Les ouvriers partent à la retraite plus tôt que les cadres. Mais les ouvriers passent deux années de moins à la retraite que les cadres. C'est l'un des enseignements de l'étude de l'INED publiée le 24 mai 2023. L'étude intitulée "Les ouvriers vivent moins longtemps que les cadres : combien de temps passent-ils à la retraite et en (in)activité ?" est basée sur l'année 2018. Cette étude porte sur 597 877 femmes et 539 481 hommes.
Une retraite plus longue pour les cadres
Les cadres vivent en moyenne six ans de plus que les ouvriers, selon l'INED. L’espérance de vie à 35 ans des hommes cadres est de près de 50 ans, contre 44 ans pour les ouvriers. L'étude précise :
- pour les cadres, les 49,7 années d'espérance de vie à 35 ans comprennent 27,4 années d'emploi et 21,1 ans de retraite ;
- pour les ouvriers, les 44 années d'espérance de vie à 35 ans comprennent 20,2 années en emploi et 19,1 années à la retraite.
Ces écarts d’espérance de vie sont encore importants à 62 ans : trois ans et six mois chez les hommes (deux ans et huit mois chez les femmes). Bien que les ouvriers bénéficient d'un départ à la retraite plus précoce, ils passent deux années de moins à la retraite que les cadres.
De plus, les ouvriers connaissent des périodes de chômage ou d'inactivité plus longues et plus fréquentes, ce qui diminue le montant de leur pension de retraite.
Les femmes ouvrières : une durée d'emploi plus courte
L'espérance de vie des femmes retraitées est en moyenne supérieure de trois à quatre ans à celles des hommes de la même catégorie sociale.
Entre les femmes cadres et les ouvrières, l'INED pointe une différence d’espérance de vie de trois ans et demi. Les femmes ouvrières travaillent pendant un peu moins d'un an à partir de 62 ans (deux ans de plus en moyenne pour les cadres). Cependant, leurs durées d’emploi sont bien plus courtes (20 ans en moyenne) et leurs années de chômage ou d'inactivité plus nombreuses (respectivement quatre ans et trois ans), selon l'étude.
L’inactivité des femmes est due :
- à des interruptions liées à la maternité (ou pour s’occuper du foyer) dans la moitié des cas ;
- aux difficultés à conserver ou trouver un emploi dans l'autre moitié (en partie du fait d'invalidités reconnues ou non - tout comme pour les hommes ouvriers).