L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, le 18 février 2022, une étude sur la satisfaction et la privation matérielle et sociale des Français en 2021.
Cette étude, réalisée en début d'année 2021, montre les effets de la crise sanitaire sur la qualité de vie des Français après un an de pandémie.
Une satisfaction de vie à son plus bas niveau depuis 2010
L’Insee mesure le bien-être subjectif des personnes à travers une série de questions. La principale est la satisfaction dans la vie, mesurée sur une échelle de 0 (pas du tout satisfait) à 10 (entièrement satisfait).
En 2021, les personnes de 16 ans ou plus attribuent en moyenne une note de satisfaction de 6,8 sur 10 à la vie qu’elles mènent. C'est le plus bas niveau observé depuis 2010. Jusque là, le niveau de satisfaction oscillait entre 7,1 et 7,5 selon les années. Il était de de 7,3 en 2019 et de 7,2 en 2020, avant le premier confinement.
Selon l'Insee, cette forte baisse est liée aux changements de mode de vie et à l'anxiété dus à la pandémie de Covid-19 et se ressent à tous les âges et dans toutes les catégories sociales.
La satisfaction dans la vie dépend fortement du nombre de privations déclarées par les personnes interrogées : plus elles sont confrontées à des privations, moins elles se déclarent satisfaites. Pourtant, entre 2020 et 2021, le niveau de satisfaction de vie n'a pas beaucoup diminué chez les personnes en situation de privation matérielle et sociale. Celles-ci ont, en effet, été moins touchées par les restrictions liées à la crise sanitaire en raison d'une consommation plus limitée des activités de loisirs, des sorties culturelles et au restaurant.
Une personne sur dix est en situation de privation sociale et matérielle en 2021
L'étude observe, par ailleurs, un recul du nombre de personnes en situation de privation matérielle et sociale (impossibilité d’acquérir ou de consommer certains biens, d'avoir une activité de loisirs régulière ou encore de s’offrir une semaine de vacances hors de son domicile par exemple). Cela concernait 10,9% des Français en 2021, contre 13,1% en 2020.
La part des personnes en situation de privation matérielle ou sociale diminue quel que soit le niveau de diplôme, la situation sur le marché du travail, la catégorie sociale, le type de ménage ou même l’état de santé (sauf pour les personnes en très mauvaise santé). Pour les personnes de 75 ans ou plus, elle a chuté de 11,2% en 2019 à 7,8% en 2020 pour atteindre 7,1% en 2021. Pour les jeunes de 16-29 ans, plus nombreux en situation de privation matérielle et sociale en 2020 (15%), cette part est revenue en 2021 à un niveau comparable à celui de 2019 (12,1%).
Mais, pour l'Insee, ce recul des privations s'explique plus par l'impossibilité de pouvoir participer à des activités sociales en raison des restrictions sanitaires, que par une réelle diminution des difficultés financières. Ainsi, 64,4% des Français déclarent ne pas pratiquer une activité de loisirs payante en 2021 pour des raisons autres que financières, contre 32,2% en 2020.
Les mesures mises en place pour contenir la propagation de l'épidémie de Covid-19 ont modifié les modes de vie et de consommation des Français qui ont, au final, moins dépensé et plus épargné.
