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© Volker Loche - stock.adobe.com

Biodiversité : des zones humides à mieux protéger

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

41% des sites humides emblématiques français ont vu leurs milieux se dégrader durant la dernière décennie. Or, les milieux humides, réservoirs de biodiversité, jouent aussi un rôle important pour atténuer les effets du changement climatique et maintenir des ressources en eau. Le point sur l’état de ces zones.

L’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) a publié en avril 2023 un rapport sur le "dialogue territorial pour la protection et la valorisation des zones humides, et la création d’un parc national". Ce rapport avance des pistes pour mieux préserver les zones humides et identifie les sites pouvant donner lieu à la création d’un parc national.

Le déclin des zones humides

Ces milieux reculent dans le monde. En France, 64% d’entre eux ont disparu au XXe siècle alors qu’ils ont :

  • un rôle écologique (régulation et épuration des masses d’eau, stockage du carbone) ;
  • une valeur économique et culturelle. Ils ont souvent été modelés par les activités humaines (agriculture, pisciculture, saliculture, chasse, pêche).

La plupart de ces zones sont classées en sites Natura 2000.

Lors du Grenelle de l’environnement (2007), il avait été décidé de mieux protéger les zones humides et de créer un parc national dédié. La stratégie nationale pour les aires protégées relance ce projet, avec l’objectif de doubler la protection des zones humides dans l'Hexagone et d’en protéger 110 000 hectares d’ici 2030. Le plan national milieux humides 2022-2026, intégré à la stratégie nationale biodiversité 2030, confirme la volonté de créer un tel parc.

Dans cette perspective, une première mission, qui a remis son rapport en avril 2022, a identifié 18 sites parmi les plus emblématiques et prôné un dialogue approfondi avec tous les acteurs de chaque territoire.

Renforcer la protection des milieux humides

À la suite du dialogue territorial mené de juin 2022 à janvier 2023, la mission :

  • propose pour chaque site des actions exemplaires visant à le préserver ou le restaurer. Les 90 actions retenues ont vocation à être accompagnées techniquement et financièrement par l’État et d’autres contributeurs et portent sur :
    • la reconnaissance nationale, voire internationale, de ces zones,
    • le maintien de pratiques agricoles et piscicoles extensives,
    • l’instauration d’une gouvernance spécifique, notamment pour gérer la ressource en eau,
    • la mobilisation d’outils de protection forte,
    • la maîtrise du foncier ;
  • émet des recommandations pour améliorer les politiques publiques touchant les zones humides. Ces pistes ont trait :
    • au soutien à une agriculture et une pisciculture favorables à la biodiversité dans ces zones,
    • à la mise en œuvre d’outils fonciers,
    • à une fiscalité en faveur des milieux humides,
    • à l’adaptation de la réglementation,
    • à des outils d’intervention spécifiques,
    • à l’amélioration de la connaissance et de l’information sur ces zones ;
  • identifie trois sites d’exception susceptibles de devenir des parcs nationaux vu leur valeur intrinsèque, la plus-value de l’outil parc national et son acceptabilité territoriale :

    • les marais de Kaw-Roura en Guyane,
    • la Camargue,
    • l’estuaire et le cours de la Loire aval.

    Dans ces trois territoires, une concertation préalable avec les grandes collectivités concernées s’impose.