Texte intégral
GUILLAUME DURAND
Bonjour, bienvenue, nous n'allons pas perdre de temps. Sur RTL, il y a quelques… en juillet dernier Edouard PHILIPPE parlait de 80 km/h, on l'écoute.
EDOUARD PHILIPPE
Pourquoi est-ce que vous pensez une seconde que mon objectif ce serait d'emmerder l'automobiliste qui le matin prend sa voiture pour aller travailler ? Il n'en n'est rien. Vous avez, l'année dernière, 3600 personnes qui sont mortes en France, cette mesure va sauver des vies et éviter des blessés.
GUILLAUME DURAND
Voilà. Donc, vous êtes ministre, mais vous avez été élu en province. Bonjour d'abord, bienvenue.
MARC FESNEAU
Bonjour.
GUILLAUME DURAND
Est-ce que vous avez l'impression que ce matin, ce qu'on vient d'entendre n'a plus aucun sens ?
MARC FESNEAU
Non, je crois que l'objectif de la mesure il était annoncé par le Premier ministre, j'ajoute d'ailleurs qu'il avait dit qu'on évaluerait la mesure en cours de route pour voir si elle avait produit son efficacité, l'objectif de cette mesure, comme l'a dit le Premier ministre, n'était pas d'emmerder les Français, l'objectif de la mesure c'était de réduire le nombre de morts sur les routes. Reconnaissons que chaque mesure de ce type qui ont été prises depuis les 20 ou 30 dernières années, je pense aux plans qu'avait lancés le président CHIRAC, mais d'autres mesures avaient été prises avant, n'ont jamais été populaires. Ce qu'il faudra c'est évaluer la mesure et voir éventuellement s'il y a besoin d'adapter.
GUILLAUME DURAND
Non, mais ce matin il y a une question politique, Marc FESNEAU…
MARC FESNEAU
J'ai bien entendu qu'il y avait une question politique.
GUILLAUME DURAND
Il va se présenter, donc ces chiffres, qui sont sur les trois derniers trimestres, bons, est-ce que pour des raisons politiques, à cause de la rencontre d'Emmanuel MACRON avec les gens qui vivent dans la ruralité, qui ont besoin des voitures, est-ce qu'on va mettre ça sous la table définitivement ou est-ce qu'on va territorialiser les limites de vitesse, d'après vous ?
MARC FESNEAU
Peut-être qu'on regardera si on peut territorialiser, mais en tout cas si les chiffres sont bons et qu'il y a plusieurs centaines de morts en moins, ça veut dire que cette mesure était utile, et faire de la politique c'est aussi poser des actes politiques, parfois contre l'opinion, et montrer et démontrer leur utilité.
GUILLAUME DURAND
Et donc maintenir ?
MARC FESNEAU
On va regarder, on va regarder le résultat et on va regarder par rapport à la généralisation de la mesure, quels sont les endroits où manifestement cette mesure a produit ses effets, et peut-être qu'il faudra territorialiser. Mais moi je pense que, au fond, le sens premier de la mesure c'est un sens pour économiser des vies et donc c'est ça qu'il faut regarder d'abord, et après…
GUILLAUME DURAND
Donc il n'est pas question, dans les 48 heures qui viennent, que, d'une certaine manière, je ne sais pas sous quelle forme, on abroge les 80 km/h ?
MARC FESNEAU
Vous vous rendez compte ce que serait l'effet…
GUILLAUME DURAND
Non, je vous pose la question.
MARC FESNEAU
Mais je la repose par forme d'interrogation, vous vous rendez compte quel serait l'effet, y compris dans l'opinion, que de dire finalement la mesure elle est efficace puisqu'il y a quelques centaines - et quand on dit quelques centaines de morts, c'est des vies, des familles, des vies qui ne sont pas brisées ! – que la première conclusion qu'on tirerait de cette mesure si elle s'avérait efficace, ça serait de la retirer ? Non. Peut-être qu'on peut l'adapter, peut-être qu'on peut regarder territorialement là où elle a produit ses effets et là où manifestement elle n'a pas son utilité. Mais au fond, la mesure qui avait été prise par le Premier ministre, je sais qu'elle est impopulaire, mais parfois il faut savoir être impopulaire quand il s'agit de vies humaines.
GUILLAUME DURAND
Elle a été impopulaire au sein même du gouvernement, parce qu'il y a des gens qui ont dit, à l'époque c'était COLLOMB…
MARC FESNEAU
Mais je mesure très bien ce que ça a pu produire chez un certain nombre d'automobilistes, comme un trop plein, de normes, de règles, de contraintes…
GUILLAUME DURAND
Ceux qui vivent dans les montagnes, à la campagne, très loin…
MARC FESNEAU
…A la campagne, moi je vis à 30 kilomètres de la première ville importante, et je vois très bien ce que ça peut produire comme effet, et peut-être qu'il faut regarder les adaptations, mais en même temps ne pas oublier l'objectif qui était celui d'économiser des vies.
GUILLAUME DURAND
Alors, vous allez être une sorte d'égyptologue, une sorte de Champollion politique pour nous, Marc FESNEAU nous sommes en direct. Le président de la République est donc au Caire, il assimile la crise française à une crise générale, parce qu'il a parlé à des journalistes qu'on trouve en Angleterre, en Italie, un petit peu partout en Europe, peut-être que c'est une manière de botter en touche, mais en tout cas il y a un mot, ou deux mots qui font évidemment couler beaucoup d'encre ce matin, c'est quand il dit, je le cite, « qu'il tirera les conséquences profondes de cette crise. » D'après vous, ça veut dire quoi, en tant que Champollion du président ?
MARC FESNEAU
Dès lors que… je ne sais pas si je suis Champollion du président, mais en essayant de déchiffrer les choses, on voit bien que la crise qui est devant nous, ou qu'on a eu à connaître depuis le mois de novembre, c'est une crise liée à la fois, au démarrage, à une affaire de carburants, mais profondément à des choses et à des causes qui sont plus élevées et plus importantes encore, qui sont la question de l'abandon d'un certain nombre de territoires, la question de la dégradation des services publics, la question du délabrement économique d'un certain nombre de territoires, la question aussi de la relation à la démocratie. C'est une crise du politique qui s'est exprimée là, et elle ne vient pas d'il y a 18 mois, ce n'est pas parce qu'elle ne vient pas d'il y a 18 mois qu'on n'a pas la responsabilité…
GUILLAUME DURAND
Ça c'est une description de ce qui se passe…
MARC FESNEAU
Oui, mais c'est pour vous dire qu'elle est profonde.
GUILLAUME DURAND
La question que je vous pose c'est, d'accord, on a décrit, et maintenant qu'est-ce qu'on fait ?
MARC FESNEAU
Ça veut dire que, à l'issue du grand débat, laissons se dérouler le grand débat, ça fait 15 jours simplement qu'il prospère, et c'est heureux que les Français aient choisi… et moi j'en étais sûr que ce serait le choix que feraient les Français, ils ont un choix de dialogue et de se mettre autour de la table, comme l'a dit Guillaume TABARD, de faire en sorte que nous confrontions nos différences, mais que nous les confrontions de manière pacifique et par le dialogue, et par la voie du dialogue. Laissons donc faire ce débat et nous verrons les conclusions qui… on voit bien qu'il y a quelques champs importants, il y a le champ économique et fiscal avec une demande de justice criante, manifestement, il y a le champ territorial, et je pense que le rapport aux collectivités, la simplification d'un certain nombre de choses, la proximité qu'il faut retrouver avec les citoyens, est une chose essentielle, et troisièmement il y a le champ démocratique. C'est-à-dire qu'il faudra que nous produisions, au-delà de ce débat, un certain nombre de réformes qui améliorent la démocratie représentative, mais aussi la démocratie délibérative.
GUILLAUME DURAND
Pour avoir lu sur toutes les plateformes, je vous donne des exemples. L'ISF, parce que ça revient quand même tout le temps cette affaire-là, Nicolas BOUZOU l'économiste dit « c'est la passion triste française de la jalousie à l'égard de l'argent, tout le monde sait » - ce n'est pas moi qui parle, c'est BOUZOU…
MARC FESNEAU
Oui, oui, j'entends…
GUILLAUME DURAND
« Que l'ISF n'a strictement aucun rapport avec la pauvreté en France, ce n'est pas parce qu'on va remettre l'ISF qu'on diminuera… »
MARC FESNEAU
Que les gens seront moins pauvres.
GUILLAUME DURAND
« Que les gens seront moins pauvres. » C'est partout sur les sites, vous allez en tenir compte ça ?
MARC FESNEAU
Il faudra tenir compte de ce besoin, moi je pense qu'il faut le regarder globalement, l'affaire de l'ISF. L'ISF, on a fait le choix de supprimer, une partie de l'ISF d'ailleurs, puisqu'il reste l'impôt sur la fortune immobilière…
GUILLAUME DURAND
Oui, mais vous savez très bien que vous allez faire partir le capital.
MARC FESNEAU
Avec l'idée, avec l'idée justement, qu'il fallait faire revenir le capital. Peut-être qu'il y a d'autres mesures, on va regarder l'ISF, mais peut-être… d'abord il faut évaluer l'ISF, on va regarder les effets que ça a pu produire, manifestement l'investissement est au rendez-vous en France, c'est une bonne nouvelle, et donc c'est bien le capital qui est au rendez-vous, le fait qu'un certain nombre de gens qui ont de l'argent investissent dans l'économie française.
GUILLAUME DURAND
Et donc tant mieux, surtout qu'on est dans une période de révolution numérique fondamentale, il va falloir la financer.
MARC FESNEAU
On a besoin d'investissements lourds en France, donc on est bien d'accord…
GUILLAUME DURAND
Alors je ne sais même pas pourquoi on y a réfléchit à cette question.
MARC FESNEAU
Non, ce que ça pose comme question plus profondément, les gens ont le droit d'exprimer ce qu'ils ont le droit d'exprimer sur l'ISF, ce que je crois que les gens expriment, au fond, c'est la question de la justice, est-ce que chacun contribue selon ses ressources, et ce n'est pas seulement l'ISF qui est un outil, c'est peut-être globalement les choses qu'il faut remettre à plat. Mais l'ISF, d'abord nous sommes le seul pays du monde, je crois, qui ait encore l'ISF…
GUILLAUME DURAND
C'est une anomalie française.
MARC FESNEAU
C'est une espèce d'anomalie française, c'est un espèce de totem aussi, pour un certain nombre de gens, ce n'est pas péjoratif, je pense qu'il faut regarder globalement la question de la fiscalité, voir si chacun contribue selon ses capacités, comme on dit, et à partir de là reposer les termes du débat, mais je ne crois pas que ce soit l'ISF qui soit le centre du sujet. Et peut-être assumons aussi l'idée que ce ne soit pas seulement le sujet.
GUILLAUME DURAND
Je vous donne un autre exemple, on retrouve, par exemple sur beaucoup de plateformes, l'idée d'une TVA à taux zéro pour les produits de première nécessité, c'est acceptable ça, pour un gouvernement ? La TVA c'est ce qui rapporte le plus.
MARC FESNEAU
C'est ce qui rapporte le plus. Alors, reconnaissons aussi que la TVA sur les produits de première nécessité est déjà très basse, parce qu'elle est à 5,5 si j'ai bonne mémoire, que certains veuillent encore la baisser… alors après il faut regarder les affaires budgétaires, parce que ce qui est parfois à regarder avec bienveillance, mais en même temps regarder avec un oeil concret et sérieux, c'est de voir un certain nombre de mesures qui alignent des dépenses et qui n'alignent aucune recettes en face. Or il y aura besoin, comme vous le dites, la TVA est un outil important de la fiscalité française, c'est même un outil assez principal, si jamais on est sur cette voie-là il faudra regarder à retrouver des ressources, donc il y a une question de responsabilisation collective.
GUILLAUME DURAND
C'est pour ça que je vous pose cette question et que je reviens à Nicolas BOUZOU, puisqu'il a donné dans Le Figaro ce week-end un grand article, sur le thème, au fond, si on prend tout ce qui est proposé dans les plateformes ça va avoir deux conséquences immédiates, c'est une imposition majorée en France, alors qu'on est déjà les champions d'Europe de la fiscalité…
MARC FESNEAU
Oui, or s'est exprimé aussi sur les plateformes, ou sur les ronds-points, la volonté de baisser la fiscalité, il s'est même avéré que sur la plateforme d'un certain nombre de gilets jaunes c'était de plafonner à 25 %, ce qui était quand même très audacieux puisqu'on taxe de façon plus importante les gens qui ont plus de moyens, que 25 %. Et donc il y a besoin, en responsabilité, de dire : voilà les dépenses, où sont les recettes, qu'est-ce qu'on peut faire et qu'est-ce qu'on ne peut pas faire. Parce que, la dette et le déficit c'est un mal français aussi, et laisser de la dette et du déficit c'est remettre sous le tapis un problème qui est celui du déséquilibre de nos finances publiques, et il faut qu'on équilibre nos finances publiques.
GUILLAUME DURAND
Jérôme RODRIGUES sur BFM hier, vous savez que c'est cet homme qui a été donc, vidéaste très proche d'Eric DROUET, qui a été blessé, lui il dit « je n'ai pas été blessé, j'ai été visé. »
JEROME RODRIGUES
Je me prends une grenade au bas des pieds, et l'impact du LBD tout de suite après derrière dans l'oeil. D'autres vues montrent le tir de LBD et la flamme qui sort du pistolet à ce moment-là, donc j'ai été visé, quoi qu'il arrive, délibérément, je suis une figure du mouvement, du moins à l'échelle de la manifestation parisienne, et j'ai été plusieurs fois pointé du doigt par la police sur d'autres manifestations, donc je pense qu'ils savaient très bien sur qui ils tiraient.
GUILLAUME DURAND
Voilà. Donc, réponse du secrétaire d'Etat Laurent NUNEZ hier sur LCI, « il n'y a aucun élément qui permet de dire qu'il y a eu un usage d'un LBD qui aurait touché Monsieur RODRIGUES. »
MARC FESNEAU
Ecoutez…
GUILLAUME DURAND
Il y a deux versions !
MARC FESNEAU
Oui, il y a deux versions, il y a l'IGPN qui est saisie, moi je fais confiance à la justice de mon pays et donc par habitude je n'interfère pas dans les procédures qui sont en cours, l'IGPN fait une enquête, il appartiendra à l'IGPN de dire s'il y a eu utilisation ou non…
GUILLAUME DURAND
Est-ce qu'on est trop répressif, c'est ça la question.
MARC FESNEAU
Oui, enfin, il faut regarder aussi la situation dans laquelle on est depuis le mois de novembre, avec un certain nombre d'actes – je ne parle pas de Monsieur RODRIGUES, je crois qu'il est plutôt à prôner le pacifisme si j'ai bien compris – mais il y a un certain nombre d'actes violents qui sont commis, encore ce week-end, à Bordeaux, à Toulouse…
GUILLAUME DURAND
Et qui pourraient justifier que…
MARC FESNEAU
Et qui justifient quand même, non, qui ne justifient jamais une blessure, mais qui pourraient justifier qu'on utilise un certain nombre d'outils et de moyens qui sont à notre disposition, dans le champ démocratique quand même, dans le champ de l'Etat de droit, pour faire en sorte qu'on ne soit pas débordé. Il faut aussi penser aux policiers et aux gendarmes qui, tous les week-ends font face à des gens, je répète, sans doute pas ce Monsieur, mais qui font face à des gens qui sont extrêmement violents, et donc il faut doser. Et puis s'il y a besoin de faire des enquêtes et regarder si un acte, qui n'était pas conforme aux mesures qui étaient prévues par la police, est commis, à ce moment-là l'IGPN est saisie et elle donnera ses conclusions.
GUILLAUME DURAND
J'ai quatre questions pratiques pour terminer, qui sont des questions de politique politicienne. Un, est-ce que François BAYROU – que vous connaissez bien – pourrait devenir Premier ministre, dans un contexte de changement ?
MARC FESNEAU
Je crois que ce n'est pas l'idée de François BAYROU, l'idée de François BAYROU c'est d'être utile, après personne ne décide comme ça d'être Premier ministre, je ne pense pas que ce soit le sujet pour lui, le sujet pour lui c'est d'être utile. Il a mené un débat hier, après-hier, dans son propre département, à Pau, et je pense que…
GUILLAUME DURAND
Non mais là vous tournez un peu autour du pot !
MARC FESNEAU
Non, je ne tourne pas autour du pot, je pense…
GUILLAUME DURAND
Si on lui propose, il y va ou alors il est à la retraite ?
MARC FESNEAU
Vous lui poserez la question, ce n'est pas la question d'être à la retraite, François BAYROU…
GUILLAUME DURAND
A la retraite…
MARC FESNEAU
Oui, nationale, j'ai bien compris ce que vous voulez dire, mais je crois qu'il a envie d'être utile, et il sera utile à la place que les uns et les autres choisiront, mais je crois qu'il est très utile aussi à Pau.
GUILLAUME DURAND
Du côté des Républicains on a maintenant la tête de liste, donc vous avez la tête de liste du côté du Front national, Rassemblement national, est des Républicains, il s'agit du philosophe François-Xavier BELLAMY. Vous en pensez quoi ? On attend toujours celle de La République en marche !
MARC FESNEAU
Oui, ça viendra dans le mois de février. Moi je n'ai pas d'avis particulier, sauf que Monsieur BELLAMY a pu avoir un certain nombre d'expressions, c'est son droit, sur un certain nombre de sujets, je pense en particulier à l'IVG. Qu'il ait une expression personnelle et qu'il pense un certain nombre de choses, c'est son droit, après il faudra qu'il nous explique, s'il était élu européen, quelles seront les positions qu'il prendra au nom de son groupe et au nom de son mouvement, s'il était en situation au Parlement européen. Il y a souvent des motions, il y a souvent un certain nombre de choses qui sont votées au Parlement européen, ça serait intéressant, sur ces sujets-là, de l'interroger et de savoir ce qu'il veut. Parce que, au fond, quand on envoie des parlementaires au Parlement européen, c'est à la fois la vision qu'ils portent sur l'Europe et puis la vision qu'ils portent sur un certain nombre de choses en France, et c'est sur ça qu'il serait intéressant d'avoir un débat avec lui.
GUILLAUME DURAND
Madame LEVAVASSEUR est l'objet de menaces de la part d'autres gilets jaunes, maintenant qu'il y a une liste des gilets jaunes, qui sont quand même assez, comment peut-on dire, multiples, violentes et inquiétantes…
MARC FESNEAU
Effrayantes.
GUILLAUME DURAND
Est-ce que vous les condamnez ce matin ?
MARC FESNEAU
Je condamne absolument toutes formes de violences, je l'ai fait depuis le début…
GUILLAUME DURAND
Non, mais là je vous parle de Madame LEVAVASSEUR.
MARC FESNEAU
Evidemment, je condamne les violences sur Madame LEVAVASSEUR, ce n'est pas la première, d'ailleurs Jacline MOURAUD elle-même avait été menacée quand elle avait simplement fait le choix d'aller voir, ou de proposer d'aller voir le Premier ministre. On est dans une démocratie qui est malade, parce que si la démocratie ça consiste à empêcher ceux qui ne pensent pas comme vous de s'exprimer, les journalistes, les parlementaires, les ministres, je pense à ma collègue Marlène SCHIAPPA qui a été à plusieurs reprises menacée ou insultée, je trouve qu'on n'est pas en démocratie, parce que c'est la loi du plus fort qui s'impose, c'est celui qui a les plus gros bras qui décide de la loi pour les autres, et donc quand on est dans une démocratie, où au sein d'un mouvement des gens estiment qu'ils ont lieu de s'organiser et de monter une liste, et qu'on les menace, moi j'avais débattu avec cette dame sur une chaîne d'information, et je trouvais qu'elle portait quelque chose, donc après tout elle a bien le droit de faire une liste, et qu'on se retrouve dans une situation tout à fait paradoxale, que ceux qui l'ont portée, viennent maintenant la menacer, y compris physiquement, ça veut dire que la démocratie est très malade et qu'il faudra aussi apprendre à ces gens, ceux qui se comportent ainsi, ce que c'est qu'une démocratie apaisée.
GUILLAUME DURAND
Merci Marc FESNEAU, je rappelle que vous êtes ministre chargé des Relations avec le Parlement.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 5 février 2019