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JO Paris 2024 : une organisation à suivre avec attention selon la Cour des comptes

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Livraison des ouvrages olympiques, sécurité, transports, coûts... Mandatée par le Parlement, la Cour des comptes fait un nouveau point sur l'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024 avec un rapport complémentaire remis le 20 juillet 2023.

La Cour assure une mission de contrôle continu des opérations d’organisation et de préparation de cet événement international sportif majeur. La Cour dresse un bilan des coûts et veille au respect des objectifs fixés.

C'est dans ce contexte que, le 20 juillet 2023, la Cour des comptes a publié un rapport complémentaire sur l'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, analysant le budget révisé du Comité d’organisation des Jeux (COJOP).

En 2017, le Comité international olympique (CIO) a choisi Paris pour organiser les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.

C’est la 3e fois que Paris accueille les Jeux, après 1900 et 1924.

Les compétitions sont organisées à Paris et en Île-de-France, notamment en Seine-Saint-Denis qui accueille le village des athlètes.

Elles se déroulent également en région pour le football, le tir et la voile ou encore à Tahiti pour le surf.

Avec 13 millions de spectateurs et 4 milliards de téléspectateurs, l’organisation d’un tel évènement implique un budget dont le coût global réel est incertain.

D’abord fixé à 6,9 milliards d’euros, le budget a été revu à la hausse pour financer la sécurisation de l’évènement, les transports ou encore les sites olympiques. .

L’organisation de la cérémonie d’ouverture sur la Seine, non dans un stade, est à elle-seule un enjeu de sécurité face au risque de terrorisme.

Les réseaux de transport, existants ou en construction, doivent être capables d’absorber l’afflux de visiteurs vers les lieux de compétition.

Présenté en mars 2023, le plan de mobilité en Île-de-France prévoit de transporter jusqu’à 500 000 spectateurs et participants par jour.

Accueil des sportifs et des médias, les Jeux sont l’occasion de construire des infrastructures, mais aussi de rénover des installations.

La pérennité de ces infrastructures et leur consommation sobre en énergie doivent caractériser ces Jeux.

L’accessibilité des Jeux olympiques au plus grand nombre se heurte au prix et à la disponibilité des billets pour assister aux compétitions.

La diplomatie s’invite dans les Jeux, avec la question de la présence d’athlètes russes, exclus de nombreuses compétitions internationales à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Les retombées économiques attendues à la suite des Jeux sont difficiles à évaluer, même s’ils peuvent contribuer à la notoriété du pays hôte.

Ouvrages olympiques, sécurité, transports : où en est-on ?

Certains ouvrages connaissant des retards (village des athlètes, village des médias...) ont nécessité la mise en place de nouveaux plannings et de mesures de renforcement (extension des horaires de travail, augmentation des effectifs...). Toutefois, le Grand Palais à Paris qui doit accueillir l'escrime et le taekwondo fait l'objet d'une attention particulière, la trajectoire de ce chantier étant considéré comme "critique". Concernant le site de Tahiti, la Cour estime que les délais d'aménagement du site devraient être tenus malgré d'importantes inondations en mai 2023.

Relais de la flamme olympique, cérémonie d'ouverture sur la Seine, questions de cybersécurité, terrorisme, usage malveillant de drones... Si les situations à risques sont identifiées, la Cour note néanmoins les difficultés des entreprises privées de sécurité pour répondre correctement aux besoins liés à la tenue des Jeux. Les besoins sont de l'ordre de 17 000 agents de sécurité par jour en moyenne. Or, le secteur connaît des difficultés de recrutement. Le recours aux forces de sécurité intérieure et aux armées paraît donc probable et implique d'être anticipé.

Quant à la question des transports, la Cour avait déjà identifié les projets d'infrastructures indispensables pour gérer au mieux les flux de spectateurs (chantier Éole-Porte Maillot, prolongement de la ligne 14, franchissement urbain Pleyel, réaménagement de la gare du Nord à Paris). Selon la Cour, ces projets font l'objet d'un suivi renforcé. Néanmoins, au delà de l'enjeu d'image, la Cour considère comme essentiel l'aboutissement dans les temps de ces chantiers afin d'assurer une bonne fluidité des flux de personnes sur la région parisienne (voyageurs du quotidien, personnes accréditées, personnels et spectateurs).

Des recommandations autour de trois axes principaux

À moins d’un an des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la Cour souligne que la mise en place de ses recommandations émises dans son rapport de décembre 2022 est satisfaisante même si demeure la question de la consolidation de l'ensemble des coûts générés pour les Jeux. Alors que l'équilibre final du budget du COJOP n'est pas acquis, la Cour formule de nouvelles recommandations autour de trois thèmes :

  • la livraison des ouvrages olympiques dans les temps ;
  • l'organisation des Jeux (réexamen du dispositif de gestion de crise, arbitrage sur le recours probable aux forces de sécurité intérieure et aux armées, finalisation des plans de transport...) ;
  • le budget révisé du COJOP avec une réserve pour aléas à prévoir à hauteur d'au moins 100 millions d'euros.