Texte intégral
Le Dauphiné Libéré : Vous vous rendez aujourd’hui au SAM à Grenoble. Ne pensez-vous pas que l’État pourrait consacrer davantage de moyens pour améliorer l’accès dans les stations de ski de haute et moyenne altitude et dans les petites communes qui souffrent de la désertification, faute d’avoir des voies de communication correctes ?
Jean-Claude Gayssot : Je pense que des progrès ont déjà été réalisés. Cet hiver, le trafic a augmenté de 15 % dans les Alpes. Les changements que nous avons décidés dans l’aménagement du calendrier des vacances scolaires y ont contribué. Cela n’a généré de difficultés particulières en matière de circulation. En cela, il faut saluer le travail qui a été accompli par les agents de l’équipement et les sociétés d’autoroute pour faciliter l’accès aux stations, mais aussi les efforts réalisés par la SNCF à deux niveaux sur la Tarantaise. Par ailleurs, la mise en service de l’autoroute de la Maurienne ; en janvier dernier, a favorisé la fluidité du trafic.
Dans l’Oisans, les travaux routiers ont été accélérés en 1998. Les dernières études sont en cours pour que l’enquête d’utilité publique démarre le plus rapidement possible sur l’ensemble du plan Oisans. De la même manière, j’ai récemment lancé les dernières études pour la réalisation de l’A 48, entre Ambérieu-en-Bugey et Bourgoin-Jallieu.
Le Dauphiné Libéré : Un rapport sur l’autoroute A 51 vient de vous être remis. Quel est votre sentiment sur les propositions qu’il contient ? S’agit-il pour vous d’un dossier prioritaire ?
Jean-Claude Gayssot : Le projet initial présentait d’importantes difficultés pour l’environnement et son coût s’avérait extrêmement élevé. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé de surseoir à l’enquête d’utilité publique prévue initialement en juin 97.
Parallèlement à cette décision, j’ai confié à M. Brossier, ingénieur général de l’équipement, une mission pour examiner les solutions alternatives au projet, en le situant dans une approche globale : celle de l’ensemble des liaisons alpines. De même, j’ai souhaité que l’étude parte des besoins de déplacements dans les Alpes – nationaux et internationaux – pour faire des propositions non seulement dans le domaine des routes mais aussi pour développer d’autres modes de transports.
Ce rapport vient de m’être remis. Il sera rendu public dans les prochains jours. La concertation sur la base des conclusions de ce travail permettra de reprendre correctement les études, en particulier pour le passage de Lus-la-Croix-Haute la desserte routière de Gap, le désengorgement des liaisons Est-Ouest dans l’agglomération de Grenoble et l’amélioration de la traversée de Chambéry par la voie ferrée. Les régions Rhône-Alpes et PACA ont toutes deux été prioritaires pour les transferts de compétences de l’État vers les collectivités territoriales à travers les TER. Ces expériences vont-elles être poursuivies ? Ne craignez-vous pas une remise en cause de certains programmes en fonction des changements de majorité dans les régions ?
Aujourd’hui, six régions expérimentent ce qu’on appelle la régionalisation de la SNCF. De plus grandes responsabilités leur ont été confiées pour les liaisons régionales. Certes, un bilan complet doit être réalisé, mais on peut déjà dire que cela s’est traduit, dans l’ensemble, par une amélioration du service rendu aux voyageurs. En Rhône-Alpes, par exemple, une soixantaine de trains ont été créés pour des liaisons locales jusque-là négligées. Du matériel roulant a été acquis, grâce à la réévaluation de la contribution de l’État, et des infrastructures ont été modernisées. En PACA, du matériel neuf a été également acquis.
Cela est positif, car il est essentiel de développer les dessertes de proximité et d’améliorer la qualité de service. La régionalisation peut y contribuer.
Je ne suis pas inquiet pour l’avenir, car le courrier que je reçois, mes rencontres avec les élus, témoignent que la plupart des régions souhaitent favoriser le développement du transport ferroviaire. Cela exprime une demande du public qui est aujourd’hui mieux prise en compte.