérieur accompagnée d’une contribution d’insertion pour celles qui ne satisferont pas à l’obligation commune. Les difficultés d’accès au premier emploi et le chômage des jeunes, véritable handicap social, requièrent des mesures.

Un statut de l’étudiant permettant le rachat ultérieur des années d’études supérieures pour la retraite…

L’instauration d’un droit social nouveau : le droit au retour aux études. Approfondissement, réorientation, adaptation après une première expérience de mise en œuvre des connaissances et de la vie professionnelle devraient être ainsi facilités.

Au-delà des droits à la formation, au-delà du CIF et du capital temps-formation, il s’agit de forger de nouveaux mécanismes d’épargne-temps autorisant, pour tous, des absences de longue durée pour projet individuel, familial, associatif, politique ou syndical.

L’organisation de la cessation progressive d’activité et la définition du statut du tutorat devraient compléter cette nouvelle organisation.

Demain, c’est 20 % du temps de travail qui devra être dégagé des contraintes de la production… Sur une vie professionnelle, le véritable slogan à mettre en avant aujourd’hui, c’est 32 ans payés 40.

4e axe d’action :

Refonder l’Encadrement

Mes chers amis, nous sommes à peu près un millier dans ce superbe Palais des Congrès ! Eh bien, pour certains, nous serions des survivants !

Comment, l’encadrement existe encore ? On n’a pas encore créé un musée dans lequel on montrerait aux petits enfants ébahis ce qu’était un ingénieur, un cadre, un agent de maîtrise, un technicien un membre des forces de vente ?

Depuis le temps que des doctes sociologues, des savants spécialistes du management, d’obscures officines patronales, ajoutés aux appétits aiguisés de certaines organisations syndicales, nous annoncent la fin des statuts de l’encadrement, ils pensaient peut-être que nous étions tous rangés dans les oubliettes de l’Histoire !

Eh bien non ! Mes chers amis, le statut fait de la résistance et la CFE-CGC en est le maître d’œuvre.

Je ferais seulement deux réflexions à ce sujet et une proposition centrale :

La première tient au fait que si le statut Cadre a pu sembler menacé, cela tient à son succès et non à son échec !

L’évolution de la composition sociologique de la population active montre le poids croissant de l’encadrement.

Le succès de notre statut, marque ainsi une réussite essentielle pour la France : celle du renforcement de ses forces vives, celle de la compétence, de la connaissance, du savoir-faire et de plus en plus du savoir-être.

Si notre statut est secoué, il l’est plus par trop plein que par vide !

La seconde tient au fait que l’on n’est pas cadre en 1996 comme on l’était en 1950, en 1970 ou même encore dans les années 1980.

C’est vrai que le contenu des fonctions a considérablement évolué. Je vous disais tout à l’heure que l’immuable n’est pas du monde social et que nos vrais acquis sont ceux que nous construisons nous-mêmes.

Eh bien, mes chers amis, et c’est ma proposition :

Il faut refonder le statut de l’encadrement. Cette refondation doit se faire par la voie conventionnelle, celle que nous avons toujours privilégiée à la CFE-CGC.

Je propose donc au patronat d’ouvrir la négociation d’une Charte nationale interprofessionnelle de l’encadrement actualisant l’accord du 25 avril 1983 et la déclaration commune du 10 juin 1987.

C’est à nous, et c’est maintenant qu’il convient de consolider l’encadrement dans son rôle essentiel de clé de voûte du développement économique et social du pays.

C’est à nous, et à nous tous, de gagner ce combat, essentiel pour demain.

Ouvrir

Le syndicalisme, je vous l’ai dit, vous le voyez bien autour de vous, change peu. En revanche, l’encadrement évolue considérablement. Voilà notre challenge, notre responsabilité.

C’est à l’encadrement qu’il reviendra d’ouvrir le syndicalisme sur ses nouveaux horizons. C’est là ma conviction. Je voudrais vous la faire partager !

Alors oui, notre première ligne de changement, vous l’avez entendu, tient aux conséquences du progrès technique sur les nouvelles formes de travail, sur le contrat de travail lui-même.

Je ne reviendrais pas longuement sur ce thème parce que… nous y avons passé toute la journée hier. Mais enfin, il est clair que la relation contractuelle de travail établie dans le cadre d’un lien de subordination, vérifiée dans une unité de temps, de lieu et d’espace, de principe qu’elle était, tend de plus en plus à devenir l’exception !

Mon propos, mes Chers amis, notre défi, c’est d’ouvrir notre syndicalisme pour qu’il maîtrise ces évolutions.

Oui ! Nous devons construire les nouvelles règles du jeu pour le multisalariat en temps partagé, pour le télétravail, pour les cadres dits « nomades », pour tout ce que l’on appelle : les activités nouvelles.

Oui ! Nous devons nous intéresser aux frontières du salariat et du libéral parce que la notion d’Encadrement tend à déborder de plus en plus les bornes que les arrêtés Parodi-Croizat de la Libération lui avaient assignées.

Oui, enfin ! Et nous y avons travaillé hier, nous devons offrir les structures permettant de maintenir le lien syndical, indépendamment des différentes formes du travail.

C’est à nous qu’il appartient de faire cette œuvre d’imagination et d’audace. Sinon, d’autres le feront pour nous… Et il sera trop tard !

Notre seconde ligne d’ouverture consiste à nous tourner résolument vers nos interlocuteurs de demain.

Très concrètement, de qui s’agit-il ? Essentiellement des PME-PMI, des jeunes.

Les PME-PMI

75 % des effectifs salariés travaillent dans les entreprises de moins de 200 salariés !

Disons-le clairement. Si toutes les analyses montrent que l’emploi demain se situe préférentiellement dans le milieu petites entreprises, c’est donc dans ce milieu que nous avons le potentiel de recrutement le plus important.

Et, là aussi, nous nous sommes donné les moyens de nos ambitions.

La CFE-CGC a signé le très important accord national interprofessionnel du 31 octobre 1995, lequel, parce qu’il gêne les conservatismes de tout poil, dresse contre lui l’addition des ringardismes !

Je vous le dis tout net : cet accord est une chance historique pour que le syndicalisme pénètre enfin ce champ du salariat actuellement totalement vierge de toute action collective. Et la CFE-CGC entend bien en faire un instrument déterminant de son action syndicale !

S’agissant des jeunes

Le problème est simple et délicat à la fois.

Simple parce qu’on sait ce qu’il faut faire. Compliqué parce qu’on n’a pas su faire jusqu’à présent. Eh bien, on va s’y mettre sérieusement !

Je veux d’abord, parce que c’est l’essentiel, que la CFE-CGC se fasse le chantre de la défense du lien diplôme/qualification/compétence/classification.

Cinquante ans de promotion sociale ont fonctionné sur ce lien. En assurant la liaison « qualification/compétence » - qui constitue l’élément nouveau – nous devons redonner l’espoir aux jeunes diplômés.

Il nous faut aller plus loin et faire en sorte qu’aucune formation ne puisse déboucher… sur de la formation !

Posons le principe, mes Chers amis, selon lequel toute formation doit déboucher sur un emploi L’avenir sera déjà beaucoup plus lisible pour tous ces jeunes.

Sur le terrain syndical

Je mettrai en place le concept de « Junior encadrement » dans le but d’associer les jeunes à notre syndicalisme, de les y attraire, de les y intéresser, d’en faire les adhérents, les militants, les responsables de demain !

Il nous faudra également aller à la rencontre des milieux étudiants, pour faire connaître notre action et nos propositions et prendre en compte leurs attentes et leurs impatiences !

Notre troisième ligne d’ouverture, vous l’avez entendu, ce sont les « exclus de la nouvelle donne sociale ».

Parce que syndicalisme confédéré, nous sommes naturellement sensibilisés aux solidarités qui débordent le cadre étroit de notre vie quotidienne.

Les chômeurs sont assurément une préoccupation constante de notre organisation, notamment lorsque nous prenons en charge leurs intérêts à l’UNEDIC, dans les régimes de retraite, ou même dans les lieux où - tel le CES – l’intérêt général de la Nation est débattu.

Mais il est vrai, mes Chers amis, que j’ai parfois le sentiment d’une solidarité trop collective et générale qui gagnerait à plus de spécificité !

Je souhaite donc créer, le plus rapidement possible une cellule de coordination et d’évaluation des initiatives. De la même façon, je ferai en sorte que soient mieux mobilisés les moyens disponibles des institutions retraite/prévoyance en cette matière.

Mais, ouvrir largement sur les autres, suppose d’abord que nous nous consolidions fortement nous-mêmes.

Mes Chers amis, de congrès en congrès, de manifestations en manifestations, de tribunes en tribunes, combien de fois n’avons-nous pas demandé ce fameux statut du militant syndical, arlésienne de la loi de 1884 et que d’autres et nous-mêmes réclamons depuis 112 ans ?

Aujourd’hui, cela passe, sur un plan général, par l’adoption d’un financement public ouvert et transparent, justifié par la participation sous de multiples formes aux exigences de la société civile et à celles de la gestion des organismes sociaux. Il nous faut sortir du Moyen Age en la matière !

Cela passe également par une loi organisant le « crédit temps mission syndicale », ainsi que les conditions de retour à la vie professionnelle.

Pour ce qui nous concerne plus particulièrement, il m’apparaît indispensable de créer un institut de l’encadrement destiné à formaliser l’apport conceptuel de la CFE-CGC au pays.

Cela manque aujourd’hui cruellement : d’autres que nous tirent les profits de nos idées, de nos propositions, des fruits de notre imagination ! Et bien cela suffit !

Au demeurant, il nous faudra, avec cet Institut, initier les bases d’une nouvelle communication active destinée à assurer l’écho de notre activité au-delà de nos frontières.

Conquérir

Me voilà au bout logique de mes ambitions : une CFE-CGC conquérante, parce qu’une CFE-CGC qui relève des défis qui lui sont adressés. Et ces défis, effectivement, vous avez entendu les interpellations c’est :
    – l’Europe ;
    – les prud’hommes ;
    – une nouvelle génération d’adhérents.

À de nombreuses reprises, vous l’avez noté, j’ai parlé adhérents. C’est tout simplement parce que toutes nos actions, toutes nos propositions doivent être mesurées à cette aune : quelle serait notre justification, pourquoi la CFE-CGC existerait-elle si ce n’était pour être l’expression, la voix de ses adhérents ?

De ce point de vue tous les terrains sont syndicaux : de la section syndicale de base, en passant par la plus petite Union locale jusques et y compris chez le Premier Ministre ou le président de la République.

Partout, à tous les niveaux, quels que soient nos interlocuteurs, c’est en syndicalistes CFE-CGC que nous nous exprimons ! Et c’est au nom des adhérents de la CFE-CGC, que nous revendiquons et que nous proposons.

Mes Chers amis, nous le savons tous : plus ils seront nombreux, plus notre message portera !

Nous avons durablement enrayé la chute de nos adhésions, c’est bien. Mais il faut maintenant aller plus loin, beaucoup plus loin. Je veux engager avec vous une véritable politique de recrutement associant toutes nos forces fédérales, territoriales, confédérales.

Je vous proposerai des conventions de développement dans lesquelles la Confédération sera partie prenante, y compris matériellement.

Mesdames et Messieurs, mes Chers amis, je vous assigne à tous un objectif d’ici à 1999 :

Faire en sorte que la courbe des adhérents CFE-CGC se rapproche, année par année, de celle de nos électeurs. Notre champ de recrutement est énorme. Il est à l’image de notre appétit de conquête !

Allons, mes amis, je nous sens, je nous veux tous boulimiques !

La victoire en décembre 1997 – aux prud’homales – dépendra très largement de la réussite de notre mobilisation pour les adhérents. Ces deux combats sont liés. Si nous gagnons l’un, nous gagneront l’autre !

Vous le savez, j’ai lancé la campagne prud’homale dès mai 1995 du haut de la tribune du 37e congrès de la Métallurgie à la Rochelle. Depuis, nous avons arrêté tous ensemble une stratégie, défini des objectifs, mobilisé des moyens.

Tout cela a été fait 2 ans avant l’échéance ! Pour la première fois, l’organisation est en ordre de marche suffisamment à l’avance pour avoir les moyens de ses ambitions et elles sont grandes !

L’esprit de conquête ? La volonté de gagner ? C’est le moment ou jamais de les mettre en œuvre mes chers collègues.

S’il y a vraiment un combat commun, c’est bien celui-là. Je m’y impliquerai Per-son-nelle-ment et très directement avec vous tous et, tous ensemble, nous gagnerons !

L’Europe enfin. Nous avons ici deux défis à relever :

Le premier est celui de la capacité de l’encadrement européen à faire entendre sa voix dans le concert européen, c’est indispensable !

De plus en plus de décision relèvent directement ou indirectement de Bruxelles, la norme de droit conventionnel européen commence à réellement exister (accord sur le congé parental par exemple ; prochaine négociation sur le temps partiel). Nous devons être de ces combats-là.

Je vous le dis tout net : les mêmes raisons de fond qui ont milité en faveur de la création de la CFE-CGC en 1944, militent maintenant en faveur d’une CEC forte, représentative, acteur de plein exercice du dialogue social européen.

Le second est d’assurer notre rôle : souvent les organisations membres de la CEC, dont les représentants sont ici présents et que je salue amicalement, nous demandent notre appui, notre soutien, nos conseils dans leur combat pour leur propre représentativité, chez eux, dans leur pays !

C’est un devoir sacré d’assistance et de solidarité que nous devons ainsi remplir, en même temps – pourquoi le cacher – qu’il est évidemment de notre intérêt de renforcer partout en Europe un syndicalisme spécifiquement encadrement.

Mes Amis, travailler ensemble, s’ouvrir aux autres et gagner pour l’encadrement !

Fort de l’expérience acquise et du travail accompli au cours de ce premier mandat, avec l’équipe exécutive que se choisira le Congrès, avec l’appui du nouveau département destiné à promouvoir une communication active, je me sens prêt à relever tous ces défis et à faire de ce deuxième mandat celui de la transformation et de l’impulsion !

Alors, allons-y ! Ensemble. Pour notre CFE-CGC. Avec passion