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© Magali Cohen - Hans Lucas/AFP

Malgré la réforme des retraites, des comptes en déficit selon les projections du COR

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Dans son rapport annuel sur les évolutions et perspectives des retraites en France, le COR réalise une projection de l’équilibre financier du système. Sur la base d'une hypothèse moyenne de croissance, d'emploi et d'évolution démographique, et malgré la réforme des retraites de 2023, l'étude prévoit des déficits persistants.

Dans son rapport annuel sur les évolutions et perspectives des retraites en France, publié le 22 juin 2023, le Conseil d'orientation des retraites (COR) projette un déficit des caisses de retraite estimé entre 0,2 et 0,3% du produit intérieur brut (PIB) à partir de 2024 et jusqu'en 2030, soit 5 à 8 milliards d'euros par an.

En se fondant sur un taux de chômage à 4,5% et un gain de productivité horaire de 1% sur le long terme, l'objectif initial d'un retour à l'équilibre en 2030 ne devrait pas être atteint : les déficits persisteraient jusqu'en 2070, malgré une diminution légère des dépenses de retraite de 2022 à 2027 (diminution qui s'amplifierait à l'horizon 2030).

Les effets de la réforme récemment promulguée contribueraient à réduire de 0,2 point la part du PIB consacrée aux dépenses de retraite (13,8% du PIB en 2022).

Un déficit persistant au-delà de 2030

Entre 2020 et 2022, si les dépenses liées aux pensions de retraite ont connu une hausse moyenne de 1,8%, les comptes sont restés excédentaires.  

Selon le COR, dans le scénario le plus optimiste en termes de croissance (+1,6%) et d'emploi, l'équilibre général du système de retraite pourrait être atteint en 2040. Dans l'hypothèse la plus pessimiste (+0,7% de croissance), il n'interviendrait pas avant 2070.

À la suite de la réforme de 2023, les effets des nouvelles conditions de départ à la retraite varient selon les régimes concernés : 

  • pour le régime de base des salariés du privé intégrant le financement du minimum vieillesse par le fonds de solidarité de l'État, dans trois scénarios sur quatre, les comptes se dégraderaient à partir de 2030 ;
  • les caisses de la fonction publique et assimilés resteraient déficitaires jusqu'en 2070, quelles que soient les hypothèses de croissance envisagées, sous le poids notamment des déficits du régime des agents hospitaliers et des fonctionnaires territoriaux ;
  • les caisses complémentaires des salariés du secteur privé, déjà excédentaires, le resteraient pour les 45 années à venir ;     
  • quant au financement des retraites des travailleurs non salariés, l'équilibre serait trouvé dans les années 2030.

Pour les femmes, un impact plus fort de la réforme

Le décalage de l'âge légal de 62 à 64 ans toucherait plus particulièrement les femmes qui verraient leur départ à la retraite retardé de 7,8 mois pour la génération 1972, contre cinq mois et demi pour les hommes de la même génération.

Mais du fait d'un départ plus tardif que pour les hommes, le niveau des pensions des femmes devrait croître davantage (+3,4% en moyenne contre +1,7% pour les hommes, pour la génération de 1984).

L'évolution du montant total de la pension perçue, du départ à la retraite au décès, varie selon les générations. Pour la génération de 1984, le COR projette une hausse de ce montant de 0,9%, tandis que pour la génération 1966 le montant total perçu serait à la baisse (-1%).

Aujourd'hui, les salaires augmentent globalement moins que les pensions, mais cette tendance devrait s'inverser dans les années à venir, avec pour conséquence une perte de pouvoir d'achat pour les retraités.